Ces fleurs blanches et velues en grappe appartiennent à l’orobanche du picris. Si la plante n’est pas du tout verte, c’est parce que c’est une plante parasite. Elle se greffe à une autre plante, elle, capable de photosynthèse, et puise ses ressources dans les racines de l’hôte. Il existe une douzaine d’orobanches dans la région, toutes associées à un type de plante spécifique. L’orobanche du picris est la moins rare.
La voici à un état un peu plus avancé.
Quant au picris, la plante hôte, c’est une plante extrêmement commune.
Serait-ce une année à cuscute ? Plusieurs correspondants m’ont demandé d’identifier cette plante bizarre sans chlorophylle ni racines.
La cuscute est capable de recouvrir complètement une plante. Outre le préjudice esthétique au jardin, ce parasite peut être dangereux pour ses plantes hôtes. En prélevant leur sève à l’aide de ses suçoirs la cuscute les affaiblit, et peut aussi leur transmettre certaines maladies à virus ou à phytoplasmes.
La cuscute (en fait les cuscutes car il existe plusieurs espèces) est inscrite dans la liste des organismes nuisibles à lutte obligatoire. Mais en Ile-de-France, nous n’avons pas d’arrêté précisant les modalités de cette lutte.
Le meilleur moyen de s’en débarrasser est la destruction par le feu. Cela se pratique avec de la paille et il faut brà»ler assez largement la zone contaminée. Il convient bien sà»r de solliciter le cas échéant l’autorisation de brà»lage et de prévoir les moyens d’extinction. Ensuite un labour profond peut aider à neutraliser les graines tombées au sol qui n’auraient pas été détruites.
Comment on attrape cette peste ? Souvent par des semences non contrôlées, mélangées avec des graines de cuscute, ou par l’achat de plants contaminés. Soyez vigilant sur la qualité de vos approvisionnements !…
Qu’est ce que c’est que cette forêt de chandelles sur le terre-plein central de l’avenue de l’Hautil à Cergy ? Cette fois-ci ce n’est pas une idée du paysagiste, comme les Eucomis qui fleurissent au même endroit. Cette plante est venue là toute seule et elle se régale ! C’est Orobanche hederae, qui parasite le lierre.
Les orobanches puisent l’eau et les substances nutritives dont elles ont besoin dans les racines de leurs plantes hôtes.
On peut rencontrer en Ile-de-France 11 espèces d’orobanches dont la plupart sont rares :
Orobanche alba (AR) sur le thym précoce et le clinopode commun,
Orobanche rapum-genistae (RR) sur le genêt à balais,
Orobanche teucrii (AR) sur les germandrées.
N’ayant pas besoin de synthétiser leurs sucres, elles ont abandonné la photosynthèse. Voilà donc des plantes qui ne sont pas vertes, étant dépourvues de chlorophylle. D’autres plantes parasites ont cette même particularité, c’est le cas en Ile-de-France des lathrées (également de la famille des Orobanchaceae), des cuscutes (Convolvulaceae), des monotropes (Ericaceae), de la Néottie nid-d’oiseau (Orchidaceae).
Les monotropes parasitent les conifères.
Certaines plantes parasites sont aussi chlorophylliennes, comme le gui, les euphraises, les mélampyres, les odontites, les pédiculaires, les rhinanthes. Rappelons que le lierre, malgré ses crampons, n’est pas une plante parasite.