Dans le jardin devant l’ESSEC à Cergy, j’ai observé cet hyménoptère noir et jaune posé sur un laiteron. Ce parasitoà¯de va-t-il s’attaquer aux pucerons installés juste en-dessous sur la tige florale ?
Pas du tout, c’est dans le capitule qu’elle pond ! Y aurait-il un trésor caché dans cette inflorescence fanée ?
Cette femelle est en train d’insérer son oeuf juste sur le dos d’une larve de Tephritis formosa, jolie petite mouche que l’on voit souvent sur les laiterons et qui pond dans les fleurs de cette plante.
J’ai trouvé cette plaque de ponte sur une feuille de sceau-de-Salomon dans mon jardin. Ponte de papillon, de coléoptère, ou bien de punaise ? La forme en tonnelet et le type d’ornementation des œufs m’oriente vers une ponte de punaise. Et sans doute même la punaise verte, Nezara viridula. Plusieurs œufs sont percés ; je mets la feuille et sa ponte dans un bocal pour voir ce qui va sortir des œufs encore intacts.
Je m’en doutais : les agités du bocal ne sont pas des bébés punaises, ce sont des micro-guêpes parasitoà¯des qui sautent et virevoltent en tous sens.
Il paraît que ce sont les membres de la famille des Scelionidae qui sont les spécialistes du parasitage des œufs de punaise. En l’occurrence, ils font bien, car Nezara viridula est une espèce invasive d’origine africaine qui fait pas mal de dégâts sur les cultures en serre. Après une séance photo sportive dans le bocal, je libère tout le monde.
La voici, Nezara viridula, trouvée cet été sur les fruits d’un sureau yèble.
Une colonie de pucerons aspire paisiblement la sève de cette tige de porcelle sur la pelouse du parc François-Mitterrand à Cergy. Une scène presque buccolique. Et pourtant, à y regarder de près (au centre de la photo)…
Ce minuscule hyménoptère noir dont on voit ici la tête au centre de l’image est un parasitoà¯de des pucerons. Un Aphidius peut-être, ou un Praon ?
Les pucerons parasités par les Praon présentent ce genre de cocon tissé par la larve pour s’y nymphoser après avoir consommé tout l’intérieur du puceron.
Trouvée le 25 juillet 2016 dans le potager de la ferme d’Ecancourt, à Jouy-le-Moutier, au revers d’une feuille de graminée, cette chenille orange, hérissée de bouquets de poils raides, ne semble pas très en forme. Il s’agit d’une chenille de Pterophoridae, probablement le très commun ptérophore du liseron, Emmelina monodactyla. Hop, en bocal : on verra bien s’il en sort quelque chose.
Mercredi 3 aoà»t 2016, chic, une bestiole batifole dans le bocal !
Comme on pouvait s’en douter, ce n’est pas le papillon de la chenille qui est au rendez-vous.
C’est un hyménoptère parasitoà¯de qui est sorti, en faisant un trou dans le dos de la dépouille de la chenille.
A la sortie de son bocal, il a exploré mon index gauche avant de se sauver.
Heureusement qu’il est là celui-là pour réguler les populations de ptérophores : sans lui on aurait sans doute beaucoup moins de liserons aux si jolies fleurs blanches…
Avez-vous remarqué ces enroulements au bord des feuilles des robiniers ? Cette année, on en voit un peu partout, à condition de les chercher, car les attaques restent discrètes. Le responsable est un moucheron, plus exactement une cécidomyie. Sa ponte provoque cette forme de galle qui protègera les asticots durant leur croissance. A l’intérieur de chaque galle on trouve deux ou trois larves d’un joli jaune. Les mésanges ont vite appris qu’elles étaient comestibles : on voit ici ou là les coups de becs qui ont percé les galles.
Obolodiplosis robiniae – c’est le nom de cette cécidomyie – est inféodée aux robiniers. Ce nouveau ravageur nous arrive d’Amérique, le continent d’origine de ces arbres introduits au 17ème siècle en Europe par les explorateurs, qui avaient remarqué la solidité de son bois, apte à faire de bons piquets, et la valeur nutritive de son feuillage pour le bétail.
Le premier signalement en France de cette cécidomyie remonte à 2007, suite à son introduction fortuite en Italie en 2003.
Cette cécidomyie est souvent parasitée par un minuscule hyménoptère du genre Platygaster, qui assure une régulation efficace du ravageur. Cette micro guêpe parasitoà¯de exclusif de ce diptère pond dans les larves de la cécidomyie. Les larves de Platygaster qui se développent rapidement ne laisseront de leur hôte que la peau. On a cherché ce Platygaster en Amérique : il semble bien qu’il n’y soit pas. Il s’agirait donc d’une espèce européenne qui se serait spécialisée à l’arrivée d’Obolodiplosis. Une création d’espèce nouvelle en quelques années seulement ? La nature a de ces mystères !