Ce weekend c’est le 12ème comptage hivernal des oiseaux des jardins ! Comme tous les ans la LPO et les spécialistes ornithologues comptent sur vous pour faire remonter vos observations d’oiseaux des jardins.
La démarche est très simple :
s’installer dans votre jardin ou dans un parc public
observer pendant une heure les oiseaux se posant dans le périmètre
Il est déjà l’heure du deuxième rendez-vous annuel de comptage des oiseaux des jardins. Même si les résultats ne sont pas très encourageants (on observe de forts déclins même chez les espèces les plus communes), les suivis restent importants pour orienter les actions à mettre en œuvre ; et ils sont d’autant plus précis que les relevés sont nombreux ! C’est pourquoi nous vous invitons à participer autant que possible au comptage, il dure une heure est se fait dans votre jardin ou dans le parc le plus proche.
En plus, avec le beau soleil de mai, la tâche est plutôt agréable. On recommande !
Pour tout savoir sur le protocole et les données à transmettre, c’est par ici !
Retrouvez ici de quoi vous préparer au suivi de ce weekend :
Le mois dernier nous présentions le roitelet huppé, Regulus regulus, tout petit oiseau à la huppe orange vif. Voici son cousin, le roitelet à triple bandeau, Regulus ignicapilla.
A peine plus grand que le roitelet huppé, le roitelet à triple bandeau est bâti sur le même modèle : une petite boule de plumes très énergique aux teintes brunes, olive, noires et orange. Il affectionne également les boisements de conifères, même si on peut le rencontrer plus fréquemment que son cousin dans les boisements présentant plus de feuillus. Son chant, moins cadencé mais tout aussi aigu peut être délicat à détecter en forêt.
Heureusement, une différence de taille le distingue du roitelet huppé : le fameux troisième bandeau, le sourcil blanc très marqué qui accompagne les bandes orange et noires de la tête.
Le roitelet huppé, Regulus regulus, est un tout petit oiseau. C’est même le plus petit oiseau d’Europe. Il mesure moins de 10 centimètres, même le troglodyte mignon est plus grand.
En plus de cela, il a la bougeotte. Il passe furtivement de branche en branche, un coup la tête en haut, le suivant en bas, puis en vol stationnaire et de nouveau reparti sur l’arbre voisin. Il n’est pas très coopératif avec le photographe essayant de faire une mise au point.
Heureusement, on le reconnait facilement avec sa bande jaune-orange flamboyante bordée de noir. Ici, la teinte jaune uniforme (sans trace de orange) laisse penser qu’il s’agit d’une femelle. Le dos vert, le ventre blanc sale et la barre blanche sur l’aile sont aussi des critères de reconnaissance, mais bien moins visibles que ce trait jaune qui flashe à son passage.
Ce tout petit oiseau est un insectivore, on le voit à son bec fin.
On peut le rencontrer à toute période de l’année en àŽle-de-France. En ce moment il se mêle aux groupes de mésanges dans les espaces boisés. Au printemps, il affectionne particulièrement les conifères. Pendant la période de reproduction on le trouvera donc dans les parcelles denses de sapins et d’épicéas ou dans les parcs et jardins où poussent des résineux.
A l’image de sa taille, son cri et son chant sont très aigus.
Ces derniers jours j’en ai repéré dans les bois entre Cergy et Vauréal au niveau de l’axe majeur. Ils étaient accompagnés de mésanges charbonnières, mésanges bleues, mésanges nonettes et mésanges à longue queue.
Comme tous les ans à cette période, l’observatoire Oiseaux des Jardins vous propose un weekend spécial « comptage des oiseaux des jardins ». Il suffit de mettre à disposition une heure d’observation, et quelques minutes de saisies des données sur le site de l’observatoire. Toutes les informations concernant le protocole sur ce lien.
Etes-vous prêts ?
Il n’est pas toujours facile de distinguer les oiseaux quand ils se posent un peu loin. Surtout en cette période, ils ne chantent pas ou peu et la luminosité n’aide pas à les voir nets. En revanche, certains détails ne trompent pas. Saurez-vous reconnaître les oiseaux sur ces photos de faible qualité ?
La taille et la morphologie de l’oiseau permettent d’orienter vers la bonne famille : de loin, elle a l’aspect des grives et des merles. Les mouchetures très rondes sur le ventre précisent l’espèce : la grive draine.
Oiseau n°2 – Le chardonneret élégant
La taille et le comportement de l’oiseau sont de bons indices : souvent en groupe en train de picorer les graines dans les arbres. Mais le masque rouge, que l’on peut distinguer même de loin, est sans équivoque pour reconnaître le chardonneret élégant !
Oiseau n°3 – Le pic vert
Bien qu’il soit le plus souvent observé dans l’herbe où il mange des fourmis, il lui arrive de se poser dans un arbre, il est alors un peu caché parmi les branches. Les couleurs de son ventre et son dos, les moustaches bien visibles et les mouchetures sur le bords de l’aile permettent de déterminer le pic vert ; ici une femelle (les moustaches sont noires et non rouges).
Connaissez-vous la pie bavarde ? On attribue souvent à cet oiseau de biens vilains défauts. Elle serait agressive, bruyante et voleuse. Elle est tellement commune qu’on donne même son nom à tous les animaux de couleur noire et blanche (chevaux, vaches, autres oiseaux…). Pourtant, quand on y regarde plus près, la pie est surprenante.
Son nom scientifique est Pica pica, elle fait partie de la famille des corvidés, qu’elle partage en àŽle-de-France avec 4 autres espèces la corneille noire, le corbeau freux, le choucas des tours et le geai des chênes. Comme les autres corvidés, elle fait preuve d’une grande adaptabilité dans son régime alimentaire : essentiellement insectivore, elle peut aussi consommer des baies, tirer profits des déchets des humains, jouer les charognards ou chasser de petits vertébrés (lézards, amphibiens, poussins de passereaux). Elle est également capable de faire des réserves et de cacher de la nourriture pour les jours de pénuries. La pie étant sédentaire (elle ne migre pas à l’hiver) elle défend donc son territoire alimentaire, le plus souvent face aux autres prédateurs (les rapaces). Ainsi, ses tares de d’agressivité et de vol ne sont que des déformations de sa nature même de prédatrice.
Quant à ses couleurs, elles sont bien plus variées que ce qu’on le laisse croire. Sur l’image ci-dessus on peut voir, de la tête à la queue, du noir, du blanc, du bleu, du vert et du violet.
Et quelle allure ! Avec sa queue immense (plus longue que le reste de son corps) et son vol gracieux elle n’a rien à envier aux plus exotiques paradisiers.
Au-delà des aspects physiques et esthétiques la pie a de nombreuses qualités.
C’est un oiseau social. Les couples sont d’une grande fidélité et élèvent à deux les petits de l’année qui restent en famille toute l’année. A l’hiver les pies se rassemblent de manière grégaire pour passer la saison difficile et prendre soin des plus faibles (notamment les jeunes de l’année). Au printemps, la séparation du groupe en vue de la nidification et de la reproduction entraine quelques discussions. Ce qui lui vaut d’ailleurs le nom de bavarde et sa réputation d’oiseau bruyant.
A propos de la nidification, la pie est une bâtisseuse hors paire et véritable ingénieur. Il est fréquent que les couples construisent plusieurs prototypes de nids avant d’en occuper un pour la saison de ponte. Le nid en coupe fait de brindilles et de branches dans les hauteurs des arbres a d’ailleurs inspiré les nids-de-pie des grands voiliers.
Enfin, si les qualités intellectuelles de la pie étaient encore à démontrer, c’est l’un des rares oiseaux pour lequel il a été prouvé la capacité à reconnaître son reflet dans un miroir.
Ca y est, le 15 novembre étant passé, il est temps de raccrocher les mangeoires, la saison BirdLab reprend !
Rappels du protocole :
Pour jouer, c’est très simple : installez deux mangeoires* plates (format A4) à environ 1m de distance sur votre balcon (comme ici au 5ème étage) ou dans votre jardin, téléchargez l’application gratuite, et observez !
*Pour jouer il vaut mieux remplir les mangeoires avec des graines de tournesol.
Du nouveau
L’équipe BirdLab propose du nouveau cette année : un site internet, et trois nouvelles espèces qui vont faire leur apparition dans le jeu. Il s’agit du choucas des tours, de la fauvette à tête noire et du bouvreuil pivoine.
Y a plus qu’à !
Profitons du confinement et du télétravail pour surveiller les mangeoires aux heures de repas des oiseaux, une partie ne dure que 5 min, pas plus long qu’une pause café.
Au 5ème étage de mon immeuble, en quartier très urbain, je ne sais pas vraiment qui j’aurai à vous présenter en fin de saison. Sans doute quelques pigeons assez observateurs, des étourneaux ou des moineaux fréquents dans le quartier ; et pourquoi pas un rougegorge ou une mésange un peu curieux ?
Cet oiseau, de la famille des Fringillidae, est un habitué des milieux ouverts : friches, prairies, espaces agricoles. On peut le croiser facilement sur la plaine des Linandes ou dans les champs de Maurecourt et Jouy-le-Moutier où elle consomme des graines de toutes sortes.
On reconnait le mâle à son agréable gazouillis (on ne l’appelle pas mélodieuse pour rien) ; et à son plastron et son front délicatement rouges.
La femelle, comme souvent chez les oiseaux, est bien moins colorée et reste dans des teintes de marron.
Heureusement, la linotte est un oiseau assez « familial ». A la période de reproduction et de nidification on voit rarement le mâle sans la femelle. Cela facilite l’identification.
La linotte mélodieuse, Linaria cannabina, fait un nid assez bas dans les buissons (moins de 1,5 m) et souvent assez peu dissimulé. Il est donc facilement repérable par les prédateurs, ce qui force souvent les linottes à pondre une deuxième couvée au mois de juin. Ce qui expliquerait qu’on qualifie les distraits, les inattentifs et les oublieux de « tête de linotte ». Dommage que ce soit rarement un compliment … avec son masque rouge, je la trouve plutôt élégante.
L’hiver venu, les familles de linottes se regroupent en troupe grégaire. Si les linottes méridionales sont plutôt sédentaires, les oiseaux des pays nordiques migrent vers chez nous pour passer l’hiver « au chaud ». Il n’est pas rare de voir des groupes de linottes accompagner les pinsons, verdiers, chardonnerets et ici un bruant des roseaux, dans les espaces encore fournis en graines.
Ce weekend on compte les oiseaux !
La linotte est peu coutumière des mangeoires et des jardins, mais peut-être y verrez vous d’autres fringilles ?
En parlant de sciences participatives, retrouvez sur ces liens :
Comme chaque année, nous avons participé au Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) en avril et mai, afin d’avoir un aperçu de la faune nicheuse sur le territoire de Cergy-Pontoise.
Retrouvez dans notre rapport STOC 2019 tous les détails du comptage.
Voici quelques-uns des faits marquants de l’année :
Quinté gagnant
De façon peu surprenante, les effectifs de nos comptages de printemps ont été dominés par les espèces vivant en colonies ou se regroupant en dortoir : les pigeons ramiers, les étourneaux sansonnets, les moineaux domestiques, les pies bavardes et les martinets noirs. Ce résultat, bien qu’attendu, est rassurant au regard des tendances nationales de ces oiseaux. L’étourneau par exemple a vu ses populations réduire de 18 % depuis 2001.
Nouvelles venues
Cette année c’est l’aigrette garzette qui nous a fait l’honneur de sa visite sur le territoire. Elle n’avait encore jamais été recensée dans nos comptages de printemps.
En dehors de la période de protocole il nous arrive aussi de faire de belles rencontres, comme celle du bruant zizi au début de l’année !
Quelques tendances
Au niveau national les tendances générales sont à la baisse avec une perte de 6,6 % des effectifs totaux d’oiseaux sur la période 2004-2019. C’est également le cas pour plusieurs espèces du territoire.
De plus, une récente étude menée à partir des résultats du STOC sur les réserves naturelles montre que dans ces espaces protégés les effectifs ont augmenté de 12,5 % ! Il serait intéressant d’avoir une étude similaire sur notre territoire voisin qu’est le Parc Naturel Régional du Vexin Français.
A la mangeoire
Outre le STOC, il existe d’autres protocoles qui permettent de suivre les populations d’oiseaux tout au long de l’année. Par exemple, avec BirdLab et Oiseaux des Jardins nous avons observé les oiseaux qui passent l’hiver chez nous, comme le verdier d’Europe.
Des migrateurs
Enfin, parmi les oiseaux que nous observons il y en a qui se contentent de traverser notre territoire pendant leur migration hivernale. Cet hiver nous avons ainsi croisé la route du pipit farlouse, du bruant des roseaux et de la grive mauvis.