Brillamment coloré et rapide comme l’éclair, voici le martin-pêcheur. Il fait toujours son effet quand on le voir filer au raz de l’eau le long des berges. Il est plus rare de pouvoir l’observer perché, car il est très farouche. Cet individu, rencontré il y a peu lors d’un relevé du protocole STOC au bord de la mare du parc des Larris à Pontoise, m’a permis quelques photos après une approche digne d’un sioux.
Excellent plongeur, le martin-pêcheur est spécialisé dans la capture des petits poissons qu’il pêche à l’affà»t depuis une branchette au-dessus de l’eau. Pour nicher, il creuse des terriers dans les parties abruptes des berges. Les populations de nos martins-pêcheurs sédentaires sont renforcées l’hiver par des migrateurs venus du nord-est de l’Europe.
Lors de vos promenades, vous pourrez peut-être l’apercevoir sur les berges de l’Oise, à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, au parc de Grouchy à Osny.
Une étude génétique a montré que les perruches que l’on observe en Ile-de-France sont d’origine asiatique et qu’il existe deux populations séparées. Celle du nord est centrée sur l’aéroport de Roissy, celle du sud autour d’Orly. Car c’est bien par avion qu’elles sont venues nous envahir, ces populations étant les descendantes d’échappées des hangars des douanes, d’abord à Orly en 1974, puis sur Roissy au début des années 1990. Au fil des années, les populations se sont renforcées avant d’entrer dans la phase d’extension géographique que nous connaissons depuis quelques années.
Elles n’étaient pas citées sur Cergy, maintenant c’est fait. L’espèce est peut-être même nicheuse au bois de Cergy (près de la butte à Juju) où nous avons pu observer des parades amoureuses et l’entrée d’un oiseau dans la cavité d’un gros arbre à 8 mètres de hauteur, site tout à fait favorable pour sa nidification. Quelques observations récentes ont été faites aussi à Pontoise et à Saint-Ouen l’Aumône dans le secteur de l’abbaye de Maubuisson.
Qu’est-ce que ça mange ?
Dans leurs pays d’origine (les zones tropicales d’Asie et d’Afrique), elles mangent des jujubes, des goyaves, des dattes, des figues, du millet…
Chez nous, elles se sont adaptées et consomment des pommes, des cerises, les samares des érables, les graines de robiniers, de platanes et de catalpas, les arilles des ifs, éventuellement quelques fruits exotiques glanés dans les jardins botaniques.
Mais quand disparaissent les fruits, si elles passent l’hiver sans encombre, c’est essentiellement en raison du nourrissage dans les jardins : elles se gavent de grandes quantités de boules de graisse, de cacahuètes et de graines de tournesol.
Leur présence est-elle néfaste ?
Pour la production agricole, lorsqu’elles pullulent, c’est une menace pour les vignes et les vergers, éventuellement pour les champs de céréales et de tournesols. En ce qui concerne la biodiversité, il est suspecté qu’elles exercent une forte concurrence sur les populations de sitelles pour les sites de nidification. Nos sitelles en effet exploitent comme la perruche les cavités dans les grands arbres et notamment les anciens nids des pics.
Alors qu’en penser ?
La perruche à collier, espèce invasive, ne peut plus être stoppée dans son extension. Qu’on le veuille ou non, elle fait désormais partie de notre avifaune. Mais ne serait-il pas sage de pratiquer un nourrissage hivernal modéré et ciblé, en évitant de distribuer de trop grosses quantités de graines, pour ne pas favoriser la croissance démographique galopante de cet oiseau ? Sachez qu’il existe des mangeoires sélectives étudiées pour éviter les attaques des gros pillards, les plus simples consistant en une cage grillagée dont les mailles ne permettent l’accès qu’aux petits oiseaux. Ces dispositifs sont souvent installés en Angleterre en raison de la gloutonnerie des écureuils gris, autre espèce invasive.
Clergeau P., Vergnes A., Delanoue R. (2009) La perruche à collier / Psittacula krameri / introduite en île-de-France : distribution et régime alimentaire. / Alauda / (Revue internationale d’Ornithologie) 77(2):121-132.
Phyt’Ornement FREDON Ile-de-France n°8-2014 du 8 mai 2014
Une petite boule de plumes avec une calotte noire, une petite bavette noire sous le bec et les joues blanches : voici la mésange nonnette.
En hiver, elle vient volontiers picorer les graines de tournesol aux mangeoires dans les jardins, pour peu qu’il y ait de vieux arbres à proximité. Cet oiseau en effet est sédentaire et a besoin d’un arbre présentant des cavités pour nicher. Les couples sont très fidèles.
A la belle saison, la mésange nonnette consomme beaucoup d’insectes de toutes sortes, des coléoptères, des chenilles, des pucerons… C’est un bon auxiliaire pour le jardin. Pensez à lui laisser un vieil arbre un peu malade…
Ca faisait un moment qu’elle nous narguait, celle-là .
Encouragés par notre identification d’une mouette tchèque au bassin du parc François-Mitterrand, nous nous étions donné un nouveau défi : déchiffrer les inscriptions de la petite bague grise de cette autre mouette plutôt timide que l’on voyait parfois de façon fugace au bassin. Et malgré nos efforts, nous n’arrivions à deviner que le début du code : 87 ou 8T peut-être…
« Facile, ont répondu les experts mouettologues du CORIF, avec un code qui commence par 8T, c’est presque à coup sà»r une bague du Muséum des sciences naturelles de Bruxelles ».
Une mouette belge ? Pour la séduire, nous avons décidé d’utiliser une arme secrète.
Et le stratagème a fonctionné : intriguée par l’attroupement bruyant que nous avons provoqué, l’énigmatique mouette belge s’est enfin approchée. En multipliant les angles de vue, nous avons pu lire le numéro complet (8T56413).
Nos notes fièrement transmises aux experts iront alimenter la base de données régionale et celle du CRBPO.
La Maison de la nature de Vauréal organisait vendredi 31 octobre 2014 une sortie consacrée à la découverte des oiseaux de la base de loisirs de Cergy-Pontoise. Animée par Eric Grosso, la matinée a été riche en observations : un groupe de canards chipeaux sur l’étang, un épervier houspillé par des corneilles, le faucon crécerelle en chasse, les acrobaties du roitelet huppé, les geais qui se régalent de glands… Les participants sont repartis emballés.
Un campagnol imprudent s’est fait enlevé par un faucon crécerelle. Un panneau directionnel a fait l’affaire pour le dépeçage de la proie et sa consommation sur place.
La scène a été photographiée à Cergy, au rond-point près de la sortie n°13 de l’autoroute A 15
Bonne affluence hier soir à l’hôtel d’agglomération de Cergy-Pontoise pour le rendez-vous du développement durable consacré aux sciences participatives et plus particulièrement à l’étude des oiseaux.
Devant le feu nourri des questions, il est apparu utile de faire connaitre par cet article un certain nombre d’outils utiles aux ornithologues grands débutants.
Une belle rencontre de terrain était organisée lundi matin entre les animateurs de la base de loisirs de Cergy-Pontoise et leurs collègues de la Ferme d’Ecancourt. Il s’agissait pour certains d’exercer leur expertise en ornithologie, pour d’autres plus novices de découvrir la richesse pédagogique du sujet et pour tous de passer un moment convivial et enrichissant. Deux grands canoà«s avaient été affrétés pour l’occasion.
Le tour du grand bassin a permis d’observer la floraison des aulnes, la digestion des grands cormorans, le vol des vanneaux, le miroir blanc des canards chipeaux de passage sur le site. Deux belles surprises nous attendaient : le repas d’un martin-pêcheur qui semblait bien en peine d’avaler un poisson plus gros que son gosier, et un épervier d’Europe au repos dans un grand saule.
Coquillages et crustacés sont au menu des fuligules morillons. Ces canards plongeurs à la coiffure rock’n roll sont en effet de grands amateurs de moules d’eau douce. Ils consomment aussi des petits poissons, des larves de libellules et des graines qu’ils trouvent au bord de l’eau.
lorsqu’ils nagent les fuligules morillons gonflent les plumes de leurs flans et y rangent leurs ailes au sec
Photographie prise à la base de loisirs de Cergy-Pontoise.
Les fuligules morillons qui passent l’hiver chez nous nichent en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Allemagne ou en Scandinavie.
Un autre canard plongeur fréquente la boucle de l’Oise à Cergy : le harle bièvre. Cette espèce consomme surtout des poissons de petite taille, et parfois des grenouilles. C’est aussi un migrateur qui nous vient du nord de l’Europe.
Monsieur harle bièvre, vu depuis la passerelle de l’Axe majeur qui enjambe l’Oise. On devine sous l’eau ses pattes rouges.Madame harle bièvre quelques mètres plus loin, à la huppe généreuse
La Maison de la Nature de Vauréal a besoin de vous pour réaliser son beau projet d’une exposition collaborative de plumes d’oiseaux trouvées dans la nature à Cergy-Pontoise.
le cadeau involontaire d’une buse
Vous avez trouvé une plume : comment faire ? Glissez-la dans un sachet en plastique et déposez-la sous enveloppe à la Maison de la Nature, rue de l’ancienne mairie à Vauréal (au village). N’oubliez pas d’y ajouter vos nom et prénom, votre adresse de messagerie, le lieu de la découverte et le nom de l’oiseau si vous le connaissez. Vous pouvez aussi faire parvenir vos plumes à la cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, Hôtel d’agglomération, parvis de la préfecture, BP 80309 – 95027 Cergy-Pontoise Cedex, qui fera suivre.