Quel est donc cet insecte étrange vu sur une feuille de prunus ?
Non, ces deux taches rouges ne signalent pas l’arrière de cet insecte ! Car la tête est à droite sur la photo. Sous les taches colorées du thorax, on aperçoit les deux yeux rouge sombre et la tête en forme de croissant étroit (cliquez sur la photo pour agrandir). J’ai voulu m’approcher encore pour avoir une vue de côté et vous montrer ses pattes épineuses typiques des cicadelles, mais l’insecte a sauté avec une vigueur surprenante et je l’ai perdu de vue.
Penthimia nigra suce la sève des arbres feuillus, notamment les chênes et les peupliers, elle est commune un peu partout en France, y compris en Ile-de-France. On l’observe surtout au mois de mai.
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J’ai trouvé cet insecte en retournant un carton dans une friche à Neuville-sur-Oise. Cette jeune blatte de jardin y prenait le frais. Il s’agit en fait d’une larve car ses ailes ne sont pas encore développées. Les blattes de jardin consomment les débris végétaux, elles sont de grands transformateurs de la litière et pourvoyeurs d’humus. Ces insectes sont même capables de grignoter les papiers abandonnés.
Comme leur nom l’indique, les blattes de jardin vivent dans les jardins, ce ne sont pas les mêmes espèces que les blattes des maisons.
Pour chasser sous les écorces des arbres morts, mieux vaut avoir le bon profil ! Cette larve de Pyrochroa est très à l’aise pour se faufiler dans la moindre fente ou galerie à la recherche des larves de buprestes et d’autres insectes xylophages qui font son ordinaire. Les Pyrochroa sont réputés fréquenter surtout les troncs pourrissants des chênes. J’ai trouvé cette larve sous l’écorce d’un peuplier dans le parc du château de Grouchy à Osny. On voit facilement sur la végétation dans les clairières les adultes des deux espèces qui cohabitent dans le parc : Pyrochroa coccinea (à tête noire) et Pyrochroa serraticornis (à tête rouge).
Sous l’écorce de la même grume de peuplier, j’ai trouvé un autre coléoptère tout plat, un adulte cette fois-ci.
Il s’agit de Hololepta plana, de la famille des Histeridae. Contrairement aux autres membres de sa famille qui sont plutôt rondouillards, cette espèce est très aplatie : c’est une adaptation pour son mode de vie particulier. C’est en effet un prédateur de larves d’insectes, de diptères notamment, qu’il chasse sous les écorces des troncs de saules et de peupliers morts.
En mai et juin, la panthère rôde dans les clairières !
A ses antennes, on reconnaît un hétérocère, autrement dit un papillon de nuit. Mais cette espèce est active en plein jour et on la voit butiner toutes sortes de fleurs des plantes basses dans les bois clairs. Elle est classée dans la famille des Geometridae, comme la phalène anguleuse ou le géomètre à barreaux.
Vu de près, le « pelage » de la panthère a l’air très doux !
La panthère est univoltine (il n’y a qu’une génération par an), les papillons volent en mai et juin. Puis en été, on pourra observer ses chenilles arpenteuses vert clair sur les feuilles des Lamiaceae : germandrées, lamiers, bugles, menthes, sauges, bugranes… La chrysalide passera l’hiver cachée au sol dans l’attente des chaudes journées du printemps pour donner naissance à la nouvelle génération.
Ce beau papillon aux ailes diaphanes est le Gazé. Ses nervures bien marquées de noir le distinguent aisément des autres piérides plus communes.
Sur la liste des espèces protégées en Ile-de-France, il était présent dans le Val d’Oise jusqu’en 2007, mais il semble bien que ses populations se soient éteintes et qu’il ait disparu au niveau régional. Reviendra-t-il dans notre département ? Ce papillon vole en juin, en attendant on peut chercher ses chenilles sur l’aubépine, sa plante-hôte.
Arrivées au terme de leur cinquième et dernier stade de croissance en mai, ces chenilles ont complètement dévoré le feuillage d’une aubépine. Elles s’attaquent maintenant aux tiges des rameaux de l’année.
La ponte effectuée par le papillon courant juin donnera de petites chenilles tout juste capables d’entamer l’épiderme des feuilles. Elles passeront l’hiver au deuxième stade larvaire dans un modeste cocon collectif.
Une chenille au dernier stade passe sur le cocon d’hivernage. On aperçoit sur le rameau quelques mues des jeunes chenilles.
Saperda perforata, une espèce en extension vers l’ouest
Cette saperde d’Europe centrale est longtemps restée une rareté alsacienne, connue seulement de la région de Haguenau, dans le Bas-Rhin ; sa première mention dans cette localité date de 1866. Elle a gagné le Haut-Rhin en 1974, puis est signalée dans les Hautes-Alpes en 1995, elle est ensuite observée dans l’Allier et dans la région Centre en 1997. Aujourd’hui, elle semble bien établie dans les Alpes et le centre de la France et est attestée en Seine-et-Marne et dans l’Oise. Elle aurait été vue aussi dans les Yvelines et en Essonne.
Je suis content de pouvoir ajouter le Val d’Oise au domaine de ce superbe coléoptère. Mon observation viendra verdir la carte de répartition de l’espèce sur le site de l’INPN lorsque la donnée sera intégrée, l’an prochain sans doute.
La saperde perforée est inféodée aux peupliers. Sa larve se développe sous l’écorce des arbres morts. Il paraît que lorsque la larve consomme le bois d’un peuplier tremble, l’adulte est de couleur grise.
En explorant méthodiquement les branches basses d’un chêne, j’ai trouvé une drôle de chenille blanche toute plissée !
Vue de tout près, elle semble verte et recouverte d’une couche de poudre blanche. En plus de ses trois paires de pattes thoraciques, elle est dotée de deux rangées de fausses pattes abdominales. Elle m’en montre au moins six, ce qui confirme mon impression : ce n’est pas une chenille, mais une larve de symphyte, autrement dit une fausse chenille. Adulte, elle sera un hyménoptère, et pas un papillon.
Apethymus fifliformis est l’une des espèces de symphytes que l’on peut rencontrer sur les chênes. Mais elle est très peu observée, peut-être est-elle rare, ou simplement discrète ? Ou alors, peut-être que ce sont les naturalistes qui retournent les feuilles des chênes au mois de mai qui sont rares ?
Retrouvez nos articles sur les larves de symphytes :
Dans le parc du château de Marcouville, j’ai rencontré cette charmante bestiole posée sur la feuille d’un houx. Quelles ailes étonnantes : on les dirait peintes par un artiste ! Au début, je l’ai cherchée chez les Tipulidae…
Ceci n’est pas une tipule !
Epiphragma ocellare, facilement reconnaissable aux dessins en ocelles de ses ailes, est un représentant de la famille des Limoniidae, la plus nombreuse des diptères avec plus de 10 000 espèces dans le Monde (dont 500 en Europe).
Chez les Limoniidae, les adultes ne vivent que quelques jours, tout au plus deux semaines. La femelle d’Epiphragma ocellare pond dans le bois pourri où vivent ses larves. Sur cette photo, l’extrémité non pointue de l’abdomen montre qu’il s’agit d’un mâle.
Et comment différencie-t-on les Tipulidae des Limoniidae ?
Les antennes des premiers ont 13 articles, et celles des Limoniidae 14 à 16. Mais il faut une bonne loupe ! A part ça, les Limoniidae ont souvent les ailes marquées par des taches ou des dessins contrastés, ce qui n’est généralement pas le cas chez les Tipulidae.
Tipula maxima, aux ailes présentant des taches contrastées, est une exception chez les Tipulidae.
Quel est donc ce coléoptère enfoui dans une inflorescence de pissenlit ?
J’entreprends une exfiltration pour mieux lui tirer le portrait.
Des antennes en lamelles ?
Ce serait donc un membre de la famille des Scarabaeidae (un scarabée, pour simplifier) ? Je l’ai trouvé tout à la fin de la galerie de sa grande famille : c’est Valgus hemipterus, appelé aussi cétoine punaise.
Les larves de cet insecte assez proche des cétoines dorées se développent dans le bois à la base des troncs morts debout. Il est facile à reconnaître avec sa petite taille et ses élytres noirs ornés d’écailles claires. Ceux-ci sont aussi nettement plus courts que l’abdomen. C’est pour ce dernier caractère qu’il est nommé « hemipterus » (demi-aile), d’où son nom vernaculaire de cétoine punaise, les punaises étant de l’ordre des hémiptères.
Mâle ou femelle ?
La femelle possède une longue tarière, ce qui est peu commun pour un coléoptère. A l’aide de cet appendice, elle introduit ses œufs dans le bois mort.
Avec son derrière rebondi et sans tarière, mon Valgus est clairement un mâle. Les coléoptéristes l’affirment, il est difficile d’observer la femelle, en tout cas sur les fleurs, où l’on ne voit pratiquement que des mâles. Ceux-ci ne seraient pas plus nombreux que les femelles. Simplement, ces dames sont plus discrètes et s’éloigneraient peu des lieux de ponte.
La patience de mon insecte a atteint rapidement ses limites et il m’a faussé compagnie en s’envolant brusquement. Par delà les ronces, il a filé vers un bosquet de vieux frênes.
Ce papillon gris bleu voletait au-dessus d’une sente à Cergy. Je l’ai vu se poser au loin sur le chemin. Une approche prudente m’a renseigné sur ce qui l’intéressait : une crotte d’oiseau ! Il doit y avoir plein de bons sels minéraux à lécher là -dessus ! On voit qu’il aspire goulà»ment avec sa longue trompe.
Celastrina argiolus, l’azuré des nerpruns, est le « petit bleu » des lisières des zones boisées. Sa chenille consomme les feuilles de nombreuses espèces d’arbustes : la bourdaine, les nerpruns, le lierre, le houx, l’ajonc, les groseilliers…
Je l’ai même surprise au mois d’aoà»t en train de manger une framboise de mon jardin.
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