L'actualité de la Nature

Le souchet vigoureux

Cyperus eragrostis – Courdimanche © CACP – Marion Poiret

J’ai trouvé au bord de la mare des Grands jardins à  Courdimanche cette jolie plante qui rappelle les papyrus que les jardiniers utilisent pour le décor des massifs fleuris.

Cyperus alternifolius, fenouil et rudbeckia annuel dans un massif fleuri parisien © CACP – Gilles Carcassès

Les deux espèces couramment utilisées en fleurissement sont le très grand Cyperus papyrus, originaire du delta du Nil et Cyperus alternifolius, de taille plus modeste, originaire de Madagascar.  Aux Grands jardins, il s’agit de Cyperus eragrostis, qui nous vient d’Amérique du Sud et est vendu en pépinière. A la différence des deux autres, cette espèce est rustique. Elle est classée invasive de niveau 0 (non encore évaluée) par le Conservatoire botanique national du Bassin parisien. Bien installée dans le Sud-Ouest, elle progresse vers le nord et est très rare en Ile-de-France. Dans cette mare, sa présence est sans doute la conséquence d’une initiative malheureuse. Elle est accompagnée en effet d’une autre plante invasive beaucoup plus dangereuse pour le milieu, le myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum) que l’on voit en arrière-plan.

Myriophyllum aquaticum, le myriophylle du Brésil © CACP – Marion Poiret

Ce myriophylle, qui se différencie des espèces de myriophylles indigènes par ses feuilles largement émergées, est une plante invasive de niveau 2 (sur une échelle de 5). Elle est encore très peu observée en Ile-de-France mais pourrait devenir problématique en raison de sa forte capacité de dispersion par boutures naturelles.

Sources :

http://www.gt-ibma.eu/espece/cyperus-eragrostis/

http://www.gt-ibma.eu/espece/myriophyllum-aquaticum/

L'actualité de la Nature

Petite galle du chêne

Merci à  ceux qui ont proposé quelque chose pour cette photo mystère, il est vrai assez difficile à  élucider. Et bravo à  Zibou qui a deviné qu’il s’agissait d’une galle !

Neuroterus anthracinus © CACP – Gilles Carcassès

Cette jolie boule brillamment colorée est l’œuvre d’un petit hyménoptère Cynipidae, Neuroterus anthracinus. Cette micro guêpe est inféodée aux chênes et présente deux générations par an :

La première génération, constituée exclusivement de femelles, pond au printemps dans les bourgeons du chêne, provoquant une légère déformation. Il en sort au mois de mai des individus mâles et femelles de deuxième génération qui s’accouplent. Les femelles pondent à  la face inférieure des feuilles le long de la nervure principale, provoquant par leurs pontes de petites galles ponctuées de rouge. Celles-ci abritent et nourrissent chacune une larve. Le cycle annuel est bouclé quand la nouvelle génération issue de ces galles émerge au printemps suivant.

Ce que j’ai trouvé sur mon champignon était donc une galle tombée d’une feuille du chêne voisin.

Cent espèces de Cynipidae gallicoles sur les chênes !

On dénombrerait au moins une centaine d’espèces de Cynipidae gallicoles sur les chênes en Europe, de quoi faire une belle collection ! L’une des plus connues est la « galle cerise » de Cynips quercusfolii qui croît sous le limbe des feuilles.

La galle de Cynips quercusfolii et le trou de sortie de l’insecte © Gilles Carcassès

Voici deux autres espèces du genre Neuroterus, dont les petites galles sont très faciles à  observer au revers des feuilles de chênes. Les deux photos qui suivent ont été prises sur les feuilles d’une même branche basse de chêne aux Grands jardins à  Courdimanche.

Galles de Neuroterus albipes – Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès
Galles de Neuroterus quercusbaccarum © CACP – Gilles Carcassès

Source :

Les galles de Cynipidae du chêne par insectes-net

Agenda

Du nouveau aux grands jardins

Aux Grands jardins à  Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

La vache !

Quoi de neuf aux Grands jardins ? Oui, une vache, bien vu ! Aidée de quelques brebis solognotes, cette Bretonne pie noire entretient une pâture à  côté des jardins familiaux. Ces animaux sont gérés par la Ferme d’Ecancourt située à  Jouy-le-Moutier.

Drôle de cabane

Mais aussi, cette cabane en bois au desing futuriste !

Toilettes sèches des Grands jardins à  Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

Elle est même équipée d’une fenêtre offrant une vue plongeante sur… le local technique ! Ce modèle fonctionne en autonomie avec des vers de terreau, sans eau, sans électricité, presque sans entretien. Enfin, il faut faire le ménage, tout de même, comme dans tout sanitaire public.

Soyez les premiers à  l’essayer samedi 30 septembre 2017 à  l’occasion de l’événement communal « Cultivons la biodiversité » . Nous serons présents pour des animations sur la faune et la flore de la mare, et la biodiversité des Grands jardins.

Le programme de cette journée

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Cet arbre est-il un tueur en série ?

Bourdons trouvés morts au pied d’un tilleul argenté © CACP – Gilles Carcassès

Le mystère des bourdons morts

Sur un parking à  Courdimanche, j’ai ramassé au pied d’un tilleul argenté une poignée de bourdons morts, de plusieurs espèces. Je connais le ferme engagement de cette ville à  ne pas utiliser de pesticides, il faut donc chercher ailleurs la cause de ces décès.

Tilleul argenté – Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

J’ai cherché sous des arbres d’autres espèces dans la rue : point de cadavres. Sous le tilleul argenté suivant : même hécatombe ! Le tilleul argenté serait-il toxique pour les bourdons ? Les études rapportées sur internet apportent plus d’interrogations que de certitudes.

Côté certitudes, le fait est bien connu et observé depuis au moins quarante ans. Des bourdons sont trouvés morts en bien plus grande quantité sous les tilleuls argentés (Tilia tomentosa, originaire de Crimée) que sous les tilleuls indigènes (Tilia cordata et Tilia platyphyllos). Les abeilles sont touchées aussi mais dans une bien moindre mesure.

Il semble que le phénomène soit plus souvent observé en période de canicule et de sècheresse. Ces conditions modifieraient-elles la composition du nectar, ou la physiologie des bourdons, ou les deux ?

Le parfum de cette espèce de tilleul est particulièrement entêtant (pour notre nez humain). Peut-être que ces effluves attirent un très grand nombre de bourdons, et que la mortalité que nous observons n’est pas anormale au regard de la quantité de visiteurs ? Une autre hypothèse serait que les bourdons meurent d’épuisement, ne trouvant dans ces fleurs à  l’odeur si attirante que trop peu de nectar, ou un nectar pas assez nourrissant…

Préférons les tilleuls indigènes

Quoi qu’il en soit, souvenons-nous qu’il existe de très belles variétés de nos tilleuls indigènes, aux avantages intéressants pour nos plantations urbaines : encombrement plus ou moins réduit, résistance à  la sècheresse, faible sensibilité aux pucerons… Et que jusqu’à  preuve du contraire, les bourdons ne meurent pas en masse sous leurs ombrages.

Source : Note de synthèse par Pierre Rasmont de l’Université de Mons (Belgique)

L'actualité de la Nature

La buglosse toujours verte

Fleurs de la buglosse toujours verte (Pentaglottis sempervirens) - Courdimanche © CACP - Gilles Carcassès
Floraison de la buglosse toujours verte (Pentaglottis sempervirens) – Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

De grandes feuilles allongées aux poils raides et des fleurs bleues semblables à  celles d’un myosotis, c’est la buglosse toujours verte. J’ai rencontré ce pied dans une haie sur l’ancien site de Mirapolis à  Courdimanche. Cette plante originaire du sud de l’Europe est naturalisée en quelques endroits en Ile-de-France notamment dans le Vexin et la région de Versailles. Elle a longtemps été cultivée pour l’ornement des jardins et sans doute aussi pour ses propriétés médicinales.

géraniumms, buglosses et digitales dans un cimetière anglais © CACP - Gilles Carcassès
Géraniums, buglosses et digitales dans un cimetière anglais © CACP – Gilles Carcassès

Les anglais, grands amateurs de plantes vivaces, savent employer cette plante généreuse et facile dans de jolies compositions au caractère champêtre.

On peut voir cette plante fleurir en avril à  l’entrée du jardin naturel du CAUE 95, au moulin de la couleuvre à  Pontoise.

Pentaglossis sempervirens est l’une des plantes préférées des bourdons, si l’on en croit une étude anglaise évoquée dans cet article du blog VigieNature : « Fleurs au potager : le mélange gagnant pour les bourdons »

L'actualité des jardins

Transhumance 2017 : des brebis témoignent

Brebis solognotes et leurs agneaux © CACP – Gilles Carcassès

Samedi 25 mars 2017, c’est le grand jour, on va enfin aller voir ailleurs si l’herbe est meilleure qu’à  la ferme d’Ecancourt. On nous avait pomponnés pour l’occasion, avec l’aimable collaboration des centres de loisirs de Courdimanche.

Dans la cour de la ferme d’Ecancourt © CACP – Gilles Carcassès

Au début, faux départ, on s’est trompé de côté ! Un photographe qui était en plein dans le passage a été malencontreusement piétiné. Ses jours ne seraient pas en danger.

En longeant le champ de colza © CACP – Gilles Carcassès

Trop tentant de sortir de rang pour aller renifler les colzas…

C’est quoi cette feuille de colza ? © CACP – Gilles Carcassès

On n’y a même pas touché…

Point de rassemblement © CACP – Gilles Carcassès

Il fallait tout le temps attendre les humains : dès que ça monte un tout petit peu, ils ralentissent !

Démonstration de conduite de troupeau © CACP – Gilles Carcassès

A Jouy-le-Moutier, on a bien fait courir les chiens : les bergers appellent ça « démonstration de conduite de troupeau ». Les humains nous ont beaucoup applaudis.

Au belvédère de Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Au belvédère de Vauréal, on a improvisé une démonstration de tonte rotative.

Un peu de repos à  mi-parcours © CACP – Gilles Carcassès

Et puis on nous a permis une petite sieste, pendant que les humains se pressaient autour d’un « food-truck ».

Sur la coulée verte de Cergy-le-Haut © CACP – Gilles Carcassès

« Les moutons, les moutons ! » Notre arrivée sous les applaudissements de la foule au village éco-citoyen, promenade des deux bois à  Cergy, fut un grand moment d’émotion.

Final gourmand à  Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

Du miel, du jus de pomme, des tartines et du fromage de brebis, offerts par la ville de Courdimanche, et les humains ne s’intéressent plus du tout à  nous.

Nous nous concentrons déjà  sur notre noble mission : entretenir les belles prairies de Cergy-Pontoise pendant toute la belle saison.

Revivez la transhumance en images dans 13 comme une.

 

L'actualité de la Nature

La punaise de l’aubépine

La photo mystère de mars 2017 n’était pas une tortue ninja, ni une langue au chat. Rien à  voir non plus avec Hulk. Merci à  tous ceux qui ont joué et bravo à  Siegried qui, le premier, a su identifier la bête !

Acanthosoma haemorrhoidale – Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

Ici photographiée sur le revers d’une feuille de cotonéaster, cette grande punaise verte et rouge a une préférence pour les fruits des aubépines, mais on peut la trouver sur d’autres arbres ou arbustes. C’est l’une des punaises les plus communes dans les haies. Les adultes passent l’hiver dans les feuilles mortes. Comme beaucoup d’autres punaises, elle sécrète un liquide malodorant si on l’importune.

Agenda

Dialogues à  la ferme

Paysage agricole du Vexin : coquelicots à  Osny © Gilles Carcassès

Une initiative très intéressante de nos voisins du Parc naturel régional du Vexin français : une projection-débat « Balade à  travers champs », le samedi 1er avril 2017 à  14h30 à  la Mairie de Grisy-les-Plâtres (95)

Ils invitent à  venir partager un moment d’échanges sur les questions agricoles : cultures et production, agronomie et innovation, débouchés et économie, environnement et santé, territoire et paysage.

Guillaume Vanthuyne (Grisy-les-Plâtres) et Denis Fumery (Sagy), agriculteurs céréaliers dans le Vexin, parleront de leurs exploitations et discuteront avec les participants, en lien avec la projection des films « Les plantes » et « Les champs », de la série « Villages en herbe » réalisée par le Parc.

L’après-midi se poursuivra par une balade commentée à  travers des parcelles agricoles. Un goà»ter-apéritif sera offert à  17 h.

Accès : la mairie de Grisy-les-Plâtres est au 10 rue Robert Machy.

Inscriptions et informations : 01 34 48 66 00

Plus d’informations sur le site de la commune de Grisy-les-Plâtres

L'actualité de la Nature

Les antophores de la préfecture

Le bassin de la préfecture du Val d'Oise © Gilles Carcassès
Le parc François-Mitterrand vu de la préfecture du Val d’Oise © Gilles Carcassès

Du bord du parvis de la préfecture à  Cergy, on peut admirer le parc et ses bassins.

Terriers d'andrènes © Gilles Carcassès
Terriers d’abeilles sauvages © Gilles Carcassès

Dans la jardinière formant parapet, que la pyramide inversée de la préfecture abrite de la pluie, survivent à  grand peine quelques Euphorbia myrsinites. Ces plantes bien méritantes bénéficient tout au plus d’un peu de brouillard ou de quelques flocons de neige portés par le vent.

Du coup la terre est très sèche. Et c’est une aubaine pour les abeilles sauvages qui y creusent de solides galeries pour y loger  les réserves de pollen pour leur descendance !

Ces abeilles sauvages, excellentes pollinisatrices du printemps et tout à  fait inoffensives, vont et viennent les pattes chargées d’un pollen rouge brillant que je n’ai pas pu identifier. J’ai bien essayé de les suivre, mais elles volent plus vite que moi.

En observant de près l’entrée de ces terriers, j’ai trouvé à  terre une abeille morte.

Andrena sp © Gilles Carcassès
Antophora femelle – Cergy © Gilles Carcassès

Ne dirait-on pas un nounours tout poilu ? Il s’agit d’un anthophore femelle, très probablement de l’espèce Anthophora plumipes, de loin la plus commune des 15 espèces que l’on peut observer dans la moitié nord de la France. C’est sur les longs poils denses de ses pattes postérieures que cet insecte amasse le pollen pour le rapporter dans son terrier.

Anthophora plumipes mâle - Courdimanche © Gilles Carcassès
Anthophora plumipes mâle au ravitaillement sur une fleur de pensée – Courdimanche © Gilles Carcassès

Les mâles d’Anthophora plumipes sont très faciles à  reconnaitre : une « plume » orne le premier article du tarse de leurs pattes médianes. Ils émergent quelques jours avant les femelles et patrouillent sur leur territoire, où abondent les plantes fleuries. Ils apprécient particulièrement les Lamiacées et les Fabacées. Les langues longues des anthophores sont en effet très bien adaptées pour aller chercher le nectar au fond de corolles profondes, comme celles du lamier blanc (une Lamiacée) par exemple. Lorsqu’une femelle arrive sur son territoire pour se nourrir, le mâle attend qu’elle s’immobile pour sauter vivement sur son dos, la saisissant par ses pattes antérieures et postérieures. Il agite alors ses pattes médianes : un truc infaillible pour séduire les femelles…

J’ai observé que les mâles de cette espèce fréquentent aussi les massifs fleuris, butinant les pensées, avec une préférence inexpliquée pour celles à  fleurs jaunes.