Bravo à toutes celles et ceux qui ont repéré notre discrète bergeronnette grise !
Nous étions au bassin de la Louvière à Courdimanche quand j’ai aperçu un petit point noir et gris longeant le garde-corps. Parfaitement camouflée dans les installations de béton et de métal, elle se fondait dans le décor. C’est toujours un plaisir de l’observer, bien qu’elle soit courante sur notre territoire.
Pour en savoir plus sur ce petit oiseau dansant je vous laisse sur ce super article écrit par Emilie Périé :
C’est un bel oiseau, assez commun sur notre territoire. On le reconnait à son plumage tout en contrastes de noir et blanc. Le dos est gris, le ventre blanc, la calotte et la bavette sont noires et la queue est bicolore, noire à l’intérieur et blanche sur les bords. Chez la femelle le noir de la calotte est moins franc et moins contrasté avec le dos.
Au-delà de ses couleurs on peut la reconnaitre facilement à son comportement. La bergeronnette grise a un vol à rebonds : elle se propulse vers le haut de quelques battements d’ailes puis se laisse redescendre. Ce vol ondulant, sa silhouette à longue queue et les quelques notes qu’elle lance en volant sont caractéristiques.
Au sol la bergeronnette de déplace rapidement, souvent en courant, à la recherche de sa nourriture. Elle balance alors la queue frénétiquement, ce qui lui a valu le nom de Hoche-queue.
Elle est assez peu farouche et bien présente en milieu urbain. Il n’est pas rare de voir un mâle perché sur un toit ou un poteau pour chanter.
La bergeronnette est une migratrice partielle. Certains individus migrent vers l’Afrique alors que d’autres passent l’hiver en France. Ces derniers jours dans le sud on pouvait voir des groupes de dizaines d’individus en train de remonter des pays chauds pour retrouver leurs zones de nidification. Pour certaines, l’arrivée sera Cergy-Pontoise et cet été il sera possible de voir les jeunes, relativement à découvert, attendre d’être nourris par un adulte qui n’est jamais très loin.
Les jeunes comme les adultes sont des insectivores. Sur l’image ci-dessus la femelle venait de capturer un tipule qu’elle donnait à manger à son petit.
A l’origine montagnarde, la bergeronnette grise fait son nid dans des anfractuosités rocheuses ou de bâtiments. Peut-être l’avez-vous vue chez vous ?
Retrouvez d’autre espèces de la famille des motacillidés :
Le site de l’Aren’ice est l’un des quarante points d’écoute d’oiseaux où nous nous rendons chaque année en avril et en mai, dans le cadre de nos relevés du Suivi Temporel des Oiseaux Communs. Nous avions choisi cette belle friche armée de ronces et d’aubépines parce qu’elle était bien représentative de ce secteur. Nous y trouvions des espèces peu communes typiques de ce type de milieu : la fauvette grisette, l’hypolaà¯s polyglotte, la linotte mélodieuse, le tarier pâtre.
Les travaux de construction de l’Aren’ice ont quelque peu perturbé le secteur, mais les grands espaces paysagers d’esprit très naturel qui accompagnent l’équipement laissent présager une évolution favorable pour l’avifaune. Un petit tour sur place nous a permis d’apprécier la situation.
Grosse surprise : un couple de tariers pâtres n’est pas parti en migration comme tous ceux de son espèce ! Ils ne sont chaque hiver, dans toute l’Ile-de-France, que quelques dizaines d’individus à faire ce pari très risqué. Espérons pour ces deux oiseaux que l’hiver ne sera pas trop rigoureux.
Certains bassins d’infiltration sont en eau : une aubaine pour les espèces insectivores de passage ! Nous y avons vu la bergeronnette grise, la bergeronnette des ruisseaux et même un pipit spioncelle, un hivernant rare pour l’Ile-de-France.
Dans les zones de friches adjacentes, les ronces et les saules accueillaient de nombreux passereaux, notamment des pinsons des arbres, des accenteurs mouchets et cet étonnant bruant des roseaux.
Au pied des grands pylônes électriques, la végétation naturelle présente avant travaux a été conservée intacte. Ces endroits providentiels sont autant de zones de refuges et de recolonisation de l’espace pour toute la petite faune sauvage.