Je crois que j’ai attrapé un représentant de la famille des Dicyrtomidae, ces sympathiques collemboles tout en rondeurs. Celui-ci est délicatement décoré.
Cliquez sur l’image ci-dessus pour l’agrandir et admirer la finesse des dessins de ce collembole !
J’ai le plaisir de vous présenter Dicyrtomina ornata
Cette espèce très commune dépasse à peine le millimètre et est active surtout l’hiver. Elle est facile à reconnaître avec ses motifs géométriques. Dicyrtomina ornata vit au sol sous les feuilles mortes, se nourrissant de moisissures et de végétaux en décomposition. Aussi c’est un acteur très important de la fabrication de l’humus et de la fertilité des sols.
Cet individu est mort et l’on voit sa furca, ordinairement repliée sous son abdomen et tendue comme un ressort. Cet appendice fourchu lui sert à effectuer des sauts impressionnants, de l’ordre de 50 fois sa longueur !
Pour participer, nul besoin d’être un ornithologue confirmé, ce guide reprend pas à pas les étapes du protocole et propose des posters et fiches d’aide à l’identification. Il vous suffit de passer une heure au jardin (ou en parc public) et de vous laisser émerveiller par le florilège de plumes.
On entend beaucoup parler de plantes locales ou indigènes en les opposant aux plantes exotiques ou introduites. Mais il est facile de se perdre dans les dénominations. Par exemple, l’achillée millefeuille est indigène en àŽle-de-France puisqu’elle pousse naturellement dans la région, mais si les graines semées dans les aménagements proviennent de fleurs de Nouvelle-Zélande les nouveaux pieds ne seront pas locaux. Et surtout, ils ne seront probablement pas bien adaptés génétiquement au contexte local.
Pour s’y retrouver, l’Agence Française pour la Biodiversité en àŽle-de-France a publié un guide « Plantons local en àŽle-de-France » où vous pourrez retrouver des listes de plantes dites locales, classées par milieux et de nombreux conseils de gestion.
Si vous souhaitez vous procurer des graines et plantes « locales » ou vous renseigner sur le label Végétal Local, c’est ici.
Sur le territoire de Cergy-Pontoise, la Ferme pédagogique de Pontoise va organiser des distributions de graines labellisées, ne manquez pas les prochains rendez-vous !
Sur les branches de mon figuier, j’ai trouvé cette chose rose, pas plus grosse qu’une tête d’épingle. Serait-ce la fructification d’un lichen inconnu ?
Il s’agit en fait d’un champignon qui parasite des lichens des genres Physcia, Physconia et Xanthoria. Ce curieux ascomycète est présent un peu partout en France mais il est peu observé, sans doute en raison de sa taille minuscule.
Observé à la loupe, Illosporiopsis christiansenii est d’aspect irrégulier et granuleux. Le lichen jaune vert est Xanthoria parietina, le gris aux lobes ciliés est Physcia adscendens/tenella. Ils sont tous les deux très communs sur les troncs des arbres.
J’ai déterminé les lichens grâce à la clé du programme de science participative Lichens Go !
L’hellébore fétide est une plante fascinante à tous points de vue.
Sous le regard botanique
Cette plante est une vivace qui fleurit en hiver, dès le mois de janvier. C’est une caractéristique suffisamment rare pour la classer au rang des plantes étonnantes, mais elle ne s’arrête pas là . Pour survivre aux affres du froid elle a développé d’intéressantes techniques. Sa fleur est en forme de cloche et orientée vers le bas. De cette manière les organes reproducteurs de la plante sont protégés en cas d’importantes chutes de neige.
La fleur des hellébores ne se plie pas au schéma classique : une rangée de pétales (organes souvent colorés et imposants) soutenu par une rangée de sépales (organes le plus souvent verts). Dans son cas, ce sont les sépales qui constituent la part importante de la fleur et les pétales sont réduits à de tous petits réservoirs à nectar (les nectaires) cachés au fond de la cloche. Plus étonnant encore, ces nectaires renferment des levures qui, en consommant les sucres du nectar, produisent de la chaleur ! Les quelques insectes encore présents à cette période sont alors attirés et stimulés par cette source de chaleur comme si c’était le printemps ! Autre information intéressante à son sujet, tout comme la chélidoine ou les cyclamen coum et de Naples, elle est myrmécochore. C’est un bel exemple d’ingéniosité pour la coopération entre plante et insectes.
Sous le regard historique
Cette plante à la biologie si fascinante n’a pas manqué de faire parler d’elle au cours de l’histoire. Malgré sa puissante toxicité (Helleborus signifie toute de même « faire mourir la pâture ») elle était fréquemment utilisée comme remède contre la démence, ou pour se prémunir des maladies et des animaux nuisibles dans les abris des animaux domestiques. Cette chronique poétique de Sauvage du Poitou en relate quelques utilisations.
Où la rencontrer ?
Les individus présentés plus haut poussent dans le jardin de Gilles. Mais c’est une plante connue pour être largement présente dans le bassin de l’Oise et le Vexin. Elle affectionne les sols riches et relativement ombragés des lisières et des sous-bois. En voici un pied vu à Genainville l’été dernier. En l’absence de fleur on la reconnait tout de même à ses feuilles en éventail.
Attention cependant à ne pas confondre avec Helleborus viridis l’autre hellébore sauvage (plus rare) dans la région ou des plantes horticoles comme Helleborus orientalis.
Comme tous les ans à cette période, une bande de mouettes rieuses vient profiter de quelques rayons de soleil et d’un repas de poissons dans les bassins du Parc François Mitterrand à Cergy.
Forts des expériences de Gilles, nous surveillons les pattes de tout le joyeux groupe. Et ça ne loupe pas, l’une d’entre elles porte une bague ! Et même deux, une à chaque pied.
Malheureusement, un passant venu donner du pain aux oiseaux (bien que ce soit fortement déconseillé!) a fait décoller notre voyageuse et sa bague métallique reste illisible. Grâce à la plateforme « European color-ring birding » nous identifions cependant la bague colorée. Après avoir croisé des mouettes tchèques, lituaniennes, belges il s’agit cette fois d’une nouvelle polonaise !
Nous avons écrit au Muséum polonais qui nous a répondu immédiatement. Notre jolie mouette a été baguée l’été dernier sur une plage polonaise, elle avait alors plus de deux ans. Elle a depuis le mois d’aoà»t dernier parcouru au moins 1110 km !
Plage de ÅšwinoujÅ›cie, où notre mouette a été baguée (Google Maps)
Cergy-Pontoise a l’air connu chez les mouettes comme un arrêt immanquable sur le trajet migratoire.
L’agrion élégant est une demoiselle (de l’ordre des odonates) assez commune dans la région. On l’observe en été essentiellement autour des points d’eau. En effet, les larves sont aquatiques et les adultes, qui volent d’avril à septembre à la recherche de moucherons pour se nourrir et de partenaires pour se reproduire, restent à proximité des plans d’eau pour y pondre.
L’agrion élégant n’étant pas le seul agrion à parcourir nos zones humides voici quelques critères pour le reconnaître :
L’agrion élégant, ou Ischnura elegans, porte bien tous ses noms. Le terme agrion vient du latin [agrios] qui signifie farouche ou sauvage, et Ischnura veut dire « fin, allongé ». On visualise bien l’abdomen fin de ces demoiselles voletant furtivement aux abords des points d’eau. Quant à « élégant », l’adjectif lui a sans doute été attribué en raison de la multitude de couleurs que peut revêtir cette libellule. Voyons le panel qu’elle nous propose.
Les mâles
On reconnaît le mâle car le ptérostigma est bicolore. La tache caudale et les yeux sont bleus et le thorax est bleu chez les adultes et vert chez les immatures.
C’est la femelle qui, malgré des ptérostigmas uniformes, présente la plus grande variété de couleurs. Les immatures peuvent avoir le thorax orange, rose ou lilas avec une tache caudale bleue. Les adultes ont des thorax bleus ou vert-brun avec une tache caudale bleue ou brune. De quoi varier les nuances des mares et étangs sur lesquelles elles viennent pondre !
Dans mon jardin de Poissy, j’ai disposé une bassine qui me permet de récolter de l’eau de pluie pour l’arrosage des orchidées que je cultive à la maison. Visiblement, je n’ai pas transvasé que de l’eau dans ma bouteille : des petites bêtes sombres nagent et sautent à la surface. C’est l’occasion d’étrenner mon tout nouveau jouet, un microscope de poche adaptable sur l’objectif du smartphone.
Ce sont des collemboles. De gros adultes (de l’ordre d’un millimètre) voisinent avec de plus jeunes, d’une jolie teinte violette, que je n’avais pas vus à l’œil nu.
Les pattes claires, le corps bleu violacé d’aspect irisé et la forme des antennes m’orientent vers l’espèce Vertagopus arboreus de la famille des Isotomidae. On voit sur la tête du bébé, tout en bas, les ocelles sombres, organes rudimentaires de vision. Ces collemboles très communs vivent sur les troncs des arbres ou sur le bois mort. On peut les trouver en regardant sous les écorces. Ils consomment des déchets organiques. C’est le vent qui les aura apportés dans ma bassine sans doute.
Bravo à Jean-Louis, Patrick, Marie-Louise, Judith et Florent qui ont reconnu les premiers la galle du rosier appelée bédégar. Cette galle est causée par Diplolepis rosae, un petit hyménoptère de la famille des Cynipidae.
Au printemps la femelle de Diplolepis rosae pont ses œufs dans les cellules végétales des futures feuilles des rosiers (sauvages ou domestiques). La plante réagit à cette intrusion par le développement d’une coiffe visant à contenir l’invasion. Les larves sont séquestrées dans des petites loges dans lesquelles elles se développeront et d’où elles émergeront sans avoir impacté le reste de la plante.
Et on les comprend, les larves ont l’air appétissantes. Il paraît même que certains leur trouvent un goà»t de noisette… Je leur laisse le bénéfice du doute !
Les « cheveux » peuvent aussi abriter de nombreuses petites bêtes. Comme ce Peritelus sphaeroides, petit charançon forestier qui s’était caché dans une galle de rosier sauvage.
Quant au rosier lui-même, outre l’aspect esthétique et un peu de dépense énergétique pour la croissance de la galle, les pompons roses ne causent pas de dégâts.