On considère généralement qu’une cuillère à café de sol contient plus d’organismes vivants qu’on ne compte d’êtres humains à la surface de la planète, et ça ce n’est que pour les organismes qui tiennent dans une cuillère ! Imaginons un peu ce que peut représenter la vie sous la surface du plancher des vaches.
C’est ce que propose PartiCitaE. Vous vous êtes déjà demandé à quel point le sol que vous fouliez était vivant ? Vous disposez désormais de 11 nouveaux protocoles pour le vérifier !
Adaptés à tout public, à faire à la maison ou dans la cour de l’école, ils sont disponibles jusqu’à la fin du mois de février et reprendrons ensuite à l’automne. Ils permettent de s’intéresser à de très diverses espèces de faune du sol : les vers de terre, les insectes et leurs larves, les arachnides, les cloportes, les escargots, les collemboles…
Et ce n’est qu’un échantillon de ce qui peut vivre sous terre. Au delà du règne animal, on retrouve d’autres organismes dans le sol. Par exemple, on estime que pour une prairie, la valeur que représente la biomasse terrestre (la masse des végétaux et du bétail) est la même que celle des bactéries et des champignons sous la surface.
Les sols naturels sont de formidables réservoirs de biodiversité et le lieu de nombreuses interactions du vivant. Il est important de les protéger, mais pour cela, il faut avant tout les connaître !
Demain, 02 février, sera la Journée Mondiale des Zones Humides. L’occasion pour nous de vous parler de ces écosystèmes si particuliers. Mais mesures COVID obligent, on vous propose cette année un format un peu différent : en autonomie.
Grâce à l’application Explorama (que vous pouvez télécharger gratuitement sur votre smartphone) nous vous proposons de partir à la découverte de la zone humide du parc de Grouchy, à Osny.
Pour cela c’est très simple : rendez-vous dans le parc de Grouchy, ouvrez l’application Explorama, cliquez sur le parcours « Zone humide de Grouchy – JMZH2021 » et suivez les consignes !
Le parcours sera disponible tout le mois de février.
Et pour l’avenir ?
Si le format fonctionne, nous vous donnerons rendez-vous le 02 février 2022 pour inaugurer la nouvelle zone humide des berges de Maurecourt. En effet, en ce moment débute le chantier de création d’une zone humide connectée à l’Oise, au niveau de la sente de la Saussaie à Maurecourt. Ces travaux ont pour but de créer un milieu humide riche en biodiversité et de valoriser par la même occasion le chemin du halage et ses abords.
Il s’agit de renaturer une zone fluviale qui existait déjà . Cette zone humide permettra d’accueillir une grande variété de milieux aquatiques, de lui redonner une diversité floristique, et donc faunistique. Cette zone inondable favorisera les entrées de l’Oise dans la zone humide en cas de montée des eaux par un effet de vases communicants
Avant de démarrer notre comptage WetLands à l’île de loisirs, Gilles profite d’un moment où nous attendons les autres participants pour passer un coup de filet dans les herbes hautes. Bonne pêche, il nous trouve une jolie petite araignée.
C’est un jeune mâle, par encore adulte. Mon expert arachnologue me le confirme c’est un individu bien typique de l’épeire de velours, Agalenatea redii. C’est une araignée de la famille des épeires, de couleurs assez brunes avec une tache cardiaque bien marquée. La marque noire en forme de fente sur l’abdomen délimite l’emplacement du cœur de l’animal.
L’épeire de velours est une espèce typique des prairies et des herbes hautes. Elle y fait des toiles de chasse fines, essentiellement dans les ombellifères, et des nids en soie à l’aspect de velours. Toutefois, c’est étonnant de trouver un individu réveillé en plein hiver.
Version printanière
Gilles a déjà vu la femelle, au printemps cette fois, il en parle dans cet article.
Comme tous les ans à cette période, l’observatoire Oiseaux des Jardins vous propose un weekend spécial « comptage des oiseaux des jardins ». Il suffit de mettre à disposition une heure d’observation, et quelques minutes de saisies des données sur le site de l’observatoire. Toutes les informations concernant le protocole sur ce lien.
Etes-vous prêts ?
Il n’est pas toujours facile de distinguer les oiseaux quand ils se posent un peu loin. Surtout en cette période, ils ne chantent pas ou peu et la luminosité n’aide pas à les voir nets. En revanche, certains détails ne trompent pas. Saurez-vous reconnaître les oiseaux sur ces photos de faible qualité ?
La taille et la morphologie de l’oiseau permettent d’orienter vers la bonne famille : de loin, elle a l’aspect des grives et des merles. Les mouchetures très rondes sur le ventre précisent l’espèce : la grive draine.
Oiseau n°2 – Le chardonneret élégant
La taille et le comportement de l’oiseau sont de bons indices : souvent en groupe en train de picorer les graines dans les arbres. Mais le masque rouge, que l’on peut distinguer même de loin, est sans équivoque pour reconnaître le chardonneret élégant !
Oiseau n°3 – Le pic vert
Bien qu’il soit le plus souvent observé dans l’herbe où il mange des fourmis, il lui arrive de se poser dans un arbre, il est alors un peu caché parmi les branches. Les couleurs de son ventre et son dos, les moustaches bien visibles et les mouchetures sur le bords de l’aile permettent de déterminer le pic vert ; ici une femelle (les moustaches sont noires et non rouges).
Lors des rencontres naturalistes 2020 un des intervenants nous a présenté les résultats d’une étude concernant deux oiseaux aux noms aussi esthétiques que leurs plumages : le comptage 2020 des vanneaux huppés et des pluviers dorés.
Une grande partie de ces oiseaux, arrivant de Scandinavie et d’Islande, passent l’hiver en àŽle-de-France. D’après les résultats de ce comptage, près de 5% de la population mondiale de pluviers dorés hivernent en àŽle-de-France (soit environ 100 000 individus) !
Ces oiseaux limicoles (qui fréquentent les marais et les zones côtières l’été) passent l’hiver dans les espaces de grandes cultures, où les champs à végétation rase à perte de vue leur permettent de se rassembler en grands groupes (parfois jusqu’à 6000 individus) et de se nourrir des petits invertébrés du sol (coléoptères, vers, araignées, …).
L’ornithologue indique qu’en 2020 dans le Val d’Oise les observateurs ont certes étaient moins nombreux que dans les autres départements d’àŽle-de-France mais les vanneaux et pluviers étaient également beaucoup moins présents. Tout de même, les 5000 vanneaux sur les 100 000 recensés en 2020 et 2000 pluviers sur les 95 000 comptés sont sans doute revenus, et il faut bien qu’ils soient posés quelque part ! Et selon lui, janvier est une bonne période pour prospecter. Allons y !
Profitant d’une éclaircie je pars donc arpenter les champs au nord ouest de l’agglomération, du côté de Puiseux-Pontoise et Courdimanche.
J’aperçois essentiellement des groupes de mouettes rieuses qui se nourrissent dans les champs mais … là peut-être ? J’arrête la voiture et sors les jumelles.
Oui ! Les motifs noirs et blancs ne trompent pas, ce sont bien les vanneaux huppés ! Je trouve un endroit où garer la voiture et me rapprocher un peu du bord du champs, mais les vanneaux restent assez loin de la route.
Loin, mais tout de même visibles. J’en compte une petite centaine au milieu des mouettes. Et ils ne sont pas seuls, au premier rang on distingue deux pluviers dorés. En tout j’en dénombrerai 10.
Quand je parlais d’esthétique, ce n’était pas exagéré. Avec ses motifs noirs et blancs, les reflets verts de ses ailes et sa fine huppe je le trouve très élégant.
Les pluviers sont restés loin de mon objectif, mais on distingue un peu la silhouette fine et le plumage doré de l’oiseau.
On est loin des envols de milliers d’oiseaux (qu’on peut retrouver dans la présentation de Maxime Zucca ci-dessous), mais ils étaient tout de même présents. Essayons de faire en sorte qu’ils reviennent dans les prochaines années.
Le WetLands est le premier protocole de l’année. C’est un comptage à l’échelle internationale qui consiste à compter les oiseaux hivernants des milieux humides. A la mi-janvier, la plupart des migrateurs venus du nord pour passer l’hiver sur les plans d’eau franciliens et échapper au froid et à la neige sont arrivés. Le 15 janvier dernier, avec les coordinateurs de la LPO, nous avons donc participé au comptage de l’un des sites majeurs de la Région : l’île de loisirs de Cergy-Pontoise.
C’est un maigre bilan que celui de notre premier comptage de l’année. Les populations d’oiseaux d’eau sont en nette baisse.
Ce sont quelques 90 cormorans qui sont venus se poser pour passer la nuit sur leur dortoir habituel au milieu de l’île de loisirs.
Un seul fuligule morillon passait sur un bassin en compagnie de canards colverts. A titre indicatif, il arrivait plusieurs centaines de fuligules à cette même période 20 ans plus tôt.
Les colverts, qui ont totalisé une petite soixantaine d’individus, étaient également accompagnés de deux canards mandarins.
Les foulques macroules ont difficilement atteint les 20 individus et moins de 10 poules d’eau ont été contactées.
Nous avons également croisé 5 hérons cendrés et presque autant de cygnes tuberculés.
Malgré la déception due à ces très faibles effectifs, nous avons tout de même eu la chance d’observer le ballet de quelques milliers de mouettes rieuses s’envolant de l’eau pour rejoindre un dortoir, probablement plus au sud sur la Seine, de quoi égayer la journée. Non non, il ne neigeait pas encore !
Et toujours, pour nous tenir compagnie, l’ami rougegorge.
Décidément, il en passe du monde dans mon bac à tomates ! Cette fois-ci c’est sur les feuilles de menthe qu’une araignée s’est laissée tirer le portrait. Après Steatoda triangulosa et sa proie, nous avons maintenant affaire à un jeune mâle de Xysticus groupe cristatus.
Caractéristiques de notre jeune ami
Sur la première image nous voyons les palpes à l’avant (les sortes de gants de boxe rougeâtres), il s’agit donc d’un mâle.
L’individu a les pattes avant plus longues et imposantes que les pattes arrières, nous pouvons donc le chercher parmi les araignées crabes. La clé d’identification des araignées crabes du SPIPOLL m’indique qu’avec des couleurs ternes (gris, noir et brun) et des chevrons dessinés sur l’abdomen il s’agit du genre Xysticus.
Ceci est confirmé par mon expert arachnologue : le motif en pointe noir du thorax et les trois épines visibles sur les pattes avant permettent même d’aller jusqu’à dire que notre individu est du genre Xysticus et du groupe d’espèces cristatus (« crêté » en rapport avec la forme des chevrons). àŠtre plus précis sur seules photographies est impossible (et je n’ai pas vraiment envie de disséquer mon hôte).
De plus, cette espèce ne chasse pas avec des toiles mais directement en capturant les insectes floricoles, donc elle ne risque pas de perturber mon ménage.
Le seul moment où ce mâle pourrait tisser une toile serait lors de la reproduction, pour fixer la femelle au sol et éviter de se faire dévorer à la fin de l’acte (malin!) ; ce qui ne risque pas d’arriver de si tôt puisque celui-ci n’est pas encore totalement adulte et que je n’ai vu aucune femelle dans l’appartement.
Vous le reconnaissez ? Avec son berret noir sur un plumage gris et le bec ouvert, pris en plein chant, c’est l’immanquable mâle de la fauvette à tête noire. Cette espèce a fait cette année son entrée dans les rangs des oiseaux observables dans le protocole BirdLab.
La fauvette à tête noire était connue pour être une espèce au moins partiellement migratrice. Les fauvettes à tête noire les plus septentrionales quittaient le pays à l’arrivée de l’hiver et passaient la saison froide dans le sud de l’Afrique avant de revenir en France vers le mois d’avril.
Or, les tendances ont l’air de changer. A l’instar des fauvettes méridionales qui restent sur place toute l’année, nos fauvettes nordiques (franciliennes comprises) ne migrent plus, ou moins loin et s’arrêtent volontiers sur les côtes méditerranéennes ou bretonnes plutôt que de traverser la Mer.
Il est donc de plus en plus fréquent d’observer des fauvettes à tête noire en hiver ; dans les jardins, les parcs ou directement sur les mangeoires. Et comme les chercheurs s’interrogent sur l’ampleur du phénomène (« Combien de fauvettes passent l’hiver en France ? », « Où sont-elles le plus nombreuses ? », « Quels sont leurs comportement en cette saison ? »), vos contributions sont très attendues ! Il reste encore deux mois pour participer à BirdLab, profitez-en pour faire quelques sessions. Et si vous croisez une fauvette ailleurs que sur une mangeoire (elles fréquentent souvent les boules de gui et de lierre) signalez-le sur Faune àŽle-de-France.
Des explications ?
L’évolution de ces tendances migratoires pourrait s’expliquer par deux éléments. Le premier étant bien évidemment les changements climatiques. Les hivers plus doux et la diminution des périodes de gel ne forcent plus les départs des oiseaux vers des espaces plus cléments. Le deuxième pourrait bien être le nourrissage. En effet, les changements de comportements migratoires des fauvettes, et les changements physiques liés (forme des ailes et du bec) ont été observés en premier lieu en Grande-Bretagne, terre historique du nourrissage des oiseaux l’hiver.
Rossignol de mars
L’avantage à cela est que l’on pourra profiter du chant mélodieux de la fauvette bien plus tôt dans l’année ! Dès fin février – début mars, quand les températures s’adoucissent.
Dans la famille des astéracées à pompons roses et à épine je pioche l’onopordon faux-acanthe !
Il fait partie de la grande famille des plantes que l’on appelle communément les chardons. Mais il n’est pas du genre Carduus (les chardons vrais), il appartient à un genre à part Onopordum, le chardon aux ânes.
L’onopordon faux-acanthe est reconnaissable à sa grande taille (jusqu’à 3 mètres de haut pour les plus grands spécimens !), ses gros pompons violets, ses larges feuilles recouvertes d’un duvet aranéeux, ses longues épines et surtout, les ailes de ses tiges et rameaux.
La tige présente une extension comme 4 ailes vertes, qui ont la même fonction de photosynthèse que les feuilles et soutiennent de fortes épines. Ca n’est pas un cadeau pour les herbivores ! Mais les pollinisateurs, eux, apprécient fortement ses pompons bien à l’abri dans un buisson d’épines.
Un air d’artichaut ? Ce sont des plantes de familles proches, elles partagent de nombreuses caractéristiques. D’ailleurs, l’onopordon a été cultivé et consommé comme l’artichaut. Mais plutôt en temps de disette, il ne doit pas être si fameux en cuisine.
Vous êtes plusieurs ces derniers temps à m’avoir signalé un épervier à Cergy. Certains en ont même fait de très jolis clichés. Un grand merci à Michèle qui m’a partagé ces images d’un épervier mâle sur l’Axe Majeur.
Portrait d’un rapace commun
L’épervier d’Europe, Acipiter nisus, est, avec la buse variable, le rapace le plus fréquent en Europe. On le rencontre dans tous les milieux, jusqu’à l’intérieur des villes. Il est plutôt sédentaire sur notre territoire. On peut donc l’observer en toute saison. Il se nourrit essentiellement de petits oiseaux.
Les caractéristiques physiques du mâle sont : un dos gris ardoise, des flancs et joues couleur rouille et un iris orange à rouge. On ne peut pas le confondre avec un autre rapace. La femelle adulte a le même dos ardoise, mais ses flancs ne sont pas rouille et son iris est jaune.
Sur la photo de droite, l’œil est bien jaune, comme celui de la femelle, mais le plumage du dos est brun avec des mouchetures blanches. Il s’agit donc probablement d’un immature, mâle ou femelle. De plus, sur photo il est difficile d’apprécier la taille de l’oiseau, mais l’immature d’une autre espèce, beaucoup plus grande, lui ressemble fortement : l’autour des palombes.
Confusions à éviter
La confusion la plus fréquente est donc entre femelle ou immature d’épervier d’Europe et femelle ou immature d’autour des palombes. Certains détails permettent tout de même de les différencier : la forme des stries sur le ventre, le sourcil blanc ou la silhouette en vol. Mais les éléments les plus évidents, sur le terrain, restent la taille et le comportement. L’autour mesure entre 20 et 30 centimètres de plus que l’épervier et s’attaque à de plus grosses proies, comme les pigeons. Un autour m’a d’ailleurs été signalé cet hiver dans un jardin à Cergy. Il venait d’attraper un pigeon.
En vol, on peut reconnaître les rapaces à leur silhouette. L’épervier a la queue longue (proportionnellement à la largeur de ses ailes) et rectangulaire, comme les faucons. En revanche la forme des ailes est différente. Là où le faucon a des ailes droites et pointues, l’épervier est plus arrondi avec des plumes digitées apparentes.