L'actualité de la Nature

Marée verte

Alerte ! Elles débarquent à  Cergy !

Couple de perruches à  collier - bois de Cergy © Marion Poiret
Deux perruches à  collier – bois de Cergy © Marion Poiret

Mais d’où viennent-elles ces perruches ?

Une étude génétique a montré que les perruches que l’on observe en Ile-de-France sont d’origine asiatique et qu’il existe deux populations séparées. Celle du nord est centrée sur l’aéroport de Roissy, celle du sud autour d’Orly. Car c’est bien par avion qu’elles sont venues nous envahir, ces populations étant les descendantes d’échappées des hangars des douanes, d’abord à  Orly en 1974, puis sur Roissy au début des années 1990. Au fil des années, les populations se sont renforcées avant d’entrer dans la phase d’extension géographique que nous connaissons depuis quelques années.

Elles n’étaient pas citées sur Cergy, maintenant c’est fait. L’espèce est peut-être même nicheuse au bois de Cergy (près de la butte à  Juju) où nous avons pu observer des parades amoureuses et l’entrée d’un oiseau dans la cavité d’un gros arbre à  8 mètres de hauteur, site tout à  fait favorable pour sa nidification. Quelques observations récentes ont été faites aussi à  Pontoise et à  Saint-Ouen l’Aumône dans le secteur de l’abbaye de Maubuisson.

Qu’est-ce que ça mange ?

Perruche à  collier © Gilles Carcassès
Perruche à  collier © Gilles Carcassès

Dans leurs pays d’origine (les zones tropicales d’Asie et d’Afrique), elles mangent des jujubes, des goyaves, des dattes, des figues, du millet…

Chez nous, elles se sont adaptées et consomment des pommes, des cerises, les samares des érables, les graines de robiniers, de platanes et de catalpas, les arilles des ifs, éventuellement quelques fruits exotiques glanés dans les jardins botaniques.

Mais quand disparaissent les fruits, si elles passent l’hiver sans encombre, c’est essentiellement en raison du nourrissage dans les jardins : elles se gavent de grandes quantités de boules de graisse, de cacahuètes et de graines de tournesol.

Leur présence est-elle néfaste ?

Pour la production agricole, lorsqu’elles pullulent, c’est une menace pour les vignes et les vergers, éventuellement pour les champs de céréales et de tournesols. En ce qui concerne la biodiversité, il est suspecté qu’elles exercent une forte concurrence sur les populations de sitelles pour les sites de nidification. Nos sitelles en effet exploitent comme la perruche les cavités dans les grands arbres et notamment les anciens nids des pics.

Alors qu’en penser ?

La perruche à  collier, espèce invasive, ne peut plus être stoppée dans son extension. Qu’on le veuille ou non, elle fait désormais partie de notre avifaune. Mais ne serait-il pas sage de pratiquer un nourrissage hivernal modéré et ciblé, en évitant de distribuer de trop grosses quantités de graines, pour ne pas favoriser la croissance démographique galopante de cet oiseau ? Sachez qu’il existe des mangeoires sélectives étudiées pour éviter les attaques des gros pillards, les plus simples consistant en une cage grillagée dont les mailles ne permettent l’accès qu’aux petits oiseaux. Ces dispositifs sont souvent installés en Angleterre en raison de la gloutonnerie des écureuils gris, autre espèce invasive.

Mangeoire spéciale pour pics - Londres © Gilles Carcassès
Mangeoire spéciale pour pics – Londres © Gilles Carcassès

Un article du blog Vigie-Nature

Un peu de philosophie

Une interview de Philippe Clergeau du Muséum

Bibliographie :

Clergeau P., Vergnes A., Delanoue R. (2009) La perruche à  collier / Psittacula krameri / introduite en île-de-France : distribution et régime alimentaire. / Alauda / (Revue internationale d’Ornithologie) 77(2):121-132.

Phyt’Ornement FREDON Ile-de-France n°8-2014 du 8 mai 2014

 

Agenda, L'actualité de la Nature

Fête de la nature 2015

Du 20 au 24 mai, c’est la fête de la nature et la liste des manifestations prévues est en ligne sur le site officiel de la fête de la nature.  Trois manifestations labellisées sont pour l’instant recensées pour l’agglomération de Cergy-Pontoise :

un autre regard sur l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise

les bassins et l’étang du parc du château de Menucourt

inventaire des mares d’ile de France

FDLN 2015 - Bannière-700-x-280

Si vous souhaitez participer ou organiser une manifestation rendez-vous sur le site de la fête de la nature.

L’organisateur peut être un professionnel, une association, une collectivité, une entreprise, un enseignant, un animateur… et même un simple particulier. L’inscription d’activités est possible sur le site de la fête de nature jusqu’au 15 mai.

Pour les participants, le site présente dans ses fiches détaillées, les modalités d’inscriptions (onglet : participer) et la localisation de la manifestation. Attention, les places sont limitées !

Agenda

Kiss kiss bank bank spécial pollinisateurs

Dernier jour pour aider au financement du plan d’action national en faveur des insectes pollinisateurs sauvages mené par l’OPIE en partenariat avec le ministère de l’écologie.

L’OPIE, l’office pour les insectes et leur environnement, est une association de sensibilisation, d’information, de formation et de protection de la diversité des insectes en France. Elle est domiciliée à  Guyancourt dans la région Ile-de-France. Sa campagne de financement participatif qui se termine aujourd’hui, permettra de mettre en œuvre le plan d’action national pour les insectes pollinisateurs sauvages.

© Marion Poiret
Episyrphus balteatus, le syrphe ceinturé attiré par le pollen de l’anémone du Japon © Marion Poiret

L’objectif ? Mieux connaitre les pollinisateurs sauvages (et ils sont nombreux à  œuvrer au côté de l’abeille domestique : papillons, mouches, coléoptères et plus de 900 espèces « d’abeilles sauvages »), mieux les faire connaitre et proposer des actions pour préserver ces pollinisateurs tant ils sont indispensables.

Vous pouvez contribuer au projet à  partir de 5 euros.

La vidéo pour présenter le projet

Des détails sur les pollinisateurs, le plan d’action national et les modalités de soutien au plan d’action

© Marion Poiret
Iphiclides podalirius, le flambé, papillon évoluant dans les milieux ouverts. © Marion Poiret

 

L'actualité de la Nature

La danse du goéland

Au pied de la Philharmonie de Paris, sur une pelouse du parc de la Villette, j’ai observé ces jours-ci une nouvelle danse très à  la mode : mouettes rieuses, étourneaux, merles, tout le monde s’y mettait (avec plus ou moins d’élégance). Surclassant les autres oiseaux par son sens du rythme et sa virtuosité, le meilleur artiste était incontestablement le goéland.

Y aurait-il un rapport avec le célèbre festival de hip-hop de la Grande Halle de la Villette ?

Pas du tout ! Il s’agit d’une technique apprise par ces oiseaux pour faire sortir les vers de terre dont ils se nourrissent. Les lombrics en effet sont sensibles aux vibrations. On prétend qu’ils fuient à  l’approche des taupes. Cela me paraît une explication plausible. En tout cas, ça fonctionne !

Goéland immature © Gilles Carcassès
Goéland immature © Gilles Carcassès

Avez-vous déjà  observé des oiseaux pratiquer cette technique ?

L'actualité des jardins

La charte du jardinage collectif à  Cergy-Pontoise

jardin partagé
© Gilles Carcassès

La Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise (CACP) a adopté une charte du jardinage collectif. Ce document rassemble les valeurs qu’elle reconnaît au jardinage collectif lorsqu’il est pratiqué dans le respect de l’environnement, la concertation et l’ouverture sociale.

Ce texte a été préparé avec la collaboration du Conseil Consultatif du Développement durable de l’Agglomération de Cergy-Pontoise.

La CACP propose aux communes, aux autres propriétaires de jardins collectifs et aux structures locales de jardinage collectif d’adopter à  leur tour cette charte, afin d’affirmer le partage de ces valeurs.

Cette charte pourra utilement être annexée aux conventions de mise à  disposition de terrains pour un usage de jardinage collectif.

Téléchargez ici la charte du jardinage collectif

Comment faire pour rejoindre les signataires de la charte, dont la liste sera tenue à  jour dans cet article ?

  • pour une collectivité : adressez-nous la copie de la délibération d’adoption de la charte sur biodiversite@cergypontoise.fr
  • pour un autre propriétaire de terrain à  usage de jardin collectif, une association ou un collectif de jardins familiaux ou partagés : imprimez la charte, signez-là  et adressez-nous en une copie sur biodiversite@cergypontoise.fr

Les signataires de la charte :

  • La Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise
  • La ville de Maurecourt
  • La Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs
  • L’Association des Jardins Familiaux des Coteaux de Cergy
  • Le club jardinage du collège des Touleuses
  • L’Association les Joyeux Jardiniers de Jouy
  • La ville de Vauréal
  • La ville de Cergy
  • L’Association des Jardins du bord de l’Oise à  Vauréal
L'actualité de la Nature

Là , j’ai comme un trou

Très bizarre, cette vielle branche de bouleau trouvée dans un tas de bois abandonné en forêt ! Qui donc a fait ces trous ronds bien alignés ? Un maniaque de la perceuse ? Un champion de tir à  la carabine ?

trous alignés sur un bouleau © Gilles Carcassès
Trous alignés sur une branche de bouleau – Boisemont © Gilles Carcassès

Le bois était tellement décomposé que la branche s’est vidée du terreau qu’elle contenait lorsque j’ai voulu la redresser. Vu de l’intérieur, il apparaît que les trous sont reliés par une galerie.

L'alignement des trous vu par l'intérieur © Gilles Carcassès
L’alignement des trous vu par l’intérieur © Gilles Carcassès

J’ai trouvé la clé du mystère dans une vieil ouvrage sur les coléoptères. De tels alignements sont la signature d’une espèce de scolyte inféodée aux bouleaux : Scolytus ratzeburgii, nommé aussi grand scolyte du bouleau.

Ces trous sont les orifices d’accouplement par où le mâle s’introduit et féconde la femelle à  mesure de sa progression dans sa galerie de ponte. Les œufs fécondés donnent naissance à  des larves qui creusent sous l’écorce des galeries perpendiculaires à  la galerie maternelle, puis divergentes.

Galeries de scolytes sur un tronc écorcé au parc de Grouchy - Osny © Gilles Carcassès
Galeries de scolytes sur un tronc écorcé au parc de Grouchy – Osny © Gilles Carcassès

On voit, de part et d’autre de la galerie maternelle large et droite, les encoches de ponte prolongées par les galeries larvaires sinueuses dont la largeur augmente avec la croissance de la larve.

Les scolytes sont des insectes utiles dans le processus de décomposition du bois. En cas de pullulations, ils peuvent cependant causer de grands dégâts.

http://www.jardiner-autrement.fr/fiches-techniques/bioagresseurs-generalistes/845-les-insectes-du-bois

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i127fraval.pdf

Clé de détermination :
http://www.faunedefrance.org/bibliotheque/docs/A.BALACHOWSKY(FdeFr50)Col.Scolytides.pdf

Agenda, L'actualité des jardins

Transhumance des 11 et 12 avril 2015 : le programme

Ca y est, la Ferme d’Ecancourt a arrêté le programme des deux journées de transhumance des brebis et de leurs agneaux vers les vertes pâtures de Cergy-Pontoise.

J- © Gilles Carcassès
J-24 ! © Gilles Carcassès

Pas besoin de s’inscrire, il suffit de venir au départ ou à  l’une des étapes indiquées dans le programme, où sont prévues des animations. Si vous aimez marcher, vous pourrez faire un bout de chemin en joyeuse compagnie avec le troupeau.

Bientôt, la transhumance 2015

Les coulisses de la transhumance 2014

La transhumance 2013

 

L'actualité de la Nature

Pince monseigneur

En soulevant l’écorce d’un tronc pourri dans le parc du château de Menucourt, j’ai trouvé cet animal étrange de presque trois centimètres de long. On dirait un mille-pattes, mais qui n’aurait que six pattes ! A ce détail, on comprend qu’il s’agit bien d’un insecte et non d’un myriapode. C’est même la larve du plus chic de nos coléoptères forestiers : le cardinal.

© Gilles Carcassès
La larve du cardinal chasse dans le bois pourri – Menucourt © Gilles Carcassès

Son profil aplati lui permet de se faufiler dans les moindres anfractuosités et galeries.

Larve de Pyrochroa © Gilles Carcassès
Larve de cardinal, Pyrochroa sp, vue sous une écorce dans les bois de Boisemont © Gilles Carcassès

Dommage d’être aussi brillante et de ne jamais voir le soleil !

© Gilles Carcassès
Détail de la tête de la larve de Pyrochroa © Gilles Carcassès

La larve du cardinal est une carnassière. Elle dévore d’autres larves d’insectes et petits animaux qui vivent sous les écorces des branches pourries, qu’elle pince à  l’aide de ses mandibules acérées. Ses antennes lui servent sans doute à  repérer ses proies.

Pyrochroa adulte - Menucourt © Gilles Carcassès
Pyrochroa adulte – Menucourt © Gilles Carcassès

On peut trouver en Ile-de-France deux espèces de Pyrochroa. Sur la photo ci-dessus, on reconnait Pyrochroa serraticornis à  sa tête rouge, Pyrochroa coccinea ayant la tête noire. Et comme ses antennes ne sont pas pectinées, on sait que c’est une femelle.

L’adulte du cardinal à  tête rouge fréquente les plantes basses des clairières et se nourrit de sève ou de nectar.

Splendeurs forestières

http://www.insectes-net.fr/cardinal/pyro2.htm

L'actualité des jardins

Devenir un jardinier éco responsable !

Les livrets, les fiches pratiques ou les sites internet dédiés aux nouvelles pratiques de jardinage respectueuses de l’environnement ont fleuri depuis quelques années. Ces guides sont produits par divers types de structures (collectivités locales, associations, ministère).

Si les angles d’attaque pour aborder ce sujet varient (santé, gestion des déchets, protection de la ressource en eau ou de la biodiversité, voire tous à  la fois), les grands principes du jardinage responsable sont toujours les mêmes : choisir des plantes adaptées au jardin (sol, climat, exposition, dimension), entretenir la fertilité du sol, ne pas laisser un sol nu, laisser une place aux espèces botaniques, planter diversifié, pratiquer la rotation des cultures…

© Marion Poiret
© Marion Poiret

Voici ci-dessous notre sélection de plateformes du net et de brochures en téléchargement :

jardiner au naturel.org et ses jardi fiches (maison de la consommation et de l’environnement de Rennes)

jardiner autrement (plateforme du volet jardinage amateur du plan Ecophyto, portée par la SNHF avec le soutien de l’Onema)

10 gestes simples et concrets  (Noé conservation)

Guide JardinEcologique (Natureparif)

 jardiner + nature (ministère de l’écologie et du développement durable)

le petit guide santé du bio jardinage (Association Santé Environnement France)

un jardin sans déchets (Intradel)

jardiner sans pesticides (PNR lubéron)

accueillir les auxiliaires au jardin (centre régional d’initiation à  la rivière Bretagne)

L'actualité de la Nature

Raid aventure à  Sarcelles

L’atelier « Berges/au bord de l’eau » organisé le 10 mars 2015 par Natureparif à  l’attention des animateurs nature franciliens était consacré à  la morpho-écologie des rivières, la faune et la flore des cours d’eau et des zones humides et la renaturation des berges. L’après pique-nique fut consacré à  la découverte sur le terrain des différents faciès du Petit Rosne.

Saules têtards en formation - Sarcelles © Gilles Carcassès
Saules têtards en formation – Sarcelles © Gilles Carcassès
Exemple de technique de génie végétal - Sarcelles © Gilles Carcassès
Bel exemple de technique de génie végétal – Sarcelles © Gilles Carcassès
Le terrier du martin-pêcheur domine le lit de la rivière - Sarcelles © Gilles Carcassès
Le terrier du martin-pêcheur domine le lit de la rivière – Sarcelles © Gilles Carcassès

Au prix de quelques acrobaties dans les ronces, nous découvrons le terrier du martin-pêcheur que nous avons vu filer en arrivant.

En farfouillant dans un fossé fangeux, je mets la main sur un beau dytique dont je ne connais pas l’espèce. Mon camarade Maxime me l’a courageusement tenu pour la séance photo (les éperons épineux des tibias postérieurs peuvent piquer).

Dytiscus semisulcatus - Sarcelles © Gilles Carcassès
Dytiscus semisulcatus – Sarcelles © Gilles Carcassès
Dytiscus semisulcatus en vue dorsale - Sarcelles © Gilles Carcassès
Dytiscus semisulcatus en vue dorsale – Sarcelles © Gilles Carcassès

Après recherches, je détermine l’espèce Dytiscus semisulcatus, reconnaissable à  ses élytres bordées de clair et son ventre noir. Notre dytique est un mâle : on remarque sur ses tibias antérieurs les larges disques d’adhésion qui lui permettent de s’agripper solidement à  la femelle.

Quelques escargots plus loin, nous relevons la tête : plus de groupe ! Heureusement le GPS de Maxime a su nous trouver une gare pour le retour sur Paris.