L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Les plantes attractives pour les abeilles et les insectes pollinisateurs

Un travail collectif exceptionnel

Les meilleurs experts nationaux se sont concertés pour établir une liste de 200 végétaux à  planter ou semer au bénéfice des abeilles et des insectes pollinisateurs (mise en ligne le 1er juin 2017 sur le site de FranceAgriMer).

Cette liste d’arbres, arbustes, vivaces, annuelles et bisannuelles est assortie d’indications sur l’abondance du nectar et du pollen et sur les périodes de floraison. Elle ne tient pas compte des plantes qui produisent de la propolis et du miellat, mais bon, on ne va pas faire la fine bouche.

Voici quelques plantes de la liste, pour une année de pollen et de nectar :

Les saules (février-mars) © Gilles Carcassès
Les cassissiers et groseilliers (mars) © Gilles Carcassès
La consoude (mai à  juillet) © Marion Poiret
Les cosmos (juin à  septembre) © Gilles Carcassès
Les menthes (juillet à  octobre) © Gilles Carcassès
Le lierre (septembre-octobre) © Marion Poiret

Retrouvez nos articles relatifs aux insectes pollinisateurs :

Les plantes favorables aux auxiliaires

Une spirale à  aromatiques pour favoriser les pollinisateurs

 

L'actualité de la Nature

L’oxalis corniculé

Oxalis corniculata – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette petite plante très basse aux allures de trèfle est de plus en plus présente sur les trottoirs, dans les jardins, les pots de fleurs, les gazons maigres tondus trop ras… Sur cette photo prise au pied d’un arbre, il s’agit de la mutation à  feuilles pourpres de l’Oxalis corniculata, une forme répandue à  Cergy-Pontoise, très facile à  trouver au pied des immeubles dans le quartier Grand centre de Cergy par exemple.

Une plante cosmopolite

Cette espèce s’est installée depuis longtemps partout dans le Monde si bien qu’on ne saurait préciser son origine géographique exacte. Ses graines voyagent au gré du commerce des plantes en pots et sans doute aussi dans les terreaux.

Fleur d’Oxalis © CACP – Gilles Carcassès

A ses fleurs jaunes succèdent des capsules allongées qui éclatent à  maturité au moindre contact en projetant au loin leurs graines. La plante s’étale aussi par ses stolons aériens qui s’enracinent autour d’elle. Elle aime le soleil et les situations sèches et colonise facilement les sols nus. Elle n’est pas aussi problématique que d’autres espèces horticoles à  bulbes et à  fleurs roses dont il est quasiment impossible de se débarrasser dans un massif fleuri.

Six espèces en Ile-de-France

Oxalis acetosella © CACP – Gilles Carcassès

En Ile-de-France, on peut rencontrer dans la nature six espèces d’Oxalis, dont une seule est indigène : l’oxalis petite oseille (Oxalis acetosella), bulbeuse à  fleurs blanches. Elle pousse en tapis, à  l’ombre, dans les bois frais. Elle est notamment présente dans le Vexin et en forêt de Montmorency.

 

Sources :

Oxalis corniculata par Ephytia (INRA)

Oxalis corniculata par Au jardin.info

L'actualité des jardins

Sur l’épiaire

En animation, c’est toujours un bonheur de rencontrer l’épiaire des bois. On peut jouer à  deviner l’odeur de ses feuilles froissées : cadavre, clous rouillés, égout, champignon moisi, bonbon au poivre ? Passées les premières effluves nauséabondes, la plante sent… le cèpe ! Elle en a le goà»t, paraît-il, et les adeptes des cueillettes de plantes sauvages en font des bouillons prétendus délicieux. En fait mes narines peu imaginatives restent un peu bloquées sur les premières effluves…

Stachys sylvatica, l’épiaire des bois – parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

On peut aussi chercher sur cette plante une jolie punaise spécialiste des lamiacées et particulièrement fréquente sur les épiaires : Eysarcoris venustissimus.

Eysarcoris venustissimus en accouplement  sur une épiaire des bois- Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Cette punaise de petite taille a des reflets cuivrés qui brillent au soleil.

Eysarcoris venustissimus en ponte sur l’épiaire des bois © CACP – Gilles Carcassès

La femelle fécondée dépose ses œufs blancs par petits paquets dans l’inflorescence de l’épiaire.

L'actualité de la Nature

Le hanneton des jardins

Un petit hanneton vert et marron

Phyllopertha horticola, le hanneton des jardins – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Voici un petit hanneton, d’une espèce très commune, croisé sur un chêne à  côté de l’université à  Neuville. Ce hanneton des jardins (Phyllopertha horticola) vole en mai et en juin. On reconnaît cette espèce à  la couleur verte métallisée de sa tête et de son thorax.

La biologie du hanneton des jardins

Le cycle de Phyllopertha horticola est annuel. Les femelles pondent au sol en été. Les larves consomment des racines de plantes herbacées : céréales, trèfles, gazons…

Les jardiniers du Jardin des Plantes à  Paris disent que les corneilles arrachent leur pelouse pour trouver et consommer les larves de hannetons © Gilles Carcassès

La nouvelle génération émerge dès le printemps suivant (elle ne reste pas en terre deux ou trois ans comme les autres espèces de hannetons). Les adultes grignotent les feuilles des églantiers et des chênes, noisetiers, bouleaux, généralement sans faire beaucoup de dégâts.

Retrouvez nos articles :

Le mystère des années à  hannetons

Les corneilles du Jardin des plantes de Paris

Larve de hanneton ou larve de cétoine : pour ne plus les confondre

Sources :

Phyllopertha horticola par Ephytia (INRA)

Reconnaître les adultes des différentes espèces de hannetons (Note nationale BSV)

L'actualité de la Nature

Collier de corail

Aricia agestis, le Collier-de-corail, ou Argus brun – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Un argus brun, qu’est-ce ça mange ?

Les friches sèches installées sur les sols sableux près de l’Université à  Neuville-sur-Oise sont propices au Collier-de-corail. Ce joli papillon de la famille des Lycaenidae y trouve en abondance les Erodium cicutarium (photo ci-dessous) que consomment ses chenilles. Celles-ci sont soignées par des fourmis de plusieurs espèces qui consomment leurs sécrétions et les protègent des parasitoà¯des et des petits arthropodes prédateurs.

Comment le reconnaître

Sur cette photo, c’est un couple qui se forme. La femelle (à  droite) a l’abdomen plus rebondi et les taches orange sont plus grandes. La marque noire au milieu de l’aile antérieure est également plus grande. L’abdomen du mâle est plus fluet, il atteint l’extrémité des ailes et se termine par un pinceau de poils. Chez les deux sexes, les lunules orange sont bien nettes et établies jusqu’à  l’avant de l’aile antérieure, ce qui n’est pas le cas chez la femelle de Polyommatus icarus (l’argus bleu) avec laquelle on peut les confondre.

En Ile-de-France, on voit voler deux générations de ce papillon : en mai et en juillet-aoà»t.

Bec-de-grue (Erodium cicutarium), plante-hôte du Collier-de-corail – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

La fiche du Collier-de-corail dans l’Atlas des papillons de jour d’Ile-de-France, sur Cettia-idf

L'actualité de la Nature

Naissance d’une cigale

Les inventaires éclairs organisés par Natureparif sont le grand rendez-vous de terrain des naturalistes franciliens. Pour le pique-nique du dimanche 14 mai 2017, les participants avaient investi une vaste prairie sèche à  Jeufosse avec un joli point de vue sur la vallée de la Seine.

Une larve inconnue

A mi-sandwich, je remarque un attroupement. Quelqu’un a trouvé dans l’herbe une drôle de larve.

C’est quoi, cette larve ? © CACP – Gilles Carcassès

Les experts se consultent  : ce serait une larve de cigale, du genre Cicadetta et du groupe d’espèces montana. Après une séance photos digne du festival de Cannes, il est décidé de la remettre dans l’herbe.

Larve de Cicadetta © CACP – Gilles Carcassès

Rapidement, la larve entreprend l’escalade d’une tige sèche. Normal pour une larve de cigale : après deux ans passés sous terre à  ronger des racines, le moment est venu de se nymphoser.

Nymphe de Cicadetta © CACP – Gilles Carcassès

L’ascension semble terminée. A une vingtaine de centimètres du sol, la larve s’immobilise et se transforme en nymphe. Comme il ne se passe plus rien, je retourne à  mon sandwich.

L’émergence © CACP – Gilles Carcassès

L’émergence de la cigale !

Je reviens après ma banane, et quelques bavardages. La cuticule du dos de la nymphe s’est déchirée, l’adulte s’en est extrait et prend une posture acrobatique. Les ébauches d’ailes de notre cigale ne sont pas encore déployées. Entre ses pattes avant, on aperçoit le rostre avec lequel elle aspirera la sève des arbres pour se nourrir.

Cicadetta sur son exuvie © CACP – Gilles Carcassès

Je repasse dans l’après-midi pour voir l’évolution de cette émouvante métamorphose. Cela commence à  ressembler à  une cigale ! Elle a encore besoin de quelques heures sans doute pour sécher, ainsi accrochée à  son exuvie, durcir ses ailes puis prendre son envol. Je l’abandonne à  regret, pour rejoindre un groupe motivé qui part fouiller dans des bouses de vache à  la recherche de fabuleux coléoptères coprophages…

Quelle Cicadetta ?

Il existe six espèces de Cicadetta en France. En l’occurrence, nous avons peut-être affaire à  Cicadetta cantilatrix, la cigale fredonnante. Cette espèce a été découverte en 2007 lors de prospections entomologiques dans la Réserve Naturelle Nationale des coteaux de la Seine, pas très loin de Jeufosse. On ne peut la distinguer des autres espèces de Cicadetta que par l’analyse du chant du mâle, faible et très aigu (un truc pour attirer les femelles). Autrement dit, il faudra revenir sur les lieux de la découverte, avec de bonnes oreilles, pour espérer l’identifier.

La cigale fredonnante, article du Muséum national d’Histoire naturelle

Retrouvez mon reportage sur les inventaires éclairs.

L'actualité de la Nature

La cigale bossue

Issus, la cigale bossue – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette bestiole étrange de 5 mm trottait sur le tronc d’un arbre, derrière le centre des impôts à  Cergy. Sa silhouette trapue est caractéristique d’un Issus, de la toute petite famille (en France) des Issidae, parmi les homoptères. Sans doute l’espèce la plus commune de ce genre : Issus coleoptratus.

Ils ne volent pas mais ils courent vite

Les Issus ne volent pas, ils courent… Effectivement, j’ai du faire plusieurs fois le tour de ce platane pour arriver à  photographier cet insecte qui avait la bougeotte. Les Issus se nourrissent de la sève de diverses espèces d’arbres et d’arbustes à  l’aide de leur rostre, comme le font les cigales. Stridulent-ils ? Rien n’est moins sà»r. En tout cas rien d’audible pour l’oreille humaine, sinon on le saurait. Car l’insecte, s’il est discret, est somme toute assez largement répandu.

Une larve aux capacités étonnantes

On repère mieux sur les arbustes sa larve affublée d’un drôle de pinceau au derrière. C’est une championne de saut toutes catégories ! Retrouvez notre article qui livre l’étonnant secret des performances sportives de la larve d’Issus coleoptratus.

L'actualité des jardins

Un Erasmus pour les plantes vivaces ?

Une flore inhabituelle et pimpante colonise l’espace public aux abords de la gare de Neuville, sur le chemin de l’Université. Ces petites plantes se sont échappées d’un mur végétal et ont trouvé refuge dans les caniveaux et interstices du sol.

Trois plantes vivaces de rocaille…

Erigeron karvinskianus – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Voici le vaillant Erigeron karvinskianus, la « pâquerette des murailles », une mexicaine que l’on peut rencontrer naturalisée à  Paris et en proche banlieue.

Campanula portenschlagiana (à  vos souhaits !) ou campanule des murailles – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

La campanule des murailles, originaire des Balkans, est une vivace horticole incontournable des rocailles et des murets fleuris.

Centhrantus ruber variété blanche – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

La valériane rouge affectionne les expositions chaudes qui se rapprochent des conditions de son aire méditerranéenne d’origine. Elle est largement naturalisée en Ile-de-France dans les falaises, les abords des vieux châteaux, les villages fleuris. Ici c’est une variété à  fleurs blanches.

… faciles à  semer dans nos rues

Ces trois comparses, venues de loin, nous apportent la preuve qu’il est facile, par le semis d’espèces adaptées, d’apporter un peu de couleur et de gaieté à  des fissures et pieds de murs même dans un environnement très minéral.

L'actualité de la Nature

Le grand paon de nuit

Le plus grand papillon d’Europe

Yves Leguen, jardinier à  la ville de Pontoise, a trouvé dans son jardin sur le rebord de sa fenêtre ce magnifique papillon. Il s’agit du grand paon de nuit, Saturnia pyri. Avec son envergure impressionnante de 10 à  15 centimètres, c’est le plus grand des papillons européens.

Saturnia pyri, le grand paon de nuit – Pontoise © Nathalie Lebaron

Celui-ci est un mâle, reconnaissable à  ses antennes pectinées qui lui servent à  détecter les effluves des femelles de son espèce à  plusieurs kilomètres de distance. Ces papillons ne s’alimentent pas et ne vivent que quelques jours, juste le temps nécessaire pour s’accoupler et se reproduire.

Saturnia pyri : la face postérieure des ailes présente également quatre ocelles bien dessinés © Chantal Coulom

Au dernier stade de sa croissance, sa chenille de 12 centimètres de long, verte à  tubercules bleus et aux longs cils noirs, est digne d’Alice au pays des Merveilles. Elle consomme des feuilles d’arbres fruitiers comme les pommiers, poiriers, abricotiers, amandiers et s’intéresse aussi aux frênes, aubépines, prunelliers…

Une espèce protégée

Le grand paon de nuit est une espèce protégée en Ile-de-France.

Ce papillon a inspiré au grand entomologiste Jean-Henri Fabre un des chapitres les plus connus de ses Souvenirs entomologiques.

L'actualité de la Nature

Fête de la nature 2017 : retour en images sur nos sorties

Voici quelques images des animations auxquelles nous avons participé.

Mercredi 17 mai 2017 au parc de Grouchy, une sortie organisée par la Maison de la nature de Vauréal

Orchis purpurea © CACP – Gilles Carcassès

Les participants ont été épatés par la beauté du parc de Grouchy et la richesse des observations que l’on peut y faire. Nous avons ainsi croisé deux espèces d’orchidées : la listère à  feuilles ovales et l’orchis pourpre.

La visite a aussi permis d’apprendre à  reconnaître le chant de certains oiseaux : merle, rouge-gorge, pinson, fauvette à  tête noire, mésange à  longue queue, troglodyte mignon, poule d’eau…

Cane colvert et caneton © CACP – Marion Poiret

Ils sont mignons les canards de l’étang ! Nous avons rappelé pourquoi il ne faut pas leur donner du pain.

Observation d’un papillon – parc de Grouchy à  Osny © CACP – Corentin Pinheiro

La longue-vue a été très pratique pour observer les papillons sans les déranger. Un Tircis se dorait au soleil à  quelques mètres du groupe et nous avons pu le détailler de façon très rapprochée. Près d’un massif d’orties, la Carte géographique s’est aussi laissé longuement admirer.

Vendredi 19 mai  2017 au parc du château de Menucourt, une animation sur les chauves-souris proposée par la Ferme d’Ecancourt

Parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Après les jeux animés par Florian dans l’orangerie, le groupe motivé a affronté la pluie et cheminé à  l’écoute des bruits de la nature dans le parc éclairé par les derniers rayons du soleil couchant.

Tenthredopsis – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Les insectes s’étaient mis à  l’abri, comme cette tenthrède débusquée sous une large feuille de bardane. Les chauves-souris finalement se sont montrées en nombre, plus tard dans la soirée après l’averse.

Samedi 20 mai 2017, un rendez-vous nature organisé par les animateurs de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise

Animation au rucher de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Les personnes inscrites ont bénéficié des explications de Sylvain et Ludovic sur l’apiculture. Marion a ensuite présenté notre dernière exposition sur les insectes pollinisateurs, préparée par Corentin notre stagiaire (ci-dessous, un des six panneaux) :

Sur les cornouillers sanguins en fleurs, le groupe a pu observer la grande diversité des visiteurs ailés : abeilles, mouches, bourdons, coléoptères…

Un Cantharis livida mange du pollen sur un cornouiller © CACP – Marion Poiret