Cette liste d’arbres, arbustes, vivaces, annuelles et bisannuelles est assortie d’indications sur l’abondance du nectar et du pollen et sur les périodes de floraison. Elle ne tient pas compte des plantes qui produisent de la propolis et du miellat, mais bon, on ne va pas faire la fine bouche.
Voici quelques plantes de la liste, pour une année de pollen et de nectar :
Cette petite plante très basse aux allures de trèfle est de plus en plus présente sur les trottoirs, dans les jardins, les pots de fleurs, les gazons maigres tondus trop ras… Sur cette photo prise au pied d’un arbre, il s’agit de la mutation à feuilles pourpres de l’Oxalis corniculata, une forme répandue à Cergy-Pontoise, très facile à trouver au pied des immeubles dans le quartier Grand centre de Cergy par exemple.
Une plante cosmopolite
Cette espèce s’est installée depuis longtemps partout dans le Monde si bien qu’on ne saurait préciser son origine géographique exacte. Ses graines voyagent au gré du commerce des plantes en pots et sans doute aussi dans les terreaux.
A ses fleurs jaunes succèdent des capsules allongées qui éclatent à maturité au moindre contact en projetant au loin leurs graines. La plante s’étale aussi par ses stolons aériens qui s’enracinent autour d’elle. Elle aime le soleil et les situations sèches et colonise facilement les sols nus. Elle n’est pas aussi problématique que d’autres espèces horticoles à bulbes et à fleurs roses dont il est quasiment impossible de se débarrasser dans un massif fleuri.
En Ile-de-France, on peut rencontrer dans la nature six espèces d’Oxalis, dont une seule est indigène : l’oxalis petite oseille (Oxalis acetosella), bulbeuse à fleurs blanches. Elle pousse en tapis, à l’ombre, dans les bois frais. Elle est notamment présente dans le Vexin et en forêt de Montmorency.
En animation, c’est toujours un bonheur de rencontrer l’épiaire des bois. On peut jouer à deviner l’odeur de ses feuilles froissées : cadavre, clous rouillés, égout, champignon moisi, bonbon au poivre ? Passées les premières effluves nauséabondes, la plante sent… le cèpe ! Elle en a le goà»t, paraît-il, et les adeptes des cueillettes de plantes sauvages en font des bouillons prétendus délicieux. En fait mes narines peu imaginatives restent un peu bloquées sur les premières effluves…
On peut aussi chercher sur cette plante une jolie punaise spécialiste des lamiacées et particulièrement fréquente sur les épiaires : Eysarcoris venustissimus.
Voici un petit hanneton, d’une espèce très commune, croisé sur un chêne à côté de l’université à Neuville. Ce hanneton des jardins (Phyllopertha horticola) vole en mai et en juin. On reconnaît cette espèce à la couleur verte métallisée de sa tête et de son thorax.
La biologie du hanneton des jardins
Le cycle de Phyllopertha horticola est annuel. Les femelles pondent au sol en été. Les larves consomment des racines de plantes herbacées : céréales, trèfles, gazons…
La nouvelle génération émerge dès le printemps suivant (elle ne reste pas en terre deux ou trois ans comme les autres espèces de hannetons). Les adultes grignotent les feuilles des églantiers et des chênes, noisetiers, bouleaux, généralement sans faire beaucoup de dégâts.
Les friches sèches installées sur les sols sableux près de l’Université à Neuville-sur-Oise sont propices au Collier-de-corail. Ce joli papillon de la famille des Lycaenidae y trouve en abondance les Erodium cicutarium (photo ci-dessous) que consomment ses chenilles. Celles-ci sont soignées par des fourmis de plusieurs espèces qui consomment leurs sécrétions et les protègent des parasitoà¯des et des petits arthropodes prédateurs.
Comment le reconnaître
Sur cette photo, c’est un couple qui se forme. La femelle (à droite) a l’abdomen plus rebondi et les taches orange sont plus grandes. La marque noire au milieu de l’aile antérieure est également plus grande. L’abdomen du mâle est plus fluet, il atteint l’extrémité des ailes et se termine par un pinceau de poils. Chez les deux sexes, les lunules orange sont bien nettes et établies jusqu’à l’avant de l’aile antérieure, ce qui n’est pas le cas chez la femelle de Polyommatus icarus (l’argus bleu) avec laquelle on peut les confondre.
En Ile-de-France, on voit voler deux générations de ce papillon : en mai et en juillet-aoà»t.
Les inventaires éclairs organisés par Natureparif sont le grand rendez-vous de terrain des naturalistes franciliens. Pour le pique-nique du dimanche 14 mai 2017, les participants avaient investi une vaste prairie sèche à Jeufosse avec un joli point de vue sur la vallée de la Seine.
Une larve inconnue
A mi-sandwich, je remarque un attroupement. Quelqu’un a trouvé dans l’herbe une drôle de larve.
Les experts se consultent : ce serait une larve de cigale, du genre Cicadetta et du groupe d’espèces montana. Après une séance photos digne du festival de Cannes, il est décidé de la remettre dans l’herbe.
Rapidement, la larve entreprend l’escalade d’une tige sèche. Normal pour une larve de cigale : après deux ans passés sous terre à ronger des racines, le moment est venu de se nymphoser.
L’ascension semble terminée. A une vingtaine de centimètres du sol, la larve s’immobilise et se transforme en nymphe. Comme il ne se passe plus rien, je retourne à mon sandwich.
Je reviens après ma banane, et quelques bavardages. La cuticule du dos de la nymphe s’est déchirée, l’adulte s’en est extrait et prend une posture acrobatique. Les ébauches d’ailes de notre cigale ne sont pas encore déployées. Entre ses pattes avant, on aperçoit le rostre avec lequel elle aspirera la sève des arbres pour se nourrir.
Je repasse dans l’après-midi pour voir l’évolution de cette émouvante métamorphose. Cela commence à ressembler à une cigale ! Elle a encore besoin de quelques heures sans doute pour sécher, ainsi accrochée à son exuvie, durcir ses ailes puis prendre son envol. Je l’abandonne à regret, pour rejoindre un groupe motivé qui part fouiller dans des bouses de vache à la recherche de fabuleux coléoptères coprophages…
Quelle Cicadetta ?
Il existe six espèces de Cicadetta en France. En l’occurrence, nous avons peut-être affaire à Cicadetta cantilatrix, la cigale fredonnante. Cette espèce a été découverte en 2007 lors de prospections entomologiques dans la Réserve Naturelle Nationale des coteaux de la Seine, pas très loin de Jeufosse. On ne peut la distinguer des autres espèces de Cicadetta que par l’analyse du chant du mâle, faible et très aigu (un truc pour attirer les femelles). Autrement dit, il faudra revenir sur les lieux de la découverte, avec de bonnes oreilles, pour espérer l’identifier.
Cette bestiole étrange de 5 mm trottait sur le tronc d’un arbre, derrière le centre des impôts à Cergy. Sa silhouette trapue est caractéristique d’un Issus, de la toute petite famille (en France) des Issidae, parmi les homoptères. Sans doute l’espèce la plus commune de ce genre : Issus coleoptratus.
Ils ne volent pas mais ils courent vite
Les Issus ne volent pas, ils courent… Effectivement, j’ai du faire plusieurs fois le tour de ce platane pour arriver à photographier cet insecte qui avait la bougeotte. Les Issus se nourrissent de la sève de diverses espèces d’arbres et d’arbustes à l’aide de leur rostre, comme le font les cigales. Stridulent-ils ? Rien n’est moins sà»r. En tout cas rien d’audible pour l’oreille humaine, sinon on le saurait. Car l’insecte, s’il est discret, est somme toute assez largement répandu.
Une flore inhabituelle et pimpante colonise l’espace public aux abords de la gare de Neuville, sur le chemin de l’Université. Ces petites plantes se sont échappées d’un mur végétal et ont trouvé refuge dans les caniveaux et interstices du sol.
Voici le vaillant Erigeron karvinskianus, la « pâquerette des murailles », une mexicaine que l’on peut rencontrer naturalisée à Paris et en proche banlieue.
La valériane rouge affectionne les expositions chaudes qui se rapprochent des conditions de son aire méditerranéenne d’origine. Elle est largement naturalisée en Ile-de-France dans les falaises, les abords des vieux châteaux, les villages fleuris. Ici c’est une variété à fleurs blanches.
… faciles à semer dans nos rues
Ces trois comparses, venues de loin, nous apportent la preuve qu’il est facile, par le semis d’espèces adaptées, d’apporter un peu de couleur et de gaieté à des fissures et pieds de murs même dans un environnement très minéral.
Yves Leguen, jardinier à la ville de Pontoise, a trouvé dans son jardin sur le rebord de sa fenêtre ce magnifique papillon. Il s’agit du grand paon de nuit, Saturnia pyri. Avec son envergure impressionnante de 10 à 15 centimètres, c’est le plus grand des papillons européens.
Celui-ci est un mâle, reconnaissable à ses antennes pectinées qui lui servent à détecter les effluves des femelles de son espèce à plusieurs kilomètres de distance. Ces papillons ne s’alimentent pas et ne vivent que quelques jours, juste le temps nécessaire pour s’accoupler et se reproduire.
Au dernier stade de sa croissance, sa chenille de 12 centimètres de long, verte à tubercules bleus et aux longs cils noirs, est digne d’Alice au pays des Merveilles. Elle consomme des feuilles d’arbres fruitiers comme les pommiers, poiriers, abricotiers, amandiers et s’intéresse aussi aux frênes, aubépines, prunelliers…
Les participants ont été épatés par la beauté du parc de Grouchy et la richesse des observations que l’on peut y faire. Nous avons ainsi croisé deux espèces d’orchidées : la listère à feuilles ovales et l’orchis pourpre.
La visite a aussi permis d’apprendre à reconnaître le chant de certains oiseaux : merle, rouge-gorge, pinson, fauvette à tête noire, mésange à longue queue, troglodyte mignon, poule d’eau…
La longue-vue a été très pratique pour observer les papillons sans les déranger. Un Tircis se dorait au soleil à quelques mètres du groupe et nous avons pu le détailler de façon très rapprochée. Près d’un massif d’orties, la Carte géographique s’est aussi laissé longuement admirer.
Vendredi 19 mai 2017 au parc du château de Menucourt, une animation sur les chauves-souris proposée par la Ferme d’Ecancourt
Après les jeux animés par Florian dans l’orangerie, le groupe motivé a affronté la pluie et cheminé à l’écoute des bruits de la nature dans le parc éclairé par les derniers rayons du soleil couchant.
Les insectes s’étaient mis à l’abri, comme cette tenthrède débusquée sous une large feuille de bardane. Les chauves-souris finalement se sont montrées en nombre, plus tard dans la soirée après l’averse.
Samedi 20 mai 2017, un rendez-vous nature organisé par les animateurs de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise
Les personnes inscrites ont bénéficié des explications de Sylvain et Ludovic sur l’apiculture. Marion a ensuite présenté notre dernière exposition sur les insectes pollinisateurs, préparée par Corentin notre stagiaire (ci-dessous, un des six panneaux) :
Sur les cornouillers sanguins en fleurs, le groupe a pu observer la grande diversité des visiteurs ailés : abeilles, mouches, bourdons, coléoptères…