Le 7 octobre 2017, la Maison de la nature de Vauréal organisait une sortie champignons dans le bois de Boisemont. J’en ai rapporté de quoi faire une garniture de chanterelles pour mon roti de veau et quelques photos de jolies espèces :
De retour au parking, chacun a déballé son panier pour la séance de détermination par les experts du Club mycologique conflanais qui encadraient la sortie.
Chlorociboria est un champignon ascomycète qui forme de petites coupes bleues sur le bois pourri. Il faut une loupe pour les observer. Son mycélium teinte en vert les fibres du bois.
Ne manquez pas les prochaines sorties organisées sur le territoire de Cergy-Pontoise par la Maison de la nature de Vauréal : mercredi 25 octobre de 9h30 à 12h et samedi 4 novembre de 9h30 à 12h. Renseignements et inscriptions sur la page internet de la Maison de la nature de Vauréal.
J’aime bien regarder sous les gros polypores qui poussent sur les troncs, parfois on y fait de belles rencontres. Celle-ci, c’était dans le parc du château de Menucourt, sous un amadouvier parasitant un gros chêne.
Cette grande larve assez agile a tapissé le dessous du champignon d’un réseau de soies qu’elle a enrobées d’un mucus peu appétissant. C’est la larve d’un Keroplatidae, un diptère élancé qui ressemble un peu à une tipule.
Je suis content, je ne connaissais pas cette famille. Sur diptera info, il est répertorié une douzaine d’espèces, ce qui ne veut pas dire qu’il n’en existe pas plus, mais plutôt que ces insectes sont très mal connus. Chez les Keroplatidae, les larves trouvent leur repas dans leur mucus. Les espèces mycétophages capturent ainsi des spores de champignons, les espèces prédatrices y piègent des acariens et des collemboles. Et même certaines empoisonnent leur mucus avec une sécrétion acide pour occire leurs proies.
Je n’ai pas réussi à trouver de spécialiste des larves de Keroplatidae. Alors, il me plaît de penser que ma trouvaille pourrait être une prédatrice toxique, ce serait plus glamour.
Les jardiniers du centre de jardins Jardinot d’Eragny à nouveau à l’honneur !
Après l’obtention du Jardinot de bronze l’an dernier, les voici récompensés collectivement du Jardinot d’argent par les instances nationales de l’association Jardinot.
Avec ses 38 000 adhérents, Jardinot est l’une des plus grandes associations de jardiniers en France. Elle gère 72 centres de jardins, dont deux se trouvent à Cergy-Pontoise, celui-ci à Eragny et un autre à Saint-Ouen l’Aumône.
Avec le soutien de l’Agence Française de Biodiversité, Jardinot a mis en place une certification écologique de ses centres de jardins qui s’appuie sur une charte du jardinage raisonné. Pour accéder au niveau Jardinot d’argent, les jardiniers ont du apporter la preuve de leurs connaissances en matière de jardinage écologique, et un contrôle a été effectué au centre de jardins. Il a notamment été vérifié que les jardiniers n’avaient pas conservé de pesticides dans leur cabane !
Jardiniers amateurs, adhérents de Jardinot ou non, vous pouvez tenter à titre individuel la certification « Jardin’or » ! Téléchargez dans cette page le questionnaire. Chiche ?
La succise des prés était autrefois très commune mais elle souffre de la raréfaction de son habitat, les prairies humides. J’en ai trouvé quelques pieds près de la mare de l’Hautil à Triel.
Les feuilles de la succise sont entières, ce qui permet facilement de distinguer cette espèce de deux autres plantes voisines de la même famille des Dipsacaceae, aux feuilles profondément découpées : la knautie des champs et la scabieuse colombaire. Ces dernières apprécient toutes deux les prairies plutôt sèches et sont communes en Ile-de-France. Leurs fleurs sont très semblables. Pour les différencier, il faut observer les capitules défleuris.
Chez la knautie des champs, les calices présentent de 6 à 10 arêtes, et le réceptacle est hérissé de soies. Les capitules ont donc un aspect beaucoup plus velu que ceux de la scabieuse colombaire.
Ces trois espèces sont très favorables aux insectes pollinisateurs. Les knauties et les scabieuses sont d’ailleurs présentes dans la liste des plantes attractives pour les abeilles et les insectes pollinisateurs accessible sur le site de FranceAgriMer. Faites-leur une place de choix dans vos mélanges de prairies fleuries !
En 2016, le Club mycologique de Conflans avait présenté 214 espèces de champignons à l’occasion de son exposition annuelle, un résultat tout à fait honorable malgré un automne peu favorable.
2017 s’annonce comme une année beaucoup plus faste !
D’origine américaine, Parectopa robiniella est arrivée accidentellement en Italie en 1970. Cette mineuse du robinier est aujourd’hui en passe de coloniser toute l’Europe.
Nouveau : la mineuse du robinier est à Cergy
Je l’ai vue à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, sur deux arbres près du parcours d’eau vive. Sa mine digitée est caractéristique de l’espèce.
La chenille mine l’intérieur de la feuille provoquant le blanchiment de la partie correspondant à sa loge. Je l’ai invité à se montrer et je vous livre son portrait : une petite chenille verdâtre et dodue.
Ce ravageur peut nuire à l’esthétique de l’arbre quand l’infestation est importante mais il ne semble pas affecter sa croissance. Aussi la progression de cette espèce invasive n’est pas considérée comme un problème phytosanitaire majeur. Des chercheurs italiens ont même montré que la proximité de robiniers fortement infestés par ce micro-lépidoptère influait favorablement sur le contrôle biologique de la mineuse de la vigne, un autre Gracillaridae invasif présent en Italie. En effet au moins sept espèces d’hyménoptères parasitoà¯des attaquent les chenilles mineuses des deux espèces. Le robinier est alors un réservoir de parasitoà¯des utiles pour la protection des vignobles.
Au château de Menucourt, dans le pré de la vache, j’ai eu la bonne surprise de trouver une touffe de colchique. Inutile de chercher ses feuilles, elles sont absentes au moment de la floraison. Elles n’apparaitront qu’au printemps, avec les fruits (de grosses capsules).
Cette plante typique des prairies humides ne supporte pas la fertilisation, et l’ensemencement par des fourragères lui est fatale. Aussi, elle n’est plus très commune dans notre région. En revanche, la fermeture des milieux ne la gêne pas trop car elle se plaît assez bien en compagnie d’arbustes, prospérant en lisière et même dans les bois clairs.
Surnommée tue-chien !
Le colchique, extrêmement toxique, est utilisé dans l’industrie pharmaceutique. Deux alcaloà¯des en sont extraits, la colchicine, utilisée dans le traitement de la goutte et le colchicoside, à la base de médicaments myorelaxants. 80 tonnes de graines, issues de cueillette manuelle, et pour l’essentiel importées d’Europe centrale et de l’Est, sont ainsi traitées annuellement en France. Les essais de mise en culture en France de cette plante n’ont guère été concluants, en raison notamment d’un taux de germination très faible et de la durée de la culture : 3 à 7 ans avant de commencer à fleurir ! La multiplication végétative à partir des cormus souterrains n’est pas non plus très efficace.
Dans la partie publique du même parc, on trouve ça et là près de l’étang, cette autre bulbeuse à la floraison automnale, reconnaissable à ses longs stigmates orange divisés en fines lanières. Il s’agit de Crocus speciosus, originaire d’Europe de l’Est. Cette jolie bulbeuse, qui se naturalise facilement, a été plantée là par un jardinier inspiré, à une époque inconnue.
Mais qu’en fait-il de cette écorce ? Je ne crois que ce soit pour construire son nid en pâte à papier, car en cette fin de saison, il est déjà terminé. Le frelon a utilisé pour cela du bois mort qu’il est allé mâcher dans les vieux arbres.
Sur le frêne, il semble que l’insecte vienne s’abreuver de la sève descendante sucrée de l’arbre. Le frelon est ainsi un ravageur pour les pépiniéristes qui produisent des jeunes plants de feuillus. Il paraît que le frêne est son favori.
Je vous avais promis une carte postale d’Espagne et je ne m’étais pas trompé. Il a été repéré dans la région de La Corogne, au nord-ouest de l’Espagne, pas très loin de Sain-Jacques-de-Compostelle. Le 7 octobre 2017 il était sur les rives du réservoir d’Abegondo-Cecebre, à plus de 1000 km à vol d’oiseau de Saint-Germain-en-Laye !
L’an dernier, la visite des jardins de l’école Du Breuil à Paris avait rencontré un beau succès. Cette année, la traditionnelle rencontre annuelle des PNR du Vexin français et Oise Pays-de-France et de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise s’est déroulée à Vauréal, à l’invitation de cette commune. Le ciel n’était pas complètement de la partie, mais ce fut tout de même une très belle journée, variée et riche d’enseignements, qui a rassemblé une cinquantaine de participants. Voici l’évocation de notre circuit de visite :
Gilles est chauffeur à la ville de Vauréal. Amoureux des plantes, il a créé de toutes pièces avec des matériaux de récupération un incroyable jardin dans la courette d’un bâtiment communal. Il y accueille les enfants de l’école voisine pour des activités pédagogiques d’initiation au jardinage : on y plante et on y sème avec enthousiasme des fleurs de toutes les couleurs et on y installe des décors rigolos…
Rue de la Javeleuse, la passion du jardinage de plusieurs familles de riverains a débordé sur l’espace public. Les pelouses ont cédé la place à des potagers fleuris, avec les encouragements de la commune.
Le pâturage urbain est un sujet qui suscite toujours beaucoup de questions. Florian, de la Ferme d’Ecancourt, a répondu avec beaucoup de compétence aux interrogations des visiteurs. Depuis six ans, la Communauté d’agglomération confie avec succès le pâturage de certaines de ses prairies à ce partenaire associatif (voir notre reportage sur la transhumance).
Quand la volonté d’un bailleur social rejoint les envies de ses locataires
Un bon coup de main en nature apporté par les services techniques de la ville, l’intervention d’un service de prévention spécialisé, l’engagement du conseil de quartier, l’accompagnement par une association locale spécialisée dans la conduite de projets de jardinage en milieu social…. voilà les ingrédients de la réussite ! Les acteurs de ce projet inspirant se sont déclarés prêts à rencontrer à nouveau les visiteurs intéressés qui voudraient revenir pour approfondir le sujet. Merci pour leur chaleureux accueil !
La ville de Vauréal avait apporté un peu de matériel. Ici une motofaucheuse à barre de coupe qui leur sert à faucher les prairies à l’automne. Ce type de coupe est bien plus favorable à la biodiversité que les tondo-broyeuses qui ne laissent aucune chance à la faune.
L’entreprise La Noé était présente. Elle intervient dans le Val d’Oise et les Yvelines et propose une large gamme de prestations de gestion écologique des espaces verts, notamment le pâturage par des moutons et des chèvres.
Les jardiniers de Vauréal ont été fiers de montrer leur réalisation : un aménagement tout en arbustes et en plantes vivaces et couvre-sols. Ils ont composé leur palette végétale en fonction de leur choix esthétique d’une dominante rose et argent, tout en gardant à l’esprit la commodité d’entretien.
Justine Vrignaud de la Fredon Ile-de France a expliqué le rôle de cette structure associative dédiée à la santé du végétal, et les services qu’elle peut apporter aux collectivités : audits, expertises, formations… Elle est notamment en charge du recueil des données, de la rédaction et de la diffusion du bulletin de santé du végétal. Ces bulletins sont tous relayés sur le site Jardiner Autrement.
Pour terminer la journée, nous avons visité le jardin d’un couple de jardiniers amateurs : Bijan et Zohreh Souzani. Ce jardin alimenté par une source, à l’allure très naturelle, héberge une biodiversité étonnante. Il est le fruit de plusieurs années d’introductions et d’agencements de plantes vivaces, d’arbustes, de fruitiers, de rosiers, dont beaucoup ont été offerts par des amis et des artistes qui exposent régulièrement dans ce jardin. Chaque année, plusieurs centaines de personnes visitent cet endroit au charme unique à l’occasion des Rendez-vous au jardin.
Découvrez dans le document ci-dessous les bonus de la journée :
Pour l’an prochain, Solange a déjà commencé à préparer un circuit sur le thème de l’eau et du jardin, sur son territoire du PNR Oise – Pays de France. Le programme, les modalités d’inscription, tout cela sera expliqué le moment venu dans un article de ce blog. A suivre, donc !