L'actualité de la Nature

L’alliaire

Belle station d’alliaires à  Neuville-sur-Oise, ici en compagnie du gaillet gratteron © CACP – Gilles Carcassès

Alliaria petiolata, communément nommée alliaire, apprécie les sols riches des bords de haies et des bois. On la rencontre souvent à  proximité d’autres plantes nitrophiles ou des boisements rudéralisés, comme la ronce bleue, l’ortie dioà¯que, la chélidoine, l’herbe à  Robert, la benoîte des villes, le lierre terrestre, le gaillet gratteron. Elle est très commune partout en Ile-de-France, surtout près des zones habitées.

Voilà  encore une plante allélopathique : les exsudats produits par ses racines inhibent la croissance d’autres espèces qui pourraient la concurrencer.

Une délicieuse salade sauvage

Jeune touffe d’alliaire à  côté d’un crâne de cheval (photo aimablement prêtée par l’auteur du blog Zoom Nature)

C’est une plante sauvage comestible appréciée au printemps, le léger goà»t d’ail de ses jeunes feuilles crues fait merveille sur une simple tartine beurrée de pain de seigle. Une plante agréablement parfumée et très digeste : le délicat goà»t de l’ail, sans l’haleine de cheval !

Tiens un crâne de cheval dans un jardin, cela me rappelle mon article La vérité si jument !

Aux Etats-Unis, l’alliaire est devenue une invasive redoutée. Elle y a fait l’objet d’études de lutte biologique par l’introduction contrôlée de charançons européens spécifiques de l’alliaire.

Les parties aériennes de cette plante sont consommées en Ile-de-France par plusieurs lépidoptères, dont la piéride du navet et l’aurore de la cardamine.

Pieris napi, la piéride du navet, dont les chenilles consomment l’alliaire © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Alliaire, l’herbe à  l’ail, par Sauvages du Poitou (2015)

Biology and biological control of garlic mustard, par Forest Health Technology Enterprise Team (2013)

L’hypothèse de l’arme chimique inédite de l’alliaire officinale, par Zoom-Nature (2015)

Alliaire officinale : Mustard Garlic wanted, par Zoom-Nature (2015)

L’alliaire officinale avait tout pour réussir outre-Atlantique, par Zoom-Nature (2015)

L’alliaire officinale, une tueuse de champignons du sol, par Zoom-Nature (2015)

Retrouvez d’autres autres articles en lien avec ce sujet :

L’oreille de souris, plante allélopathique

L’ail des ours

 

L'actualité de la Nature

Les deux muscaris

La floraison des muscaris à  grappes marque l’arrivée du printemps. Les fleurs de cette plante bulbeuse qui exhalent un léger parfum de prunes montrent un remarquable dégradé de bleu.

Muscari neglectum – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

En Ile-de-France, on peut rencontrer une autre espèce de muscari, plus tardive et plus haute, c’est le muscari à  toupet.

Muscari comosum – vu à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Le muscari à  toupet (Muscari comosum) est consommé dans les Pouilles : ses bulbes sont vendus sur les marchés sous le nom de lampascioni. On les fait bouillir à  l’eau vinaigrée avant de les conserver dans de l’huile d’olive aromatisée au piment, au poivre et au laurier.

Muscari comosum et Muscari neglectum ont tous deux une origine méditerranéenne. Compte tenu de leur présence très ancienne en Ile-de-France, ces deux plantes sont toutefois considérées comme indigènes dans notre région. Autrefois les muscaris étaient des adventices des vignes, comme le souci des champs. Ils affectionnent toujours les lieux chauds et secs. On les trouve aujourd’hui dans les sols maigres sur les talus, au bord des champs, dans les jachères, parfois aux emplacements des anciennes vignes.

Muscari neglectum sur un talus au bord d’une rue de Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Les muscaris se reproduisent surtout végétativement par la multiplication des bulbes. Leurs graines d’ailleurs germent très mal. Ces plantes entrent en dormance en été, ce qui les rend particulièrement résistantes à  la sécheresse. Pour cette raison, elles sont d’un bon emploi en toiture végétalisée ou en plantation de pied d’arbres.

Sources :

Muscari neglectum, par Ephytia (INRA)

Muscari à  toupet : mi-punk, mi-oignon, par Sauvages du Poitou

Agenda

Participez au concours Jardiner Autrement 2018 !

Le concours “Jardiner autrement, réduisons l’usage des pesticides au jardin” récompense depuis 2011 les jardiniers engagés dans des démarches de jardinage respectueuses des équilibres biologiques au jardin. Il est ouvert à  toutes les personnes résidant en France métropolitaine qui souhaitent partager leur passion du jardinage, que ce soit en pleine terre ou en pot et indépendamment de la surface cultivée.

Jardiner Autrement, porté par la Société Nationale d’Horticulture de France, constitue l’action phare du plan Ecophyto 2 dédiée aux jardiniers amateurs.

Vous avez jusqu’au 27 mai 2018 pour vous inscrire au concours et tenter de gagner un très sympathique week-end de récompense pour deux personnes, sur le thème du végétal et du jardinage respectueux de la nature.

Critères, règlement, inscription vous sont présentés dans cette page

Les lauréats (millésime 2015) et membres du jury du concours Jardiner Autrement en voyage en Alsace © SNHF
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Le lamier pourpre

Lamium purpureum, le lamier pourpre – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Ces jours-ci, le lamier pourpre illumine les bords des chemins ! On aura reconnu les caractéristiques indicatrices d’une Lamiaceae : la tige carrée, les feuilles opposées décussées (décalées de 90° à  chaque entre-nœud), la fleur à  deux lèvres, comme une gueule grande ouverte qui paraît-il évoque Lamia, une ogresse de la mythologie grecque. Cette espèce est facile à  reconnaître avec ses jeunes feuilles franchement pourprées.

Les jardiniers connaissent bien le lamier pourpre, car c’est une adventice fréquente des potagers. On peut utilement lui épargner la binette en hiver en la laissant jouer son rôle de couvre-sol qui protège de l’érosion et évite la battance de la terre par les pluies. Au moment de la préparation des planches pour les semis de printemps, elle sera très facile à  éliminer.

Autre bienfait : elle fleurit toute l’année, offrant en continu des ressources alimentaires aux insectes auxiliaires.

La dispersion de ses graines est aidée par les fourmis, qui sont attirées par une excroissance charnue à  la base des akènes. Celle-ci constitue une source précieuse de lipides pour leurs larves. Aussi elles les collectent et les transportent dans leur fourmilière pour l’élevage du couvain.

Sources :

Lamier pourpre, le cœur sur la feuille, par Sauvages du Poitou

Lamium purpureum, par Ephytia (INRA)

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Perce-pierre

Saxifraga tridactylites – au Verger, à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Toute petite chose !

Cette plante annuelle qui pousse dans la fissure d’une dalle ne mesure que quelques centimètres de haut. Elle est très commune, mais discrète et on passe facilement à  côté d’elle tous les jours sans la voir. Spécialiste des falaises rocheuses et des pelouses sableuses très maigres, elle fréquente aussi les trottoirs des villes. Saxifraga tridactylites est appelée aussi perce-pierre en raison de sa capacité à  se développer dans la moindre fissure. Ses feuilles de la base prennent souvent de belles teintes rouges.

Le saxifrage à  trois doigts – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

La plante est couverte de poils glanduleux et des graines volantes du secteur sont venues se coller à  elle. Cet été, elle sera morte. En se décomposant, elle fournira un peu d’humus où germera peut-être une de ces graines captives…

Le saxifrage à  trois doigts – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Ne sont-elles pas charmantes, ces feuilles charnues en forme de petites pattes d’oiseaux ?

Retrouvez d’autres articles sur les fleurettes blanches du printemps :

La drave printanière et le cranson du Danemark

La fleurette et le camionneur

Et voici l’autre saxifrage qui pousse en Ile-de-France :

L’herbe à  la gravelle

Source :

Saxifrage à  trois doigts, par Sauvages du Poitou

Agenda

L’édition 2018 du concours départemental des villles, villages et maisons fleuris du Val d’Oise est lancée !

Comme chaque année, Val d’Oise Tourisme propose aux maires du Val d’Oise d’inscrire leur commune au concours départemental des villes, villages et maisons fleuris.

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 2 mai 2018.

Voici le dossier d’inscription 2018 et la fiche explicative du concours. Parlez-en à  votre maire !

Retrouvez sur le site officiel du CNVVF toutes les explications sur les différents échelons (communal, départemental, régional et national) du label Villes et villages fleuris

L'actualité des jardins

L’ortie : bienvenue au jardin !

Voilà  une plante qui ne fait pas l’unanimité : elle est urticante, ses fleurs ne sont pas décoratives et elle a une forte tendance à  coloniser l’espace dans les sols riches de nos jardins.

Et pourtant, l’ortie est pleine d’atouts !

D’abord, c’est une plante comestible et c’est une qualité bien estimable pour une plante de jardin. En soupe, en gratin, dans des galettes, les jeunes pousses d’orties sont délicieuses.

Couple de coccinelles sur une feuille d’ortie dioà¯que © CACP – Gilles Carcassès

C’est aussi une plante favorable aux insectes auxiliaires car elle abrite une entomofaune très riche.

Et puis, c’est une plante utilisée en macération par de nombreux jardiniers pour la protection des plantes. Longtemps ballotée dans des rebondissements réglementaires et des polémiques, l’ortie a trouvé sa place : le 9 mars 2017, Urtica spp. a été officiellement approuvée par la Commission européenne en tant que substance de base. A noter que l’approbation vaut pour les deux espèces Urtica dioica, plante vivace et Urtica urens, annuelle. Les jardiniers utilisent classiquement l’ortie dioà¯que (Urtica dioica) plus commune et beaucoup plus haute que l’ortie brà»lante.

Une substance de base, qu’est-ce que c’est ?

Le règlement européen CE n°1107/2009 définit, dans son article 23, les substances de base comme « des substances principalement non utilisées comme des produits phytopharmaceutiques, mais qui sont utiles pour la protection des végétaux, et dont l’intérêt économique pour faire approuver ces substances peut être limité. »

La liste des substances de base approuvées par la Commission européenne est tenue à  jour par l’Institut Technique de l’Agriculture Biologique (ITAB).

Les substances de base peuvent être d’origine végétale, animale ou minérale. Ainsi, par exemple, la bière, le petit lait, le fructose, l’huile de tournesol, le vinaigre sont des substances de base. Trois plantes ont rejoint la liste des substances de base : l’ortie, la prêle et le saule. D’autres ont été recalées, comme la tanaisie, la bardane ou l’armoise en raison de préoccupations liées à  la présence de composés toxiques dans ces plantes. Si l’utilisation de l’ortie a été jugée sans préoccupation particulière, le dossier d’approbation n’est cependant pas garant de l’efficacité du produit pour les usages proposés. Voir aussi à  ce sujet la synthèse du conseil scientifique de la Société Nationale d’Horticulture de France.

Pour quels usages ?

L’ortie a été approuvée pour une fonction insecticide, acaricide et fongicide, et pour deux préparations :

  • Application par pulvérisation
    Placez dans un litre d’eau 75 g de feuilles fraiches d’ortie ou 15 g de feuilles sèches (choisir de jeunes pousses non montées en graines, propres et nettoyées).
    Mélangez la préparation quotidiennement.
    Laissez macérer 3-4 jours à  20°C. La fermentation peut être facilitée si l’ortie a été préalablement hachée.
    Puis filtrez la macération et diluez dans 5 fois son volume en eau potable.

Placez la préparation dans un récipient fermé et identifié.

  • Application d’un paillis/mulch
    Mélangez 83 g d’ortie sèche (partie aérienne) par kg de paillis ou mulch.

Le rapport d’examen (traduit en français par nos amis belges) liste les usages et conditions d’emploi sur de nombreuses cultures parmi lesquelles : pommier, prunier, pêcher, groseillier, noyer, cerisier, vigne, pomme de terre, haricot, laitue, endive, choux, colza, radis, concombre, courgette, melon, potiron, tomate, arbres et arbustes ornementaux, rosiers… Les emplois en mulch concernent le concombre, la tomate, les rosiers, les arbres et arbustes d’ornement.

Chenille de la petite tortue sur l’ortie dioà¯que © CACP – Gilles Carcassès

La substance de base Urtica spp. est utilisable en agriculture biologique.

Retrouvez nos articles sur les orties :

Le petit monde des orties

Ma recette de gratin d’orties

Agenda, L'actualité des jardins

Un concours photos sur la gestion écologique des espaces verts

Un concours photos national ouvert à  tous

Plante et Cité lance un concours photo dont l’objectif est de valoriser les pratiques de gestion écologique des espaces verts et d’en véhiculer une image positive.

Trottoir à  Maurecourt © CACP – Gilles Carcassès

Vous pouvez envoyer une photo de parc, jardin, espace naturel aménagé, cimetière ou trottoir en gestion écologique pour chacune des quatre catégories ouvertes au concours : paysage, faune, flore, hommes.

L’entrée du cimetière naturel de Souché à  Niort © CACP – Gilles Carcassès

Qu’est-ce qu’on gagne ?

Des livres, et la gloire de participer à  une exposition itinérante grand format qui sera mise à  disposition par Plante et Cité.

Pour participer

Inscrivez-vous avec ce formulaire en ligne. Vous avez jusqu’au 31 juillet 2018.

Retrouvez nos articles :

Un cimetière vraiment naturel

Les beaux trottoirs de Maurecourt

L'actualité de la Nature

L’arbre à  sangliers

Bravo à  Béatrice, Juliet et Colette qui ont les premières reconnu le passage des sangliers ! Et une mention spéciale à  Laurent Lebot de THEMA Environnement pour la précision de son commentaire.

Avez-vous déjà  essayé de vous frotter à  un tronc d’épicéa ?

à‡a gratte fort ! Les sangliers adorent…

Frottoir à  sangliers – parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

A la base du tronc, on remarque une coloration gris terne : c’est de la boue séchée ! Les sangliers font ainsi leur toilette : un bon bain de boue dans une souille bien fangeuse, puis une séance de gratte-dos sur le tronc d’un arbre pour enlever la boue. Ces croà»tes de boue sont nommées houzures, leur hauteur sur le tronc renseigne sur le gabarit des animaux qui fréquentent le frottoir.

Et les traces noires au-dessus ? C’est un truc de chasseurs : un badigeon de goudron de Norvège, les sangliers adorent cette odeur et ça les aide à  se débarrasser des parasites. A mon avis, il y a là -dessous des intentions pas très pures. Je ne crois pas que ce soit juste pour leur faire plaisir.

Petite remarque en passant : un chasseur respectueux de la nature ne balance pas le bidon vide de goudron de Norvège dans les fourrés…