Cette année notre ami le héron cendré est à l’honneur pour vous souhaiter le meilleur !
Nous vous souhaitons une bonne rentrée, un bon début d’année 2021 et de belles observations et découvertes naturalistes dans nos articles, notre Instagram et sur le territoire !
En cette fin d’année, à l’heure des bilans, c’est l’occasion pour moi de vous donner des nouvelles de l’équipe.
Malgré sa retraite de la fonction publique, Gilles n’a pas cessé ses activités naturalistes et il a continué à nous faire part de ses découvertes et nous accompagner sur le terrain.
Après un an dans l’équipe et fraichement diplômé Léo s’en est allé voguer vers de nouvelles aventures écologiques en pays basque.
Marie et Manon, nos deux stagiaires de printemps et d’été ont découvert la vie active en confinement mais ont pu participer à nos différentes missions.
Quant à moi, je reste seule aux commandes mais je continue à écrire et photographier pour mettre en lumière toutes les beautés de notre territoire.
Mais voyons un peu comment chacun s’est impliqué cette année !
Sauve qui peut !
Exfiltration d’urgence lors de la prise d’assaut de notre observatoire à l’heure de la sortie de l’école maternelle.
Sauvetage !
Remise à l’eau des œufs d’une grenouille agile écrasée par une voiture.
Le protocole Mission Hérisson déployé pendant l’étude cimetière a été l’occasion donnée à tous de mettre à profit ses talents de bricoleurs : montage des tunnels, peinture à l’encre, dosage des croquettes … Avec à la clé : des « patounes » ! (Les empreintes laissées par les petits mammifères sur les feuilles blanches). On ne peut que vous encourager à réaliser le protocole dès le printemps prochain, à la sortie d’hibernation des hérissons.
Sortons !
Sous la pluie, la canicule, de nuit, de jour, masqués ou non, dans les jardins et les maisons ou dans les champs et forêts, nous avons mis à profit tous les instants disponibles cette année pour observer la biodiversité de notre territoire et vous la faire partager.
On espère que tout cela vous aura plu et que vous continuez à apprendre et vous émerveiller à nos côtés. Car il y a encore beaucoup à découvrir, alors on vous donne rendez-vous l’année prochaine !
En septembre dernier, une tache verte se promène dans les épis rouges des roseaux aux bords de l’Oise à Maurecourt. Son allure très allongée m’intrigue. C’est Gilles qui m’en donnera le nom. Il nous en parle dans cet article.
Il s’agit d’une punaise du nom de Stenodema calcarata de la famille des Miridae. Calcar signifie « éperon » et fait référence aux épines présentes sur les fémurs de la bête. La couleur verte oriente vers la femelle de l’espèce (le mâle étant plutôt couleur paille).
Nous l’avons surement dérangée en plein repas, cette punaise se nourrit en piquant les graines pas encore mà»res de graminées essentiellement en zone humide, comme ce roseau (Phragmites australis).
Est-elle commune ? Difficile à dire, elle n’est mentionnée que 20 fois dans toute l’àŽle-de-France dans la base de données CETTIA, mais c’est peut-être seulement parce qu’elle est discrète.
Notre ami rougegorge est déjà prêt, installé sous une branche de gui. Je me joins à lui pour vous souhaitez à tous de très belles fêtes de fin d’année !
La mise en chantier du Projet Alimentaire Territorial (PAT) Cergy-Pontoise Vexin français est lancée. Fruit d’un partenariat engagé depuis plusieurs mois entre la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise (CACP) et le Parc naturel régional du Vexin français, en lien avec deux associations, Quelle Terre Demain ? et le Centre d’Ecodéveloppement de Villarceaux, ce projet va s’appuyer sur un diagnostic agricole et alimentaire du territoire qui est en cours d’élaboration. Il présentera un état des lieux de la demande, de la production existante, des flux et des réseaux de transformation ainsi que de distribution.
Ce premier travail, partagé avec les acteurs locaux et le grand public, permettra d’aboutir, dans un second temps, à un plan d’actions opérationnel et concerté à l’été 2021.
Le PAT s’inscrit dans une démarche globale et transversale en faveur d’une meilleure prise en compte des problématiques agricoles et alimentaires à l’échelle locale. Il vise le rapprochement de l’offre et de la demande alimentaire locale.
Les premières thématiques identifiées concernent la préservation de l’environnement (dont la protection des ressources et la lutte contre le gaspillage alimentaire), la justice sociale (via la restauration collective), l’éducation alimentaire et l’aménagement du territoire.
Une cinquantaine de partenaires techniques se sont retrouvés la semaine dernière pour découvrir et enrichir le diagnostic du PAT, qui sera présenté au plus grand nombre fin janvier. A suivre..
Pour souhaiter un bon départ en congés de fin d’année à ceux qui partent et offrir quelques couleurs estivales à ceux qui restent, voici les plus beaux papillons rencontrés cette année sur le territoire.
Avec le froid qui s’installe il est temps de ressortir les pulls en laine, les bonnets à pompons et les photos des pompons du cirse laineux !
Car lui est un peu à contre-courant, c’est en été, au moment de la floraison qu’il sort ses pelotes de laine. En ce moment on peut trouver au mieux des rosettes de feuilles au ras du sol ou des graines bien cachées sous terre.
Ces grosses boules laineuses qui ressemblent au choix à une barbe-à -papa ou à une pelote de toiles d’araignées flanquée d’aiguilles sont les capitules de la plante. De la famille des Astéracées, le cirse laineux forme des fleurs très nombreuses rassemblées en capitules qui sont entourés par des bractées (les pointes rouges qui ressemblent à des aiguilles). Les jeunes fleurs sont protégées par l’assemblage de soies qui limite la prédation par les chenilles ou les charançons. A l’éclosion des fleurs le capitule s’ouvre et transforme le pompon blanc en pompon rose. On voit ci-dessous l’émergence des premières fleurs sur un jeune capitule.
Côté protection, le cirse laineux ne s’arrête pas là . Les cirses font partie de ce qu’on appelle communément les chardons : les plantes à épines et à fleurs violettes. On le voit sur ces images, les feuilles du cirse laineux sont terminées par de fortes épines.
Pourtant cela n’empêche pas de très nombreux animaux d’en profiter : les butineurs, le insectes phytophages, les ruminants et même les humains ! Il parait que les capitules de cirses étaient consommés comme ceux de l’artichaut.
Sources :
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Il y a quelques jours, pendant que je profitais de mon heure quotidienne pour observer la vie hivernale de l’île de loisirs, il y avait sur la pyramide (à gauche de l’île astronomique sur l’image) pas moins de 5 hérons cendrés.
Ce grand oiseau, à l’allure tantôt gracieuse et tantôt renfrognée est un animal grégaire. L’hiver, les individus se regroupent en dortoir dans des espaces protégés des prédateurs. Vue l’avancée de la nuit au moment de mon observation je suppose que mes 5 hérons, isolés sur leur pyramide, s’apprêtaient à passer la nuit ensemble et à l’abris. Au printemps, les adultes forment des colonies pour nidifier. Jusqu’à plusieurs dizaines voire centaines de couples se regroupent dans des arbres ou des roselières et y construisent des nids de relativement petite taille comparée à celle de l’oiseau.
Malgré son envergure, le héron fréquente beaucoup les arbres, pour se percher, pour dormir ou pour y construire son nid.
En revanche, lorsqu’il chasse le héron est solitaire et défend farouchement son territoire. Que ce soit à la pêche (il consomme essentiellement des poissons et quelques amphibiens) ou à la chasse (il n’est pas rare de le voir dans les champs attraper de petits mammifères) il ne se laisse pas voler une proie.
Il n’est d’ailleurs pas moins farouche concernant les humains. S’il n’est pas rare de le voir sur les bassins urbains où il se nourrit de poissons rouges il se tient en général à bonne distance. Celui-ci profitait du confinement du printemps pour faire une petite promenade aux bords des bassins du parc de la préfecture.
Quelques critères physiques
Les oiseaux de la famille des Ardéidés, dont fait partie le héron cendré, ont la particularité de tenir leur long cou replié en vol et au repos, il prend une forme de S, caractéristique de la famille.
Ils le déplient quand ils sont à l’affut d’une proie ou pour la harponner. Le héron est pour cela équipé d’un bec long et puissant en forme de poignard.
Côté couleur, le héron fait dans l’élégance sobre : en nuances de gris, de noir et de blanc. Le juvénile a le front gris et peu de distinctions sur le reste du plumage. Les adultes ont le front blanc et deux sourcils noirs qui se rejoignent derrière la tête. Le cou est blanc et très différencié du reste du corps, gris cendre.
De l’importance de la cendre :
Si le qualificatif de cendré (cinerea en latin) correspond bien à la couleur de l’oiseau il rappelle également qu’il n’est pas seul et permet de le distinguer des autres espèces de hérons. En àŽle-de-France on peut rencontrer :
Ponctuellement, un héron pourpré (plutôt méditerranéen) de passage pendant une migration.
Le héron garde-bœufs, un petit héron tout blanc.
Le butor étoilé, le bihoreau gris et le blongios nain, trois petits hérons rares mais présents dans la région.
Le héron crabier, encore plus rare que les précédents.
Et les deux aigrettes, la grande et la garzette que l’on a déjà vu sur le territoire.
Ramenons un petit air d’été avec ces quelques clichés de papillon.
Ce grand brun (il fait presque 5 centimètres d’envergure!) est le myrtil, Maniola jurtina. Cet individu, butinant des fleurs d’origan, est un mâle. On le reconnait aux teintes foncées du dessus de ses ailes ; la femelle a des marques orange plus claires autour des ocelles (les points noirs sur les ailes antérieures) et n’a pas les bandes foncées proches du corps qu’a le mâle.
On peut aussi les différencier grâce au dessous des ailes. Sur la lavande c’est une femelle, on le voit à la bande blanche très marquée sur l’aile postérieure qu’on distingue moins bien chez le mâle.
Chez cette espèce les ocelles sont variables. Ils peuvent contenir deux points blancs (femelle ci-dessus) ou un seul (femelle ci-dessous).
Le myrtil est une espèce très commune qu’on rencontre tout l’été dans les milieux herbacés partout en France. La chenille (toute poilue!) se nourrit de diverses graminées et l’adulte butine sur des fleurs variées. Ici trois exemples de plantes que l’on rencontre dans les prairies, les champs ou les jardins : l’origan, la lavande et le cirse des champs.
Vue sur une achillée millefeuille dans le parc du Hazay à Cergy cet été, cette mouche est une Gymnosoma. S’il n’y a pas de doute quant à son genre, il est revanche impossible de différencier les 13 espèces européennes sur photo. Mais, n’ayant aucune volonté de la disséquer je m’en tiendrai à Gymnosoma sp.
En revanche, la pruine (sorte de poudre) dorée que l’on voit sur sa face et son scutellum (dos) nous indique qu’il s’agit d’un mâle.
Toute nue !
Etymologiquement, « gymnosoma » signifie « au corps nu ». Cela fait référence au fait que, à la différence des autres espèces de la famille des Tachinidae, les mouches Gymnosoma n’ont pas de soies fortes (de grands poils) hérissant l’abdomen.
La mouche coccinelle
Se promenant sur les fleurs d’achillée, Monsieur Gymnosoma se montre sous toutes ses faces. Avec son abdomen arrondi, orange à pois noirs il rappelle un peu une coccinelle. Mais la ressemblance s’arrête là . Les adultes de Gymnosoma sont des butineurs, d’ailleurs notre modèle est en plein repas, alors que les coccinelles se nourrissent essentiellement de pucerons (même si certaines sont végétariennes). Les larves des mouches sont des parasites des punaises Pentatomidae (comme Palomena prasina) alors que celles des coccinelles sont de voraces consommatrices de pucerons.