L'actualité de la Nature

On nous aurait volé l’hiver ?

Jonquilles à  Cergy © Gilles Carcassès
Jonquilles à  Cergy © Gilles Carcassès

Des jonquilles en fleurs à  Noà«l ? L’exceptionnelle douceur de ce mois de décembre 2015 avance de plus deux mois certaines floraisons. Ces bulbes naturalisés près de l’entrée de l’Ile de loisirs sont peut-être des Narcissus tazetta ‘Grand soleil d’or’, une variété ordinairement en fleurs au mois de mars.

Noisetier en fleurs - Cergy © Gilles Carcassès
Noisetier en fleurs – Cergy © Gilles Carcassès

A l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, quelques fleurs de noisetier sont écloses. Ce bouquet rouge est une fleur femelle qui donnera la noisette. Les fleurs mâles sont les chatons pendants. Les plus ouverts commencent à  libérer leurs étamines chargées de pollen. Les relevés du réseau national de surveillance aérobiologique montrent que le début de floraison du noisetier à  Paris s’est établi ces dix dernières années entre le 10 et le 20 février. Cet hiver est bien hors norme pour l’instant.

Alors, c’est le réchaufffement climatique ? Non, même s’il est avéré scientifiquement, ce serait faire un raccourci abusif. Nous assistons là  à  un aléa de la météo. Les tendances du climat se mesurent en décennies, voire en siècles.

La floraison du noisetier le 14 février 2014

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Le (petit) copain des fourmis

Platyathrus hoffmannseggi © Gilles Carcassès
Platyathrus hoffmannseggi © Gilles Carcassès

En voulant planter un arbuste dans mon jardin, j’ai pioché malencontreusement dans une fourmilière. Pendant que les fourmis rousses s’activaient à  mettre à  l’abri leurs larves, quelques minuscules cloportes tout blancs, désemparés, semblaient errer au hasard.

Ces cloportes dépigmentés et aveugles ne voient jamais le jour. Ils vivent le plus souvent en commensalisme avec des fourmis, se nourrissant de leurs excréments. En creusant le sujet, j’ai vu qu’ils appartiennent à  une famille particulière de crustacés terrestres : les Platyarthridae. Il en existe dix espèces en France, pour la plupart méditerranéennes ou littorales. Platyarthrus hoffmannseggi est la plus répandue et la seule qui soit connue en Ile-de-France.

De meilleures photos de Platyarthrus hoffmannseggi

Le commensalisme

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Araignées crabes

Araignée crabe © Gilles Carcassès
Araignée crabe cachée sous une feuille d’ortie © Gilles Carcassès

Les araignées crabes sont ainsi nommées en raison de la longueur de leurs deux premières paires de pattes et de la posture qu’elles prennent en chasse. On les rencontre souvent sur les plantes herbacées, cachées dans les fleurs. Il en existe 126 espèces en France mais les genres les plus communs sont assez faciles à  reconnaître.

Misumena, forme jaune © Gilles Carcassès
Misumena femelle, forme jaune © Gilles Carcassès

Les Misumena femelles ont les pattes claires, l’abdomen globuleux souvent marqué de taches latérales rouges. Elles sont généralement blanches, mais elles peuvent prendre la couleur des fleurs sur lesquelles elles chassent.

Misumena mâle © Gilles Carcassès
Misumena mâle sur une fleur d’iris © Gilles Carcassès

Les mâles Misumena ont les pattes sombres annelées d’orange.

Ebrechtella © Gilles Carcassès
Ebrechtella femelle sur une feuille de rosier © Gilles Carcassès

Ebrechtella a le thorax vert et son abdomen présente trois taches rouges.

Heriaeus © Gilles Carcassès
Heriaeus © Gilles Carcassès

Les Heriaeus sont très poilus et généralement verts.

Thomisus © Gilles Carcassès
Thomisus sur une inflorescence d’Eryngium © Gilles Carcassès

Les Thomisus ont l’abdomen « cornu ».

Araignée crabe sur un coquelicot © Gilles Carcassès
Araignée crabe sur un coquelicot – Pontoise © Gilles Carcassès

Les araignées crabes à  dominante brune ou sombre sont plus difficiles à  identifier, à  part l’araignée Napoléon qui a une tache noire caractéristique en forme de bicorne sur l’abdomen. Sur ce coquelicot, c’est peut-être un Xysticus.

Guide simple et illustré pour l’identification des araignées crabes

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Milouins dans la brume

Fuligule milouin © Gilles Carcassès
Fuligules milouins (Aythya ferina) © Gilles Carcassès

Tous les hivers, quelques fuligules milouins reviennent à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. Parfois, on peut les apercevoir dans la brume du matin quand tout est calme, depuis la passerelle qui mène au centre balnéaire.

A l'île de loisirs. © Gilles Carcassès
Depuis la passerelle, à  l’Ile de loisirs. © Gilles Carcassès

Ce matin-là , on n’a pas vu les milouins, mais il y avait trois grues.

L’ile-de-France accueille chaque hiver plus de 3000 milouins nicheurs d’Europe du Nord, selon les relevés effectués par les ornithologues, dans le cadre des « comptages Wetland ».

Quelques fuligules milouins nichent en Ile-de-France mais ils sont très rares : moins d’une dizaine de couples. L’espèce est globalement en danger, elle vient d’être classée « vulnérable » sur la liste rouge mondiale pour les oiseaux.

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Une exposition sur les oiseaux aquatiques

expo oiseaux3Nous avons réalisé une nouvelle exposition sur les oiseaux d’eau que l’on peut observer à  Cergy-Pontoise. Un exemplaire en a été offert aux animateurs nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. Elle a rejoint leur chalet nature où elle complète leurs outils d’animation.

Si vous êtes intéressés, il vous suffit de nous écrire à  cette adresse : biodiversite@cacp.fr. Nous pouvons vous fournir les fichiers ou vous prêter un jeu de 14 panneaux A3.

Retrouvez dans ce tableau toute notre production à  votre disposition: expositions, livrets, quizz, fiches…

 

L'actualité de la Nature

A la COP 21

L'entrée de la COP 21 © Gilles Carcassès
L’entrée de la COP 21 au Bourget © Gilles Carcassès

J’ai testé pour vous la sécurité de la COP 21. Je me suis glissé dans une délégation sud-américaine, mais les vigiles m’ont refoulé. Je n’avais pas la coiffe en plumes de perroquet. Et on m’a aimablement expliqué que le salon grand public « Espace génération climat », c’est plus loin.

Arrivé là , dans la zone B, j’ai repéré le très beau stand de la Région Ile-de-France.

Vu sur le stand de la Région Ile-de-France © Gilles Carcassès
Vu sur le stand de la Région Ile-de-France © Gilles Carcassès
Une animation de la Région Ile-de-France : les pingouins en détresse, par la compagnie Pile poil © Gilles Carcassès
Une animation de la Région Ile-de-France : les pingouins, par la compagnie Pile poil © Gilles Carcassès

Ils sont malheureux, les pingouins SBF (sans banquise fixe), leurs glaçons ont tout fondu ! Alors ils chantent leur complainte « Oui are ze penguins » pour sensibiliser les visiteurs.

Le pnouf © Gilles Carcassès
Le pnouf © Gilles Carcassès

Choc sur le stand du département de la Seine-Saint-Denis : le pnouf, une création ébouriffante de la Collecterie de Montreuil.  Près de 20 tonnes par an d’objets au rebus, restaurés ou transformés par des salariés en insertion, y retrouvent une nouvelle vie, et sont vendus à  prix solidaires.

Faire soi-même son pnouf

Le programme du stand de la Région Ile-de-France à  l’Espace Génération Climat : des animations et des conférences jusqu’au 11 décembre

Le guide du visiteur de l’Espace génération climat

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Ni bonnes, ni mauvaises

Elles s’immiscent dans les moindres fissures de murs et de  trottoirs, s’installent entre les pavés, s’invitent au sein des pelouses de nos jardins, dans les massifs fleuris et les jardinières. Une nature conquérante contre notre désir de nature domestiquée ?

Geranium molle, géranium mou. Ce petit géranium se distingue des autres espèces de géraniums par la présence sur sa tige de nombreux poils courts et longs en mélange. © Marion Poiret

Si aujourd’hui les préceptes esthétiques et de salubrité publique évoluent vers un retour du sauvage en ville, vers un peu moins de maîtrise et un peu plus de tolérance, les plantes sauvages ordinaires qui investissent nos villes ont encore mauvaise réputation. Elles interrogent notre perception de la propreté et de l’ordonnancement.

Et pourtant ces petites plantes méritent toute notre attention :

  • Parfois l’adventice vient au secours du concepteur pour inventer des mariages heureux de formes et de couleurs, entre une nature composée et une nature spontanée.
Stellaria media et Euphorbia characias © Marion Poiret
Stellaria media et Euphorbia characias. Ici, un mouron des oiseaux, espèce indigène, crée un joli contraste avec le gris bleuté d’une euphorbe characias. © Marion Poiret
  • La plupart de ces plantes sont des pionnières, capables de coloniser des espaces vierges et d’engendrer à  partir de ce premier stade de nouveaux écosystèmes.
  • Elles ont aussi de nombreuses vertus médicinales. J’ai testé l’incroyable pouvoir du suc frais des feuilles de plantains contre une piqure de guêpe cet été sur mon petit garçon : épatant…Il sait fort bien reconnaître le plantain à  présent.
plantago major, plantain
Plantago major, grand plantain © Marion Poiret
  • Elles sont une source de nourriture nécessaire à  la survie des insectes et des oiseaux en ville. Mais l’homme s’en est également nourri pendant des siècles avant de les oublier. Les très jeunes feuilles et les épis floraux des plantains sont consommables cuits ou en salade. Les oiseaux sont friands de ses graines et de celles du mouron blanc.
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Sonchus oleraceus, laiteron maraîcher. Riche en vitamine C, ses jeunes feuilles se dégustent en salade ou en omelette. Le laiteron maraicher a été longtemps utilisé comme fourrage pour les lapins. © Marion Poiret
Senecio vulgaris, séneçon commun. Les oiseaux apprécient les feuilles, les fleurs et les fruits du séneçon commun. © Marion Poiret
chénopode
Chenopodium album. Le chénopode blanc, comme le chénopode Bon-Henri, a une saveur proche de l’épinard, leur cousin…Cette plante a été consommée par nos ancêtres dès la préhistoire. © Marion Poiret
  • Les plantes ne poussent pas au hasard. Chaque espèce s’épanouit à  un temps donné dans le milieu auquel elle est adaptée. Les plantes sauvages constituent donc en retour d’excellents témoins de l’état de nos sols. Sachons donc les observer. Le mouron blanc prolifère par exemple dans des sols riches en matière organique. C’est une plante indicatrice du bon équilibre du sol et d’une bonne minéralisation. Sur ce type de sol, nul besoin de fumure.

sauvages de ma rue : les outils d’identifications

sauvages de ma rue : participer au programme de sciences participatives

La cabane de Tellus : pour découvrir les « mauvaises herbes »

plantnet : photographiez et identifiez les plantes sauvages

L'actualité de la Nature

L’ombre de Napoléon

Ne dirait-on pas l’ombre menaçante de Napoléon sur le corps de cette araignée crabe chassant dans une ombelle ?

Synema globosum, forme jaune © Gilles Carcassès
Synema globosum, forme jaune © Gilles Carcassès

La forme jaune de l’araignée Napoléon est la plus fréquente, son occurrence est de 64% selon une étude anglaise. Les blanches sont les plus rares, et les rouges sont représentées à  hauteur de 34% des observations.

Synema globosum, forme rouge © Gilles Carcassès
Synema globosum, forme rouge – Pontoise © Gilles Carcassès

Celle-ci a attrapé un puceron dont on reconnaît la nervation alaire. Les araignées Napoléon sont capables de capturer des proies bien plus grosses qu’elles, comme des bourdons, grâce au venin foudroyant qu’elles injectent avec leurs chélicères.

Répartition de Synema globosum, source INPN
Répartition de Synema globosum, INPN

Cette espèce à  l’origine méditerranéenne gagne vers le Nord, c’est peut-être un effet du changement climatique.

Chloropidae et Synema globosum © Gilles Carcassès
Chloropidae et Synema globosum sur une fleur d’Hydrangea quercifolia © Gilles Carcassès

Ces deux petites mouches sont-elles inconscientes du danger ? Je ne le crois pas, ces Chloropidae sont des cleptoparasites des araignées. Elles vivent aux crochets de leur araignée, lui ôtant de la bouche une partie des sucs de ses proies.