L'actualité de la Nature

Le sauvetage de la ruche tronc

Le sauvetage de la ruche sauvage © Gilles Carcassès
Ruche sauvage dans le tronc d’un peuplier © Ile de loisirs de Cergy-Pontoise

Le débitage d’un peuplier blanc tombé à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise a réservé une surprise de taille aux élagueurs : des milliers d’abeilles furieuses d’être dérangées ! Les apiculteurs de l’Ile de loisirs sont intervenus en urgence pour assurer le sauvetage de cette ruche sauvage installée dans un tronc creux sur plus d’1,50 mètre de hauteur.

Ruche sauvage© Gilles Carcassès
La ruche tronc © Gilles Carcassès

La ruche tronc a rejoint le rucher pédagogique de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. On distingue en partie basse le trou d’envol des abeilles. Un plancher et une toiture provisoires ont été ajoutés par les habiles apiculteurs bricoleurs de l’Ile de loisirs. Les rayons de miel perdus lors de l’intervention ont été remplacés par une réserve de liquide sucré placé sous le toit : de quoi passer l’hiver. Au printemps, une hausse avec des cadres suspendus sera ajoutée pour former un grenier à  miel adapté pour la récolte et l’observation. Cela formera un bel ensemble pour expliquer aux groupes inscrits aux activités nature de l’Ile de loisirs que l’abeille domestique est une espèce indigène et qu’elle vit aussi en totale autonomie dans la nature.

Rayons d'abeilles © Gilles Carcassès
Rayons d’abeilles © Gilles Carcassès

Les abeilles font la démonstration qu’elles n’ont pas besoin des cadres de cire pré-imprimés pour aligner parfaitement leurs cellules.

Une ruche dans un tronc creux © Gilles Carcassès
Une ruche dans un tronc creux © Ile de loisirs de Cergy-Pontoise

L’optimisation de l’espace disponible s’exprime naturellement dans une géométrie plus inventive et plus riche que celle des fabricants de ruches, adeptes des cadres rectangulaires rigoureusement égaux et parallèles.

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A chacune son menu

L’hiver est une bonne saison pour observer les araignées. De nombreuses espèces sont assez faciles à  trouver.

Dysdera sp © Gilles Carcassès
Dysdera crocata avec un cloporte – parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

On rencontre cette belle espèce là  où se tiennent les cloportes, son gibier favori. J’ai trouvé celle-ci au pied d’un arbre, sous le paillage. C’est une des rares espèces à  pouvoir infliger une morsure à  l’Homme, avec ses grandes chélicères (que l’on aperçoit sur cette photo entre les pattes de devant). Il est préférable de ne pas la taquiner avec les doigts.

© Gilles Carcassès
Nuctenea umbratica, l’épeire des fissures – parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Si l’épeire des fissures est aplatie c’est pour se glisser dans les fentes où elle se cache la journée. Elle sort au crépuscule, tisse une toile et capture des papillons de nuit. Celle-ci avait établi sa base arrière sous une écorce de platane.

© Gilles Carcassès
Philodromidae sous une écorce de platane – parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Cette araignée crabe appartient à  la famille des Philodromidae. Elle chasse les collemboles sous les écorces de platane.

Cocon d'Argiope bruennichi © Gilles Carcassès
Cocon d’Argiope bruennichi – parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Dans les herbes, il est facile de trouver des cocons de l’araignée frelon. On dirait une montgolfière à  rayures brunes, de la taille d’une petite noix. Les œufs sont stockés à  l’intérieur dans un deuxième cocon gros comme un petit pois. L’éclosion aura lieu au printemps. Les adultes capturent beaucoup de criquets.

Que mangent les araignées ? par l’OPIE

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Les trois petits canards

Au fond du grand étang de l'Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
Au fond du grand étang de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

Ce soir-là , par un froid de canard, un équipage de galériens faisait des longueurs à  la rame au fond du grand étang de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, sous les aboiements d’un coach motorisé. Ce manège peu discret ne semblait pas trop impressionner les grèbes huppés (au premier plan dans la photo ci-dessus) ni les mouettes rieuses rassemblées en nombre au centre de l’étang pour y passer la nuit. Un groupe serré de trois petits canards a attiré mon attention.

Sarcelles d'hiver - Cergy © Gilles Carcassès
Le miroir vert des petits canards – Cergy © Gilles Carcassès

Le reflet du soleil sur une aile m’a envoyé un signal vert émeraude bien net : à  cet indice, je me forge une conviction, ce sont des sarcelles d’hiver. Ces plumes irisées forment ce que l’on appelle le miroir alaire. A chaque espèce de canard, sa couleur : miroir bleu pour les colverts, vert pour les sarcelles d’hiver, blanc pour les chipeaux… C’est là  un signe de reconnaissance entre individus de la même espèce, utile pour ne pas se tromper de femelle à  la saison des amours. Et c’est bien commode pour les ornithologues.

Femelle de sarcelle d'hiver © Gilles Carcassès
Femelle de sarcelle d’hiver © Gilles Carcassès

Quelques ruses de sioux plus tard, j’ai pu m’approcher un peu pour prendre cette photo. Bizarre, le miroir paraît bleu. Aurai-je la berlue ? On m’explique que ce sont là  des couleurs d’irisation, et qu’elles peuvent varier selon l’incidence de la lumière. Les spécialistes sont formels, car les autres critères ne mentent pas : le bec sombre, les grands motifs sur les flancs, la forme de la tête, les proportions générales : ce sont bien des sarcelles d’hiver. Des femelles bien sà»r, car les mâles sont beaucoup plus colorés. L’ornithologie est une science difficile…

Je n’avais encore jamais vu de sarcelles d’hiver à  l’Ile de loisirs. D’habitude, en cette saison, je les observe plutôt sur la Seine. Leur présence m’a fait plaisir ; je les trouve bien jolis ces petits canards.

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Le cygne noir est revenu

Cygne noir- Cergy © Gilles Carcassès
Cygne noir au soleil du soir – Cergy © Gilles Carcassès

A voir en ce moment à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, près de la plage du parc à  bateaux : le cygne noir. Il barbote en compagnie d’une petite troupe de cygnes tuberculés, remontant des herbes aquatiques du fond pour les consommer. Aux derniers comptages Wetlands, les ornithologues ont en recensé 5 seulement pour toute l’Ile-de-France.

Retrouvez ici l’histoire des origines du cygne noir

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Interdiction des pesticides : la loi, mode d’emploi

Le ministère de l’Environnement a publié mercredi 4 janvier 2017 le « guide des solutions » à  l’usage des communes, qui ont l’obligation depuis le 1er janvier 2017, en vertu de la loi Labbé, de s’abstenir d’utiliser des produits phytosanitaires de synthèse.
le-guide-des-solutions
Je vous recommande particulièrement la lecture du chapitre 3 intitulé « LA LOI MODE D’EMPLOI » qui répond aux questions techniques des jardiniers. C’est à  partir de la page 34 du guide.

La coccinelle à  sept points © Gilles Carcassès
Coccinelle à  sept points photographiée à  Cergy (La Croix-Petit) © Gilles Carcassès

On y apprend notamment que « les cimetières et les terrains de sport ne sont concernés par l’interdiction que s’ils font l’objet d’un usage de « promenade » ou d’ « espace vert » avéré. Ces espaces nécessitent donc une appréciation au cas par cas pour déterminer s’ils font l’objet d’un usage de « promenade » ou d’ « espace vert » avéré et s’ils entrent ainsi dans le champ de la loi. »

On y trouve aussi tous les liens utiles vers les listes des produits encore autorisés.

Voir aussi :

FAQ sur la loi Labbé par le site Ecophyto Pro

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Ce papillon vole en hiver

Ypsolopha mucronella © Gilles Carcassès
Ypsolopha mucronella © Gilles Carcassès

De loin, en vol, je l’avais pris pour une chrysope.  Sur le parvis de La Défense, ce n’était pas banal. L’insecte a fini par se poser sur un olivier en bac. Ce prétendu chrysope s’avère être en fait un papillon de nuit. Les antennes tenues droit devant et sa belle moustache m’orientent vers la famille des Ypsolophidae.

Ypsolopha mucronella est un des rares papillons que l’on peut voir voler en plein hiver : le pic d’observation est entre février et avril. Sa chenille consomme les feuilles de différentes espèces de fusains. Quelques massifs de fusains couvre-sols et arbustifs dans les jardinières à  proximité expliquent la présence de ce papillon de nuit.

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L’arbre et l’oiseau

Liquidambar à  Cergy © Gilles Carcassès
Liquidambar à  Cergy © Gilles Carcassès

Le copalme (Liquidambar styraciflua) est un bel arbre américain souvent utilisé en espaces verts en raison des couleurs flamboyantes de son feuillage à  l’automne. Ses fruits, de petites samares, sont enfermées dans des capsules groupées en boules épineuses qui participent aussi au charme de cet arbre en hiver. Les fruits ailés s’en échappent à  maturité à  la fin de l’automne. C’est le moment que choisissent les chardonnerets pour prélever leur dîme car ils apprécient ces graines, tout comme celles du platane.

Chardonneret sur un liquidambar © Michel Noà«l
Chardonneret sur un liquidambar © Michel Noà«l

Cette belle photo aimablement fournie par un naturaliste francilien montre que ces oiseaux savent s’adapter à  la vie en ville et tirer profit d’une nourriture parfois exotique.

Retrouvez notre précédent article sur le chardonneret

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Parc François-Mitterrand à  Cergy : la nature en hiver

© Gilles Carcassès
Platane, au parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Le parc François-Mitterrand, depuis les travaux de rénovation écologique, est devenu un haut lieu de la biodiversité ordinaire. Cela n’a pas échappé à  quelques étudiants au sens artistique développé.

© Gilles Carcassès
Mouettes sur le bassin gelé © Gilles Carcassès

Très bruyantes et bien visibles, une cinquantaine de mouettes rieuses ont établi leur quartier d’hiver dans le parc, comme l’an dernier. Elles sont venues d’Europe du Nord et de l’Est, attirées par la douceur du climat. Je guette depuis début décembre le retour de nos habituées de Pologne, de Belgique et de Tchéquie.

L'une de nos mouettes tchèques est revenue - Cergy décembre 2016 © Gilles Carcassès
L’une de nos mouettes tchèques est arrivée – Cergy décembre 2016 © Gilles Carcassès

Cliquez sur l’image pour lire le numéro de la bague posée par le Muséum de Prague : ES 15.728 est bien là  ! Cette native de Vojkovice  était déjà  venue en janvier 2015.

D’autres habitants du parc sont plus discrets en cette saison.

© Gilles Carcassès
Gendarmes en planque © Gilles Carcassès

Sur le tronc de ce cèdre, chaque fissure est mise à  profit. Les gendarmes se pressent les uns contre les autres dans ces abris en attendant le retour des beaux jours. Mais regardez bien, ne dirait-on pas qu’une autre espèce, avec un point blanc tout rond sur la membrane noire, occupe aussi les lieux ?

© Gilles Carcassès
Melanocoryphus albomaculatus, sous l’antenne d’un gendarme – Cergy © Gilles Carcassès

Effectivement, quelques Melanocoryphus albomaculatus ont rejoint les troupes de gendarmes. Ces punaises consomment les fruits des Astéracées, notamment ceux des séneçons. Les gendarmes, quant à  eux, se nourrissent des fruits des tilleuls et aussi des mauves. Ici, point de tilleuls à  proximité, mais une très belle prairie riche en mauves et en séneçons.

Harmonia axyridis © Gilles Carcassès
Harmonia axyridis – Cergy © Gilles Carcassès

Une coccinelle asiatique, retardataire, inspecte les fissures du tronc et cherche un logement encore vacant pour se mettre à  l’abri du froid. Tu t’y prends bien tard, petite coccinelle…

 

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Prendre en compte les mares dans les projets d’aménagements communaux

La mare du parc des Larris à  Pontoise © Gilles Carcassès
La mare du parc des Larris à  Pontoise © Gilles Carcassès

La SNPN et les CAUE d’Ile-de-France se sont associés pour répondre à  toutes les questions soulevées par la présence d’une mare sur un territoire communal. Avec ce nouveau guide pratique (sorti en décembre 2016) destiné aux gestionnaires et aux élus, ils invitent à  prendre les bonnes décisions pour la sauvegarde des mares, ces éléments essentiels à  la biodiversité des territoires.

Cliquez sur cette couverture pour accéder au guide
Cliquez sur cette couverture pour accéder au guide

Voir aussi ce guide technique de gestion des bords de cours d’eau par le PNR Normandie-Maine (octobre 2016)

et ces fiches techniques du CAUE de l’Oise sur les mares

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Le Père Noà«l des insectes

Tout en rouge et blanc, il est arrivé par la voie des airs jusqu’à  ma fenêtre, la nuit de Noà«l. Serait-ce le Père Noà«l des insectes ?

Ophion sp © Gilles Carcassès
Ophion sp. © Gilles Carcassès

C’est un Ophion, de la famille des Ichneumonidae. Les trois billes noires qu’il porte sur sa tête entre ses yeux sont ses ocelles. Elles sont particulièrement développées, car cet insecte est de mœurs nocturnes. Les ocelles sont sensibles aux variations de lumière.

Ophion sp à  ma fenêtre © Gilles Carcassès
Ophion sp. à  ma fenêtre © Gilles Carcassès

Les ophions sont des parasites des chenilles, de noctuelles paraît-il. Ces hyménoptères de grande taille au vol lent sont observés couramment car ils sont attirés en hiver par la lumière des maisons. Il est recommandé de ne pas les prendre dans la main, car ils peuvent piquer pour se dégager. Leur venin est moins puissant que celui des guêpes, mais tout de même…

A la même fenêtre, j'ai observé Dicranopalpus ramosus, l'oplion cerf © Gilles Carcassès
A ma fenêtre, j’ai observé au même moment l’inoffensif Dicranopalpus ramosus, l’opilion cerf, avec ses drôles de palpes ramifiés © Gilles Carcassès

Le père Noà«l des insectes aurait-il garé là  son renne magique ?