L'actualité de la Nature

La punaise de l’aubépine

La photo mystère de mars 2017 n’était pas une tortue ninja, ni une langue au chat. Rien à  voir non plus avec Hulk. Merci à  tous ceux qui ont joué et bravo à  Siegried qui, le premier, a su identifier la bête !

Acanthosoma haemorrhoidale – Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

Ici photographiée sur le revers d’une feuille de cotonéaster, cette grande punaise verte et rouge a une préférence pour les fruits des aubépines, mais on peut la trouver sur d’autres arbres ou arbustes. C’est l’une des punaises les plus communes dans les haies. Les adultes passent l’hiver dans les feuilles mortes. Comme beaucoup d’autres punaises, elle sécrète un liquide malodorant si on l’importune.

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

La viorne de Bodnant

Viburnum X bodnantense - Eragny-sur-OIse © CACP - Gilles Carcassès
Viburnum X bodnantense – Eragny-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Quelle est cette somptueuse floraison dans la haie du cimetière ancien d’Eragny ? C’est celle de la viorne de Bodnant. Ce bel arbuste est le résultat d’un croisement entre deux viornes, Viburnum farreri et Viburnum grandiflorum, obtenu à  Bodnant, dans l’un des jardins les plus réputés du Pays de Galle. La floraison hivernale de cet arbuste est délicieusement parfumée.

Fleurs de la viorne de Bodnant © CACP - Gilles Carcassès
Boutons floraux de la viorne de Bodnant © CACP – Gilles Carcassès

En Ile-de-France, deux espèces de viornes sont indigènes: la viorne lantane (Viburnum lantana) et la viorne obier (Viburnum opulus). On rencontre la première en compagnie du troène, du cornouiller sanguin et du cornouiller mâle en lisière des boisements sur sol calcaire et plutôt sec. La viorne obier est souvent associée à  l’aulne, au sureau noir et au houblon dans les boisements humides.

Viburnum opulus - Jouy-le-Moutier © CACP - Gilles Carcassès
Viburnum opulus, la viorne obier – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès
Agenda, L'actualité de la Nature

Atelier pelotes

Ce n’est pas à  un cours de tricot que nous convie la Maison de la Nature de Vauréal le 5 avril 2017, mais à  la dissection de pelotes de réjection.

Pelote de rapace trouvée dans une friche – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Ces boules rejetées par les rapaces et certains autres oiseaux contiennent les restes non digérées des proies ingurgitées : plumes, poils, os, griffes, sabots, dents, arêtes, coquilles… Leur examen est d’un très grand intérêt pour connaître le régime alimentaire de ces oiseaux et donne aussi des indications précieuses sur la présence dans le territoire des espèces consommées. La forme et la couleur des dents des crânes trouvés dans les pelotes sont notamment le moyen le plus pratique de répertorier les différentes espèces de musaraignes, qui sont des animaux très discrets dans la nature.

Crâne de musaraigne © CACP – Gilles Carcassès

Decouvrez ici le programme d’animations de la Maison de la Nature de Vauréal pour avril 2017 et les modalités d’inscription.

Retrouvez notre article sur les pelotes de réjection du martin-pêcheur et l’enquête de notre stagiaire sur leur contenu

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Les hellébores

Helleborus orientalis © CACP - Gilles Carcassès
Helleborus orientalis © CACP – Gilles Carcassès

J’ai dans mon jardin de belles touffes d’hellébores d’Orient. C’est un régal au début du printemps de guetter leur floraison. Cette plante vivace généreuse va rester en fleurs plusieurs semaines puis disséminer ses graines, assurant la prospérité du massif.

Hellébore hybride © CACP - Gilles Carcassès
Hellébore hybride © CACP – Gilles Carcassès

Voici un hybride horticole aux très grandes fleurs bien dressées qui apprécie l’ombre épaisse de mes actinidias.

Helleborus argutifolius © CACP - Gilles Carcassès
Helleborus argutifolius © CACP – Gilles Carcassès

Le géant de la famille est l’hellébore de Corse (Helleborus argutifolius) qui forme des touffes arrondies d’un mètre de haut. C’est une vivace qui ne vit pas longtemps mais elle se ressème bien toute seule dans mon jardin.

Helleborus foetidus © CACP - Gilles Carcassès
Helleborus foetidus © CACP – Gilles Carcassès

J’ai aussi le sauvageon hellébore fétide qui est venu former une petite colonie au pied d’un noisetier.

Feuille de l'hellébore fétide © CACP - Gilles Carcassès
Feuille de l’hellébore fétide © CACP – Gilles Carcassès

Ses fleurs vertes bordées de rouge ne sont pas spectaculaires, mais ses feuilles digitées sont originales. On rencontre l’hellébore fétide dans les lisières des boisements sur sol calcaire, souvent en compagnie de l’iris fétide et du tamier. Cette plante est peu commune mais cependant bien représentée dans le nord et l’ouest du Val d’Oise.

Carte de répartition d'Helleborus foetidus dans le Bassin Parisien (CBNPB)
Carte de répartition d’Helleborus foetidus dans le Bassin Parisien (Flora – CBNPB)
L'actualité de la Nature

Le petit silphe noir, tueur d’escargots

Phosphuga atrata, le petit sylphe noir- Boisemont © CACP - Gilles Carcassès
Phosphuga atrata, le petit silphe noir – Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

Si j’étais un escargot, je ferais demi-tour ! Ce petit silphe noir a une tête étroite qui lui permet d’explorer les coquilles d’escargots. Il mord sa proie, lui injecte un suc digestif toxique et le mange. On ne le voit pas souvent car il est discret le jour, se cachant sous des écorces ou dans le bois mort. Il fréquente les forêts, les bosquets et les jardins. Ce coléoptère commun dans de nombreux milieux est peu étudié par les entomologistes car il ne peut servir de bio-indicateur. Du coup, on sait assez peu de chose de sa biologie.

Silpha carinata, le silphe commun © CACP - Gilles Carcassès
Silpha carinata, le silphe commun – forêt de Saint-Germain-en-Laye © CACP – Gilles Carcassès

Voici une espèce proche, un peu plus grande, également de la famille des Silphidae. On rencontre Silpha carinata en forêt près des limaces écrasées et sous les cadavres de petits animaux. Sa larve se nourrit de charognes.

Pour différencier aisément ces deux espèces très ressemblantes, il faut bien observer la forme des quatre derniers articles des antennes.

© CACP - Gilles Carcassès
Comparez les antennes : à  gauche Phosphuga atrata, à  droite Silpha carinata © CACP – Gilles Carcassès
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Le pouillot véloce, agent de biocontrôle

Phylloscopus, le pouillot véloce © CACP - Gilles Carcassès
Phylloscopus collybita, le pouillot véloce © CACP – Gilles Carcassès

On connaissait l’efficacité attestée des mésanges dans la lutte contre la processionnaire du pin. Voici le pouillot véloce, grand amateur d’insectes, promu officiellement à  son tour agent de biocontrôle.

Une étude récente de l’INRA Bordeaux-Aquitaine (1) a étudié les conditions de l’efficacité de la prédation des chenilles parasites de la vigne par les oiseaux insectivores (comme le rougequeue à  front blanc et le pouillot véloce) et a démontré l’effet bénéfique de l’hétérogénéité du paysage.

Ainsi, dans une perspective de réduction de l’usage de produits phytosanitaires par le secours des oiseaux insectivores, il peut donc être utile, nous disent les scientifiques, d’enherber les rangs de vigne en diversifiant les espèces ensemencées, et de ménager dans la vigne ou son environnement proche une mosaà¯que d’habitats favorables aux oiseaux, comme des buissons, des arbres et des prairies. Les grandes monocultures et la terre nue ne sont pas propices à  la biodiversité, on s’en doutait un peu.

Semis de pois dans un vignoble en bio en Alsace © CACP - Gilles Carcassès
Semis de pois dans un vignoble en bio en Alsace © CACP – Gilles Carcassès

Des oiseaux insectivores pour contrôler les insectes ravageurs des vignobles, un article de l’INRA (2016)

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Retour sur la formation « vers de terre » 2017 à  Cergy-Pontoise

Venues de Cergy-Pontoise et de ses environs, jardiniers professionnels, animateurs nature, membres d’association, étudiants en biologie ou simples particuliers, quarante nouvelles personnes ont été formées à  l’Observatoire participatif des vers de terre (OPVT) le 23 février 2017 à  Cergy dans les locaux de la Communauté d’agglomération.

Après la conférence captivante de l’éminent spécialiste des lombriciens, le professeur Daniel Cluzeau de l’Université de Rennes, le groupe s’est essayé à  la pratique dans le parc François-Mitterrand à  Cergy.

Voici comment procéder : d’abord, préparer tout le matériel nécessaire.

Le protocole "test bêche" © CACP - Gilles Carcassès
Le planté de bêche © CACP – Gilles Carcassès

Enfoncer vigoureusement la bêche, au ras du gabarit de 20 cm de côté.

Le creusement du trou © CACP - Gilles Carcassès
Le creusement du trou © CACP – Gilles Carcassès

Décoincer la bêche par un délicat mouvement latéral.

L'arrivée des secours © CACP - Gilles Carcassès
L’arrivée des secours © CACP – Gilles Carcassès
La mise en oeuvre du protocole "test bêche" © CACP - Gilles Carcassès
La terre sortie du trou © CACP – Gilles Carcassès

Extraire la motte et la poser sur une bâche.

Le tri manuel et minutieux de la motte de terre © CACP - Gilles Carcassès
Le tri manuel et minutieux de la motte de terre © CACP – Gilles Carcassès

Bien lester les angles de la bâche avec des sachets de compote de pommes pour éviter les envols intempestifs. Et récupérer tous les vers de terre. Même les plus petits.

Les vers trouvés dans la motte de terre © CACP - Gilles Carcassès
Les vers trouvés dans la motte de terre © CACP – Gilles Carcassès

A mesure de leur capture, les vers sont placés dans un récipient avec de l’eau fraîche.

La détermination des vers © CACP - Gilles Carcassès
La détermination des vers © CACP – Gilles Carcassès

De retour dans la salle, les stagiaires apprennent à  classer les vers en groupes fonctionnels à  l’aide d’une super clé de détermination.

Voilà  les participants prêts pour pratiquer dans leurs parcelles. Ils pourront envoyer à  l’OPVT leurs données numériques, et leurs récoltes dans des flacons d’alcool. Un grand merci à  Natureparif, au professeur et à  son équipe, pour l’organisation de cette journée très réussie. Et rendez-vous l’automne prochain pour les restitutions !

Retrouvez notre article sur la formation « vers de terre » 2016

La cabane du ver de terre

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J’ai un problème de noisettes

Noisettes trouées © CACP - Gilles Carcassès
Noisettes trouées © CACP – Gilles Carcassès

Le responsable de ces dégâts est le balanin, un petit charançon dont la larve me confisque la récolte dévolue à  la confection de mes gâteaux aux noisettes.

Curculio nucum, le balanin des noisettes © CACP - Gilles Carcassès
Curculio nucum, le balanin des noisettes (sur un tout petit sédum) © CACP – Gilles Carcassès

A l’aide de son rostre allongé, le balanin femelle perce l’involucre des noisettes vertes puis y introduit un oeuf. La larve, lorsqu’elle a consommé tout l’intérieur de la noisette, fore la coquille et se laisse tomber au sol pour se nymphoser sous la litière où elle restera plusieurs années. L’adulte émerge au printemps, se nourrit de divers végétaux et grimpe dans les noisetiers quand les noisettes sont formées. Le balanin peut compromettre 80 % de la production d’un verger de noisetiers.

Heureusement, j’ai trouvé une parade biologique.

Reine de la nuit, experte en balanins © CACP - Gilles Carcassès
Reine de la nuit, experte en balanins © CACP – Gilles Carcassès

En grattant sous les noisetiers à  la recherche des larves et des adultes, mes deux poules ont régulé la population du ravageur. Quelques noisettes sont encore véreuses, mais beaucoup moins qu’avant.

Ma récolte 2016 de noisettes © CACP - Gilles Carcassès
Ma récolte 2016 de noisettes  ! © CACP – Gilles Carcassès

Cette année, on va pouvoir faire des gâteaux aux noisettes.

Le projet « biocontrôle du balanin de la noisette », par l’INRA (2016)

Le BSV Noisette (aoà»t 2016)

© CACP - Gilles Carcassès
Affichage au poulailler © CACP – Gilles Carcassès

La clé du succès : la formation des poules.

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Un nouveau guide pour la gestion écologique des espaces collectifs

Natureparif a publié un nouveau guide de gestion écologique. Il est gratuit, en téléchargement sur le site de Natureparif.

guide-natureparif
Ce guide très complet de 190 pages vise à  inciter les gestionnaires à  entamer une réflexion sur leurs pratiques, et à  les faire évoluer en leur proposant des techniques pour une meilleure prise en compte de la biodiversité. Alternatives à  l’utilisation des pesticides, choix de végétaux locaux, maintien de murs anciens, taille douce des arbres, végétalisation des berges de rivières, création de mares, gestion en fauche tardive des bords de route, végétalisation de la voirie… Les pistes pour mieux intégrer la nature en ville sont nombreuses !

à€ destination des gestionnaires, publics et privés, il se compose de :

  • 10 fiches « Problématiques », pour s’interroger sur le pourquoi des pratiques actuelles,
  • 16 fiches « Réponses écologiques », pour proposer des solutions pour limiter l’empreinte écologique des gestionnaires,
  • et 22 fiches « Outils », pour la mise en place de ces actions.