L'actualité de la Nature

Le fourmilion de Paris

Fourmilion © CACP – Gilles Carcassès

Merci à  tous ceux qui ont joué !

Bravo : c’était bien une larve de fourmilion !

Terriers du fourmilion parisien © CACP – Gilles Carcassès

Des entonnoirs dans la poussière

J’ai trouvé ces pièges en entonnoir dans le sol très sec d’un cabanon de jardin. Au fond de chaque entonnoir se cache dans la poussière une larve qui attend le passage d’un insecte imprudent. A son approche, la larve envoie un jet de sable, ce qui déstabilise la proie, et le repas arrive à  domicile !

La technique de chasse du fourmilion © CACP – Gilles Carcassès

Là , c’est un gendarme en très fâcheuse posture. Il finira très vite sous les terribles mandibules de la larve.

Euroleon nostras, le fourmilion parisien (vue ventrale) © CACP – Gilles Carcassès

Comment reconnaître le fourmilion parisien

J’ai sorti la larve et je l’ai placée sur le dos afin de bien observer les critères de détermination. Une tête plus longue que large armée de deux solides mandibules très poilues, absence de taches sombres sur les pattes postérieures : pas de doute c’est le fourmilion parisien, le plus commun des cinq Myrmeleontidae que l’on peut trouver en Ile-de-France.

Au passage, j’ai vérifié : cette larve ne progresse qu’en marche arrière ! C’est par une patiente manœuvre en spirale effectuée en marche arrière qu’elle creuse son entonnoir.

Les adultes ressemblent à  des libellules de couleur terne, au vol malhabile.

D’autres espèces de fourmilion

Distoleon tetragrammicus, le fourmilion longicorne © CACP – Gilles Carcassès

Le fourmilion longicorne, un autre représentant des Myrmeleontidae, est aussi présent en Ile-de-France mais il est plus fréquent dans le sud de la France. Il est assez facile à  observer là  où il abonde, car l’adulte, attiré par la lumière, rentre souvent dans les maisons. La larve de cette espèce ne construit pas d’entonnoir-piège.

Palpares libelluloides, le grand fourmilion © CACP – Gilles Carcassès

Le grand fourmilion, magnifique espèce méditerranéenne, a une envergure de 10 cm.

L'actualité de la Nature

Que faire d’un oiseau blessé ou tombé du nid ?

 

pigeonneau fatigué © Gilles Carcassès
Pigeonneau fatigué © CACP – Gilles Carcassès

La question revient souvent : que faire d’un oiseau blessé ou tombé du nid ?

Les spécialistes de la LPO Ile-de-France ont mis en ligne une fiche de conseils sur leur site pour y répondre : « Aider la faune sauvage en détresse ». Vous y trouverez des conseils sur les comportements à  adopter selon les cas, et la liste des adresses des centres de sauvegarde de la faune sauvage.

Les oisillons tombés du nid ne sont pas tous en danger (article de la LPO du 7 juin 2017)

L'actualité de la Nature

La tenthrède du chêne

Fausse chenille – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Chenille ou fausse chenille ?

En sortant de la gare de Neuville, j’ai croisé cette drôle de chenille en train de consommer une feuille de chêne. Près de sa tête noire, on voit ses pattes thoraciques puis sous son abdomen sept paires de fausses pattes. Ah ah, plus de cinq paires de fausses pattes, cela ne peut donc pas être une chenille ! C’est la larve d’un représentant du sous-ordre des symphytes, ces hyménoptères qui n’ont pas la taille de guêpe (environ 860 espèces en France), sans doute du genre Periclista qui compte huit espèces en France. Ces ravageurs des chênes ne sont pas aussi problématiques que les chenilles processionnaires du chêne : au moins, elles ne sont pas urticantes !

Larve de Periclista sp. – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Elle m’a rappelé cette autre fausse chenille hérissée de picots que j’avais vue dans une pâture de la ferme d’Ecancourt à  Jouy-le-Moutier.

Retrouvez dans nos articles d’autres espèces de symphytes :

Les tenthrèdes (ou symphytes), par insectes.net

 

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Les plantes attractives pour les abeilles et les insectes pollinisateurs

Un travail collectif exceptionnel

Les meilleurs experts nationaux se sont concertés pour établir une liste de 200 végétaux à  planter ou semer au bénéfice des abeilles et des insectes pollinisateurs (mise en ligne le 1er juin 2017 sur le site de FranceAgriMer).

Cette liste d’arbres, arbustes, vivaces, annuelles et bisannuelles est assortie d’indications sur l’abondance du nectar et du pollen et sur les périodes de floraison. Elle ne tient pas compte des plantes qui produisent de la propolis et du miellat, mais bon, on ne va pas faire la fine bouche.

Voici quelques plantes de la liste, pour une année de pollen et de nectar :

Les saules (février-mars) © Gilles Carcassès
Les cassissiers et groseilliers (mars) © Gilles Carcassès
La consoude (mai à  juillet) © Marion Poiret
Les cosmos (juin à  septembre) © Gilles Carcassès
Les menthes (juillet à  octobre) © Gilles Carcassès
Le lierre (septembre-octobre) © Marion Poiret

Retrouvez nos articles relatifs aux insectes pollinisateurs :

Les plantes favorables aux auxiliaires

Une spirale à  aromatiques pour favoriser les pollinisateurs

 

L'actualité de la Nature

L’oxalis corniculé

Oxalis corniculata – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette petite plante très basse aux allures de trèfle est de plus en plus présente sur les trottoirs, dans les jardins, les pots de fleurs, les gazons maigres tondus trop ras… Sur cette photo prise au pied d’un arbre, il s’agit de la mutation à  feuilles pourpres de l’Oxalis corniculata, une forme répandue à  Cergy-Pontoise, très facile à  trouver au pied des immeubles dans le quartier Grand centre de Cergy par exemple.

Une plante cosmopolite

Cette espèce s’est installée depuis longtemps partout dans le Monde si bien qu’on ne saurait préciser son origine géographique exacte. Ses graines voyagent au gré du commerce des plantes en pots et sans doute aussi dans les terreaux.

Fleur d’Oxalis © CACP – Gilles Carcassès

A ses fleurs jaunes succèdent des capsules allongées qui éclatent à  maturité au moindre contact en projetant au loin leurs graines. La plante s’étale aussi par ses stolons aériens qui s’enracinent autour d’elle. Elle aime le soleil et les situations sèches et colonise facilement les sols nus. Elle n’est pas aussi problématique que d’autres espèces horticoles à  bulbes et à  fleurs roses dont il est quasiment impossible de se débarrasser dans un massif fleuri.

Six espèces en Ile-de-France

Oxalis acetosella © CACP – Gilles Carcassès

En Ile-de-France, on peut rencontrer dans la nature six espèces d’Oxalis, dont une seule est indigène : l’oxalis petite oseille (Oxalis acetosella), bulbeuse à  fleurs blanches. Elle pousse en tapis, à  l’ombre, dans les bois frais. Elle est notamment présente dans le Vexin et en forêt de Montmorency.

 

Sources :

Oxalis corniculata par Ephytia (INRA)

Oxalis corniculata par Au jardin.info

L'actualité de la Nature

Le hanneton des jardins

Un petit hanneton vert et marron

Phyllopertha horticola, le hanneton des jardins – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Voici un petit hanneton, d’une espèce très commune, croisé sur un chêne à  côté de l’université à  Neuville. Ce hanneton des jardins (Phyllopertha horticola) vole en mai et en juin. On reconnaît cette espèce à  la couleur verte métallisée de sa tête et de son thorax.

La biologie du hanneton des jardins

Le cycle de Phyllopertha horticola est annuel. Les femelles pondent au sol en été. Les larves consomment des racines de plantes herbacées : céréales, trèfles, gazons…

Les jardiniers du Jardin des Plantes à  Paris disent que les corneilles arrachent leur pelouse pour trouver et consommer les larves de hannetons © Gilles Carcassès

La nouvelle génération émerge dès le printemps suivant (elle ne reste pas en terre deux ou trois ans comme les autres espèces de hannetons). Les adultes grignotent les feuilles des églantiers et des chênes, noisetiers, bouleaux, généralement sans faire beaucoup de dégâts.

Retrouvez nos articles :

Le mystère des années à  hannetons

Les corneilles du Jardin des plantes de Paris

Larve de hanneton ou larve de cétoine : pour ne plus les confondre

Sources :

Phyllopertha horticola par Ephytia (INRA)

Reconnaître les adultes des différentes espèces de hannetons (Note nationale BSV)

L'actualité de la Nature

Collier de corail

Aricia agestis, le Collier-de-corail, ou Argus brun – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Un argus brun, qu’est-ce ça mange ?

Les friches sèches installées sur les sols sableux près de l’Université à  Neuville-sur-Oise sont propices au Collier-de-corail. Ce joli papillon de la famille des Lycaenidae y trouve en abondance les Erodium cicutarium (photo ci-dessous) que consomment ses chenilles. Celles-ci sont soignées par des fourmis de plusieurs espèces qui consomment leurs sécrétions et les protègent des parasitoà¯des et des petits arthropodes prédateurs.

Comment le reconnaître

Sur cette photo, c’est un couple qui se forme. La femelle (à  droite) a l’abdomen plus rebondi et les taches orange sont plus grandes. La marque noire au milieu de l’aile antérieure est également plus grande. L’abdomen du mâle est plus fluet, il atteint l’extrémité des ailes et se termine par un pinceau de poils. Chez les deux sexes, les lunules orange sont bien nettes et établies jusqu’à  l’avant de l’aile antérieure, ce qui n’est pas le cas chez la femelle de Polyommatus icarus (l’argus bleu) avec laquelle on peut les confondre.

En Ile-de-France, on voit voler deux générations de ce papillon : en mai et en juillet-aoà»t.

Bec-de-grue (Erodium cicutarium), plante-hôte du Collier-de-corail – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

La fiche du Collier-de-corail dans l’Atlas des papillons de jour d’Ile-de-France, sur Cettia-idf

L'actualité de la Nature

Naissance d’une cigale

Les inventaires éclairs organisés par Natureparif sont le grand rendez-vous de terrain des naturalistes franciliens. Pour le pique-nique du dimanche 14 mai 2017, les participants avaient investi une vaste prairie sèche à  Jeufosse avec un joli point de vue sur la vallée de la Seine.

Une larve inconnue

A mi-sandwich, je remarque un attroupement. Quelqu’un a trouvé dans l’herbe une drôle de larve.

C’est quoi, cette larve ? © CACP – Gilles Carcassès

Les experts se consultent  : ce serait une larve de cigale, du genre Cicadetta et du groupe d’espèces montana. Après une séance photos digne du festival de Cannes, il est décidé de la remettre dans l’herbe.

Larve de Cicadetta © CACP – Gilles Carcassès

Rapidement, la larve entreprend l’escalade d’une tige sèche. Normal pour une larve de cigale : après deux ans passés sous terre à  ronger des racines, le moment est venu de se nymphoser.

Nymphe de Cicadetta © CACP – Gilles Carcassès

L’ascension semble terminée. A une vingtaine de centimètres du sol, la larve s’immobilise et se transforme en nymphe. Comme il ne se passe plus rien, je retourne à  mon sandwich.

L’émergence © CACP – Gilles Carcassès

L’émergence de la cigale !

Je reviens après ma banane, et quelques bavardages. La cuticule du dos de la nymphe s’est déchirée, l’adulte s’en est extrait et prend une posture acrobatique. Les ébauches d’ailes de notre cigale ne sont pas encore déployées. Entre ses pattes avant, on aperçoit le rostre avec lequel elle aspirera la sève des arbres pour se nourrir.

Cicadetta sur son exuvie © CACP – Gilles Carcassès

Je repasse dans l’après-midi pour voir l’évolution de cette émouvante métamorphose. Cela commence à  ressembler à  une cigale ! Elle a encore besoin de quelques heures sans doute pour sécher, ainsi accrochée à  son exuvie, durcir ses ailes puis prendre son envol. Je l’abandonne à  regret, pour rejoindre un groupe motivé qui part fouiller dans des bouses de vache à  la recherche de fabuleux coléoptères coprophages…

Quelle Cicadetta ?

Il existe six espèces de Cicadetta en France. En l’occurrence, nous avons peut-être affaire à  Cicadetta cantilatrix, la cigale fredonnante. Cette espèce a été découverte en 2007 lors de prospections entomologiques dans la Réserve Naturelle Nationale des coteaux de la Seine, pas très loin de Jeufosse. On ne peut la distinguer des autres espèces de Cicadetta que par l’analyse du chant du mâle, faible et très aigu (un truc pour attirer les femelles). Autrement dit, il faudra revenir sur les lieux de la découverte, avec de bonnes oreilles, pour espérer l’identifier.

La cigale fredonnante, article du Muséum national d’Histoire naturelle

Retrouvez mon reportage sur les inventaires éclairs.

L'actualité de la Nature

La cigale bossue

Issus, la cigale bossue – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette bestiole étrange de 5 mm trottait sur le tronc d’un arbre, derrière le centre des impôts à  Cergy. Sa silhouette trapue est caractéristique d’un Issus, de la toute petite famille (en France) des Issidae, parmi les homoptères. Sans doute l’espèce la plus commune de ce genre : Issus coleoptratus.

Ils ne volent pas mais ils courent vite

Les Issus ne volent pas, ils courent… Effectivement, j’ai du faire plusieurs fois le tour de ce platane pour arriver à  photographier cet insecte qui avait la bougeotte. Les Issus se nourrissent de la sève de diverses espèces d’arbres et d’arbustes à  l’aide de leur rostre, comme le font les cigales. Stridulent-ils ? Rien n’est moins sà»r. En tout cas rien d’audible pour l’oreille humaine, sinon on le saurait. Car l’insecte, s’il est discret, est somme toute assez largement répandu.

Une larve aux capacités étonnantes

On repère mieux sur les arbustes sa larve affublée d’un drôle de pinceau au derrière. C’est une championne de saut toutes catégories ! Retrouvez notre article qui livre l’étonnant secret des performances sportives de la larve d’Issus coleoptratus.