Une poudre jaune suspecte a envahi les trottoirs du boulevard de l’Oise à Cergy.
Serait-ce un nouveau désherbant ? Pas du tout : les services de l’agglomération, depuis plusieurs années déjà , ont abandonné tout recours aux pesticides sur les espaces qu’ils gèrent. Une mystérieuse moisissure invasive qui s’attaquerait au bitume ? Pas plus… Mais alors, qu’est-ce donc ? Le voile sera levé dans l’article de lundi prochain. Un indice : ce phénomène se reproduit chaque année à la même époque.
Je vous recommande un petit quiz pédagogique et ludique réalisé par le GIS PICleg (Groupement d’Intérêt Scientifique pour la Protection Intégrée en Cultures Légumières). Son ambition : sensibiliser le grand public sur l’intérêt des auxiliaires de cultures.
Il propose une bonne petite révision à tous les jardiniers, amateurs ou professionnels, et des découvertes passionnantes à ceux qui ne connaissent rien sur le sujet.
Un piège photo, ça ne mord pas : c’est un appareil photo sur pied qui se déclenche automatiquement si quelque chose bouge dans les parages. L’éco-lycée Jean Perrin en a installé un, pour quelques jours, au bord de la mare que les élèves ont réalisée au printemps dernier. Le chat des voisins a été immortalisé sur la pellicule, ainsi qu’une pie, un pigeon ramier, un merle, une grive musicienne, une libellule et deux lycéens venus faire des prélèvements d’eau pour un TP de biochimie. Le plus beau trophée fut ce hérisson qui est passé plusieurs nuits de suite, entre 21 heures et 2 heures du matin. Sur un des clichés, on distingue même la silhouette de deux hérissons.
L’aventure a commencé le 15 décembre 2015. Ce jour-là , élèves et professeurs avaient tracé le périmètre de la future mare dans une pelouse rebaptisée « Zone d’accueil pour la faune ». Armés de pelles et de pioches et avec l’aide d’un niveau laser, ils ont réalisé entièrement à la main cet ouvrage magnifique.
Aujourd’hui déjà bien végétalisée, la mare accueille ses premiers insectes. Nous avons repéré sur la berge un Sympetrum striolatum et aussi de très nombreux syrphes de l’espèce Helophilus pendulus. Il paraît que des larves de plusieurs espèces d’odonates sont déjà en chasse au fond du bassin ! De belles découvertes en perspective pour le printemps prochain…
La loi n° 2016-1087 du 8 aoà»t 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, par son article 172 a institué un nouvel article L350-3 au Code de l’Environnement, dont voici le texte intégral :
Les allées d’arbres et alignements d’arbres qui bordent les voies de communication constituent un patrimoine culturel et une source d’aménités, en plus de leur rôle pour la préservation de la biodiversité et, à ce titre, font l’objet d’une protection spécifique. Ils sont protégés, appelant ainsi une conservation, à savoir leur maintien et leur renouvellement, et une mise en valeur spécifiques.
Le fait d’abattre, de porter atteinte à l’arbre, de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres est interdit, sauf lorsqu’il est démontré que l’état sanitaire ou mécanique des arbres présente un danger pour la sécurité des personnes et des biens ou un danger sanitaire pour les autres arbres ou bien lorsque l’esthétique de la composition ne peut plus être assurée et que la préservation de la biodiversité peut être obtenue par d’autres mesures.
Des dérogations peuvent être accordées par l’autorité administrative compétente pour les besoins de projets de construction.
Le fait d’abattre ou de porter atteinte à l’arbre, de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres donne lieu, y compris en cas d’autorisation ou de dérogation, à des mesures compensatoires locales, comprenant un volet en nature (plantations) et un volet financier destiné à assurer l’entretien ultérieur.
Cette loi s’applique à tous, aux collectivités territoriales bien sà»r, mais aussi aux autres gestionnaires d’alignements d’arbres en bords de voie de communication, comme les bailleurs sociaux ou les copropriétés.
Le potager de l’école Du Breuil a été primé en 2015 au concours national des jardins potagers organisé par la Société Nationale d’Horticulture de France : le Grand Prix lui a été décerné dans la catégorie des jardins potagers pédagogiques. Et c’est bien mérité, car cette année encore, il est superbe.
Ce potager est utilisé dans le cadre des formations délivrées à l’école Du Breuil : les cours de jardinage pour les amateurs, la formation professionnelle continue, les cours publics. Il est également fréquenté par les élèves de l’école. Il est conduit sans pesticides, et l’ on y teste les associations de plantes, en accordant beaucoup d’importance à la rotation des cultures. Son ordonnancement original et la présence d’annuelles et de vivaces fleuries dans les planches de légumes lui donnent beaucoup de charme. C’est aussi un verger d’exception. J’y ai dégusté au pied du mur le fruit sucré et juteux d’un pêcher palissé : un régal !
Quelques larves de la punaise du chou Eurydema ventralis prenaient leurs aises sur des feuilles de capucine. J’ai prévenu Véronique pour qu’elle surveille ses choux.
Celui-là , je l’ai vu de loin au bord de l’allée forestière. 400 grammes, c’est déjà honorable pour un cèpe ! Ses petits frères ont fait le régal de ma famille, poêlés au beurre et accompagnés d’un petit verre de Muscat de Beaumes-de-Venise. Mais ce gros-là , je l’ai réservé pour Marie-Louise : il est « Boletus edulis »sous les projecteurs de l’exposition annuelle de champignons du Club Mycologique Conflanais. Vous pouvez encore visiter cette belle exposition aujourd’hui dimanche 16 octobre jusqu’à 18 heures. C’est gratuit et ça vaut le détour.
On se presse autour des tables pour admirer tous les specimens étiquetés par les bénévoles de l’association. Le gros cèpe connaît son heure de gloire. Et où l’avez-vous trouvé ? Euh, en forêt…
Tiens, ils ont trouvé une « poule des bois ». Grifola frondosa pousse au pied des chênes, ce champignon peut atteindre 50 cm et peser jusqu’à 10 kg. En Europe de l’Est, on l’appelle « champignon-mouton ».
Le voyez-vous ce petit trou allongé sur le calice noir de cette Salvia guaranitica ? Presque tous les calices des épis de cette plante, observée cet été dans un massif fleuri, présentaient une telle perforation. Quel est donc le coupable ?
Un xylocope violet, pris la trompe dans le sac ! Assurément, c’est nettement moins fatiguant d’accéder au nectar au fond du tube floral par effraction plutôt que par les voies naturelles en faisant des acrobaties à l’ouverture de la fleur.
A l’école Du Breuil à Paris, nous avons observé un bourdon qui a élaboré une technique très proche : il perce la base de la corolle, dans l’échancrure du calice.
Notons au passage que ces rusés insectes ne font pas leur travail de pollinisateur puisque dans leur approche, ils ne se frottent ni aux étamines ni au pistil. Cette tricherie devrait être interdite…
La direction de l’école Du Breuil avait déroulé le tapis rouge pour nous accueillir le 27 septembre 2016. Une vingtaine de professionnels du jardin et d’élus de Cergy-Pontoise et des Parcs naturels régionaux du Vexin français et Oise-Pays de France ont passé dans ces lieux d’exception une journée enchanteresse. La compétence et la gentillesse du personnel de l’école ont comblé les participants.
Après une présentation de l’école dans l’amphithéâtre, nous avons visité en petits groupes les parcelles dédiées au fleurissement estival, la collection de plantes vivaces, la rocaille, la collection de plantes grimpantes et enfin le fruticetum (collection d’arbustes décoratifs). Il est bien impossible de rapporter la masse d’astuces et d’informations données à chacun sur les centaines d’espèces de plantes rencontrées ! Puissent ces quelques images évoquer de bons souvenirs aux participants, et que ceux qui ne sont pas venus me pardonnent de leur faire regretter leur absence.
Anagallis monelli, nommée maintenant Lysimachia monelli, est une plante vivace méditerranéenne de la famille des Primulacaea. Elle gèle sous notre latitude et se cultive donc comme une annuelle.
Cette vivace arbustive nous vient d’Afrique du Sud. Elle résiste à – 5 °C. On peut la conserver en orangerie, il faut alors la rabattre en hiver. Il en existe une variété à fleurs blanches.
Voilà une renouée exotique impressionnante mais bien inoffensive. Elle est annuelle et ne risque pas d’envahir comme Fallopia japonica, la funeste renouée du Japon. C’est à partir de mi-aoà»t seulement qu’elle fleurit, mais alors quel spectacle, offert jusqu’à la fin octobre !
Dans le jardin de la ferme d’Ecancourt, j’ai trouvé, bien caché sous une feuille d’ortie, un joli cocon noir et blanc. Juste à côté, se trouvait la dépouille d’une chenille. C’est encore un drame qui s’est joué là : un hyménoptère parasitoà¯de a pondu dans une chenille, sa larve s’est développée dedans puis elle est sortie de son hôte, laissant une momie vide, et a confectionné un cocon juste à côté pour s’y nymphoser.
Pourquoi donc noir et blanc ? Il paraît que ça imite une crotte d’oiseau, avec pour effet de tromper les mésanges. Sauf que je ne vois pas quel oiseau acrobate irait déposer sa crotte sous une feuille… Cela me rappelle la stratégie de dissimulation, beaucoup plus crédible, de Thyatira batis, une chenille qui consomme les orties.
Voyons un peu qui va sortir du cocon. Placé dans une petite boîte aérée, il me suffit de le surveiller de temps en temps.
L’hyménoptère adulte a fini par faire son trou de sortie. Avec de telles antennes, je cherche dans la grande famille des Ichneumonidae. La tête plate comme un galet, et le pétiole très allongé (partie étroite de la « taille de guêpe ») : ce pourrait être un membre de la sous-famille des Campopleginae qui est justement spécialiste de ce type de cocons bicolores.
Il a de longues pattes orange. Je n’irai pas jusqu’à l’espèce malgré la mobilisation des meilleurs spécialistes du forum de http://www.insecte.org/. Les ichneumons, c’est coton !…
Comme chaque automne, le Club Mycologique Conflanais organise son exposition annuelle de champignons, à la MJC Les terrasses à Conflans. Une occasion unique pour découvrir les champignons de notre région et bénéficier des conseils des bénévoles passionnés et très compétents de cette association.
Deux conférences sont prévues dans le cadre de cette manifestation :
samedi à 15 h Champignons cavernicoles par Marie-Louise Arnaudy
dimanche à 15 h Des ( vilains ) insectes … et des hommes par Alain Martinet
Ces Clathrus ruber ont été vus ces jours-ci dans les jardins de l’école Du Breuil à Paris. Leur odeur cadavérique attire de nombreuses espèces de mouches, dont celle belle Cynomya mortuorum, aux joues mordorées.