Dans « 13 comme une », webzine de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, nous avons montré récemment quelques belles compositions de fleurs durables pour l’été, à base de plantes vivaces et de rosiers. Découvrez notre reportage en cliquant dans l’image ci-dessous :
« Les fleurs durables de l’été » (photos prises à Cergy-Pontoise)
Ces plantes conviennent aussi très bien pour la campagne ! La preuve nous en est donnée par le village d’Omerville dans le Val d’Oise qui vient d’obtenir sa première fleur au label des villes et villages fleuris. Avec très peu de moyens et une bonne dose de passion, le jardinier de la commune et un groupe de bénévoles motivées (les Jardinettes) ont préparé le sol, semé, transplanté, fleuri les pieds de murs et les venelles du village et de ses hameaux…
Le fleurissement de pied de murs fait appel aux classiques roses trémières, mais aussi à de nombreux rosiers et diverses plantes grimpantes (faux-jasmin, glycine…).
J’aime beaucoup l’ambiance de cette partie de la dalle Grand centre. Cette impasse improbable derrière la CAF devait initialement desservir une passerelle qui ne verra jamais le jour. Quand il pleut fort l’eau s’y accumule et une flaque persiste quelques heures devant l’œuvre d’art jaune avant d’arroser par infiltration les plantes grimpantes qui couvrent le mur côté rue de la gare. Il n’en faut pas plus pour permettre à une petite plante de milieu humide de s’exprimer dans les joints du dallage et les pieds des murets.
Je vous présente le jonc des crapauds, une plante bisannuelle commune qui fréquente ordinairement les grèves alluviales, les bords de mares, les mouillères dans les champs, les ballastières, les prairies humides surpâturées. J’ai été étonné de la rencontrer dans un site aussi minéral !
J’ai eu beau chercher, je n’ai trouvé aucun crapaud dans le secteur…
Comment est-elle arrivée là ? Encore un coup d’ Honorine et Gaston, sans doute !
Cette jolie guêpe est très facile à reconnaître avec son air mal rasé et ses deux grandes taches jaunes qui tranchent sur son corps noir. Il s’agit de Scolia hirta, la scolie hirsute, de la famille des Scoliidae.
On peut voir la scolie hirsute butiner les fleurs en été, spécialement celles des eupatoires et des panicauts. Les larves de cette espèce parasitent des larves de coléoptères. La scolie adulte creuse en effet le sol pour trouver des larves de cétoines ou de scarabées, puis elle paralyse sa proie avec son dard et pond dessus un œuf.
Cette espèce méridionale est présente dans le sud de l’Ile-de-France et elle a aussi été vue dans le nord des Yvelines. Il est probable qu’on puisse la rencontrer dans le Val d’Oise dans les secteurs bien exposés. Surveillez les eupatoires et les panicauts en fleurs !
Très facile à reconnaître cette petite punaise avec son losange orange sur les hémélytres !
Aphanus rolandri est difficile à photographier car elle a la bougeotte, se faufile partout et en plus elle court vraiment très vite pour une punaise. Elle vit au sol dans des endroits riches en matière organique et bien pourvus en cachettes (pierres, cailloux, déchets végétaux). Un gros tas de bois broyé est pour cette punaise un lieu de vie idéal.
Sa rapidité laisserait supposer des qualités de chasseuse. En fait, elle se nourrirait de graines. Si elle court vite, c’est sans doute pour échapper à tous ceux qui voudraient la manger…
Retrouvez nos articles sur les habitants du compost :
J’ai eu le grand honneur de faire partie du jury professionnel externe du concours des décorations florales estivales de la ville de Paris. Les intentions des équipes concurrentes et les plantes qu’ils ont utilisées sont détaillés dans les fichiers en téléchargement de la présentation du concours.
Voici quelques images des réalisations des lauréats :
Une invitation au voyage, des origines les plus lointaines au futur hypothétique de l’Humanité, avec une mise en scène très poétique à découvrir tout le long d’un parcours au cœur même du massif.
On ose à peine entrer sous la « yourte » de peur de déranger les trolls qui sans doute y habitent. Nos regards indiscrets découvrent leurs mini-potagers, leurs réserves gourmandes, leurs cachettes secrètes…
Les massifs ont été cette année éclatés en triangles pour évoquer les voyages et la dérive des continents. De nombreuses plantes, comme ces Helianthus salicifolius rappellent les jaillissements de la fontaine monumentale du square.
Cette année l’école Du Breuil a présenté un jardin à la découverte des plantes psychotropes et de leurs effets, caché dans un couloir de graminées géantes ! On ne sort pas indemne de ce parcours initiatique. Cela vaut le détour !
La qualité esthétique d’un massif ne dépend pas forcément de la complexité de la composition ! Le parc floral nous fait cette année encore de belles démonstrations avec une talentueuse simplicité.
Le Parc floral présente aussi un « massif fleuri du futur » faisant une très large place aux plantes indigènes et même aux adventices ! Cet aménagement durable sera adapté au fil des années en fonction du développement des vivaces présentes.
Prix spéciaux décernés par le jury professionnel interne
Qualité de l’entretien compte-tenu des contraintes : Esplanade des Invalides
Première présentation : Square des Saint-Simoniens
Utilisation des plantes régionales : Square du Sergent Aurélie Salel
Suivi du Thème « Des plantes et des hommes : les services rendus par la nature » : Darses du bassin de la Villette
Bravo et merci aux jardiniers parisiens de nous offrir de si belles inspirations !
Les sauges de Russie (Perovskia atriplicifolia) qui bordent le mail Mendes France et le boulevard de l’Oise à proximité bourdonnent d’abeilles domestiques. Je fais parfois sur cette plante de belles rencontres : la punaise de la jusquiame, ou la chrysomèle du romarin par exemple. Cette fois-ci, c’est une splendeur jaune qui m’a tapé dans l’œil. A croire que cet insecte connaît le principe des couleurs complémentaires !
L’examen du scutellum me permet de l’identifier : un point noir dans chaque angle encadre trois points blancs, c’est bien Nezara viridula, la punaise verte ponctuée. Les deux dragées blanches collées près de sa tête ne sont pas des friandises mais les œufs d’une mouche parasite de la famille des Tachinidae.
Sur une autre branche, je trouve ce couple de la même espèce dans une livrée plus ordinaire. Sur fond vert, les points blancs sont plus visibles. L’un des deux individus a aussi écopé d’un œuf de tachinaire au coin de l’œil.
Et voici, plus loin, une forme juvénile de Nezara viridula, reconnaissable à ses taches rouges et blanches sur fond noir.
Mais que fait-elle en jaune ?
La membrane est bien transparente et non laiteuse, ce qui indique que cet adulte a émergé depuis longtemps et qu’il a sa couleur définitive. Il s’agit en fait d’une forme très rare, dénommée aurantica (ou type Y) par les spécialistes. Elle a déjà été vue en Italie du Nord et peut-être aussi en Croatie. Je soupçonne une arrivée avec une plante de pépinière italienne…
Les agriculteurs la connaissent sous le nom de punaise des blés. On rencontre Aelia acuminata sur les graminées sauvages ou cultivées et elle s’attaque aux grains en formation. En Europe méridionale et en Afrique du Nord, elle peut faire des dégâts sensibles dans les champs de céréales.
Retrouvez d’autres punaises de la famille des Pentatomidae (les punaises à bouclier) :
A ses gros yeux et sa silhouette, je soupçonne la famille des Tortricidae, de petits papillons de nuit souvent nuisibles aux cultures. Malgré son look bien typé, j’ai un peu de mal à l’identifier car il n’est pas souvent photographié. Il s’agit de Pammene aurana, une espèce inféodée aux berces. Les chenilles se protègent dans des toiles collectives tissées dans les inflorescences de la berce commune puis consomment les graines de cette plante. Elles hibernent dans un cocon de soie dans le sol. L’année suivante, au début de l’été, les papillons émergent et gagnent les fleurs des berces.
Retrouvez d’autres belles découvertes faites au parc de Grouchy, dans ces articles :
Chaque été, j’aime bien rendre visite à mes amis de l’école Du Breuil qui mettent en scène avec beaucoup de passion et de talent une extraordinaire collection de plantes à massifs pour le fleurissement estival. Voici quelques-uns de mes coups de cœur 2019 :
Salvia canariensis ‘Candidissima’ au feuillage très blanc et à la floraison pourpre généreuse associée ici au Petunia hedgiflora Tidal Wave ‘Red Velour’.
L’école Du Breuil nous l’avait déjà montré en 2017, cet Helichrysum aux feuilles longues et étroites renouvelle un peu le genre des plantes à feuillage blanc.