L'actualité de la Nature

La succise des prés

Succisa pratensis – mare de l’Hautil à  Triel © CACP – Gilles Carcassès

La succise des prés était autrefois très commune mais elle souffre de la raréfaction de son habitat, les prairies humides. J’en ai trouvé quelques pieds près de la mare de l’Hautil à  Triel.

Succisa pratensis © CACP – Gilles Carcassès

Les feuilles de la succise sont entières, ce qui permet facilement de distinguer cette espèce de deux autres plantes voisines de la même famille des Dipsacaceae, aux feuilles profondément découpées : la knautie des champs et la scabieuse colombaire. Ces dernières apprécient toutes deux les prairies plutôt sèches et sont communes en Ile-de-France. Leurs fleurs sont très semblables. Pour les différencier, il faut observer les capitules défleuris.

Scabiosa columbaria © CACP – Marion Poiret
Scabiosa columbaria après floraison © CACP – Marion Poiret

Chez la scabieuse colombaire, les calices présentent cinq longues soies noires.

Knautia arvensis – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Chez la knautie des champs, les calices présentent de 6 à  10 arêtes, et le réceptacle est hérissé de soies. Les capitules ont donc un aspect beaucoup plus velu que ceux de la scabieuse colombaire.

Ces trois espèces sont très favorables aux insectes pollinisateurs. Les knauties et les scabieuses sont d’ailleurs présentes dans la liste des plantes attractives pour les abeilles et les insectes pollinisateurs accessible sur le site de FranceAgriMer. Faites-leur une place de choix dans vos mélanges de prairies fleuries !

Agenda

Le grand rendez-vous des champignons, c’est à  Conflans !

Boletus erythropus, une espèce très commune de nos chênaies © CACP – Gilles Carcassès

En 2016, le Club mycologique de Conflans avait présenté 214 espèces de champignons à  l’occasion de son exposition annuelle, un résultat tout à  fait honorable malgré un automne peu favorable.

2017 s’annonce comme une année beaucoup plus faste !

Retrouver nos articles :

L’aventure du gros cèpe

La saison des champignons

L'actualité de la Nature

La mine digitée du robinier

D’origine américaine, Parectopa robiniella est arrivée accidentellement en Italie en 1970. Cette mineuse du robinier est aujourd’hui en passe de coloniser toute l’Europe.

Nouveau : la mineuse du robinier est à  Cergy

Je l’ai vue à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, sur deux arbres près du parcours d’eau vive. Sa mine digitée est caractéristique de l’espèce.

La chenille de Parectopa robiniella est visible par transparence dans un « doigt » de la mine (cliquez pour agrandir l’image) © CACP – Gilles Carcassès

La chenille mine l’intérieur de la feuille provoquant le blanchiment de la partie correspondant à  sa loge. Je l’ai invité à  se montrer et je vous livre son portrait : une petite chenille verdâtre et dodue.

La chenille de Parectopa robiniella © CACP – Gilles Carcassès

Réservoir de parasitoà¯des !

Ce ravageur peut nuire à  l’esthétique de l’arbre quand l’infestation est importante mais il ne semble pas affecter sa croissance. Aussi la progression de cette espèce invasive n’est pas considérée comme un problème phytosanitaire majeur. Des chercheurs italiens ont même montré que la proximité de robiniers fortement infestés par ce micro-lépidoptère influait favorablement sur le contrôle biologique de la mineuse de la vigne, un autre Gracillaridae invasif présent en Italie. En effet au moins sept espèces d’hyménoptères parasitoà¯des attaquent les chenilles mineuses des deux espèces. Le robinier est alors un réservoir de parasitoà¯des utiles pour la protection des vignobles.

Belle attaque de Parectopa robiniella (Tarn) © CACP – Gilles Carcassès
L'actualité de la Nature

Floraisons d’automne au ras des pâquerettes

Colchicum autumnale, parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Au château de Menucourt, dans le pré de la vache, j’ai eu la bonne surprise de trouver une touffe de colchique. Inutile de chercher ses feuilles, elles sont absentes au moment de la floraison. Elles n’apparaitront qu’au printemps, avec les fruits (de grosses capsules).

Cette plante typique des prairies humides ne supporte pas la fertilisation, et l’ensemencement par des fourragères lui est fatale. Aussi, elle n’est plus très commune dans notre région. En revanche, la fermeture des milieux ne la gêne pas trop car elle se plaît assez bien en compagnie d’arbustes, prospérant en lisière et même dans les bois clairs.

Surnommée tue-chien !

Le colchique, extrêmement toxique, est utilisé dans l’industrie pharmaceutique. Deux alcaloà¯des en sont extraits, la colchicine, utilisée dans le traitement de la goutte et le colchicoside, à  la base de médicaments myorelaxants. 80 tonnes de graines, issues de cueillette manuelle, et pour l’essentiel importées d’Europe centrale et de l’Est, sont ainsi traitées annuellement en France. Les essais de mise en culture en France de cette plante n’ont guère été concluants, en raison notamment d’un taux de germination très faible et de la durée de la culture : 3 à  7 ans avant de commencer à  fleurir ! La multiplication végétative à  partir des cormus souterrains n’est pas non plus très efficace.

Ne pas confondre avec le Crocus speciosus

Crocus speciosus, parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Dans la partie publique du même parc, on trouve ça et là  près de l’étang, cette autre bulbeuse à  la floraison automnale, reconnaissable à  ses longs stigmates orange divisés en fines lanières. Il s’agit de Crocus speciosus, originaire d’Europe de l’Est. Cette jolie bulbeuse, qui se naturalise facilement, a été plantée là  par un jardinier inspiré, à  une époque inconnue.

Sources :

http://plantes.medicinales.free.fr/fra/colchique.html

https://www.zoom-nature.fr/filis-ante-patrem-une-vie-a-lenvers/

L'actualité de la Nature

Papier mâché ?

Frelon européen, Vespa crabro – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Dans le parc du château de Menucourt, je repère ce frelon sur une jeune pousse de frêne. Il a l’air très occupé et me laisse approcher.

Vespa crabro – parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Il se tient solidement, les griffes plantées dans la tige. On voit qu’entre ses mandibules, il triture l’écorce et l’aubier de l’arbre.

Tige de frêne rongée par un frelon © CACP – Gilles Carcassès

Il est parti. Le résultat est édifiant !

Mais qu’en fait-il de cette écorce ? Je ne crois que ce soit pour construire son nid en pâte à  papier, car en cette fin de saison, il est déjà  terminé. Le frelon a utilisé pour cela du bois mort qu’il est allé mâcher dans les vieux arbres.

Frelon : extraction de fibre de bois au mois de mai dans un saule creux © CACP – Gilles Carcassès

Sur le frêne, il semble que l’insecte vienne s’abreuver de la sève descendante sucrée de l’arbre. Le frelon est ainsi un ravageur pour les pépiniéristes qui produisent des jeunes plants de feuillus. Il paraît que le frêne est son favori.

Retrouvez notre article :

La reine des frelons

Source :

http://ephytia.inra.fr/fr/C/20231/Forets-Frelon-europeen

L'actualité de la Nature

La carte postale du pélican

Le pélican frisé de l’étang du Corra a donné de ses nouvelles !

Je vous avais promis une carte postale d’Espagne et je ne m’étais pas trompé. Il a été repéré dans la région de La Corogne, au nord-ouest de l’Espagne, pas très loin de Sain-Jacques-de-Compostelle. Le 7 octobre 2017 il était sur les rives du réservoir d’Abegondo-Cecebre, à  plus de 1000 km à  vol d’oiseau de Saint-Germain-en-Laye !

Le réservoir d’Abegondo-Cecebre (streetview)

Jusqu’où ira-t-il, cet animal ?

L'actualité des jardins

Retour sur la rencontre technique à  Vauréal le 28 septembre 2017

Au parc du belvédère à  Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

L’an dernier, la visite des jardins de l’école Du Breuil à  Paris avait rencontré un beau succès. Cette année, la traditionnelle rencontre annuelle des PNR du Vexin français et Oise Pays-de-France et de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise s’est déroulée à  Vauréal, à  l’invitation de cette commune. Le ciel n’était pas complètement de la partie, mais ce fut tout de même une très belle journée, variée et riche d’enseignements, qui a rassemblé une cinquantaine de participants. Voici l’évocation de notre circuit de visite :

Le jardin de Gilles : magique !

Au jardin de Gilles © CACP – Gilles Carcassès

Gilles est chauffeur à  la ville de Vauréal. Amoureux des plantes, il a créé de toutes pièces avec des matériaux de récupération un incroyable jardin dans la courette d’un bâtiment communal. Il y accueille les enfants de l’école voisine pour des activités pédagogiques d’initiation au jardinage : on y plante et on y sème avec enthousiasme des fleurs de toutes les couleurs et on y installe des décors rigolos…

Un jardin partagé en zone pavillonnaire

Au jardin partagé de la Javeleuse © CACP – Gilles Carcassès

Rue de la Javeleuse, la passion du jardinage de plusieurs familles de riverains a débordé sur l’espace public. Les pelouses ont cédé la place à  des potagers fleuris, avec les encouragements de la commune.

Le pâturage, oui, ça marche !

Pâturage au parc des sports © CACP – Gilles Carcassès

Le pâturage urbain est un sujet qui suscite toujours beaucoup de questions. Florian, de la Ferme d’Ecancourt, a répondu avec beaucoup de compétence aux interrogations des visiteurs. Depuis six ans, la Communauté d’agglomération confie avec succès le pâturage de certaines de ses prairies à  ce partenaire associatif (voir notre reportage sur la transhumance).

Quand la volonté d’un bailleur social rejoint les envies de ses locataires

Au jardin partagé de La Marnière © CACP – Gilles Carcassès

Un bon coup de main en nature apporté par les services techniques de la ville, l’intervention d’un service de prévention spécialisé, l’engagement du conseil de quartier, l’accompagnement par une association locale spécialisée dans la conduite de projets de jardinage en milieu social…. voilà  les ingrédients de la réussite ! Les acteurs de ce projet inspirant se sont déclarés prêts à  rencontrer à  nouveau les visiteurs intéressés qui voudraient revenir pour approfondir le sujet. Merci pour leur chaleureux accueil !

Parlons un peu matériel

Au parc du Belvédère © CACP – Gilles Carcassès

La ville de Vauréal avait apporté un peu de matériel. Ici une motofaucheuse à  barre de coupe qui leur sert à  faucher les prairies à  l’automne. Ce type de coupe est bien plus favorable à  la biodiversité que les tondo-broyeuses qui ne laissent aucune chance à  la faune.

La brosse à  désherber les pavés © CACP – Gilles Carcassès

Christophe, responsable des espaces verts de Vauréal, nous a montré quelques outils de désherbage qu’il a choisis avec ses agents. Voir ici en complément sur ce sujet la vidéo réalisée pour la campagne d’information sur le zéro phyto de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise.

Les animaux de l’entreprise La Noé © CACP – Gilles Carcassès

L’entreprise La Noé était présente. Elle intervient dans le Val d’Oise et les Yvelines et propose une large gamme de prestations de gestion écologique des espaces verts, notamment le pâturage par des moutons et des chèvres.

Une symphonie de rose et d’argent

Parking rue des clos © CACP – Gilles Carcassès

Les jardiniers de Vauréal ont été fiers de montrer leur réalisation : un aménagement tout en arbustes et en plantes vivaces et couvre-sols. Ils ont composé leur palette végétale en fonction de leur choix esthétique d’une dominante rose et argent, tout en gardant à  l’esprit la commodité d’entretien.

Parking rue des clos, détail des plantations – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Le tradescantia aux feuilles violettes en a épaté plus d’un.

© CACP – Gilles Carcassès

Justine Vrignaud de la Fredon Ile-de France a expliqué le rôle de cette structure associative dédiée à  la santé du végétal, et les services qu’elle peut apporter aux collectivités : audits, expertises, formations… Elle est notamment en charge du recueil des données, de la rédaction et de la diffusion du bulletin de santé du végétal. Ces bulletins sont tous relayés sur le site Jardiner Autrement.

Un jardin naturel, rendez-vous des artistes

Au jardin de Ghanate © CACP – Gilles Carcassès

Pour terminer la journée, nous avons visité le jardin d’un couple de jardiniers amateurs : Bijan et Zohreh Souzani. Ce jardin alimenté par une source, à  l’allure très naturelle, héberge une biodiversité étonnante. Il est le fruit de plusieurs années d’introductions et d’agencements de plantes vivaces, d’arbustes, de fruitiers, de rosiers, dont beaucoup ont été offerts par des amis et des artistes qui exposent régulièrement dans ce jardin. Chaque année, plusieurs centaines de personnes visitent cet endroit au charme unique à  l’occasion des Rendez-vous au jardin.

Découvrez dans le document ci-dessous les bonus de la journée :

bonnes adresses, encore plus de photos…

Le livret bonus

Pour l’an prochain, Solange a déjà  commencé à  préparer un circuit sur le thème de l’eau et du jardin, sur son territoire du PNR Oise – Pays de France. Le programme, les modalités d’inscription, tout cela sera expliqué le moment venu dans un article de ce blog. A suivre, donc !

L'actualité de la Nature

Petite galle du chêne

Merci à  ceux qui ont proposé quelque chose pour cette photo mystère, il est vrai assez difficile à  élucider. Et bravo à  Zibou qui a deviné qu’il s’agissait d’une galle !

Neuroterus anthracinus © CACP – Gilles Carcassès

Cette jolie boule brillamment colorée est l’œuvre d’un petit hyménoptère Cynipidae, Neuroterus anthracinus. Cette micro guêpe est inféodée aux chênes et présente deux générations par an :

La première génération, constituée exclusivement de femelles, pond au printemps dans les bourgeons du chêne, provoquant une légère déformation. Il en sort au mois de mai des individus mâles et femelles de deuxième génération qui s’accouplent. Les femelles pondent à  la face inférieure des feuilles le long de la nervure principale, provoquant par leurs pontes de petites galles ponctuées de rouge. Celles-ci abritent et nourrissent chacune une larve. Le cycle annuel est bouclé quand la nouvelle génération issue de ces galles émerge au printemps suivant.

Ce que j’ai trouvé sur mon champignon était donc une galle tombée d’une feuille du chêne voisin.

Cent espèces de Cynipidae gallicoles sur les chênes !

On dénombrerait au moins une centaine d’espèces de Cynipidae gallicoles sur les chênes en Europe, de quoi faire une belle collection ! L’une des plus connues est la « galle cerise » de Cynips quercusfolii qui croît sous le limbe des feuilles.

La galle de Cynips quercusfolii et le trou de sortie de l’insecte © Gilles Carcassès

Voici deux autres espèces du genre Neuroterus, dont les petites galles sont très faciles à  observer au revers des feuilles de chênes. Les deux photos qui suivent ont été prises sur les feuilles d’une même branche basse de chêne aux Grands jardins à  Courdimanche.

Galles de Neuroterus albipes – Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès
Galles de Neuroterus quercusbaccarum © CACP – Gilles Carcassès

Source :

Les galles de Cynipidae du chêne par insectes-net

L'actualité de la Nature

Bonbon à  la menthe

Chrysolina herbacea sur un pied de menthe © CACP – Gilles Carcassès

Un coléoptère rondouillard et vert métallique brille au soleil sur un pied de menthe. C’est la chrysomèle de la menthe, Chrysolina herbacea. La larve comme l’adulte ne consomment que des menthes, de différentes espèces. On prétend que cet insecte concentre les composés odorants de la plante dans son corps, ce qui le rendrait peu consommable pour ses prédateurs.

Chrysolina herbacea, la chrysomèle de la menthe © CACP – Gilles Carcassès

Que faire ?

Comment réguler les populations de cet insecte sur la menthe du jardin ? S’il y en a vraiment beaucoup, il faut faire comme pour les doryphores : le ramassage à  la main !

En France, la famille des chrysomèles (les Chrysomelidae) compte plus de 600 espèces, parmi lesquels de nombreux ravageurs des cultures, comme les criocères et les doryphores.

Retrouvez nos articles :

Une autre Chrysolina que l’on peut voir sur les menthes

Et celle du romarin