L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Vous avez dit suzukii ?

La drosophile suzukii vue sur une mà»re au Verger, à  Cergy, quartier Grand centre © Gilles Carcassès
La drosophile suzukii nous est arrivée du Japon en voyageant par bateau (et non pas en moto comme le prétendent certains plaisantins). Celle-ci a été photographiée sur une mà»re au Verger, à  Cergy, quartier Grand centre © Gilles Carcassès

Les deux taches sombres que l’on devine au bout des ailes ont trahi cette petite mouche : c’est un mâle de l’espèce Drosophila suzukii et non pas une drosophile ordinaire, que l’on connaît aussi sous le nom de mouche du vinaigre.

Encore une invasive ! Arrivée en 2008 dans le Mercantour, elle a été repérée l’année suivante en Italie et en Espagne. Depuis, elle s’est largement disséminée en Europe. Elle est maintenant présente dans toute la France et les pays limitrophes. Cette mouche est une plaie pour les cultures de fruits rouges : contrairement aux inoffensives mouches du vinaigre qui ne s’attaquent qu’aux fruits pourris, celle-ci est dotée d’un ovipositeur capable de perforer l’épiderme des fruits, ce qui gâte rapidement les fruits infestés de minuscules asticots. Nos mauvaises récoltes de cerises du printemps dernier n’étaient pas dues qu’à  la météo…

http://www.jardiner-autrement.fr/fiches-techniques/arbres-et-petits-fruitiers/350-cerisier-drosophile-asiatique

http://www.jardiner-autrement.fr/partageons-nos-bonnes-pratiques/reponses-aux-questions/5-plantes/details-fiche/862-mouche-de-la-cerise

Retrouvez dans ce dossier destiné aux producteurs de fruits rouges les plans des meilleurs pièges à  Drosophila suzukii

 

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Retour sur l’inauguration du parc du château de Menucourt

© Marion Poiret
Le leste vert fréquente les berges de l’étang du parc du château de Menucourt © Marion Poiret

Samedi 20 septembre 2014, journée du Patrimoine, le public était invité au parc du château de Menucourt, classé espace naturel sensible.

© Marion Poiret
La cellule biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise animait en matinée une sortie nature. © Marion Poiret

Les visiteurs ont pu apprendre à  reconnaître, munis d’un guide de visite illustré réalisé pour l’occasion, les oiseaux aquatiques de l’étang, les libellules et les batraciens qui fréquentent le lieu, les arbres et les plantes vivaces des berges. Ce fut aussi l’occasion d’étudier les mœurs étonnantes de quelques espèces singulières : les gammares, petits crustacés d’eau douce, la mouche du chardon qui provoque une galle renflée sur la tige, la cécidomyie du robinier et son parasitoà¯de exclusif…

Une nouvelle chaîne alimentaire est née

foulque © Gilles Carcassès
La foulque macroule niche tous les ans dans l’étang du parc, en compagnie du grèbe castagneux et des gallinules poules d’eau. © Gilles Carcassès
araneus quadratus dans la boîte loupe pour l'observation © Marion Poiret
Araneus quadratus capturé dans la boîte loupe, le temps de l’observation par le groupe © Marion Poiret

http://www.menucourt.fr/Le-parc-du-chateau-inaugure.html

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Une mante religieuse à  Menucourt

Mantis religiosa, la mante religieuse à  l'affà»t dans le herbes © Gilles Carcassès
Mantis religiosa, la mante religieuse à  l’affà»t dans les herbes – parc du château de Menucourt © Marion Poiret

La mante religieuse est une espèce protégée en Ile-de-France. Avec un peu de chance et beaucoup de patience, on peut l’apercevoir en train de chasser dans les hautes herbes au bord du bassin du parc du château de Menucourt. Elle se nourrit de criquets, de sauterelles, de papillons ou d’autres insectes, qu’elle capture à  l’aide de ses pattes ravisseuses armées de redoutables épines. Jeune, elle se contente d’insectes plus petits comme des pucerons.

cette espèce de mante se distingue des 9 autres espèces visibles en France par la présence de la tache sombre à  l'intérieur  des pattes ravisseuses © Gilles Carcassès
Cette espèce se reconnaît à  la tache sombre présente à  l’intérieur des pattes antérieures © Gilles Carcassès

C’est la saison des amours pour cette espèce, et les mâles vont prendre tous les risques, y compris celui de se faire dévorer par une femelle affamée. Avis aux photographes : qui nous rapportera des images d’accouplement de ce magnifique insecte à  Cergy-Pontoise ?

Savoir reconnaître les neuf espèces de mantes visibles en France

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i133baliteau.pdf

http://lejardindelucie.blogspot.fr/2010/09/ameles-decolormantis-religiosa.html

http://www.jardinsdenoe.org/la-biodiversite-des-jardins/la-mante-religieuse

 

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Les bras m’en tombent

© Gilles Carcassès
Curieux champignons : ils poussent dans l’épi d’une graminée, ici un Phalaris, au bord du bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy. © Gilles Carcassès

Un minus, mais il ne faut pas s’y fier, c’est un tueur ! Il s’agit d’un Claviceps, peut-être de l’espèce purpurea, l’ergot du seigle, qui est très polyphage et peut contaminer de nombreuses graminées sauvages qui constituent le réservoir de la maladie.

Claviceps purpurea provoque des convulsions, des délires et un engourdissement douloureux des extrémités qui dans les cas d’intoxication sévère aboutit à  une gangrène : les pieds et les mains se nécrosent et finissent par tomber. Et là , on meurt.

Les années à  l’été excessivement humide, lorsque les récoltes avaient été très mauvaises, les paysans poussés par la faim ne séparaient plus les ergots des grains de seigle sains. Le pain au seigle, aliment principal des familles, s’en trouvait gravement contaminé.

En 994 dans le Limousin, ce champignon aurait tué 40 000 personnes ! On dut invoquer Saint-Martial en procession solennelle. Le lien entre l’ergot de seigle et le « mal des ardents » (ou « feu de Saint-Antoine ») ne fut compris qu’en 1777.

http://ephytia.inra.fr/fr/C/16258/hypp-Description-de-l-agent-pathogene

http://mycologia34.canalblog.com/archives/2009/07/07/14324216.html

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Gros plan sur les insectes – derniers jours pour s’inscrire

Aglais io, le paon de jour © Gilles Carcassès
Aglais io, le paon de jour © Gilles Carcassès

 

Le CAUE du Val-d’Oise organise le jeudi 2 octobre 2014 toute la journée une formation sur la technique photographique et la connaissance des insectes. Un temps de chasse photo et d’observation est prévu dans le jardin de la Couleuvre.

Il ne vous reste que quelques jours pour vous inscrire en ligne ici  !

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Dans le jardinet de la cantine

« Hé! vous n’allez pas dire aux jardiniers de la ville de débroussailler nos herbes, au moins ? » Les dames de la cantine s’inquiètent de la présence de deux individus louches lorgnant sur leurs plantes aromatiques. « Rassurez-vous, Mesdames, nous ne faisons qu’étudier ces coccinelles qui logent sur votre fenouil »

Nous débusquons Hippodamia variegata, petite coccinelle allongée avec les taches réparties plutôt sur l'arrière des élytres © Gilles Carcassès
Nous débusquons Hippodamia variegata, petite coccinelle allongée avec les taches réparties plutôt sur l’arrière des élytres © Gilles Carcassès
et puis Harmonia quadripunctata, à  ne pas confondre avec la coccinelle asiatique invasive qui est aussi une Harmonia © Gilles Carcassès
et puis Harmonia quadripunctata, à  ne pas confondre avec la coccinelle asiatique invasive qui est aussi une Harmonia © Gilles Carcassès
Et encore Exochomus quadripustulatus, plutôt associée aux pins. Ah, oui, il y a un pin pas très loin... © Gilles Carcassès
et encore Exochomus quadripustulatus, d’ordinaire plutôt associée aux pins. Ah, oui, il y a un pin pas très loin… Cette espèce est une bonne régulatrice des populations de cochenilles © Gilles Carcassès

Avec les très classiques Coccinella septempunctata et Harmonia axyridis, cela nous fait cinq espèces de coccinelles sur un pied de fenouil. Le cuisiner en reste baba.

Photographies prises derrière le self pour étudiants dans le parc François-Mitterrand à  Cergy, quartier Grand centre.

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La tartinade de Dame Heriades

Vous vous souvenez des osmies qui obturent l’entrée de leur nid avec de la terre argileuse, et des Isondotia mexicana qui utilisent un bouchon de brins d’herbes. Voici d’autres pensionnaires des hôtels à  insectes, actifs en cette saison : les Heriades. Ces abeilles solitaires transportent le pollen, comme les osmies, dans les poils de leur brosse ventrale.

Pour séparer leurs loges et obturer la tige creuse ou la galerie qui leur aura servi de nid, elles utilisent de la résine qu’elles récoltent sur les arbres.

Attention : transport de résine ! © Gilles Carcassès
Attention : transport de résine ! © Gilles Carcassès

Voici une de ces petites abeilles justement qui regagne son nid lourdement chargée d’une belle boule de résine.

Une dernière halte juste avant l’hôtel à  insectes pour souffler un peu : elle se pose sur mon bracelet de montre ! Hélas, un poil se prend dans la résine, puis un deuxième. Elle ne peut dégager son précieux chargement qui bascule et s’écrase lamentablement sur un maillon.

Ses efforts pour rassembler la marchandise n’aboutissent qu’à  un affreux étalement poisseux. Elle finit par abandonner et repart en forêt.

© Gilles Carcassès
Belle paire de mandibules, n’est-ce pas ? © Gilles Carcassès

 

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Habillés pour l’hiver

© Gilles Carcassès
Plantes vivaces au pied des arbres, avenue de l’ancienne gare à  Maurecourt © Gilles Carcassès

Les élus de la ville de Maurecourt ont fait le choix de végétaliser les pieds d’arbres de l’avenue de l’ancienne gare, excellente façon de limiter l’emploi des désherbants tout en œuvrant pour la biodiversité en ville. Les plantes vivaces ont été choisies en accord avec les services de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, gestionnaire de cette voie.

Il fallait là  des plantes résistantes, à  fort pouvoir couvrant, adaptées à  la concurrence exercée par les arbres, qui soient décoratives, et ne gênent ni la visibilité ni la circulation des piétons : la sélection fut rude. Toutes les espèces testées n’ont pas passé les éliminatoires, mais déjà  certains assemblages semblent bien prometteurs, comme sur cette photo : la grise Artemisia schmidtiana nana, l’échevelé Carex testacea et le vert Geranium sanguineum. Santolina rosmarinifolia, Helichrysum italicum et Salvia officinalis ont eu aussi un très bon comportement. Le passage d’un été vraiment sec et d’un hiver vraiment froid (tout le contraire de 2014 !) sera notre juge de paix.

Une autre expérience de végétalisation de pieds d’arbres à  Cergy-Pontoise

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Les ânes lui disent merci

C’est le moment de la fauche d’automne sur la coulée verte de Menucourt.

C'est le moment de la fauche d'automne sur la coulée verte de Menucourt. La nouvelle faucheuse fait gagner un temps fou et plus elle très peu bruyante. © Gilles Carcassès
Le bon achat que voilà  ! La nouvelle faucheuse fait gagner un temps fou aux jardiniers municipaux et rend le travail moins pénible. En plus, elle très peu bruyante. © Gilles Carcassès
Les andains de foin séché sont chargés dans le camion © Gilles Carcassès
Les andains de foin séché sont chargés dans le camion © Gilles Carcassès
Direction la déchetterie ? Les jardiniers de Menucourt ont trouvé mieux . Anes du Vexin est preneur pour la nourriture de ses bêtes cet hiver. © Gilles Carcassès
Direction la déchetterie ? Steven et ses collègues jardiniers ont trouvé mieux : Anes en Vexin est preneur pour la nourriture de ses animaux cet hiver. © Gilles Carcassès

Gilles, gestionnaire d’Anes en Vexin, assiste au déchargement. Il nous explique que ses ânes ont du talent : ce sont des médiateurs. Ils reçoivent régulièrement des groupes de malades schizophrènes, des autistes, des personnes alcooliques. Le contact des animaux apaise et rend heureux. On murmure bien à  l’oreille des chevaux. Avec leurs grandes oreilles, les ânes peuvent sans doute entendre de lourds secrets…

Les ânes sont contents de notre visite. © Gilles Carcassès
Les ânes sont contents de notre visite. © Gilles Carcassès

Herbe coupée n’est pas foin ! Pour être consommables par le bétail, les produits de fauche doivent être exempts de déchets et ne pas contenir de plantes toxiques. Il convient de veiller particulièrement à  l’absence de jeunes pousses d’érable et même de samares, et d’éviter le séneçon jacobée riche en alcaloà¯des pyrrolizidiniques. Le foin doit également être parfaitement sec avant d’être engrangé, sinon il s’échauffe et fermente.

http://www.anesenvexin.fr/

Le séneçon jacobée plante toxique des prairies et des pâtures

Les plantes toxiques des prairies et la santé des animaux

L'actualité de la Nature

Futurs naturalistes

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© Gilles Carcassès

La cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise a participé à  l’encadrement pédagogique d’un groupe d’étudiants en deuxième année de licence à  Pontoise. Objectif : leur donner en une journée un aperçu concret de la systématique des êtres vivants et de la richesse des relations entre espèces.

Le parc François-Mitterrand à  Cergy et la base de loisirs de Cergy-Pontoise furent nos terrains d’aventures. La tâche fut rude par moments : il fallut vaincre l’attrait de la sieste digestive et la forte concurrence exercée par les playboys de la vague de surf.

© Marion Poiret
© Marion Poiret

Heureusement, la découverte fortuite d’un gisement de nummulites vint à  point nommé déclencher une joyeuse chasse aux fossiles qui fut salutaire pour la remobilisation des troupes. Au fil de la journée, les trinômes ont posé des tonnes de questions, pris des notes, collecté des échantillons de plantes et de petits cailloux, capturé quelques insectes imprudents qui n’en demandaient pas tant.

© Marion Poiret
A la poursuite des couples d’agrions … »Dire qu’on passe à  côté et on ne sait même pas que ça existe ! » © Marion Poiret

La sortie fut l’occasion de quelques découvertes intéressantes :

© Gilles Carcassès
Anax parthenope, un beau mâle, posé sur des joncs au bord de l’étang. © Gilles Carcassès
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Elasmucha grisea, une punaise que l’on peut rencontrer sur l’aulne. Ici trois adultes et quelques larves. © Gilles Carcassès

Une bien belle sortie, riche en rencontres, et qui aura peut-être fait naître quelques vocations. Merci aux deux sympathiques professeurs qui nous ont fait partager ces moments.