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Maître renard par l’odeur alléché …

Pour la quatrième année consécutive nous avons installé nos tunnels à hérissons dans les cimetières de l’agglomération pour participer à l’enquête Mission hérisson dans le cadre de l’étude cimetières vivants. Et pour la quatrième année nous avons eu de belles surprises.

A Puiseux-Pontoise, tous les matins, le tunnel est sens dessus-dessous, mais seules des empreintes de petit rongeur sont sur la feuille. Il est bien trop petit pour avoir provoqué de tels mouvements.

Empreintes de petit rongeur © CACP – Emilie Périé

Pour identifier notre visiteur anonyme nous avons posé un piège-photo (appareil photo avec détecteur de mouvement) à proximité du tunnel (NB : le piège était dans la haie, au niveau du sol, aucun risque de photographier un humain sans son autorisation). Et ce fut une bien bonne idée !

Rongeur dans le tunnel à hérisson © CACP – piège-photo

Non seulement nous avons pu confirmer le passage du rongeur (environ 8 fois dans la nuit), mais nous avons pu identifier notre bousculeur de matériel. Une queue touffue, un long museau, de grandes oreilles, et une adorable bouille…

Jeune renard © CACP – piège-photo

C’est bien lui, Maître Renard, par l’odeur des croquettes alléché aurait voulu participer au protocole Mission Hérisson lui aussi. Mais trop grand pour rentrer de le tunnel il ne pouvait pas accéder aux précieuses croquettes à l’intérieur. Non seulement rusé mais également habile notre jeune renard ne s’est pas laissé démonté et après quelques tentatives il aura réussi à atteindre son but.

Tunnel à hérisson malmené par le renard © CACP – Emilie Périé

Au petit matin toutes les croquettes ont été mangées !

Jeune renard aux prises avec le tunnel à hérisson © CACP – piège-photo

En revanche, la domestication des espèces sauvages comme le renard n’est pas quelque chose de souhaitable. Le protocole de suivi est terminé il n’y aura plus de croquettes. Maître Renard il vous faudra retrouver un régime alimentaire plus naturel à base de campagnols, de rongeurs divers voire d’insectes, de lombric et de végétaux !

Retrouvez dans ces articles d’autres reportages du piège-photo :

Le gobe-mouche noir

Le chat-pardeur du cimetière de Cergy

Agenda

Pause estivale

Deux guêpes Chrysididae butinant une carotte – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Le mois d’août arrive et avec lui la pause annuelle dans la parution des articles.

La biodiversité elle ne s’arrête pas, continuez d’ouvrir l’œil ! Nous vous souhaitons de belles observations et vous donnons rendez-vous en septembre pour une nouvelle photo mystère.

Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à mettre une gamelle d’eau à destination de la faune qui vous entoure. Oiseaux, insectes, mammifères et amphibiens vous en seront reconnaissants !

Bel été à tous !

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Le repas de l’Empis

Empididae sur fleur de moutarde – Puiseux-Pontoise © CACP – Emilie Périé

Suspendue à une fleur de moutarde par l’une de ses six pattes cette grosse mouche appartient à la famille des Empididae. Il s’agit possiblement du genre Empis mais il sera difficile d’aller jusqu’à l’espèce avec cette seule photo. Malgré les jolis détails sur les altères jaunes (la paire d’ailes atrophiées à la base de la paire fonctionnelle des diptères), sur les soies sur ses pattes ou sur les couleurs de son abdomen … il manque le dessin des nervures des ailes. Dommage son identité complète nous restera inconnue.

En revanche ce qui est bien visible, c’est qu’elle n’est pas seule. Cette grosse mouche (elle mesure un bon centimètre) a capturé une plus petite mouche d’une toute autre espèce et est en train de se faire un bon repas.

La suspension n’est pas la position qui me paraissait la plus confortable pour un repas, mais notre Empididae a l’air de très bien s’en sortir. J’ai vu d’autres diptères (des tipules) adopter la même posture. Peut-être quelque chose à tester ?

Retrouvez dans ces articles d’autres histoires de mouches :

Mouches d’été

Mouches de printemps

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Tatouages de demoiselles

C’est la saison des libellules. En ce moment elles volent partout au-dessus des plans d’eau. Mais il n’est pas toujours facile de les reconnaitre. Quand une petite allumette bleue nous frôle sans se poser, nous sommes bien en peine de pouvoir lui donner un nom. Par exemple ces deux espèces, vues de loin, pourraient bien être la même, et pourtant…

Un mâle bleu et une femelle verte © CACP – Emilie Périé
Un mâle bleu et une femelle verte © CACP – Emilie Périé

Et pourtant il s’agit de deux couples d’agrions différents. Le premier est l’agrion porte-coupe Enallagma cyathigerum et le deuxième est l’agrion jouvencelle Coenagrion puella. Les deux espèces sont communes et facilement observables sur le territoire. L’astuce pour les différencier est de regarder le motif sur le premier article de l’abdomen, un peu comme un tatouage distinctif.

L’agrion porte-coupe a une marque en forme de coupe ou de champignon.

Motif de l’agrion porte-coupe © CACP – Marion Poiret

L’agrion jouvencelle a une marque en forme de U.

Motif de l’agrion jouvencelle © CACP – Gilles Carcassès

Facile non ?

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Une nymphe et une naïade

Les demoiselles aux ailes fumées

Agrions élégants aux couleurs de l’arc-en-ciel

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La petite linaire

Petite linaire, Chaenorhinum minus – Cergy © CACP – Emilie Périé

Et de quatre !

Il y a quelques années nous vous présentions trois espèces de linaires, ces jolies plantes colorées aux pétales en forme de bouche : la linaire commune, la linaire couchée et la linaire élatine. En voici une quatrième : la petite linaire. Bien que le genre soit différent des autres linaires (Chaenorhinum ici contre Linaria ou Kixxia pour les autres) elle appartient bien à la même tribu de plantes au sein des Plantaginaceae et présente des caractères communs. Ses feuilles sont effilées (lin[é]aires) et ses fleurs ont la même forme de lèvres.

Petite linaire, Chaenorhinum minus – Cergy © CACP – Emilie Périé

Cette linaire-là a la particularité d’être hérissée de poils glanduleux.

La petite linaire est une plante plutôt commune. Celle-ci se trouvait dans le cimetière de Cergy.

Sources :

FLORIF

INPN, la petite linaire

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Ebats ou combat ?

Podarcis muralis, le lézard des murailles mâle – Cergy © CACP – Emilie Périé

Eté 2022, dans le cimetière de Cergy, ce lézard mâle quitte tout fringant une place de choix pour profiter de l’exposition au soleil. Il a repéré une femelle dans les parages.

Lézards des murailles – Cergy © CACP – Emilie Périé

Les présentations sont rapides, déjà le mâle saisit la femelle avec sa gueule.

Lézards des murailles – Cergy © CACP – Emilie Périé

Il ne cherche pas à la blesser, mais il semblerait que cette pression abdominale favorise l’ovulation et facilite la reproduction qui a lieu juste après.

Lézards des murailles – Cergy © CACP – Emilie Périé

C’est assez semblable à une prise de catch, mais il s’agit bien d’ébats et non d’un combat. Aucun des deux n’a été blessé dans l’affaire, et ils sont repartis comme ils étaient venus, chacun de leur côté.

Quelques kilomètres plus loin, sur le mur du cimetière de Courdimanche, l’histoire semble sur le point de se répéter.

Lézards des murailles – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

Cette fois, c’est la femelle qui s’est présentée devant la cachette de ce mâle, qui a vite compris le message.

Lézards des murailles – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

Quant à la suite, elle reste à la discrétion du massif dans lequel ils se sont laissés tomber…

Cela signifie-t-il que l’on verra plein de nouveaux lézards dans les cimetières cette année ? On l’espère !

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Longicornes d’Île-de-France

Saperda perforata © CACP – Gilles Carcassès

Les longicornes, ou Cerambycidae, sont des insectes coléoptères avec comme leur nom l’indique (presque) de très longues antennes. D’autres coléoptères ont de longues antennes mais les longicornes cumulent longues antennes, morphologie plutôt élancée et seulement 4 articles à chacun des tarses (contre 5 généralement chez les autres espèces).

Xylotrechus arvicola © CACP – Gilles Carcassès

On connait 147 espèces de longicornes en Île-de-France. La plupart sont inféodées au bois mort dans les espaces forestiers mais une petite partie d’entre elles pratique les milieux plus prairiaux.

Agapanthia cardui © CACP – Gilles Carcassès

Ces 147 espèces ont en commun qu’elles sont relativement faciles à identifier directement sur le terrain (fait rare chez les insectes!). Malheureusement, rares sont ceux qui s’attardent sur ces petites bêtes et signalent leur présence. C’est pourquoi l’OPIE (l’Office pour les Insectes et leur Environnement) et l’ARB-idf (Agence Régionale de la Biodiversité en Île-de-France) vous proposent non pas une mais deux enquêtes naturalistes à la recherche des longicornes !

Cerambyx scopolii © CACP – Gilles Carcassès

Equipés de posters d’identification réalisés par l’OPIE et d’yeux affutés vous pouvez ensuite transmettre vos observations via la plateforme GeoNat-idf ou directement dans l’appli INPN Espèces !

Stenopterus rufus © CACP – Gilles Carcassès

Ces données serviront à alimenter l’Atlas des Longicornes d’Île-de-France, et donc à améliorer les connaissances permettant une meilleure préservation de ces espèces.

Agapanthia villosoviridescens © CACP – Gilles Carcassès

Ce sont pour la plupart de jolies petites bêtes bien colorées, ça vaut le coup d’œil non ?

Clytus arietis © CACP – Gilles Carcassès

Toutes les informations concernant l’enquête Longicornes :

Le descriptif de l’enquête sur le site GeoNature-idf

Le poster des longicornes communs

Le poster de l’enquête longicorne en milieu ouvert

L’atlas des longicornes

Le site de INPN espèces

Le guide d’identification des longicornes

Retrouvez d’autres histoires de longicornes dans ces articles :

Le longicorne à marques en échelle

Les agapanthies, longicornes des friches

La rhagie inquisitrice

Le clyte bélier

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Votez pour les projets du territoire !

La Région propose une nouvelle session de budget participatif écologique. La Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise y soumet quelques projets.

Vous avez jusqu’au 09 juillet pour voter pour les projets qui vous plaisent le plus et ainsi décider de l’attribution des subventions. Vous pourrez ainsi contribuer à la meilleure installation des moutons d’éco-pâturage en nous aidant à rénover les clôtures !

Les votes se passent par ici !

Brebis d’éco-pâturage © CACP – Emilie Périé
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Un p’tit bout en moins

Les dernières chaleurs donnent envie de lézarder au soleil. Et quand on parle du loup, on en voit le bout de la queue… ou pas !

Podarcis muralis, le lézard des murailles – Cergy © CACP – Emilie Périé

En effet, ce lézard mâle a perdu un bout de la sienne. Enfin « perdu », il l’a sans doute volontairement laissée sur place. Il semblerait effectivement que les lézards puissent, d’une contraction musculaire volontaire, détacher un segment de leur queue. C’est ce que l’on appelle l’autotomie (découpe par lui-même). Plusieurs plans de découpe sont prédéfinis dans la queue du lézards tels des velcros maintenant les différents segments de queue. Les adhérences tiennent la queue unie dans les actions quotidiennes du reptile, mais celui peut décider, à l’aide d’un mouvement particulier, d’en détacher une. Très pratique pour échapper à un prédateur qui l’aurait saisi par cette extrémité !

D’autant plus qu’il peut ensuite faire repousser le segment égaré. Toutefois, à la différence des salamandres qui peuvent faire repousser n’importe lequel de leur membre, le lézard des murailles ne peut agir que sur sa queue.

Podarcis muralis, le lézard des murailles – Puiseux-Pontoise © CACP – Emilie Périé

Malheureusement, cette action n’est pas sans conséquence pour le pauvre lézard qui aurait pris cette décision. En effet, la repousse d’un membre est énergivore et use les cellules de son organisme. Il s’en retrouve fragilisé. Les remplacements successifs sont d’ailleurs de moins en moins efficaces : le morceau remplacé est finalement plus petit et moins agile que l’original. De plus, pendant toute la période de repousse le lézard manque d’un morceau de queue, or celle-ci lui permet de s’équilibrer lors de ses déplacements.

C’est l’occasion de rappeler que ces petits reptiles sont protégés par la loi, et que jouer à les attraper par la queue pour observer le phénomène d’autotomie n’est pas un service à leur rendre.

Retrouvez dans ces articles d’autres histoires de lézards :

Le lézard des murailles – 2020

Le lézard des murailles – 2016

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Le longicorne à marques en échelle

C’est comme cela que les anglais l’appellent. Chez nous il s’agit de la saperde à échelons. Et pour les plus érudits Saperda scalaris.

Saperda scalaris, la saperde à échelons – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

En effet, quand on y regarde de près les marques jaunes et noires peuvent rappeler les barreaux d’une échelle. En tout cas, ces motifs sont assez facilement distinguables et a priori uniques chez les Cerambycidae, la famille des insectes longicornes. Il y a donc peu de doutes sur l’identité de notre insecte.

Observé là sur la languette d’une chaussure, c’est un insecte qu’on trouverait plus facilement sur le feuillage ou le bois mort d’un cerisier, ou plus largement d’un feuillu (rarement sur un résineux).

Comme quoi, il est intéressant de toujours bien regarder partout, même sur ses propres chaussures. Bien qu’il soit présent sur tout le territoire métropolitain, ce longicorne reste relativement rare. Il n’a été signalé que 126 fois en Île-de-France ces 20 dernières années.

Sources :

La saperde à échelons, INPN

La saperde à échelons, QuelEstCetAnimal

Retrouvez dans ces articles d’autres Cerambycidae colorés :

La saperde perforée

Le clyte bélier

Les agapanthies