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Les vers luisants

C’est l’été, avez-vous vu des lumières vertes scintiller dans vos jardins ?

Ver luisant – Vauréal  © Olivier Guerin

Pas d’inquiétude, ce ne sont pas des réminiscences des feux d’artifices du 14 juillet, mais bel et bien des vers luisants.

Dans la famille des Lampyridae on compte au moins 10 espèces de vers luisants et une luciole en France. La plus fréquente (bien que souffrant de l’utilisation des produits phytosanitaires et de la pollution lumineuse) est Lampyris noctiluca, LE ver luisant tel qu’on le décrit le plus souvent. C’est lui qu’on retrouvera le plus facilement, les autres espèces étant beaucoup plus rares, voire absentes de la partie nord du pays.

Portrait d’un insecte bien particulier

Larve de lampyre © CACP – Gilles Carcassès

Malgré les apparences Lampyris noctiluca est un coléoptère, un insecte donc, et non pas un ver. La larve émerge d’un œuf légèrement bioluminescent pondu dans les pelouse et prairies.

Lampyris noctilula, larve mangeant un escargot – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Elle se développe pendant plusieurs mois voire plusieurs années en se nourrissant essentiellement d’escargots et de limaces.

Larve de lampyre © CACP – Gilles Carcassès

On peut la rencontrer tout au long de l’année, dans les milieux abrités de la lumière et relativement humides ; voire directement dans la coquille de l’escargot qui lui sert de repas.

Lampyris noctiluca, larve – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

La larve se nymphose à  la fin du printemps et l’adulte émerge dans l’été pour une quinzaine de jours.

Lampyre femelle adulte © Béatrice Ledésert

Les adultes ne se nourrissent pas, ils vivent sur les réserves accumulées à  l’état larvaire et ne se préoccupent que de la reproduction ; et la technique est bien rodée.

Lampyre femelle (face ventrale)© Béatrice Ledésert

Bien qu’appartement à  l’ordre des coléoptères, la femelle du lampyre ne possède ni aile ni élytre. Elle ne peut donc pas voler. En revanche, elle est bonne acrobate. Elle grimpe sur une tige ou une brindille pour s’exposer et mettre en évidence la face ventrale de son abdomen. C’est là  que se situe l’organe de bioluminescence. Une réaction chimique entre trois composants : la luciférine, la luciférase et l’oxygène, dégage une douce lumière verte bien visible dans la nuit noire. Ce phare dans la nuit sert de repère pour les mâles. Une fois fécondée, la femelle l’éteint.

Lampyre mâle adulte © CACP – Gilles Carcassès

Le mâle n’est pas (ou très peu) bioluminescent, mais est lui doté d’ailes qui lui permettent de patrouiller au-dessus des couverts herbacés à  la recherche des femelles.

Lampyre mâle adulte © CACP – Gilles Carcassès

Il les repère facilement grâce à  ses yeux hypertrophiés … à  condition que d’autres sources de lumière ne viennent pas le perturber.

Enfin, de nouveaux œufs seront pondus et le cycle pourra recommencer.

Sources :

Le lampyre ou ver luisant, par André Lequet

Portrait du ver luisant, dans l’Observatoire des vers luisants

Retrouvez dans ces articles quelques compléments sur les vers luisants :

Le repas du lampyre

Retour sur les rencontres naturalistes 2019

Agenda

Retour sur les rencontres naturalistes 2019

L’édition 2019 des Rencontres naturalistes a eu lieu le samedi 7 décembre au château de Nanterre. Ces rencontres, organisées par l’Agence Régionale de la Biodiversité (ARB) depuis 2008, permettent à  tous les professionnels et amateurs naturalistes d’àŽle-de-France de se retrouver pour écouter des personnes passionnantes sur divers sujets.

Lors de cette 11ème édition, 150 personnes ont assisté aux exposés. Les présentations étaient variées et riches en contenu : des vers luisants aux araignées, en passant par les poissons migrateurs, les galles de cécidomyies et la bioacoustique, nous nous sommes régalés ! Voici quelques-unes des informations importantes à  retenir.

Suivez les vers luisants

Fabien Verfaillie nous a présenté l’Observatoire des Vers Luisants et des Lucioles : un outil de science participative qui permet aux chercheurs de mieux connaitre l’écologie et les comportements des 11 espèces de vers luisants et de lucioles. Des premiers résultats sur l’impact de la pollution lumineuse ou sur les pratiques aux jardins sur les populations de vers luisants ont pu être avancés.

Lampyris noctiluca, larve de ver luisant – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Observez, notez, participez : dans votre jardin ou lors de missions spéciales de l’Observatoire, cet été, partez à  la recherche des vers luisants !

La présentation filmée et le document support

Retrouvez quelques histoires de vers luisants :

Observez les mouches

Raphaà«l Vandeweghe et Alexia Monsavoir de l’Office pour les insectes et leur environnement nous on présenté la méthode SyrphTheNet et la nouvelle liste des syrphes déterminants ZNIEFF.

Myathropa florea, l’eristale des fleurs © CACP – Emilie Périé

Les syrphes sont ces jolies mouches qui ont souvent l’aspect d’abeilles, de guêpes ou de bourdons. On dit qu’une espèce est déterminante ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) quand sa présence dans un espace permet de justifier la bonne qualité écologique du milieu. On peut alors classer cet espace parmi les ZNIEFF, qui font l’objet d’études particulières (notamment en termes d’inventaires). Sur les 216 espèces de syrphes présentes dans la région, 84 ont été retenues comme étant déterminantes ZNIEFF. Et malgré les nombreuses rencontres que nous avons eu avec ses belles rayées, nous n’avons encore croisé aucune des 84 retenues ! Si vous les voyez avant nous faites le nous savoir, et surtout, n’hésitez pas à  participer au programme SPIPOLL !

La présentation filmée et le document support

Retrouvez quelques histoires de syrphes :

Le pâturage : outil indispensable de la gestion du paysage

Vincent Vignon a présenté un historique passionnant sur les héritages patrimoniaux du pâturage par les grands herbivores. Les modulations du paysage de la toute petite échelle au grand territoire, sont expliquées par les relations trophiques entres animaux et végétaux et illustrées par de magnifiques images d’espaces naturels et de faune sauvage.

Brebis pâturant à  Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

A Cergy-Pontoise, faute de troupeaux sauvages, on développe tout de même la gestion d’espaces par le pâturage. Moutons, vaches, ânes, chevaux et même bernaches, parcourent les prairies de l’agglomération. Il manque bien entendu certains maillons de la chaîne naturelle mais la biodiversité se réinstalle peu à  peu.

La présentation filmée et le document support.

Retrouvez quelques histoires de pâturage :

Les araignées, un monde merveilleux et méconnu

Claire Jacquet, l’une des rares mais non moins éminentes aranéologues d’àŽle-de-France, nous a présenté le monde fascinant des araignées franciliennes. Après avoir rapidement éliminé les clichés des araignées qui sont moches, dangereuses et font peur, elle nous a montré l’incroyable diversité des formes, couleurs et modes de vie de ces petits animaux.

Synema globosum, l’araignée Napoléon © CACP – Gilles Carcassès

Il nous reste encore beaucoup d’espèces à  rencontrer sur le territoire et à  vous présenter. Ce petit monde est finalement très vaste.

La présentation filmée et le document support.

Retrouvez quelques histoires d’araignées :

Si ces sujets vous intéressent et que vous n’avez pas pu assister aux rencontres, pas d’inquiétude, les exposés ont tous été filmés et sont mis en ligne sur le site de l’ARB ainsi que l’intégralité des supports de présentation.

Quant à  nous, on a hâte de voir l’édition 2020, vous pouvez déjà  réserver la date, ce sera le 28 novembre !

L'actualité de la Nature

Le repas du lampyre

Au parc des Larris, lors d’une sortie avec l’école primaire, les enfants ont trouvé un escargot tout rabougri. Que lui est-il arrivé ?

Escargot tout rabougri et Lampyris noctilula – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

En regardant de plus près, nous nous rendons compte qu’à  l’intérieur de sa coquille, l’escargot tout rabougri n’est pas seul. Une larve de Lampyris noctiluca en sort également. Le nom latin est un peu compliqué mais les enfants connaissent bien son nom français : c’est la plus commune des 10 espèces de vers luisants ! Mais que fait cette larve dans la coquille de l’escargot, se demandent les enfants ?

Larve de Lampyris noctiluca © CACP – Gilles Carcassès

La réponse est simple : un festin ! Les larves de vers luisants se nourrissent d’escargots et de limaces. L’aspect liquéfié de cet escargot est dà» aux sucs digestifs que la larve lui injecte pour pouvoir le manger. Petite particularité : chez les vers luisants seules les larves se nourrissent, les adultes ne s’occuperont que de la reproduction. Voici encore une larve, la tête plongée dans un escargot à  déguster.

Lampyris noctiluca plongée dans un escargot © CACP – Gilles Carcassès

Les vers luisants (ou lampyres) sont des insectes de l’ordre des coléoptères. Comme tous les insectes, les larves muent (une ou plusieurs fois) pour donner les formes adultes. Chez le lampyre ces mues ont lieu au cours de l’hiver et du printemps et les adultes émergent à  l’été.

Larve de lampyre © CACP – Gilles Carcassès

Il faudra donc attendre le mois de juillet prochain pour retrouver les petits lampions verts de nos jardins, qui ne sont autres que les signaux de la femelle indiquant au mâle qu’elle est prête pour la reproduction. D’ici là , si vous reconnaissez la larve assez caractéristique de Lampyris noctiluca, signalez-la dans l’observatoire des vers luisants ! La canicule de 2019 ayant fortement impacté les gastéropodes, le suivi de leur prédateur en est d’autant plus important. Les vers luisants connaissent une forte régression des populations, tout élément susceptible de participer à  leur sauvegarde est le bienvenu.

Et puisque la période s’y prête, je vous laisse sur ce très joli conte de Noà«l dont les stars sont d’autres Lampyridae, les lucioles : Au pays des pommes et des lucioles, par Joà«l Tribhout.

Pour aller plus loin :

Ecologie du ver luisant, dans l’Observatoire des vers luisants

Larves de lampyre, par insecte.net

Le ver luisant, par insecte.net

Retrouvez dans nos articles :

Le portrait du ver luisant

L’observatoire des vers luisants

L'actualité de la Nature

L’observatoire des vers luisants

Le Centre National de la Recherche Scientifique et le Groupe Associatif Estuaire se sont associés pour fonder à  l’échelle nationale un observatoire des vers luisants. Ces insectes discrets sont très utiles car ils consomment des limaces et des escargots ; malheureusement, ils semblent en déclin dans certaines régions. L’observatoire vise à  mieux connaître la répartition des différentes espèces présentes en France, leur écologie, et les conditions du bon état de leurs populations.

Femelle de Lampyris © Gérard Hequet
Femelle de Lampyris © Gérard Hequet

Les vers luisants sont en fait les femelles dépourvues d’ailes de coléoptères de la famille des Lampyridae. La lumière émise par les femelles guide vers elles les mâles qui les cherchent en volant. Cette femelle a escaladé un brin d’herbe et se contorsionne pour exposer sa « lanterne » vers le ciel.

Participez à  l’Observatoire des Vers Luisants

Notre article l’an dernier sur ce sujet avait suscité de nombreux commentaires

Le ver luisant par insectes-net

L'actualité de la Nature

Avez-vous vu un ver luisant ?

Lampyris noctiluca femelle, le ver luisant © Jeanne-Flore Blomme-Leveneur
Larve de Lampyris noctiluca, le ver luisant © Jeanne-Flore Blomme-Leveneur

Quand j’étais gamin, je voyais souvent en été des vers luisants briller dans le noir. Je n’en vois plus. Est-ce parce que je circule moins à  pied la nuit ? Est-ce ma vue qui baisse ? Ou bien sont-ils réellement devenus rares ?

Et vous qui vivez ou passez à  Cergy-Pontoise, avez-vous repéré ces étonnantes bestioles ? J’attends avec impatience vos commentaires !

Le ver luisant, qui ressemble effectivement à  un ver, est la femelle d’un coléoptère nommé lampyre. Son corps est sombre, mou, aplati, sans ailes ni élytres.

Le signal lumineux qu’elle émet à  l’extrémité de son abdomen lui sert à  attirer les mâles. Avec leurs gros yeux et leurs ailes puissantes, ils ont tôt fait d’arriver pour la copulation.

La femelle pond des oeufs faiblement lumineux dans les herbes, qui donneront naissance à  des larves dévoreuses d’escargots. Leur technique de chasse est rodée : approche de l’escargot, anesthésie de la proie, injection de sucs digestifs, aspiration par les mandibules acérées et creuses, abandon de la coquille vide, escargot suivant.

La luminescence est aussi un message de dissuasion adressé aux prédateurs potentiels : les lampyres ont très mauvais goà»t !

Le monde fascinant des insectes noctiluques

Participez à  l’observatoire des vers luisants