Un syrphe s’est posé sur un saule nain. Je m’approche à pas de loup et le photographie sous tous les angles pour pouvoir le déterminer. Celui-ci a un bien joli ventre blanc et soyeux. Avec le dos de son thorax d’aspect assez mat, je lui trouve un bon look de Syrphus.
Là , dans ses yeux, ce sont bien des petits poils hérissés et non des grains de pollen qui brillent au soleil ! C’est un bon critère pour distinguer Syrphus torvus des autres espèces du même genre. La base noire des fémurs vient confirmer la détermination.
Voici pour comparer une espèce proche : Syrphus ribesii, le syrphe des groseilliers, aux pattes beaucoup plus jaunes et aux yeux glabres. Celui-ci d’ailleurs est un mâle car ses yeux sont jointifs.
Ces deux Syrphus, présents dès le mois de février, sont de bons auxiliaires pour le jardinier car leurs larves consomment des pucerons. Ces espèces ont plusieurs générations dans l’année. Offrez donc aux syrphes dans votre jardin des fleurs à butiner dès la sortie de l’hiver !
Pour les amateurs de clés de détermination, je propose celle-ci, fort bien faite :
Le parc des Noirs marais est un espace naturel humide au cœur de la ville d’Osny. L’endroit a fait l’objet d’une réhabilitation en 2016 et 2017 par la commune qui assure son entretien selon un plan de gestion réalisé par un bureau d’études spécialisé. Sachant que la ville d’Osny souhaite inventorier la faune et la flore de cet espace, je m’y suis rendu pour participer au recueil des données d’observations.
Papillons de jour, gros et petits…
Qui butine l’eupatoire en fleurs ? C’est la Belle-dame, un infatigable migrateur.
Et voici l’azuré des nerpruns, intéressé par les salicaires qui poussent dans le fossé.
Cette bardane au bord du chemin qui longe le talus de la voie ferrée est visitée par le brun du pélargonium. Sa chenille vit aux dépens des pélargoniums des balconnières des riverains ou des jardinières de la ville. Cette espèce nous est arrivée dans les années 1980, en provenance d’Afrique du Sud, la patrie d’origine des pélargoniums.
Les ombelles de la berce, paradis des mouches !
La berce commune au nectar généreux est très visitée par les mouches. Les larves de cette élégante Graphomya maculata vivent dans la boue du bord des mares et sont des prédatrices d’autres larves.
La volucelle zonée est une très grosse mouche qui parasite les nids d’hyménoptères sociaux, comme les guêpes et les frelons. D’ailleurs ne ressemble-t-elle pas à un frelon ?
Syrphus ribesii est un bon auxiliaire au jardin, car ses larves dévorent les pucerons. C’est le cas de beaucoup d’espèces de syrphes.
Les larves de Myatropa florea apprécient les eaux très chargées en matière organique comme celles qui stagnent dans les cavités des vieux arbres. Le dessin sur le dessus de son thorax lui vaut son surnom de mouche batman ou syrphe tête de mort.
Et ceux deux-là ? Ce ne sont pas des mouches, mais des hyménoptères. La toute petite à gauche est une abeille sauvage indéterminée et la fausse guêpe est une tenthrède, Tenthredo marginella ou une espèce proche Tenthredo thompsoni, dont les fausses chenilles mangent les feuilles du lycope, une lamiacée des milieux humides.
Le caractère distinctif des membres de la famille des Syrphidae réside dans la présence de la vena spuria (voir l’image ci-dessous), ce pli qui longe la nervure médiane.
En vol, les syrphes ont la capacité de se maintenir sur place grâce à un battement des ailes très rapide. Ils présentent souvent une livrée rayée qui rappelle celle des guêpes, ou des frelons pour les plus grosses espèces. On observe facilement les adultes sur les fleurs.
La famille des Syrphidae est très vaste : on dénombre pas moins de 500 espèces en France. J’ai choisi de vous en montrer dix, communes à Cergy-Pontoise et assez faciles à reconnaître. Elles ont des mœurs très différentes.
Voici tout d’abord quatre espèces dont les larves consomment des pucerons.
Les larves saprophages des trois espèces suivantes ont une vie aquatique. Elles vivent dans les eaux très chargées en matière organique.
Pour d’autres espèces, les larves sont commensales dans des nids de bourdons, ou de guêpes. Elles y consomment des déchets et des cadavres. C’est le cas des volucelles.
Retrouvez quelques-uns de nos articles présentant des syrphes :