Il y a quelques années nous vous présentions trois espèces de linaires, ces jolies plantes colorées aux pétales en forme de bouche : la linaire commune, la linaire couchée et la linaire élatine. En voici une quatrième : la petite linaire. Bien que le genre soit différent des autres linaires (Chaenorhinum ici contre Linaria ou Kixxia pour les autres) elle appartient bien à la même tribu de plantes au sein des Plantaginaceae et présente des caractères communs. Ses feuilles sont effilées (lin[é]aires) et ses fleurs ont la même forme de lèvres.
Cette linaire-là a la particularité d’être hérissée de poils glanduleux.
La petite linaire est une plante plutôt commune. Celle-ci se trouvait dans le cimetière de Cergy.
On connait souvent le « plantain » comme remède apaisant lors de piqà»res d’insectes (notamment les moustiques), mais connaissez-vous tous les membres de la famille ? Dans le genre Plantago, les plantains, il existe 5 espèces présentes naturellement en àŽle-de-France (et des dizaines d’autres dans le monde).
Le plantain lancéolé
Plantago lanceolata, a des feuilles lancéolées et dressées. L’épi est beaucoup plus court que la hampe florale (la tige portant l’épi).
Le plantain lancéolé est extrêmement commun dans la région. On le rencontre dans tous les milieux.
Le grand plantain
Le grand plantain a des feuilles arrondies et plaquées au sol. L’épi est au moins aussi long et souvent plus long que la hampe florale.
Le grand plantain est extrêmement commun dans la région. On le retrouve dans tous les milieux et notamment les plus difficiles tels que les trottoirs, les pavés ou les pelouses très piétinées.
Le plantain moyen
Le plantain moyen a des feuilles ovales et plus allongées que celles du grand plantain, appliquées au sol et beaucoup plus pubescentes. L’épi est « moyen », plus long que celui du lancéolé il reste plus court que la hampe florale.
Plantago media est un peu moins commun que les deux précédents. On le rencontre dans les prairies et pelouses où le piétinement est moindre.
Le plantain corne-de-cerf
Le plantain corne-de-cerf a des feuilles dont la découpe rappelle les bois des cerfs. Les épis sont moyens, plus courts que la hampe florale.
Le plantain corne-de-cerf est assez commun dans la région, c’est un incontournable des milieux secs et piétinés : les trottoirs, les pavés, les pelouses rases et tassées. C’est une espèce plutôt habituée aux littoraux qui a été favorisée dans nos villes par l’utilisation de sel de déneigement.
Et enfin, le très rare plantain scabre (Plantago arenaria) que nous n’avons encore jamais vu sur le territoire de Cergy-Pontoise.
Sources :
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Les linaires sont des plantes de la famille des Plantaginaceae, donc de la même famille que le plantain ou la véronique. Cette famille un peu hétéroclite appartient à l’ordre des Lamiales, les plantes dont les fleurs présentent le plus souvent deux lèvres. Le petit groupe des linaires se distingue par des traits caractéristiques : une fleur en tube terminée par un éperon nectarifère et deux lèvres fermées par un palais (une bosse sur la lèvre inférieure). Seuls les bourdons sont capables d’ouvrir la fleur pour récupérer le nectar et le pollen et participer ainsi à la pollinisation de la plante.
Il existe plusieurs espèces de linaire sur le territoire, en voici trois :
La linaire commune, comme son nom l’indique est la plus commune de toutes. Elle expose ses fleurs jaunes un peu partout, sur les bords de chemins, dans les prairies, sur le trottoirs… On la reconnait à ses feuilles effilées.
La linaire couchée est beaucoup plus rare dans la région. Elle apprécie surtout les sols sableux, souvent les bords de voies ferrées. Ici, elle était dans le cimetière d’Osny.
La linaire élatine adopte le style bicolore. à‰légante n’est-ce pas ? Elle est assez commune, on peut la trouver au potager.
Une autre Plantaginaceae
Une autre espèce de la tribu des Athirrinae (dont font partie les linaires) qui fait des bisous colorés de ses lèvres jaunes et violettes, c’est la cymbalaire des murailles. L’avez-vous vue ? Dites-le nous dans l’atlas de la biodiversité de Cergy-Pontoise !
Sources :
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
La cymbalaire des murailles, Cymbalaria muralis, se trouve fréquemment sur les vieux murs de la région. Elle se plait en sols assez pauvres et bien drainants. Les fissures des murs et murets en pierre lui conviennent parfaitement pour s’installer. Elle leur doit d’ailleurs son surnom de Ruine de Rome.
En plus d’agrémenter les rocailles de jolies teintes violettes, jaunes et vertes, la cymbalaire déploie des trésors d’ingéniosité pour sa reproduction.
La fleur est munie d’un petit éperon à sa base dans lequel se stocke le nectar. Les insectes sont ainsi obligés se s’enfoncer profondément dans la corolle de la fleur pour le récupérer et se couvrent de pollen. Parfait pour assurer la pollinisation de la plante !
Mais la ruse de s’arrête pas là . Une fois la fleur fécondée, son pétiole (la tige portant la fleur) se courbe de manière à ce que la fleur soit alors tournée vers la paroi rocheuse. Au moment de la dispersion des graines, celles-ci seront relâchées directement contre le mur, augmentant ainsi leurs chances de tomber dans une fissure confortable pour se développer. Habile !
La linaire commune apprécie les situations chaudes et les sols maigres. On la trouve fréquemment dans les friches urbaines, sur les talus, les ballasts des voies ferrées, les bords de chemins. Celle-ci s’est installée dans une fissure de la passerelle d’accès à l’Université de Cergy-Pontoise (site des Chênes).
La pollinisation de cette plante est assurée par les bourdons qui ont la force d’écarter les deux lèvres de la fleur pour accéder au nectar stocké dans l’éperon.
La linaire commune est la plante hôte de Calophasia lunata, appelée la linariette. Ce papillon appartient à la famille des Noctuidae, comme les cucullies dont les chenilles ressemblent beaucoup à celle de la linariette.
La linaire commune est considérée comme invasive au Canada. La linariette y a été introduite avec succès comme moyen de biocontrôle.
Au pied de la préfecture du Val d’Oise elle forme un gros tapis dans un massif d’arbustes. Ses grandes fleurs bleues attirent l’attention. C’est la plus commune des véroniques, et pourtant elle n’est pas indigène. La véronique de Perse est originaire du sud-ouest de l’Asie ; elle est arrivée en Europe au XIXème siècle. Elle aime les terres riches des jardins et des potagers. C’est pourquoi les jardiniers la côtoient souvent. Elle pousse vite et tôt, dès les premiers beaux jours, et se ressème abondamment. C’est une adventice des jardins omniprésente mais pas trop problématique. On s’en débarrasse d’un coup de binette… jusqu’aux nouvelles levées de ses graines.
Je l’avoue, je suis sensible au charme de la véronique. Et souvent je lui épargne la binette, quand elle me fait ses yeux doux.