Je quitte bois, mousses et forêts, Guidé par un instinct puissant.
Mon voyage est lent, semé d’embûches, Sous les étoiles, à pas comptés, Les routes grondent, le danger me touche, Mais l’eau m’appelle, il faut avancer.
Au creux des mares, je veux renaître, Là où jadis j’ai vu le jour, Y laisser trace, y faire paraître, Ceux qui reprendront mon amour.
Bravo à celles et ceux qui ont reconnu notre petit Œillet !
Parmi les trésors botaniques qui peuplent nos espaces verts et nos friches urbaines, l’Œillet prolifère (Petrorhagia prolifera) se démarque par sa discrétion et son originalité. C’est au cœur de l’été, alors que nous arpentions le terrain à la recherche de petites merveilles, que nous l’avons découvert sur un quai de gare. Cette plante ingénieuse avait su s’installer dans le moindre interstice du sol, s’y façonnant un habitat à sa mesure.
L’Œillet prolifère appartient à la famille des Caryophyllacées, qui compte notamment les œillets et les silènes. Son apparence peut surprendre, car malgré son nom, il n’a pas grand-chose en commun avec les œillets ornementaux de nos jardins. Ses fleurs, d’un rose pâle tout en délicatesse, sont de petite taille et s’épanouissent au sommet de tiges élancées mesurant entre 10 et 30 cm. Cette plante indigène est observable entre mai et septembre.
Sa grande particularité réside dans la succession de bractées – ces petites feuilles écailleuses – qui entourent la fleur. Elles donnent l’impression que celle-ci « se multiplie » sur elle-même. Certains la nomment d’ailleurs « Tunique prolifère », en référence à cet aspect habillé et superposé qui la caractérise.
Bien qu’il ne soit pas menacé à l’échelle nationale, l’Œillet prolifère reste peu commun. En Île-de-France, il subit notamment une légère régression due à la raréfaction des pelouses ouvertes. Il trouve toutefois des refuges dans d’autres types de milieux, tels que les friches ferroviaires. La préservation de ces espaces naturels (souvent qualifiés de « rudéraux » car ils se développent sur des sols perturbés) joue un rôle crucial dans le maintien de la biodiversité en ville. En laissant des espaces en friche ou peu aménagés, on offre un refuge à toute une gamme d’espèces spontanées, dont cet œillet.
Sources
Flore d’Ile-de-France par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot – Collection guide pratique 2011
Je suis une beauté discrète des prairies ensoleillées, Aux contours finement ciselés, tel un œil émerveillé, Jamais seule, je multiplie mes floraisons à foison, Mon nom chante la prolifération dans l’humble saison,
Qui suis-je, cette petite fleur, aux airs de guirlande ?
Bravo à toutes celles et ceux qui ont repéré notre discrète bergeronnette grise !
Nous étions au bassin de la Louvière à Courdimanche quand j’ai aperçu un petit point noir et gris longeant le garde-corps. Parfaitement camouflée dans les installations de béton et de métal, elle se fondait dans le décor. C’est toujours un plaisir de l’observer, bien qu’elle soit courante sur notre territoire.
Je suis souvent mal aimée Pourtant je suis des Poaceae Mon inflorescence rayonne comme les doigts d’une main Il est astucieux de me reconnaître par mon rouge sanguin
Je suis un insecte au vol délicat, Mes ailes vertes brillent d’un bel éclat. Mon prénom est celui d’une chanteuse célèbre, Mon nom évoque la nature luxuriante.
Bravo à celles et ceux qui ont trouvé notre belle stellaire !
Largement distribuée en Île-de-France, on vous présente la Stellaire holostée, Stellaria holostea. Cette plante herbacée vivace appartient à la famille des Caryophyllacées et fleurit généralement au printemps et au début de l’été (avril à juin). Ses fleurs, d’un blanc pur, sont souvent mises en valeur par un feuillage vert vif, créant un contraste saisissant avec le paysage environnant.
Originaire des régions tempérées de l’hémisphère nord, la fleur stellaire holostée pousse dans les prairies, les lisières forestières et les zones herbeuses. Elle se caractérise notamment par ses tiges rudes portant des grappes de petites fleurs blanches disposées en forme d’ombelle au sommet. Chaque tige mesure 30 à 60 cm, les fleurs vont de 20 à 30 millimètres de diamètre et sont bien plus grandes que les sépales.
La Stellaire holostée tire son nom évocateur de la disposition étoilée de ses petites fleurs blanches mais aussi de ses tiges rigides et cassantes évoquant des « os ». Le terme grec holos veut dire «entier» et osteum «os», holostea est donc «tout en os» !
Sources
Flore d’Ile-de-France – Clés de détermination, taxonomie, statuts par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot – Collection guide pratique 2013
Flore d’Ile-de-France par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot – Collection guide pratique 2011