L'actualité de la Nature

Un canard qui boite de l’aile

Canard colvert à  l’aile déformée – parc du château de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Le syndrome des ailes d’ange

Dans le cadre du comptage annuel des oiseaux d’eau, nous avons observé dans l’étang du parc du château de Grouchy ce canard colvert à  l’aile anormalement basse. La dernière articulation de l’aile est tournée vers l’extérieur. Cette infirmité, qui semble plus toucher les mâles que les femelles, est une maladie d’origine alimentaire ; elle empêche l’oiseau de voler. Ne pouvant fuir efficacement les prédateurs, son espérance de vie est forcément très limitée.

Halte au pain !

Qu’a-t-il donc mangé qui ne lui a pas réussi ? Du pain, tout simplement ! L’excès de pain chez les jeunes canards engendre ces malformations osseuses.

Dira-t-on jamais assez qu’il ne faut pas donner du pain aux oiseaux d’eau ?

Sources :

Ne donnez pas du pain aux cygnes et aux canards, un article de la LPO PACA

Nourrir les oiseaux – Règles de bonne conduite pour ne pas les mettre en danger, un article de Lac de Créteil

L'actualité de la Nature

La couleur bleue chez les lépidoptères

Reflet bleu vif

La couleur bleue chez les papillons est souvent le résultat d’une iridescence liée à  des microreliefs de surface. Elle apparaît alors intensément sous certains angles seulement. C’est le cas par exemple chez le mâle du Petit mars changeant.

Apatura ilia, le Petit mars changeant – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Chez les Lycaenidae, les mâles de beaucoup d’espèces ont une coloration bleue plus ou moins étendue. On nomme parfois ces papillons des « azurés » :

Polyommatus icarus mâle, l’Azuré commun – Cergy © CACP – Marion Poiret
Aglais io, le paon de jour – Cergy © Gilles Carcassès

Chez le paon du jour, les écailles bleues sont limitées aux ocelles.

Les chenilles aussi !

Certaines chenilles ne sont pas en reste, comme celle de ce sphinx tête-de-mort :

Acherontia atropos – Loire-Atlantique © Jean-Pierre Moulin

La chenille de ce papillon de nuit migrateur affectionne particulièrement les feuilles de pomme de terre. C’est l’une des plus grosses chenilles que l’on peut rencontrer en France. Elle est ordinairement d’une teinte jaune, ornée de larges rayures bleues. Bravo au photographe d’avoir su repérer cette forme rare sur le terre-plein d’une route nationale !

Voir aussi notre article :

Petit papillon vert, quel est ton secret ?

L'actualité de la Nature

Deux volucelles au verger de Grouchy

Les cirses maraîchers en fleurs attirent de nombreux insectes. Au parc du château de Grouchy à  Osny, j’ai observé ces deux espèces de volucelles attablées sur la même plante.

Un abdomen à  moitié translucide !

Volucella pellucens – parc du château de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

La volucelle transparente vit aux dépends des guêpes. Elle s’introduit dans le nid souterrain de la guêpe commune ou de la guêpe germanique en trompant les occupantes avec des phéromones. Sa larve est un ectoparasite du couvain.

Le faux frelon, et le vrai

Volucella zonaria – parc du château de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Avec ses 2,5 centimètres de long, la volucelle zonée est l’une de nos plus grandes mouches. Comme la volucelle transparente, elle pond sur la paroi des nids d’hyménoptères sociaux. Sa ressemblance avec le frelon européen lui est peut-être utile pour parasiter incognito les nids de cette espèce ?

Vespa crabro, le frelon européen © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez nos articles :

Sur le cirse maraîcher

Volucelle que vous croyez

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La phalène anguleuse

Ne dirait-on pas un visage souriant ?

Timandra comae, la phalène anguleuse, (les anglais disent « veine de sang ») – parc de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Quand il est au repos, ce papillon aligne ses ailes de façon à  faire parfaitement coà¯ncider la ligne rose qui barre ses ailes antérieures et postérieures, donnant ainsi l’illusion d’une ligne continue. Comme pour de nombreuses autres espèces de Geometridae, les motifs sur les ailes ont sans doute pour effet de tromper des prédateurs.  Dans la photo ci-dessus, les lignes du papillon ne sont-elles pas en rapport avec celles des herbes sèches sur lesquelles il se tient ? Même quand on l’a vu se poser, il n’est pas si aisé de le retrouver, immobile dans son environnement, malgré sa couleur claire.

Timandra comae, la phalène anguleuse, est commune dans les prairies humides. Sa chenille consomme des rumex et d’autres Polygonaceae.

Ici, c’est une femelle, car ses antennes sont fines et non largement plumeuses comme celles des mâles de son espèce.

Retrouvez d’autres articles sur les papillons Geometridae :

Fausse brindille

Le géomètre à  barreau

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Les fausses fraises de Grouchy

La fausse fraise de Duchesnea indica – parc de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Les belles petites fraises !

Qui n’a jamais été trompé par ces jolies fraises des bois qui n’en sont pas ? Cette plante pousse en sous-bois, s’étale par ses stolons, porte d’appétissants fruits rouges et brillants. Même les feuilles rappellent celles des fraises des bois. Mais voilà , ces fruits n’ont pas du tout le parfum de la fraise et sont vite recrachés. Comment reconnaître le faux fraisier ? Regardez bien l’involucre, cette couronne verte sous le fruit, elle est bien plus grande que celle du fraisier. Et si la plante est en fleurs, c’est facile, celles-ci sont jaunes comme des boutons d’or et pas blanches.

C’est une plante d’origine asiatique, classée invasive au niveau 3 sur une échelle de 5 par le Conservatoire botanique national du Bassin parisien (1). Elle a été introduite en Europe au 17ème siècle comme plante décorative pour tapisser des plates-bandes. On la retrouve fréquemment dans les parcs des châteaux et sa présence dans un milieu naturel est souvent une bonne indication du passé historique du lieu. Si j’ai trouvé cette plante dans une partie boisée du parc de Grouchy, c’est sans doute qu’à  une certaine époque elle y a été plantée pour agrémenter les jardins du château.

Dangereuses ou pas ?

Ces fausses fraises sont-elles consommables ? Considérées comme comestibles sans intérêt selon certains, ou comme légèrement toxiques selon d’autres sources, il conviendra de rester prudent, de s’abstenir et d’apprendre aux enfants à  les reconnaître.

(1) Catalogue de la flore vasculaire d’Ile-de-France par le CBNBP

La légende des fraises de Grouchy

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La rosette

Miltochrista miniata – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Encore un papillon de nuit qui vole le jour ! J’ai croisé dans le parc de Grouchy à  Osny ce petit rose joliment décoré sur une feuille de cirse maraîcher. Sa chenille ne consomme pas cette plante, mais les lichens qui poussent sur les troncs des chênes.

On l’appelle communément la Rosette, allez savoir pourquoi ?

Miltochrista miniata appartient à  la famille des Erebidae, comme l’Ecaille marbrée récemment observée dans ce parc.

Chenilles mangeuses de lichens, de mousses et d’hépatiques par Rémi Coutin

 

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Le ganoderme plat

Bravo à  Patrick, Murielle et Eric qui, les premiers, ont résolu l’énigme. Et merci à  Marie-Louise pour son expertise !

Ganoderma applanatum – parc de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

30 milliards de spores en 24 heures !

Cette poudre de chocolat est en fait un dépôt de spores d’un champignon de souche. L’exceptionnelle production de spores de Ganoderma applanatum s’accompagne semble-t-il d’une infime élévation de température suffisante pour créer un courant ascendant local entrainant les spores sur la végétation environnante.

De la fumée sans flamme…

L’encadrant du chantier d’insertion Espérer 95 qui travaille pour l’agglomération au parc de Grouchy m’a assuré avoir observé avec étonnement ces étranges volutes spontanées au-dessus d’une grosse souche colonisée par ce champignon.

Une petite mouche galligène est spécifique de ce champignon

Galles sous le carpophore du ganoderme plat © CACP – Gilles Carcassès

Une petite mouche jaune, spécifique de ce champignon, crée des galles à  sa face inférieure. Il s’agit d’Agathomyia wankoviczii, de la famille des Platypezidae. La présence de ces galles suffit pour confirmer la détermination du champignon. Ironie de la nature : un champignon parasite des arbres, lui-même parasité par une mouche !

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Naissance d’une libellule au parc de Grouchy

Fraîchement sortie de l’exuvie – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Au bord de l’étang du parc de Grouchy, je connais un endroit calme très prisé des odonates. Et j’ai eu la chance d’assister à  une émergence. Bien camouflée dans la verdure, cette libellule immature séchait ses ailes. Le matin même, elle était encore une larve au fond de l’eau, avant d’entreprendre l’ascension d’une graminée de la berge pour se nymphoser. On devine la dépouille de la nymphe (exuvie) derrière la feuille qui lui sert maintenant de support.

Orthetrum cancellatum – Osny © CACP – Mathilde Barbosa

En séchant, elle a pris quelques couleurs, et l’on peut avancer un nom : Orthetrum cancellatum femelle. Un geste un peu brusque de ma part : dommage, elle est partie se poser haut dans un arbre !

Orthetrum cancellatum femelle – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Pour comparer, voici une femelle mature de cette espèce vue dans une prairie à  Cergy. J’observe souvent ces femelles chasser les insectes dans les hautes herbes assez loin de l’eau, et les mâles plutôt posés sur la berge, sans doute pour garder le territoire de ponte.

Retrouvez dans nos articles d’autres émergences :

Les demoiselles sont à  la fête

L’aeschne bleue

Naissance d’une cigale

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Le Petit mars changeant

Brève rencontre au parc de Grouchy

Apatura ilia, le Petit mars changeant © CACP – Gilles Carcassès

Il est descendu de la cime des arbres, a longé d’un vol rapide une allée ombragée du parc de Grouchy et s’est brièvement posé à  terre pour chercher à  boire. Clic-clac : deux photos réflexes, et le voilà  reparti tout en haut d’un frêne.

Un bleu incroyable

Son reflet bleu métallisé est aussi spectaculaire que fugace. Il faut juste la bonne incidence pour l’apercevoir. Dés qu’il se tourne un peu ou relève les ailes, la magie disparaît. Ce reflet bleu violet est le fait d’irisations dues au microrelief des écailles qui recouvrent ses ailes. Les femelles ne présentent pas ces irisations.

Le Petit mars changeant – Osny © CACP – Gilles Carcassès

On voit que ce papillon a sorti sa trompe jaune et s’intéresse à  une tache d’humidité pas plus grosse qu’une tête d’épingle, peut-être une gouttelette d’urine d’un insecte, qu’il aura repéré à  l’odeur. Il n’est pas rare qu’il se pose sur la peau humaine pour en pomper la sueur.

Sur les peupliers « sauvages »

La chenille du Petit mars changeant consomme des feuilles de peupliers mais on la trouve aussi sur les saules. L’adulte se nourrit du miellat des pucerons dans les arbres. L’espèce est un bonne indicatrice de la richesse de biodiversité des boisements humides ; elle s’adapte mal aux peupleraies modernes à  l’ambiance trop sèche.

Un autre papillon indigène aux ailes fortement irisées