L’orthetrum réticulé est une libellule commune en àŽle-de-France, on la rencontre sur de nombreux plans d’eau. Le mâle y défend les berges comme étant son territoire.
Outre ce comportement on reconnait le mâle à ces beaux yeux verts et à son corps bleu à la pointe noire. En fait, l’abdomen est jaune mais recouvert d’une pruinosité (aspect poudreux) bleu qui s’intensifie avec l’âge de la libellule. Ici on voit encore quelques taches jaunes sur les bords de l’abdomen, notre individu est assez jeune.
La femelle est elle bien jaune au yeux marrons dans les premiers moments de sa vie. Elle fonce par la suite, devant brune voire bleue avec des yeux d’un vert aussi profond que ceux des mâles.
Les adultes vivent une quinzaine de jours. Ils se nourrissent d’insectes volants qu’ils capturent généralement au-dessus de l’eau (d’autres libellules peuvent très bien faire l’affaire!). Les larves, aquatiques, peuvent vivre de 1 à 3 ans.
A la différence d’autres espèces de libellules ou de demoiselles capables de s’accoupler tout en volant, Orthetrum cancellatum est le plus souvent posé au sol ou sur une tige. Ne les dérangeons pas plus …
Libellula fulva est l’une de nos trois espèces de Libellula. On la reconnaît aux taches noires peu étendues à la base de ses ailes, comme il est expliqué dans notre article : Reconnaître les libellules. C’est aussi la seule du genre à avoir les yeux gris-bleu.
Libellula fulva vs Orthetrum cancellatum
Sur cette photo prise en juillet 2018 au bord de l’étang du parc du château de Grouchy à Osny, on peut comparer le mâle de Libellula fulva au premier plan et celui d’Orthetrum cancellatum à l’arrière-plan. Ces deux odonates à l’abdomen gris-bleu sont faciles à différencier si l’on observe la couleur des yeux.
Orthetrum cancellatum a les yeux verts. Comme tous les Orthetrum, il n’a pas de taches sombres à la base des ailes.
D’autres anisoptères aux yeux bleus
On veillera cependant à ne pas confondre Libellula fulva avec Orthetrum coerulescens qui a aussi les yeux bleus.
Orthetrum coerulescens est présent dans les jardins de l’école Du Breuil à Paris, mais pas sur Cergy-Pontoise. Il lui faut des ruisselets ensoleillés.
Au parc du château de Grouchy, on peut aussi croiser les yeux bleus de l’aeschne bleue, mais impossible de confondre avec les Libellula et les Orthetrum !
Au sein de la colossale communauté des insectes, l’ordre des Odonates est une bien petite entité : 102 espèces en France pour près de 8000 espèces d’hyménoptères et 9600 espèces de coléoptères.
Voici quelques portraits tirés d’une exploration à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, le 28 mai 2015, lors d’une formation organisée par Natureparif :
Platycnemis pennipes – agrion à larges pattes
Comme son nom l’indique, les tibias de cette demoiselle sont fortement élargis. Deux bandes claires se dessinent également sur les côtés de son thorax.
Les principaux critères d’identification des odonates, souvent visibles à l’œil nu, sont accessibles aux débutants (la couleur et les motifs de l’abdomen et du thorax, la couleur et l’écartement des yeux…). Avec seulement 59 espèces recensées en Ile-de-France, la détermination c’est donc du gâteau pour les novices ?
Pas si sà»r, c’est compter sans le dimorphisme sexuel et la variabilité chromatique au sein d’une même espèce, notamment selon l’âge de l’individu. Ainsi, si les mâles adultes sont assez facilement identifiables, l’affaire se complique dès que l’on croise une femelle ou un individu immature.
Ischnura elegans – agrion élégant
Le dimorphisme sexuel s’exprime principalement par la couleur qui est, en général, plus vive chez les mâles. Cependant, chez certaines espèces, la couleur de la femelle peut être identique à celle du mâle. Ces femelles dites andromorphes sont fréquentes chez les caloptéryx et dans la famille des coenagrions (notamment chez Ichnura elegans).
Chez les femelles d’Ischnura elegans, il existe aussi des variations importantes de coloration au niveau du thorax.
Chez Calopteryx splendens – calopteryx éclatant,le corps du mâle est bleu-vert métallique.
L’espèce se distingue par la position et la taille de la barre bleue-nuit qui opacifie ses ailes arrondies. Cette tache concerne la partie centrale de l’aile sans aller jusqu’aux extrémités qui restent translucides. Les femelles sont vert bronze avec des ailes verdâtres et légèrement fumées.
Les femelles de caloptéryx peuvent s’immerger totalement dans l’eau pour aller pondre. Les caloptéryx sont des demoiselles typiques des bords d’eau courante.
Enallagma cyathigerum – agrion porte-coupe
Le dessin du deuxième segment abdominal représente une coupe posée sur un socle (ou un champignon) chez le mâle. Chez les deux sexes, la suture du milieu des flancs du thorax est dépourvue de noir.
Orthetrum cancellatum – orthétrum réticulé
Celui-ci n’est pas une demoiselle, c’est un représentant des anisoptères. Ce jeune Orthetrum reticulatum mâle vient d’émerger. Les ptérostigmas noirs sont caractéristiques de l’espèce mais il n’a pas encore l’abdomen bleu de l’adulte (l’abdomen restera jaune et noir chez les femelles). L’absence de tâches noires à la base de l’aile permet de le distinguer de la libellule fauve (Libellula fulva).
Chez les anisoptères (les grosses libellules), les yeux sont particulièrement développés et se rejoignent plus ou moins. La nature de leur jonction est leur premier critère d’identification. Chez les Gomphidae, les yeux sont largement séparés l’un de l’autre. A l’inverse, chez les Aeshnidae ils sont jointifs.
Cergy-Pontoise Aménagement, en prévision de la restructuration du quartier Grand centre à Cergy, a mandaté le bureau d’études Thema Environnement pour une grande étude sur la faune et la flore locale. La cellule biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise a eu l’honneur de participer avec les écologues du bureau d’études à une journée de prospection de ce territoire.
Une très belle moisson d’observations. En voici un tout petit aperçu :