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Une plante scorpion ?

Voici une plante vivace de la famille des Boraginaceae plus que classique. Le myosotis est assez répandu dans nos jardins et massifs. Il se décline en beaucoup d’hybrides horticoles, mais aujourd’hui nous nous intéressons à  Myosotis scorpioides, une espèce sauvage qui aime avoir les pieds dans l’eau.

Fleurs de Myosotis scorpioides – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Le myosotis faux-scorpion ou plus connu sous le nom de myosotis des marais, est une espèce fréquente des zones humides, des berges ou des bords de cours d’eau. Elle mesure entre 20 et 50 centimètres. On le repère dès le premier coup d’œil grâce à  ses multitudes de petites fleurs roses ou bleues et ses longue feuilles lancéolées et couvertes de petits poils comme sur la tige. Attention à  ne pas le confondre avec le myosotis cespiteux.

Feuilles et détail de la pilosité sur Myosotis scorpioides – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

C’est également une plante importante pour les cours d’eau car elle fait partie des nombreuses plantes qui participent à  la stabilisation des berges et luttent contre l’érosion.

Sources :

La flore d’Ile-de-France par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

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Petits bleus de printemps

Population de myosotis des champs – Cergy © CACP – Emilie Périé

C’est le printemps ! Les pelouses et bords de route se parent de délicates teintes bleues et grises avec les premières floraisons. Une partie de ce bleu est dà» aux véroniques, espèces assez précoces dans l’année, mais pour le reste, une bonne part tient à  l’éclosion des myosotis.

Qui est qui ?

Le genre Myosotis, de la famille des Boraginaceae, est assez compliqué. Il existe 7 espèces indigènes (qui poussent naturellement) en àŽle-de-France dont la fréquence varie de très commune à  rare et dont les critères de différenciation sont assez ténus. Il est d’autant plus difficile de les identifier sur seule photo. Toutefois, dans les images de précédentes excursions des différents naturalistes de Cergy-Pontoise, je pense avoir retrouvé 4 espèces. Les plus communes, bien entendu, mais c’est déjà  un bon score.

Une première étape est de regarder les poils du calice (l’ensemble des sépales, les pièces se trouvant sous les pétales). Un premier groupe de 5 espèces a des poils crochus, le deuxième, à  2 espèces, a des poils droits et appliqués contre le calice.

A poils crochus, dans les pelouses

Myosotis arvensis – Cergy © CACP – Emilie Périé

Le plus commun, le myosotis des champs Myosotis arvensis, se rencontre facilement dans les pelouses, les friches, les jachères. Le calice est densément couvert de poils crochus. Lorsque la population est importante le patch apparait même plus gris que bleu.

Myosotis ramosissima (supposément) © CACP – Gilles Carcassès

Celui-ci semble appartenir à  une autre espèce. La présence de feuilles à  l’aisselle des inflorescence m’oriente vers le myosotis rameux, Myosotis ramosissima. Il est assez commun dans les pelouses et les friches.

A poils droits, les pieds dans l’eau

Myosotis scorpioides – Osny © CACP – Emilie Périé

Le myosotis des marais, Myosotis scorpioides (on voit que l’extrémité de l’inflorescence s’enroule telle un scorpion) présente une légère pilosité bien plaquée contre le calice. Il est assez commun dans les milieux humides, comme ici le long du ru du Missipipi à  Osny.

Myosotis laxa (supposément) – Cergy © CACP – Emilie Périé

Enfin, la dernière trouvaille est celui-ci, dont le calice est également dépourvu de poils crochus et qui a été trouvé sur les berges des étangs de l’île de loisirs.

Calice du myosotis cespiteux © CACP – Emilie Périé

Le calice parait n’avoir des poils que sur la partie basse (le réceptacle). Lorsqu’on regarde à  l’intérieur du calice, où les fruits sont en formation, on voit que le style (partie femelle de la fleur) est très court. Ces deux éléments orientent vers Myosotis laxa, le myosotis cespiteux qui est plutôt rare dans la Région.

Et les autres ?

Je n’ai pas encore trouvé les trois autres espèces sur le territoire. En revanche, de nombreuses variétés cultivées comme plantes d’ornement existent. Elles ont un peu tendance à  s’échapper des parterres fleuris, aussi vous les avez peut-être rencontrées dans vos jardins. Elles ont souvent des fleurs plus grosses et d’un bleu très franc, plutôt jolies.

Myosotis de jardin © CACP – Emilie Périé
Myosotis du Caucase – Musée de l’outil © CACP – Emilie Périé

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

FLORIF

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Une pelouse miniature ?

Une pelouse miniature – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

La surface de ce rocher anti-stationnement de Saint-Ouen l’Aumône nous offre un tableau aux couleurs proches des grandes étendues herbacées. On dirait presque une prairie miniature.

Pourtant, nous sommes ici au début du processus que l’on appelle la succession végétale : l’évolution de la recolonisation d’une surface minérale nue à  l’installation d’un réel couvert végétal (allant jusqu’à  la forêt tempérée sous nos latitudes). La roche offre certains nutriments essentiels à  la croissance des plantes, mais surtout, ses irrégularités retiennent l’eau, indispensable à  la vie ! Dans ces petites niches se développent alors les premiers organismes : les lichens et les mousses, qui augmentent la capacité de rétention d’eau à  la surface de la roche et permettent à  leur tour le développement des plantes à  fleurs (les angiospermes). Sur ce seul rocher il y avait au moins 3 espèces de lichens, 2 mousses et 5 plantes à  fleurs. En voici quelques unes.

La parmélie des murailles – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Xanthoria parietina, la parmélie des murailles. Ce lichen donne les tons jaunes de notre tableau. Il est accompagné d’autres lichens crustacés, vert-gris, dont nous n’avons pas l’identité.

Une mousse du genre Syntrichia – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Cette jolie mousse (bryophyte) est le support de développement des plantes à  fleurs. Toutes celles rencontrées ont poussé à  l’intérieur d’une touffe. J’en ai repéré au moins deux sortes différentes sur ce rocher : je pense qu’il s’agissait d’une mousse du genre Syntrichia et d’une du genre Grimmia.

La vesce cultivée – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Vicia sativa, la vesce cultivée, fait partie de la famille des fabacées. Elle est capable de capter l’azote de l’air pour le fixer dans le substrat. Elle joue sans doute un rôle important dans le développement de la vie à  la surface de ce rocher.

Le myosotis des champs – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Myosotis arvensis, le myosotis des champs est déjà  en fleur mi-février. Comme pour la vesce, c’est un peu tôt en saison. Peut-être est-ce dà» au manque d’eau ? C’est assez fréquent qu’en état de stress hydrique les plantes précipitent leur fleurissement. Sans doute pour augmenter leurs chances de reproduction si jamais elles ne passaient pas la saison. Ou peut-être que l’hiver n’a simplement pas été assez froid cette année.

La drave printanière – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Draba verna, la drave printanière est une toute petite plante à  fleurs blanches typique des milieux pauvres et secs. à‡a n’est pas étonnant de la retrouver ici. Elle a même commencé à  fructifier.

Le saxifrage à  trois doigts – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Saxifraga tridactyles, le saxifrage à  trois doigts, est également une toute petite plante des milieux secs. On la reconnait aisément à  ses feuilles qui forment réellement trois doigts.

Si l’on veut se prêter au jeu de l’observation naturaliste aucune surface n’est à  négliger. Même le plus insignifiant des cailloux peut être le support d’une vie diversifiée.

Source :

La flore d’àŽle-de-France, de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Retrouvez dans nos articles :

La parmélie des murailles

Les mousses Syntrichia

La drave printanière

Le saxifrage à  trois doigts

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