Au pied de cet arbre poussent de nombreuses espèces de mousses (bryophytes). En vert très soutenu on reconnait le polytric élégant rencontré l’année dernière. Mais on y voit également une autre mousse, plus claire avec des teintes aux reflets blancs et en forme de petits coussins. C’est justement celle qu’on appelle le coussinet des bois ou en nomenclature universelle Leucobryum glaucum (qu’on pourrait essayer de traduire par « la mousse blanche, vert bleu »).
Cette mousse est commune dans la région, et assez facilement observable en forêt aux pieds des arbres comme ici. Sa couleur glauque (vert pâle avec des reflets bleus et gris) et sa forme en coussinet la rendent aisément reconnaissable.
Nous n’avons pas beaucoup d’autres informations à son sujet, si ce n’est qu’il semble exister des coussins mâles et des coussins femelles au sein de l’espèce.
D’un point de vue purement subjectif, ces coussins ont l’air extrêmement confortables…
Ils sont souvent voisins de pallier, étendent leur domaine sur les arbres, rochers, murs, cailloux… On vous présente madame mousse et monsieur lichen.
Que vous soyez en ville ou au fin fond de la forêt, ces deux espèces y sont bien présentes. Le lichen et la mousse par leur présence similaire intriguent et peuvent éventuellement se confondre. On a souvent rangé le lichen dans la catégorie des mousses au vu de ses caractéristiques souvent proches de celles des mousses.
Pourtant, la mousse est une plante, le lichen est un hybride de champignon et d’algue.
On vous explique tout…
Mousse montre nous ta frimousse
La mousse est une plante, certe un peu rudimentaire, mais elle a des tiges feuillues qui font d’elle un végétal.
Pour être un peu plus précis, elle est un organisme multicellulaire de l’embranchement des Bryophyta dont les folioles se composent de cellules photosynthétiques, comme les arbres, les fougères ou les fleurs sauvages.
Mais contrairement aux plantes vasculaires, la mousse n’a pas de tissus spécialisés qui transportent activement l’eau et les nutriments, comme la sève, du sol jusqu’au bout des feuilles et vice-versa. La mousse absorbe simplement l’eau et les nutriments comme une éponge verte et feuillue.
Elle a une texture souple, et souvent douce au toucher.
On a l’impression d’être sur une autre planète, les couleurs varient, les formes sont arrondies ou frisées selon les espèces, les lichens parsèment le terroir de leurs jardins suspendus. Ils n’ont pas besoin de grand chose pour s’épanouir, seulement d’amour et d’eau fraîche. Un support (arbre, roche, mur, trottoir …) et les voilà partis pour vivre des petites poussières dans l’air et de la lumière du soleil.
Je vous ai parlé d’amour ? Le lichen est l’histoire d’une magnifique symbiose entre un champignon et de minuscules algues qui perdure depuis 400 millions d’années. C’est une relation donnant donnant : le champignon protège et nourrit en sels minéraux les algues ; elles, de leur côté, s’occupent de la photosynthèse et nourrissent le champignon en sucre. Résumé de l’histoire : tout le monde est content.
Dans nos environs, il existe trois formes de lichen observables, qui ont pour point commun (les différenciant des mousses) d’avoir une texture rigide et sèche.
Fruticuleux : ils ont une forme filamenteuse ou touffue et peuvent être suspendus aux arbres ou dressés sur le sol.
Les mousses avec les lichens sont le groupe de plante le plus résistant au stress hydrique, elles sont capables de passer d’une cellule complètement desséchée à des cellules vivantes.
Mousse ou lichen, maintenant vous savez tout, ou presque … !
Toujours aux pieds de ce même mur d’enceinte à Menucourt, c’est une troisième espèce de mousse que l’on observe. Cette fois-ci elle forme des coussins denses d’un vert foncé et brillant ; très attrayant. D’ailleurs, il semblerait que certains appellent cette mousse le polytric élégant en français, ou Polytrichum formosum en nom scientifique.
Cette espèce a la particularité d’être dioïque. Les organes mâles et femelles ne sont pas portés par les mêmes individus. Sur l’image ci-dessous par exemple, il s’agit d’un pied femelle portant une fructification.
Cette espèce est plutôt commune dans la région, toujours pas une de nos espèces rares voisines du Ctenidium molluscum. Mais le monde des mousses est fascinant. Saviez-vous que les bryologues estiment qu’ils y auraient 1255 espèces de mousses présentes en Île-de-France ? De quoi faire encore quelques belles découvertes !
Bienvenus chez les minuscules. Chez les plantes, c’est une famille à laquelle on prête rarement attention. Les individus sont petits, discrets et tellement communs qu’ils font partie de paysage. Pourtant, lorsqu’on y regarde de plus près on découvre des architectures fascinantes. Nous parlons ici des bryophytes : les mousses, hépatiques et anthocérotes, qui regroupent des dizaines de milliers d’espèces très variées. Mais concentrons-nous sur une d’entre elle pour le moment.
La lunulaire est une petite plante que l’on classe chez les hépatiques à thalles. Elle croit sous forme d’une lame* (le thalle) qui se développe directement sur un support (ici, un pied de mur en pierres dans une ruelle piétonne). Elle n’a ni racine, ni tige, ni fleur. Mais elle a tout de même des organes reproducteurs.
*NB : on parle bien des « feuilles » vertes ressemblant à des lobes de foie. Des morceaux d’une autre mousse se sont glissés dans la photo.
Quand on regarde de plus près on peut voir au bout de chaque « feuille » une sorte de corbeille. Celle-ci en forme de croissant permet d’identifier la plante et de lui donner son nom.
Chaque corbeille contient des petits disques verts, ce sont les propagules ou gemmules. Chacun des petits disques pourra se développer indépendamment pour donner naissance à un autre pied identique au pied mère (reproduction asexuée). Chez cette espèce en particulier il est très rare qu’il y ait une reproduction croisée mâle-femelle.
Je vous propose de découvrir trois petites mousses, très communes sur le sommet de nos murs et faciles à distinguer. Admirez leur élégance et leur diversité !