L'actualité de la Nature

Le grand bombyle

Le grand bombyle butinant un muscari à  grappe – Vauréal © CACP – Emilie Périé

Quelle trompe !

Ce grand « nez » plongé dans une fleur de Muscari neglectum appartient à  une mouche à  l’allure particulière : le grand bombyle ou Bombylius major.

Il est en effet est équipé d’une trompe ressemblant à  une grande paille dressée devant sa tête qui lui permet de siroter du nectar dans toutes les positions. Grandes fleurs en tube, petites fleurs en cloche, ouvertes vers le haut ou vers le bas, la trompe du grand bombyle lui permet de manger à  tous les râteliers, ou plus exactement, de boire à  toutes les corolles.

Sous ses allures de vacancier adepte des cocktails en terrasse, le grand bombyle n’est pourtant pas un fainéant. Il est l’un des premiers à  émerger au début du printemps et est particulièrement actif sur les mois de mars, avril et mai. On le voit naviguer de fleur en fleur et déguster le nectar en restant en vol stationnaire. Ses ailes battent si vite qu’elles en sont invisibles pour notre appareil photo.

Entre deux collations, il arrive au grand bombyle de se poser un peu au soleil. Heureusement, car c’est à  l’aspect des ailes qu’on reconnait l’espèce. Leur dessin noir nous permet de l’identifier de façon certaine parmi les onze espèces présentes en France.

Le grand bombyle – Jouy-le-Moutier © CACP – Emilie Périé

Squatteur !

Si la mouche adulte se nourrit exclusivement de nectar, sa larve est carnivore et parasite. Au moment de pondre, la femelle choisit des galeries d’hyménoptères (des andrènes ou des bourdons) pour déposer ses œufs. Les larves, aux solides mandibules, qui éclosent ensuite y trouvent le gîte et le couvert.

Repus des larves d’abeilles, les bombyles adultes, après leur nymphose dans le sol, émergeront au printemps suivant.

Sources

Données INPN sur le grand bombyle

L’étonnante trompe du grand bombyle, par l’ENS Lyon 

Retrouvez d’autres mouches fascinantes dans nos articles :

L’anthracine morio

Le syrphe tête de mort

Les Tephritidae

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Toison d’or

© Gilles Carcassès
Sur les euphorbes du parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Les grosses touffes d’Euphorbia characias du parc François-Mitterrand sont en pleine floraison. Plusieurs grosses mouches jaunes postées sur les inflorescences semblent attendre quelque chose.

Scatophaga © Gilles Carcassès
Scatophaga stercoraria et sa belle toison d’or. (Cette mouche qui régurgite est en pleine digestion) © Gilles Carcassès

Scatophaga stercoraria est un diptère qui fréquente ordinairement les excréments du bétail. Au Grand centre, les bouses et les crottins sont rares, mais les crottes de chien font sans doute leur bonheur. Des chercheurs ont calculé l’incroyable rapidité de cette espèce à  repérer les excréments. Il ne faut que quelques secondes après l’atterrissage pour qu’une de ces mouches arrive et se pose sur sa cible. Après l’accouplement, les femelles enfoncent leurs œufs dans le matériau encore frais. On dit que les larves qui vont sortir de ces œufs ont des mœurs carnassières et qu’elles consomment des larves d’autres insectes coprophages. A la vérité, il est bien difficile de les observer à  l’intérieur du dit matériau. Bien malin qui peut savoir ce qu’elles mangent vraiment.

Les adultes capturent et consomment d’autres mouches, mais elles fréquentent aussi les fleurs et ne dédaignent peut-être pas leur nectar.

Plusieurs générations vont se succéder dans l’année. La dernière passera l’hiver sous forme de pupe. Les émergences ont lieu souvent dès le mois de mars. Nos belles mouches dorées sont un peu en avance cette année.

 

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Inconfondable

Amonoia purmunda sur une mà»re. Photographie prise au Verger à  Cergy, quartier Grand centre © Gilles Carcassès
Anomoia purmunda. Photographie prise au Verger à  Cergy, quartier Grand centre © Gilles Carcassès

Le dessin très particulier de ses ailes permet l’identification à  coup sà»r de cette toute petite mouche peu commune. Ici, elle est perchée sur une mà»re.

Sur un pin noir © Gilles Carcassès
Sur les aiguilles d’un pin noir © Gilles Carcassès

Les larves d’Anomoia purmunda se développent dans les baies d’aubépine, de cotonéaster, de berbéris. L’ovipositeur au bout de l’abdomen de cette mouche indique qu’il s’agit d’une femelle. Les mâles seraient attirés par les effluves de solvant des peintures fraîches, que peut-être ils confondent avec les molécules de phéromones des femelles.

http://www.insecte.org/forum/viewtopic.php?f=11&t=132077

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Merci les mouches

Où serions-nous sans les mouches ? Ensevelis sous les détritus !

Dans cet article Romain Julliard, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle, rapporte que les arthropodes (des crustacés aux insectes) éliminent plus de déchets dans les villes que toutes les autres espèces de vertébrés réunies. Selon cet éminent spécialiste, la connaissance de la biodiversité urbaine et la sensibilisation du public à  sa protection sont des enjeux essentiels pour l’avenir de nos cités.

Parce que, au sein des arthropodes consommateurs de déchets, les mouches tiennent une place de choix, je vous propose de découvrir quelques espèces urbaines très actives dans le domaine de la transformation de la matière organique.

Lucilia © Gilles Carcassès
Lucilia sp., photographiée à  Saint-Ouen-l’Aumône © Gilles Carcassès

Les Lucilia sont les premières à  pondre sur les déchets carnés et les excréments. Elevées dans des conditions stériles, elles sont utilisées en asticothérapie pour le nettoyage des plaies.

Sarcophaga © Gilles Carcassès
Sarcophagidae, photographiée à  Saint-Ouen-l’Aumône © Gilles Carcassès
Cynomya mortuorum © Gilles Carcassès
Cynomya mortuorum, photographiée à  Puiseux-Pontoise sur une fleur de panais © Gilles Carcassès

Les Sarcophaga et les Cynomya sont attirées par les odeurs cadavériques. Elles appartiennent à  la deuxième des huit vagues d’arrivée successives sur les cadavres.

Hermetia illuscens, la mouche des poubelles des villes du Sud© Gilles Carcassès
Hermetia illucens, la mouche des poubelles des villes du Sud de la France. On la reconnaît aux curieuses fenêtres transparentes sur son abdomen (cet aspect serait censé la protéger des prédateurs en lui donnant l’apparence d’une guêpe américaine…). © Gilles Carcassès

Hermetia illucens est une américaine arrivée en France dans les années 1950 (un bon cru). Cette mouche tropicale a colonisé tous les continents. Elle est très efficace dans la consommation de toutes sortes de déchets. Elle est même utilisée dans certains procédés de compostage. On l’élève pour la nourriture de poissons et d’animaux de terrarium.

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Cette mouche est une voleuse

Cacoxenus indagator à  l'affà»t © Gilles Carcassès
A sa teinte gris sombre et ses gros yeux rouges, vous aurez reconnu l’affreux Cacoxenus indagator © Gilles Carcassès

 

Les victimes, des osmies © Gilles Carcassès
Les victimes, d’innocentes osmies © Gilles Carcasses

 

La scène du crime : un terrier momentanément non occupé © Gilles Carcassès
La scène de crime : une bà»che percée visitée par une osmie qui a commencé à  y déposer ses provisions © Gilles Carcassès

Les bà»ches perforées des hôtels à  insectes intéressent souvent les osmies, ces excellentes pollinisatrices, pour y construire leur nid. L’osmie installe dans le trou plusieurs boulettes de pollen séparées par des parois de terre. Chaque boulette nourrira la larve issue de l’œuf qu’elle y aura placé. Mais si la sinistre mouche coucou a pondu aussi, en profitant de l’absence momentanée de l’hôte légitime, ses asticots vont tout dévorer.

Les osmies rousses mâles émergent les premiers. L'accouplement a lieu dès la sortie des femelles © Gilles Carcassès
Chez les osmies, les mâles émergent les premiers. L’accouplement a lieu dès la sortie des femelles – photographie prise au Verger à  Cergy © Gilles Carcassès

Toute l’histoire racontée en détail par mon regretté professeur

La vie des osmies

Conseils pratiques pour l’hôtel à  insectes