Stachys menthifolia, l’épiaire à feuilles de menthe, est une Lamiaceae endémique de Yougoslavie, Grèce et Albanie. On peut en voir quelques pieds dans les parterres de l’école de botanique au Jardin des plantes de Paris. A l’évidence, cette plante exerce une très forte attraction pour de nombreuses espèces d’abeilles, dont des anthidies.
Je suis cette grosse anthidie du regard : elle patrouille inlassablement dans le petit massif fleuri. En vol stationnaire, elle surveille son territoire et n’hésite pas à foncer sur les autres butineurs, en particulier les abeilles domestiques qui ne demandent pas leur reste.
Il faut dire que ses mandibules acérées ont de quoi impressionner les intrus ! La bête a aussi de redoutables épines à l’extrémité de son abdomen.
De temps en temps, l’insecte fait une pose sur une feuille, ce qui me permet une approche. Je distingue la pilosité rousse sur les côtés de l’abdomen qui me confirme l’espèce Anthidium manicatum. Il s’agit d’un mâle, beaucoup plus gros que la femelle qui vient se nourrir sur les fleurs, et que je n’ai pas réussi à photographier.
Les anthidies sont dites abeilles cotonnières parce qu’elles récoltent des boules de poils avec leurs mandibules sur les feuilles de plantes très duveteuses comme les balottes, les molènes ou l’épiaire laineuse pour construire leur nid.
Sources :
L’anthidie cotonnière, un mâle vindicatif, par Alain Cipière