Additionnez des longues feuilles dressées en forme de glaive qui sentent mauvais lorsqu’elles sont coupées à des belles fleurs violettes en été et des grappes de fruits rouge/orange à l’automne, le tout sur une plante des milieux boisés et l’on obtient notre espèce du jour, j’ai cité : l’iris fétide.
C’est une espèce indigène en Ile-de-France assez proche de sa cousine hybride qui orne nos jardins, l’iris d’Allemagne. Cet iris fétide a été repéré dans le bois de Cergy, sur la butte à Juju. Le genre « Iris » donne son nom à la famille dans laquelle il est classé les IRIDACEAE.
Cet iris apprécie les situations semi-ombragées où il est encore en capacité de fleurir, on le retrouve également à l’ombre complète mais il devient alors non florifère.
Sources :
La flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
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Feuilles et tiges jaunissantes, desséchées, flétries, roussies, fanées… Certains entrevoient là le symbole du déclin, de la décadence lorsque d’autres y trouvent le signe de la conservation, de la continuité, de la renaissance…
Est-il nécessaire de rappeler le fameux adage : rien ne se perd tout se transforme ? Il se vérifie tous les jours dans la nature comme au jardin…
La maturation des graines permettra la régénération des plantes et la subsistance d’un certain nombre d’espèces qui s’en nourrissent. Au jardin en hiver, le maintien des plantes sur pied offrira aussi gîtes et couverts, préservera les volumes dans les massifs et évitera la mise à nue de la terre qui souffrirait du battement de la pluie et de l’érosion.
Les belles journées d’automne sont propices à l’observation de la lente et poétique dégénérescence végétale. Admirez les douces couleurs fauves, lie de vin, brun chocolat ou caramel grillé…Profitez du frémissement, des bruissements, des murmures des feuilles mortes et des tiges sèches au vent. La nature et le jardin en hiver nous offrent des scènes charmantes, sachons les apprécier.
Cet iris indigène croît dans les sous-bois des coteaux calcaires mais ne déteste pas les situations fraiches. On le reconnait aisément à l’odeur particulière qui se dégage de ses feuilles froissées : les français trouvent que cela sent le jambon, les anglais le rôti de bœuf. D’où son nom d’iris gigot ? J’en ai vu ces jours-ci de belles touffes dans les peupleraies de la base de loisirs de Cergy-Pontoise.
http://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-73308
L’iris gigot est souvent trouvé à l’emplacement d’anciens jardins, car c’est une plante médicinale efficace pour soigner les œdèmes. Il fallait des malades de solide constitution pour supporter le remède : déconseillé aux vieillards, aux enfants et aux femmes enceintes !
Il existe plusieurs variétés horticoles de cette espèce. La plus intéressante est une variété panachée : iris foetidissima variegata, malheureusement difficile à trouver en France.
Le type sauvage et ses variétés sont très utiles pour garnir avec élégance un sous-bois sec. La persistance de leur feuillage en hiver n’est pas le moindre de leurs atouts.