J’ai observé cette exuvie dans les collections pédagogiques de la Maison de la nature de Vauréal. Il s’agit de la dépouille d’une nymphe de grande libellule, abandonnée après sa sortie de l’eau. Elle a été trouvée fixée à une tige d’herbe au bord d’un bassin du Domaine national de Marly-le-Roi.
L’adulte s’est extrait en déchirant le dos de l’enveloppe de la nymphe, désormais vide.
Placée sur le dos, cette exuvie montre sous sa tête le masque articulé qui sert à la larve aquatique pour capturer ses proies. Il manque deux pattes à l’exuvie, elles sont peut-être restées accrochées dans l’herbe sur le lieu de la découverte. Sur cette photo, on voit très bien les ébauches des quatre ailes, en arrière des pattes.
Armé du guide de détermination, je mesure, compare, calcule… J’arrive facilement à la famille des Aeschnidae, caractérisée par le grand masque plat.
Le genre Anax est confirmé par la forme de la bordure arrière des yeux.
Pour aller à l’espèce, il faut observer les proportions du masque, et la taille de « l’expansion de l’épiprocte »(heureusement qu’il y a des illustrations dans le guide !).
Le rapport de la longueur sur la largeur maximale du masque est de l’ordre de 1,5 et la longueur de l’expansion de l’épiprocte est égale à la moitié de la longueur des cerques qui l’entourent. Ouf! On y est, il s’agit d’un mâle d’Anax imperator. Chouette, encore une enquête résolue.
Le petit agrion bleu derrière cet Anax imperator donne l’échelle : c’est l’une des plus grandes libellules d’Europe. On la rencontre couramment sur nos bassins et étangs de Cergy-Pontoise, notamment au parc François-Mitterrand à Cergy.
Retrouvez notre article sur la découverte à l’île de loisirs de Cergy-Pontoise d’une exuvie d’Aeshna mixta, une autre espèce de grande libellule (voir notamment le schéma de fonctionnement du masque)