Cette année, pour le comptage du Wetlands (comptage annuel des oiseaux d’eau de l’île de loisirs) le soleil était au rendez-vous. Les équipes de la LPO-idf et de la CACP ont parcouru les différents plan d’eau à l’aide de jumelles, de longues-vues et d’appareils photos à téléobjectifs. Et malgré des étangs désespérément vides (les effectifs sont en net déclin ces dernières années), quelques bonnes surprises ont égayé la journée.
Les habitués
Les canards colverts, foulques macroules, gallinules poules d’eau ou cygnes tuberculés, bien que peu nombreux sont toujours présents sur les étangs.
Et ils on bien voulu se prêter à l’essayage du nouvel objectif comme modèles.
Les voyageurs
Les mouettes rieuses sont toujours nombreuses sur l’eau ou sur les câbles des attractions nautiques. Aussi nous jouons à notre jeu préféré : chercher les bagues ! On en trouve deux, une jaune et une bleue. Les mouettes sont loin, installées sur le téléski c’est impossible de lire les codes sur les photos. Heureusement la longue-vue a un zoom plus puissant. Ce sont deux polonaises, mais pas les mêmes que celles vues dans le parc François Mitterrand !
Le gros objectif du Wetland sur l’île de loisirs de Cergy est le comptage du dortoir des grands cormorans à la fin de la journée. A la tombée de la nuit ils se regroupent sur l’île en face de la zone de baignade. Si les années précédentes les chiffres étaient décevants, cette année les effectifs ont retrouvé leurs valeurs habituelles. Pas moins de 154 individus dénombrés ce soir-là !
La bonne surprise
Un seul fuligule morillon, deux canards chipeaux, trois grèbes huppés, quatre hérons cendrés, mais… Trois grèbes jougris ! C’est une espèce très rare en àŽle-de-France. L’an dernier un seul individu a été signalé dans la base de donnée régionale, en Seine-et-Marne et à l’échelle nationale lors du comptage 2021 seuls 13 individus ont été notés. Depuis 10 jours les ornithologues et photographes défilent à l’île de loisirs pour voir ces superbes oiseaux.
Et toujours, pour nous tenir compagnie, l’ami rougegorge.
Comme tous les ans à cette période, l’observatoire Oiseaux des Jardins vous propose un weekend spécial « comptage des oiseaux des jardins ». Il suffit de mettre à disposition une heure d’observation, et quelques minutes de saisies des données sur le site de l’observatoire. Toutes les informations concernant le protocole sur ce lien.
Etes-vous prêts ?
Il n’est pas toujours facile de distinguer les oiseaux quand ils se posent un peu loin. Surtout en cette période, ils ne chantent pas ou peu et la luminosité n’aide pas à les voir nets. En revanche, certains détails ne trompent pas. Saurez-vous reconnaître les oiseaux sur ces photos de faible qualité ?
La taille et la morphologie de l’oiseau permettent d’orienter vers la bonne famille : de loin, elle a l’aspect des grives et des merles. Les mouchetures très rondes sur le ventre précisent l’espèce : la grive draine.
Oiseau n°2 – Le chardonneret élégant
La taille et le comportement de l’oiseau sont de bons indices : souvent en groupe en train de picorer les graines dans les arbres. Mais le masque rouge, que l’on peut distinguer même de loin, est sans équivoque pour reconnaître le chardonneret élégant !
Oiseau n°3 – Le pic vert
Bien qu’il soit le plus souvent observé dans l’herbe où il mange des fourmis, il lui arrive de se poser dans un arbre, il est alors un peu caché parmi les branches. Les couleurs de son ventre et son dos, les moustaches bien visibles et les mouchetures sur le bords de l’aile permettent de déterminer le pic vert ; ici une femelle (les moustaches sont noires et non rouges).
Le WetLands est le premier protocole de l’année. C’est un comptage à l’échelle internationale qui consiste à compter les oiseaux hivernants des milieux humides. A la mi-janvier, la plupart des migrateurs venus du nord pour passer l’hiver sur les plans d’eau franciliens et échapper au froid et à la neige sont arrivés. Le 15 janvier dernier, avec les coordinateurs de la LPO, nous avons donc participé au comptage de l’un des sites majeurs de la Région : l’île de loisirs de Cergy-Pontoise.
C’est un maigre bilan que celui de notre premier comptage de l’année. Les populations d’oiseaux d’eau sont en nette baisse.
Ce sont quelques 90 cormorans qui sont venus se poser pour passer la nuit sur leur dortoir habituel au milieu de l’île de loisirs.
Un seul fuligule morillon passait sur un bassin en compagnie de canards colverts. A titre indicatif, il arrivait plusieurs centaines de fuligules à cette même période 20 ans plus tôt.
Les colverts, qui ont totalisé une petite soixantaine d’individus, étaient également accompagnés de deux canards mandarins.
Les foulques macroules ont difficilement atteint les 20 individus et moins de 10 poules d’eau ont été contactées.
Nous avons également croisé 5 hérons cendrés et presque autant de cygnes tuberculés.
Malgré la déception due à ces très faibles effectifs, nous avons tout de même eu la chance d’observer le ballet de quelques milliers de mouettes rieuses s’envolant de l’eau pour rejoindre un dortoir, probablement plus au sud sur la Seine, de quoi égayer la journée. Non non, il ne neigeait pas encore !
Et toujours, pour nous tenir compagnie, l’ami rougegorge.
Cet oiseau, de la famille des Fringillidae, est un habitué des milieux ouverts : friches, prairies, espaces agricoles. On peut le croiser facilement sur la plaine des Linandes ou dans les champs de Maurecourt et Jouy-le-Moutier où elle consomme des graines de toutes sortes.
On reconnait le mâle à son agréable gazouillis (on ne l’appelle pas mélodieuse pour rien) ; et à son plastron et son front délicatement rouges.
La femelle, comme souvent chez les oiseaux, est bien moins colorée et reste dans des teintes de marron.
Heureusement, la linotte est un oiseau assez « familial ». A la période de reproduction et de nidification on voit rarement le mâle sans la femelle. Cela facilite l’identification.
La linotte mélodieuse, Linaria cannabina, fait un nid assez bas dans les buissons (moins de 1,5 m) et souvent assez peu dissimulé. Il est donc facilement repérable par les prédateurs, ce qui force souvent les linottes à pondre une deuxième couvée au mois de juin. Ce qui expliquerait qu’on qualifie les distraits, les inattentifs et les oublieux de « tête de linotte ». Dommage que ce soit rarement un compliment … avec son masque rouge, je la trouve plutôt élégante.
L’hiver venu, les familles de linottes se regroupent en troupe grégaire. Si les linottes méridionales sont plutôt sédentaires, les oiseaux des pays nordiques migrent vers chez nous pour passer l’hiver « au chaud ». Il n’est pas rare de voir des groupes de linottes accompagner les pinsons, verdiers, chardonnerets et ici un bruant des roseaux, dans les espaces encore fournis en graines.
Ce weekend on compte les oiseaux !
La linotte est peu coutumière des mangeoires et des jardins, mais peut-être y verrez vous d’autres fringilles ?
En parlant de sciences participatives, retrouvez sur ces liens :
Nous dérogeons encore à la règle et publions un jour férié pour vous transmettre un message de la Ligue de Protection des Oiseaux.
« Ce printemps n’est pas un printemps comme les autres pour l’ornithologie. Et pour cause, impossible, confinés, d’explorer nos sites préférés pour y observer migrateurs et nicheurs.
Nous pouvons pourtant mettre ce temps à profit pour récolter des données et nous amuser un peu !
Faune-àŽle-de-France lance cette année le «â€¯8 mai ornitho » et vous propose de transformer votre lieu de résidence en observatoire ornithologique ! L’objectif : compter le maximum d’espèces (différentes et en nombres) en 24h depuis son domicile. »
Pour participer, nul besoin d’être un ornithologue confirmé, ce guide reprend pas à pas les étapes du protocole et propose des posters et fiches d’aide à l’identification. Il vous suffit de passer une heure au jardin (ou en parc public) et de vous laisser émerveiller par le florilège de plumes.
Ouvrez grand les yeux, et les oreilles, on attend vos observations !
Vous l’aurez remarqué, les mois d’avril et de mai ont été riches en portrait d’oiseaux. Le reflet de notre passion ornithologique ? Peut-être… mais pas seulement. La principale raison, c’est la saison. Au printemps, les oiseaux se préparent à la reproduction : les migrateurs reviennent, les mâles chantent pour séduire les femelles et les couples ainsi formés s’attellent à la construction du nid puis à l’élevage des petits. De mars à juin les oiseaux sont donc particulièrement visibles et audibles : la meilleure saison pour les compter ! Et ce weekend, on compte tous ensemble !
Pourquoi ?
Parce que la récolte des données issues des sciences participatives permet aux instituts scientifiques d’établir des panoramas, des listes d’espèces menacées et ainsi des préconisations de gestion des différents milieux.
Protéger la biodiversité, cela commence par connaître la biodiversité.
La reconnaissance à vue des oiseaux peut paraître compliquée, et à l’oreille encore plus. Voici quelques pistes pour vous aider ce weekend (ou pour réviser en avance, pour les plus motivés) :
La planche de reconnaissance Oiseaux des Jardins. Bien entendu, le protocole ne vous laisse pas seul dans l’inconnu. Vous avez à disposition une planche illustrée ainsi qu’un poster pour vous aider à reconnaître les oiseaux de votre jardin.
Cocorico ! Une application vous aide à retenir les chants d’oiseaux, et le créateur de BirdieMemory est cergypontain !
De vaillants ornithologues s’étaient donné rendez-vous vendredi 15 janvier 2016, à l’île de loisirs de Cergy-Pontoise, pour compter les oiseaux d’eau dans le cadre de l’opération Wetlands international.
Quelques cygnes tuberculés, bernaches du Canada, canards colverts, gallinules poules d’eau… Pas de surprise, des oiseaux très communs.
Ah, tout de même, nous repérons une demi-douzaine de canards chipeaux planqués dans l’anse de la réserve ornithologique. Ils ne sont pas rares, mais nous sommes contents de les avoir vus.
Les canards chipeaux, visiteurs d’hiver, nichent majoritairement dans les pays de l’Est. Depuis une vingtaine d’années, ils sont de plus en plus nombreux à hiverner en Ile-de-France, conséquence conjuguée de l’augmentation de leur population et de la plus forte fréquence des hivers doux. Lors des vagues de froid intense, en effet, ils ne stationnent plus en Ile-de-France mais descendent plus au Sud.