Au fond d’une courette de la dalle Grand centre à Cergy, j’ai découvert ces deux plantes jumelles blotties contre un mur. Elles ont germé dans une étroite fissure. Je reconnais la plante pourpre : dans les massifs fleuris, les jardiniers l’emploient sous le nom de périlla de Nankin. De son vrai nom Perilla frutescens crispa purpurea, cette plante n’est autre que le shiso, un aromate asiatique aux vertus antiseptiques et antiallergiques. Son goà»t épicé et anisé fait merveille pour assaisonner les poissons, les coquillages et les légumes dans la cuisine japonaise. L’autre est la variété verte de la même plante.
Comment sont-elles arrivées là ? Indice : ces périllas partagent leur fissure avec deux pieds de tomates.
A quelques mètres de là , une petite plate-bande vide a pu servir de mini potager occasionnel à un habitant du coin. Notre végétation de pied de mur serait-elle la descendance de ces hypothétiques cultures ?
Sur une feuille de sauge sclarée dans une jardinière dominant la rue de la gare à Cergy, j’ai repéré une coccinelle étonnamment immobile (à droite dans la photo ci-dessus).
Un regard sur le côté me donne l’explication de cette immobilité : elle est victime d’un parasitoà¯de (1). Voici la reconstitution de cette attaque.
Un parasitoà¯de femelle de l’espèce Dinocampus coccinellae pond dans le cou de la coccinelle. La larve se développe dans son corps, en consommant ses réserves de graisse. En fin de croissance, elle sort de son hôte puis tisse un cocon entre ses pattes pour se nymphoser.
Mais pourquoi la coccinelle ne consomme-t-elle pas la larve quand elle quitte son corps ? L’explication est étonnante : lorsqu’elle pond, la micro-guêpe inoculerait un virus spécifique capable de proliférer dans le cerveau de la coccinelle et de modifier son comportement ! Il a été rapporté des cas de guérison spontanée de cette attaque virale (et de cet amaigrissement forcé) après l’émergence du parasitoà¯de ! Mais la plupart des coccinelles ainsi parasitées ne s’en remettent pas.
En élevage
Il ne me reste plus qu’à placer ma découverte dans un bocal pour vérifier l’identité du parasite.
Quelques semaines auront suffi à satisfaire ma curiosité. Un hyménoptère ailé est sorti du cocon. Il s’agit bien de Dinocampus coccinellae, de la famille des Braconidae. C’est une femelle, reconnaissable à son ovipositeur à l’extrémité de l’abdomen.
« Raconte ta ville » à Cergy par le collège des Touleuses
Un poulailler à roulettes, un carrousel à compost, une boîte à trognons, un composteur collectif, des Ouortous : les collégiens des Touleuses vous racontent leur formidable aventure humaine sur le site du Réseau Canopé « Raconte ta ville » !
Ce papillon est étroitement lié aux orties pour la nourriture de ses chenilles. Aussi, on le rencontre dans les endroits où pousse l’ortie dioà¯que : lisières, friches, bords de champs, berges de rivières, jardins, abords de fermes…
L’espèce est facilement identifiable par la rangée de lunules bleues qui borde l’extrémité de ses ailes.
Les populations de cette espèce semblent sensibles aux changements climatiques. Autrefois très commune, elle avait quasiment disparue de nos campagnes. Supportant mal les mois de mai et juin chauds et secs, elle s’était réfugiée en montagne. Avec une série de débuts d’été plus arrosés, la petite tortue se refait une santé. 2017 semble à nouveau une bonne année pour la petite tortue, si j’en crois le témoignage de mes amis lépidoptéristes.
Vous voulez faire quelque chose pour la petite tortue ?
Accueillez donc une touffe d’ortie dans votre jardin, et priez pour que le mois de juin soit frais et bien pluvieux … Vous pouvez aussi proposer au papillon ces fleurs bleues ou roses qui semblent particulièrement lui plaire : buddleias, lavandes, scabieuses, origans, verveine de Buenos-Aires. Mais je l’ai vu aussi fréquenter les pissenlits et les pâquerettes…
Cette bestiole étrange de 5 mm trottait sur le tronc d’un arbre, derrière le centre des impôts à Cergy. Sa silhouette trapue est caractéristique d’un Issus, de la toute petite famille (en France) des Issidae, parmi les homoptères. Sans doute l’espèce la plus commune de ce genre : Issus coleoptratus.
Ils ne volent pas mais ils courent vite
Les Issus ne volent pas, ils courent… Effectivement, j’ai du faire plusieurs fois le tour de ce platane pour arriver à photographier cet insecte qui avait la bougeotte. Les Issus se nourrissent de la sève de diverses espèces d’arbres et d’arbustes à l’aide de leur rostre, comme le font les cigales. Stridulent-ils ? Rien n’est moins sà»r. En tout cas rien d’audible pour l’oreille humaine, sinon on le saurait. Car l’insecte, s’il est discret, est somme toute assez largement répandu.
Au fait, comment doit-on les nommer : cygneaux, cygnons, cygnets ? … ou signetons ? Ne restez pas dans une angoissante incertitude : le Guichet du savoir, un service gratuit de la Bibliothèque municipale de Lyon, nous éclaire doctement sur le sujet.
C’est une plante mutante comme on en croise parfois, totalement dépourvue de chlorophylle. Seul un pigment violet, présent normalement sur la plante lui donne un peu de couleur. Sans chlorophylle, elle ne devrait pas survivre, ainsi privée de sa capacité à tirer profit de l’énergie solaire. Cette orchidée sauvage, une Epipactis helleborine, partage peut-être le même secret que la néottie nid d’oiseau ? Cette orchidée non chlorophyllienne de nos sous-bois tire profit d’une relation symbiotique complexe faisant intervenir un champignon mycorhizien et un arbre.
Un animateur nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise m’a fait parvenir cette photo d’un échassier élégant qui marchait à grands pas au bord d’un bassin. C’est bien une échasse blanche, migrateur très rare pour l’Ile-de-France. Les échasses nicheuses régulières les plus proches sont dans le Morbihan. Ces oiseaux prennent leurs quartiers d’hiver en Mauritanie, en Guinée, au Mali…
Autre bonne nouvelle de l’Ile de loisirs : un vanneau huppé semble avoir décidé de rester pour la belle saison. Est-il seul ? Nous espérons pour lui la présence d’une compagne… Cette espèce a déjà niché à la base il y a quelques années.
Les jardiniers de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise ont installé quelques mètres de ganivelle au parc François-Mitterrand à Cergy. Chacun chez soi, et la situation sera plus sereine : le cygne sur son nid et les gamins sur la pelouse, à distance raisonnable.
Mon collègue du conseil départemental du Val d’Oise m’a signalé la présence de ces chenilles. Vérification faite, ce sont bien des chenilles processionnaires du pin, au dernier stade. En file indienne, elles descendent le long des troncs des pins et explorent le sol à la recherche d’un endroit propice pour s’enterrer et se nymphoser. Ce sont des retardataires, car les processions ont lieu plutôt en février et mars. Les papillons émergeront en été pour donner naissance à une nouvelle génération.
Ces chenilles sont urticantes et il ne faut pas s’en approcher et encore moins les manipuler. Ce ne sont pas leurs longues soies brunes ou blanches qui sont urticantes, mais de minuscules aiguillons barbelés mesurant moins de 1 mm de long qui tapissent des replis de peau sur le dos de la chenille, que l’on nomme miroirs. Ceux-ci, de couleurs sombres et assez luisants sont visibles sur ma photo entre les touffes de poils bruns. Il y aurait au moins 120 000 de ces aiguilllons urticants par miroir, soit plus d’un million par chenille. Les chenilles les expulsent quand elle se sentent agressées, par l’ouverture des miroirs. Ces aiguillons sont tellement légers qu’ils peuvent rester en suspension dans l’air. Le venin dont ils sont enduits provoque des irritations et des démangeaisons, et même dans certains cas de graves réactions allergiques.
Avec l’arrivée des belles journées, si vous êtes tentés par une sieste en plein air ou un déjeuner sur l’herbe, évitez donc le voisinage immédiat des pins. Tant que vous y êtes, évitez donc aussi celui des chênes, car la chenille processionnaire du chêne, tout aussi urticante, est également présente à Cergy-Pontoise.