Nous dérogeons encore à la règle et publions un jour férié pour vous transmettre un message de la Ligue de Protection des Oiseaux.
« Ce printemps n’est pas un printemps comme les autres pour l’ornithologie. Et pour cause, impossible, confinés, d’explorer nos sites préférés pour y observer migrateurs et nicheurs.
Nous pouvons pourtant mettre ce temps à profit pour récolter des données et nous amuser un peu !
Faune-àŽle-de-France lance cette année le «â€¯8 mai ornitho » et vous propose de transformer votre lieu de résidence en observatoire ornithologique ! L’objectif : compter le maximum d’espèces (différentes et en nombres) en 24h depuis son domicile. »
La sittelle torchepot, Sitta europaea, est ce bel oiseau bleu et orangé portant un masque noir sur les yeux.
Si on la croise de temps en temps aux mangeoires, elle est plutôt adepte des bois et forêts.
Habile !
En plus de son masque et d’un huit-huit assez caractéristique en sous-bois, on lui connait des traits de caractères révélant une certaine habilité.
La sittelle est capable de parcourir les troncs d’arbre en long et en large, la tête en haut ou la tête en bas sans aucun souci.
De plus, elle n’est pas en reste question outillage ! Si on l’appelle torchepot, c’est parce qu’elle est capable d’adapter l’ouverture d’une cavité dans un arbre à l’aide d’un torchis de boue pour se faire un nid. Et pour manger, lorsqu’elle se nourrit en forêt (de glands, de noisettes et autres fruits à coques), elle bloque le fruit dans l’écorce d’un arbre (un vieux chêne par exemple) tel un étau et le frappe de son bec. Démonstration :
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Si vous croisez des fruits percés bloqués dans les rainures d’une écorce il s’agit sans doute des restes du repas d’une sittelle… Ou d’un pic, ils connaissent aussi la combine !
C’est un repas hivernal. A la belle saison, elle consomme plutôt des insectes.
Discrète
La sittelle n’est pas un très gros oiseau, ni très démonstratif. Pensez à lever les yeux en forêt pour l’apercevoir.
Nous vous proposons ces belles réflexions de l’Agence Régionale de la Biodiversité en àŽle-de-France sur les sciences naturalistes pendant le confinement.
Qui dit confinement et télétravail, dit aussi observations à la fenêtre et au jardin. Et en ce printemps si ensoleillé il y en a des choses à voir !
Dans mon jardin il y a …
Des hôtes à temps complet
Parmi les plantes horticoles : rosiers, céanothes, choisyas, lauriers, coronilles, pommiers et autres arbustes, les plantes sauvages trouvent aussi leur place.
Et ce printemps n’est pas avare en fleurs : géraniums, alliaires, chelidoines, vesces, myosotis et pissenlits offrent généreusement couleurs, senteurs et nectar à nos amis les butineurs.
A la suite de l’osmie cornue, Osmia cornuta, la noire et feu, c’est l’osmie rousse, Osmia bicornis, plus blonde que la précédente, qui a entrepris d’occuper toute ma fenêtre. J’ai donc installé un deuxième hôtel qui commence à se remplir. J’ai maintenant un vrai petit lotissement ! Il y a 7 nids occupés dans les hôtels et sans doute autant dans les fenêtres de la maison.
Des chanteurs
Et la star est la fauvette à tête noire, Sylvia atricapilla, qui ne manque pas une occasion de donner de la voix.
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Mais aussi la mésange bleue, Cyanistes caeruleus, plus discrète pendant qu’elle construit son nid.
Ou la mésange charbonnière, Parus major, qui n’a rien à envier à la puissance de la fauvette.
Le ciel aussi est un formidable espace d’observation. Tous les soirs j’admire le ballet des pigeons et des perruches qui regagnent Paris pour la nuit après s’être nourris dans la campagne francilienne. Mais j’ai également eu le droit à des passages plus atypiques, comme celui du héron cendré. Et bien plus haut dans le ciel ce sont les buses variables et les faucons crécerelles qui mènent la danse. Trop loin pour l’objectif malheureusement, mais j’attends patiemment un piqué du faucon qui attrape une proie pour le voir de plus près.
Et vous ?
N’oubliez pas de transmettre toutes vos belles observations aux naturalistes qui en alimenteront leurs sujets de recherche. Les observatoires de VigieNature, Faune-àŽle-de-France ou CETTIA sont des espaces dédiés à cela !
En ce 1er mai, je ne résiste pas à l’envie de vous offrir un brin de muguet.
Bien que nous soyons sagement confinés dans nos maisons et appartements, le vivant continue bel et bien à animer nos espaces verts. Chaque jour, je me suis adonné à un rituel matinal : observer et tendre l’oreille depuis ma fenêtre.
Des observations quotidiennes
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Et vous, que pouvez-vous observer par votre fenêtre ?
Malgré la période de confinement et l’arrêt de nos activités sur le terrain et des animations, nous continuons de publier les nouvelles de la nature en ville trois fois par semaine. N’oubliez pas que nous sommes aussi sur Instagram et sur Facebook !
Les géraniums sauvages (différents des géraniums horticoles qui sont pour la plupart des pelargoniums) font partie de la famille de Geraniaceae qu’ils partagent avec les Erodium. Les espèces de ces deux genres de plante ont la particularité d’avoir des fruits très allongés, en forme de bec. Geranium vient du grec « geranos » la grue (bec de grue) et Erodium du grec « erôdios » le héron (bec de héron). Ce bec est une capsule qui explose littéralement à la maturité des fruits et qui expulse les graines au loin pour donner naissance à d’autres pieds.
En àŽle-de-France il existe 10 espèces de géraniums indigènes. Elles sont relativement similaires : de jolies petites fleurs roses, des fruits en bec allongé, des feuilles plus ou moins découpées … Mais le secret pour les identifier, c’est de regarder les poils. En effet, l’aspect des poils des pétioles (les tiges qui tiennent les feuilles) est caractéristique de chaque espèce. Armé d’une loupe de botanique (x10) il devient tout à fait aisé de nommer les géraniums.
3 géraniums
Dans mon jardin, j’ai trois de ces dix géraniums. Voici leurs portraits.
Le géranium à feuilles rondes, a des feuilles … arrondies. Seulement, il n’est pas le seul, et il peut être parfois difficile de trancher entre le rond et l’ovale (comme les géraniums mou et fluet). En revanche, les poils de ses pétioles sont mixtes : des longs poils simples accompagnés de petits poils glanduleux.
Le géranium découpé a des feuilles … découpées, tout comme le géranium des colombes. Mais les poils de ses pétioles sont dirigés vers le bas de manière oblique (ceux du géranium des colombes sont plaqués contre le pétiole).
Le géranium herbe-à -Robert a des feuilles triangulaires très caractéristiques. On ne pourrait le confondre qu’avec le très rare géranium pourpre mais celui-ci a des fruits glabres, alors que le géranium herbe-à -Robert a des fruits velus. Il a de plus une odeur assez forte et reconnaissable.
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Entraînez-vous à reconnaître les plantes sauvages avec The Plant Game du réseau TelaBotanica !
Ce petit oiseau (il ne pèse pas plus d’une dizaine de grammes) voletait frénétiquement au-dessus de la mare des Larris. Jouant les acrobates sur des branches de saules immergées il chassait des insectes à l’aide de son bec fin.
Le pouillot véloce, Phylloscopus collybita, fait partie des premiers migrateurs à revenir d’Afrique, dès début mars. Si son plumage est assez peu remarquable et ne permet pas de le distinguer facilement des autres pouillots (7 espèces en àŽle-de-France) son chant est lui caractéristique.
« Tchip-tchap tchip-tchap » on l’appelle le compteur d’écus. Son chant sonne comme s’il égrainait des pièces dans une bourse.
L’avez-vous entendu ?
S’il n’est pas farouche, il n’a pas volé son nom : véloce. A peine un regard et le voilà reparti à ses va-et-vient frénétiques. Il n’est pas facile à observer et encore moins à photographier. Mais il s’entend très facilement. Il est fréquent dans les villes, les parcs, les jardins…
Et il s’entend d’autant mieux en cette période ! D’après les derniers résultats de BruitParif, avec le confinement les bruits anthropiques et la pollution sonore ont fortement baissés en àŽle-de-France au profit des chants d’oiseaux. Eux qui dépensaient des trésors d’énergie à chanter plus fort et modifier leur fréquence de chant pour se faire entendre, ce répit est bien mérité !
Pas de doutes, il y a bien un pouillot dans le quartier. Je l’entends compter sa monnaie au milieu des chants de fauvettes, de mésanges et de rouges-queues. Chez vous aussi ?
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Vous avez la chance d’entendre ou voir des oiseaux par votre fenêtre ? Informez-en la LPO grâce au programme « Confinés mais aux aguets » !
Depuis quelques jours je vois de drôles de mouches voler au-dessus du jardin en laissant traîner leurs pattes. Elles sont toutes noires, en grand nombre, parfois par deux, d’un vol pas très vif.
Difficile à identifier au vol, mais heureusement, l’une d’entre elle se pose enfin.
Corps allongé d’un bon centimètre, noir et velu, ailes fumées, éperon aux pattes antérieures… Nous avons ici à faire à la mouche de la Saint-Marc ! On l’appelle ainsi, ou Bibio marci, car on la rencontre essentiellement autour de la Saint-Marc (le 25 avril). Mais avec la douceur de ce printemps, cela fait déjà quelques jours que des dizaines d’adultes s’ébattent dans le jardin.
Dans la famille des Bibionidées, c’est la plus fréquente en àŽle-de-France (source CETTIA). Les adultes sont pollinisateurs, ce qui explique pourquoi je les vois tourner autour du pommier qui commence à sortir ses fleurs.
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Toilette matinale pour ce Bibio marci mâle sur une tige de pommier.
Assez fréquemment chez les mouches, on peut différencier les mâles et femelles grâce à la forme des yeux. Chez la mouche de la Saint-Marc c’est assez flagrant : la femelle a de tout petits yeux comparés à ceux du mâles. Voyons plutôt sur ces deux individus en pleine reproduction sur la fenêtre de Léo.
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Quels seront les effets du confinement sur la biodiversité ? L’Agence Régionale de Biodiversité propose un éclairage intéressant, illustré par le cas de la mouche de la Saint-Marc. Confinement et biodiversité
En cette période peu ordinaire, confinée chez moi, je suis attelée à mon télétravail quand je vois passer à la fenêtre une abeille sauvage. Une osmie, Osmia cornuta, cherche désespérément à faire son nid dans les trous d’évacuation de l’eau de mes fenêtres.
Ni une ni deux, ayant les outils à la maison, je scie une bà»che, y perce quelques trous et la fixe à la rambarde de la fenêtre.
Mon hôte ne tarde pas à accepter le contrat, et voilà qu’une nouvelle colocation s’instaure.
Installation progressive
Ma colocataire est une femelle. A la différence des mâles elle n’a pas le front blanc, et surtout, chez les osmies, seules les femelles s’occupent du nid. Je la vois faire des allers-retours entre le nid et le jardin.
Elle me montre d’abord son postérieur tout roux. Elle est en train de déposer des grains de pollens et du nectar sous forme de petites boulettes dans le nid. Les larves s’en nourriront avant de devenir de jolies abeilles poilues.
Puis son front noir. Elle est en train de pondre. Dans un nid, de quelques centimètres de profondeur, l’osmie pond plusieurs œufs, qu’elle sépare dans des petites logettes. Elle fabrique des parois à partir de cellulose. Chaque loge individuelle contient un œuf et une boulette de pollen et de nectar. Les oeufs femelles sont les plus en profondeur et les oeufs mâles les plus proches de la sortie. Ils émergeront les premiers au prochain printemps et attendront la sortie des femelles pour démarrer un nouveau cycle de reproduction.
En quelques jours le travail est accompli. Le nid est plein d’œufs et de pollen puis rebouché avec de la terre. Au printemps prochain je devrais avoir de nouveaux butineurs au jardin !
Bouche à oreille
L’hôtel a l’air de plaire, en voilà une deuxième !
Retrouvez nos astuces pour construire votre hôtel à osmies :
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Quant à la nature, elle ne s’est pas arrêtée, bien au contraire. Elle profite du calme relatif dans nos villes pour s’épanouir. Le Muséum national d’Histoire naturelle vous propose de l’observer depuis vos fenêtres. Retrouvez les observatoires adaptés au confinement, par VigieNature !