Ces étranges pousses qui émergent le long du bassin Blanche de Castille à Saint-Ouen l’Aumône sont les tiges fertiles de la grande prêle, Equisetum telmateia.
Cette plante appartient au groupe des fougères. Elle se reproduit donc à partir de spores. Les épis que l’on voit sur les images ci-dessus sont les parties fertiles de la plante. Toutes les cellules productrices de spores (les sporanges) y sont regroupées.
La grande prêle est l’une des prêles les plus communes, parmi les 6 espèces présentes en àŽle-de-France. Elle sporule (« fleurit » pour une fougère) assez tôt dans le printemps. On peut donc voir dès le mois de mars ces grandes tiges blanchâtres dans les milieux relativement humides (ici la berge du bassin).
Comme toutes les prêles, Equisetum telmateia, se développe à partir d’une tige rhizomateuse (souterraine) qui donne naissance à des pousses fertiles (en blanc crème sur l’image) et non fertiles (on voit les tiges de l’an dernier, fanées et séchées sur l’image). Deux espèces, Equisetum telmateia et Equisetum arvense, partagent une particularité : les tiges fertiles sont non chlorophylliennes et non ramifiées alors que les tiges stériles sont chlorophylliennes, donc vertes (bien que sèches sur la photo) et très ramifiées.
Pour reconnaître telmateia il faut ensuite s’intéresser à l’intérieur de la tige qui est extrêmement creux (il suffit de presser la tige pour s’en rendre compte).
Ne pas confondre
On utilise souvent une autre espèce de prêle en ornement dans les jardins ou au bord des bassins. Il s’agit d’un cultivar horticole de Equisetum hyemale, la prêle d’hiver, dont la variété sauvage est devenue très rare dans la région. Bien que grande aussi, on la différencie aisément de telmateia puisque ses tiges fertiles sont vertes.
Sources :
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
La grande prêle, par TelaBotanica