Palissé comme une palmette, un beau figuier s’élance à l’assaut du quai de la gare de Poissy. Bien sà»r, personne ne l’a planté à cet endroit, c’est une graine arrivée il y a quelques années dans la fiente d’un oiseau qui a germé dans le ballast. Au fil des ans, le va-et-vient des rames lui a donné sa forme. Un couple de voyageurs remarque cette drôle de verdure en descendant du wagon parce que je la photographie, quelques centaines d’autres passent sans rien voir.
Celui-là , quelques mètres plus loin, ce n’est pas un oiseau qui l’a semé. Ce pépin de clémentine aurait dà» terminer sa course dans la poubelle du quai.
Il y a tout ce qu’il faut pour faire un merveilleux jardin méditerranéen entre ces quais de gare : la forme encaissée qui protège du vent, les cailloux qui emmagasinent la chaleur du jour et assurent un parfait drainage, les crottes des pigeons comme fertilisant et toute la pluie du ciel. On ne devrait pas y faire passer des trains, ils abiment les branches de ces belles plantes courageuses, venues de pays lointains.
Sur les talus herbeux de l’Axe majeur à Cergy, ce chardonneret, grand amateur de graines de plantes herbacées, visitait avec ses congénères les touffes de laiterons en fruits. Devinette : ces chardonnerets viendraient-ils si la pelouse était régulièrement tondue comme une moquette ? Bien sà»r que non, car il leur faut des plantes montées en graines. Il fait ici la démonstration vivante que le gestion différenciée des espaces verts est bénéfique pour la biodiversité.
Et ces poules d’eau, mascottes des bassins du parc François-Mitterrand à Cergy seraient-elles là si les berges étaient restées bétonnées ? Non plus : c’est dans les touffes de plantes aquatiques qu’elles établissent leur nid et se nourrissent.
Moralité : protéger la biodiversité sur un territoire, ce n’est pas sorcier, quand les aménagements bien conçus bénéficient des modes de gestion adaptés.
Le Centre National de Formation du Personnel Territorial (CNFPT) a mis en ligne une série de vidéos pédagogiques sur le zéro phyto, tournées dans trois collectivités en pointe sur ce sujet : Versailles, Fontainebleau et Courdimanche. Les jardiniers témoignent sur leurs pratiques, leurs outils, leur engagement collectif et l’intérêt de la formation et des échanges pour surmonter les difficultés dans la conduite du changement.
Moussa DoumbiaMarc MoulinKevin Thomas
Retrouvez nos collègues de Courdimanche dans ces vidéos :
Le CRBPO m’a transmis les renseignements tout juste arrivés du Muséum de Prague concernant la mouette baguée portant le numéro ES 33382. Je l’avais repérée en janvier 2015 au parc François-Mitterrand à Cergy et je l’y ai revu fin décembre de la même année.
Cette mouette rieuse est né en juin 2013 dans la campagne près d’Olomouc, capitale spirituelle millénaire de la Moravie, dans la partie Est de la Tchéquie. Elle a été baguée au nid alors qu’elle était encore poussin.
La campagne et les étangs au nord d’Olomouc – Google mapsOlomouc est baigné par la Morava, un affluent du Danube – Google maps
Olomouc est à 1100 km de Cergy-Pontoise. C’est très loin, 2,5 fois plus loin que Strasbourg à vol d’oiseau. Notre mouette y retourne-t-elle l’été ? C’est possible, mais seule une observation estivale avec lecture de la bague permettrait de savoir précisément où elle passe la belle saison.
Au bord d’un chemin dans le parc de Grouchy à Osny, je remarque cette curieuse construction à base de feuilles mortes. Elles sont à moitié enfouies dans le sol et mêlées à de la terre. Et cette chose n’est pas seule, il y en a une tous les vingt centimètres environ.
Ce sont les cabanes des vers de terre anéciques. Vous les avez déjà rencontrés au jardin : ce sont ces grands vers dont la partie avant est plus sombre que l’arrière. La nuit, ils sortent leur tête au dehors, s’étirent et prospectent la surface du sol. Avec leur bouche, ils attrapent les feuilles mortes et les brindilles et les tirent à eux jusque dans les premiers centimètres du sol, comme le montre cette vidéo. Des bactéries et des champignons décomposent alors ces débris en une matière organique que consommera le lombric.
Les pluies d’hiver ont quelque peu raviné le chemin, emportant les feuilles et les branchettes tombées et dégageant ainsi à la vue les fameuses cabanes dont la densité montre que ce sol est très habité.
La réduction de 50% des applications de pesticides dans un champ de blé augmente de plusieurs facteurs les populations de vers de terre (jusqu’à 4,5 fois pour une espèce qui vit près du sol). L’étude de l’INRA sur les vers de terre et les pesticides
Samedi 30 et dimanche 31 janvier 2016, le Museum national d’Histoire naturelle et la Ligue pour la protection des oiseaux organisent pour la quatrième année consécutive une grande opération de comptage des oiseaux des jardins.
Tout le monde peut participer.
Il suffit de compter pendant un heure tous les oiseaux fréquentant un jardin (votre jardin, si vous en avez un) et de remplir en ligne la fiche d’observations sur le site Oiseaux des jardins.
Dans l’axe vertical de cette photo, un œil averti voit la coulée des ragondins : les plantes aquatiques sont plus rares et le piétinement a aplati les plantes de berges.
Il reste deux ragondins, me dit Etienne, en charge de l’entretien des bassins du parc François-Mitterrand à Cergy. « Ils ont fait beaucoup de dégâts dans les iris d’eau, les pontédérias et les nymphéas. Il faudrait au printemps replanter un peu, avec des espèces dont ils ne sont pas gourmands. »
Ces Typha ne semblent pas avoir été consommées. C’est une petite espèce, élégante et pas trop envahissante : Typha minima, ou peut-être un hybride. On pourrait planter une autre tache de ces petites massettes dans un endroit dégarni.
Pour l’introduction d’autres plantes aquatiques au succès plus incertain, il faudra les cultiver dans des cages de protection, le temps de les laisser s’implanter et d’observer leur comportement. Le jardinage aquatique requiert du savoir-faire et de la patience…
La sittelle vient parfois aux mangeoires. Dans ce jardin de Marines (Val d’Oise), elle se régalait de graines de tournesol.
Quand on voit une sittelle, les arbres ne sont jamais loin, car c’est son terrain de prédilection. La sitelle est sédentaire, elle niche dans une cavité dont elle ajuste l’orifice avec un torchis de boue de sa confection, d’où son nom de torchepot. Elle passe ses journées à faire des acrobaties dans les branches des grands arbres à la recherche de nourriture. Ses griffes impressionnantes lui permettent de se tenir tête en bas ou de se déplacer à la face inférieure d’une branche.
Comme les pics, les sittelles utilisent les crevasses des écorces pour coincer des graines afin de les décortiquer à leur aise. On voit ici la marque d’un coup de bec sur ce gland. J’ai peut-être dérangé l’oiseau pendant son repas, ou bien il s’agit d’une provision.
Savez-vous qu’il existe en France 150 espèces de vers de terre, aux modes de vie très différents ? Que dans le sol d’un hectare de prairie, ils pèsent autant que trois vaches ? Qu’ils sont essentiels à la fertilité des sols ?
Natureparif propose des demi-journées de formation pour connaitre les vers de terre. La première de ces formations, le 15 février 2016, se déroulera à Cergy. Ces formations sont ouvertes aux personnes désireuses de mieux connaitre les vers de terre et leurs rôles dans les sols : gestionnaires d’espaces verts ou naturels, membres d’associations de jardins partagés ou familiaux, agriculteurs, jardiniers amateurs.