L'actualité de la Nature

Méfiez-vous des faux bruns !

Crottes roses sur un pélargonium – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Belles crottes colorées

Voilà  la signature d’une larve d’insecte qui mange les fleurs et perce les boutons de ce pélargonium. Et je sais qui est le coupable : c’est le brun du pélargonium ! Ce papillon venu d’Afrique du Sud sévit dans la coin depuis une dizaine d’années. Ses chenilles ne sont pas faciles à  repérer car elles sont en tenue de camouflage. J’en trouverai sà»rement une dans un bouquet floral.

Boutons floraux de pélargonium percés par une chenille © CACP – Gilles Carcassès

Sur un pédoncule floral, je trouve effectivement une bestiole bien mimétique.

Surprise ! Ce n’est pas la chenille du brun du pélargonium, c’est autre chose ! Mais quoi ?

Chenille de Cacyreus marshalli  © Gilles Carcassès

Une chenille de Brun du pélargonium, ça ressemble à  ça : dodue, vert tendre rayée de rose, délicatement poilue. Et pas du tout de petites cornes sombres sur le dos ! Il m’a fallu l’aide de plusieurs experts pour identifier ma bête : c’est une chrysalide de Pterophoridae, probablement Amblyptilia acanthadactyla. 

Les chenilles de ce papillon mangent un peu de tout : lavande, euphraise, calament, romarin, menthe, ancolie, épiaire, germandrée, géranium, chénopode, bruyère, carline, myrtille…

Si vous voulez savoir à  quoi ressemble un papillon de la famille des Pterophoridae, il y en a un dans cet article : La faune de la sente des prés à  Eragny (dernière photo).

L'actualité de la Nature

Les fausses fraises de Grouchy

La fausse fraise de Duchesnea indica – parc de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Les belles petites fraises !

Qui n’a jamais été trompé par ces jolies fraises des bois qui n’en sont pas ? Cette plante pousse en sous-bois, s’étale par ses stolons, porte d’appétissants fruits rouges et brillants. Même les feuilles rappellent celles des fraises des bois. Mais voilà , ces fruits n’ont pas du tout le parfum de la fraise et sont vite recrachés. Comment reconnaître le faux fraisier ? Regardez bien l’involucre, cette couronne verte sous le fruit, elle est bien plus grande que celle du fraisier. Et si la plante est en fleurs, c’est facile, celles-ci sont jaunes comme des boutons d’or et pas blanches.

C’est une plante d’origine asiatique, classée invasive au niveau 3 sur une échelle de 5 par le Conservatoire botanique national du Bassin parisien (1). Elle a été introduite en Europe au 17ème siècle comme plante décorative pour tapisser des plates-bandes. On la retrouve fréquemment dans les parcs des châteaux et sa présence dans un milieu naturel est souvent une bonne indication du passé historique du lieu. Si j’ai trouvé cette plante dans une partie boisée du parc de Grouchy, c’est sans doute qu’à  une certaine époque elle y a été plantée pour agrémenter les jardins du château.

Dangereuses ou pas ?

Ces fausses fraises sont-elles consommables ? Considérées comme comestibles sans intérêt selon certains, ou comme légèrement toxiques selon d’autres sources, il conviendra de rester prudent, de s’abstenir et d’apprendre aux enfants à  les reconnaître.

(1) Catalogue de la flore vasculaire d’Ile-de-France par le CBNBP

La légende des fraises de Grouchy

L'actualité de la Nature

Belle découverte sur une scutellaire

Scutellaria galericulata – Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Sur les berges de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise

La scutellaire à  casque (Scutellaria galericulata) est une Lamiacée vivace aux jolies fleurs bleues. On la trouve au bord de l’eau, ses akènes sont d’ailleurs disséminés par flottaison. Celle-ci était au bord d’un bassin de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise.

C’est en voulant photographier cette petite plante que j’ai découvert cette larve contrastée, en train de manger une de ses fleurs. Avec six paires de fausses pattes, ce n’est pas une chenille, mais la larve d’une tenthrède, autrement dit une fausse chenille.

Athalia scutellariae – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Vue de près, cette fausse chenille est tout en bourrelets. Cette espèce inféodée aux scutellaires n’est pas commune et elle est rarement observée. Les adultes passent souvent inaperçus car ils sont difficiles à  distinguer d’espèces proches. En revanche, la larve est tout à  fait caractéristique avec ses ponctuations blanches en relief.

Retrouvez d’autres articles sur les tenthrèdes :

La tenthrède du chêne

La tenthrède du sureau yèble

L'actualité des jardins

Les moineaux des Galoubets

Au jardin partagé des Galoubets – Cergy © CACP – Gilles Carcassès
Oiseau bleu © CACP – Gilles Carcassès

Ce sont les enfants de la résidence Les Galoubets qui ont décoré à  leur idée les coffres à  outils de leur jardin partagé. Ils sont encadrés par l’association b.a-BA qui intervient là  régulièrement pour le compte du bailleur social Efidis. Le jour de l’animation, quand Sandrine entre dans le jardin, les gamins arrivent comme une volée de moineaux ! On ramasse les éventuels déchets apportés par le vent, on va remplir les arrosoirs aux récupérateurs branchés sur la gouttière, on goà»te les fraises, on plante, on sème, on désherbe, on écoute une histoire, on fait des jeux. L’après-midi est vite passée.

Les visiteurs sont les bienvenus, et informés des règles du lieu © CACP – Gilles Carcassès

Cet automne, on fait un thiéboudiène !

Ce morceau de pelouse, transformé peu à  peu en un petit paradis est devenu un lieu de rencontre, de détente, et c’est aussi une source de nourriture festive. Cette année, la production sera consacrée à  la confection d’un grand thiéboudiène collectif ! Pour les ignares comme moi qui ne connaissent pas le thiéboudiène, sachez que c’est le plat national sénégalais. Pour faire un bon thiéboudiène, il faut du riz et du poisson, et puis des légumes comme des tomates, du chou, des carottes… Et justement au jardin partagé des Galoubets, on a fait plein de choux, de tomates, d’oignons, d’aubergines, de courgettes, de basilics… Cela sera sà»rement très réussi.

Les bacs de cultures et les coffres à  outils, avec des légumes et puis des fleurs pour aider la nature © CACP – Gilles Carcassès
La biodiversité locale, source d’inspiration © CACP – Gilles Carcassès
Ces tomates sont les meilleures du Monde, et c’est vrai © CACP – Gilles Carcassès
L'actualité de la Nature

Des éponges dans les bassins de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise !

Non, je ne parle pas d’éponges usagées jetées dans l’eau par des promeneurs indélicats, mais de véritables éponges bien vivantes !

Spongilla lacustris – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Voyez-vous dans l’ombre de ce saule blanc cette éponge ramifiée de taille imposante, fixée sur une grosse branche immergée ? C’est là  un organisme unique composé de milliers de cellules assemblées en colonie. Spongilla lacustris forme ainsi des boules, des manchons, ou prend (mais plus rarement) une forme rameuse comme celle-ci.

Jeunes colonies de Spongilia, à  fleur d’eau près de la berge – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Sur cette photo, on peut voir la structure alvéolaire caractéristique des éponges. C’est par ces trous qu’entre et sort l’eau que filtre cet organisme pour se nourrir. L’éponge consomme des bactéries, de la matière organique en suspension et du phytoplancton. En été, elle filtre jusqu’à  70 fois son propre volume en eau chaque heure !

Spongilla lacustris de forme rameuse et de couleur verte © CACP – Gilles Carcassès

Vertes ou blanches

C’est une micro algue symbiotique qui la colore en vert : les cellules d’algues se reproduisent à  l’intérieur de l’éponge. Cette éponge est présente aussi dans les zones profondes moins lumineuses, elle est alors blanche ou jaunâtre. Elle vit même très bien dans l’obscurité totale des sections de rivières canalisées, à  condition que le courant lui apporte de quoi se nourrir.

L’éponge pour se développer a impérativement besoin d’un support : elle se fixe sur une pierre, une branche immergée, éventuellement un coquillage, ou sur des matériaux divers comme ceux des épaves et des pontons.

Le sexe des éponges

Les éponges peuvent se multiplier en bourgeonnant. Elles pratiquent aussi la reproduction sexuée. Chez cette espèce, les éponges ont la capacité de changer de sexe, elles pourraient être mâles une année et femelles l’année suivante. Evidemment, pour que naissent les bébés éponges, il faut que des éponges mâles et femelles soient présentes en même temps dans le bassin !

L'actualité de la Nature

Le frelon asiatique en chasse

Vespa velutina – Viry-Châtillon © CACP – Gilles Carcassès
Frelon asiatique en vol stationnaire © CACP – Gilles Carcassès

Technique de chasse

Bzzz ! En vol stationnaire devant la ruche, ce frelon asiatique attend le retour des abeilles. Lourdement chargées de pollen, elles sont moins agiles et plus faciles à  attraper en vol. Il réussit à  en capturer une de temps en temps. Alors, il se pose sur la branche d’un arbre à  proximité pour la découper. Il n’en conserve que le thorax riche en muscles qu’il rapporte à  son nid pour la nourriture des larves.

Toujours en expansion

Le frelon asiatique a beaucoup progressé depuis son introduction accidentelle en France en 2004. Voici la dernière carte officielle :

Extrait du site http://frelonasiatique.mnhn.fr/

Retrouvez nos articles sur le frelon asiatique :

Faut-il piéger le frelon asiatique ?

Le biocontrôle des frelons asiatiques

Reconnaître les deux frelons

Liens utiles :

Fiche d’aide à  l’identification par le Muséum nationale d’Histoire naturelle

Le frelon asiatique par le blog La graine indocile

L'actualité des jardins

MOOC Santé des plantes : jardiniers amateurs, inscrivez-vous !

Les inscriptions sont ouvertes !
Et c’est gratuit, on en profite ! Vous avez jusqu’au 15 septembre 2017 pour vous inscrire.

Pour s’inscrire c’est ici

Une formation de qualité, dans un langage accessible à  tous !

Le MOOC Santé des plantes vous est proposé par la Société Nationale d’Horticulture de France en partenariat avec AgroParisTech, Fredon Centre-Val de Loire, GEVES, INRA, Polleniz, SupAgro Montpellier, Université littoral Côte d’Opale, et le soutien du Ministère de la transition écologique et solidaire, du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, de l’Agence française pour la biodiversité. Cette action est labellisée Ecophyto.

Aucun prérequis scolaire n’est nécessaire.

Retrouvez notre article sur les objectifs de ce MOOC

L'actualité de la Nature

La rosette

Miltochrista miniata – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Encore un papillon de nuit qui vole le jour ! J’ai croisé dans le parc de Grouchy à  Osny ce petit rose joliment décoré sur une feuille de cirse maraîcher. Sa chenille ne consomme pas cette plante, mais les lichens qui poussent sur les troncs des chênes.

On l’appelle communément la Rosette, allez savoir pourquoi ?

Miltochrista miniata appartient à  la famille des Erebidae, comme l’Ecaille marbrée récemment observée dans ce parc.

Chenilles mangeuses de lichens, de mousses et d’hépatiques par Rémi Coutin

 

L'actualité des jardins

Un célèbre coureur argentin

Un cariama huppé se cache à  Cergy. On peut l’observer sous le pont routier qui descend du carrefour de Ham et franchit l’Oise. Cet oiseau coureur des steppes d’Argentine, du Paraguay et de l’Uruguay mesure 90 cm de haut et se nourrit de lézards, de serpents, de gros insectes et de petits oiseaux. Comme les faucons auxquels il est vaguement apparenté, il possède une arcade sourcilière osseuse et un bec crochu. Le matin, il braille très fort dans sa savane.

« Cariama huppé » sous le pont de la D 203 – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

L’artiste a pris quelques libertés avec l’anatomie du cariama, mais on reconnaît l’arcade sourcilière et la touffe de plumes qu’il porte sur le front juste au-dessus du bec.

Le cariama huppé s’apprivoise facilement, il est souvent présenté dans les parcs zoologiques.

Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Point de cariama sur l’autre face de la pile, mais l’expression d’un talent tout aussi ébouriffant !

Le cariama huppé, un article du site Zoom Nature

L'actualité de la Nature

La larve de coccinelle qui se prenait pour un mouton

Scymninae au revers d’une feuille de chêne à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Quelle drôle de toison !

Quand on ne sait pas ce que c’est, c’est une cochenille. Cette larve qui porte une abondante toison de cire sur le dos échappe à  la règle. Elle ressemble fort à  une cochenille, mais elle se déplace bien trop vite : c’est en fait un prédateur des cochenilles, une larve de coccinelle de la sous-famille des Scymninae.

Celle-ci est d’ailleurs peut-être une larve de Scymus.

Scymnus sp. – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les Scymnus sont des coccinelles de très petite taille. J’ai observé celle-ci sur un pied de patate douce d’ornement dans une jardinière fleurie.

Salade australienne

Plusieurs espèces de coccinelles sont utilisées en lutte biologique pour contrôler les cochenilles. La plus connue est Cryptolaemus montrouzieri. Originaire d’Australie, cette Scymninae est utilisée en serres pour protéger les cultures d’orchidées, mais aussi les agrumes, concombres, melons, aubergines, et diverses plantes vertes d’origine tropicale. En extérieur, elle peut s’attaquer aux cochenilles farineuses des hortensias, tilleuls, houx, marronniers… Cette espèce s’est acclimatée sur la Côte d’Azur, et sans doute ailleurs en France.

Cochenille australienne © CACP – Gilles Carcassès

Cette grosse espèce de cochenille a fait le tour du Monde. La cochenille australienne (Icerya purchasi) a débarqué en Californie en 1868, où elle a fait de gros dégâts dans les vergers d’agrumes. Elle est maintenant cosmopolite et régulée par Rodolia cardinalis (Coccidulinae), une autre coccinelle australienne, qui a été introduite et acclimatée avec succès à  mesure des pullulations de ce ravageur : 1887 en Californie, 1912 à  Menton, 1999 au Jardins des Plantes à  Paris pour soigner des tamaris et des citronniers épineux infestés.

Retrouvez notre article sur d’autres mangeuses de cochenilles