L'actualité de la Nature

Le trèfle pied-de-lièvre

Une espèce en régression

Trifolium arvense, le trèfle pied-de-lièvre – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette plante annuelle de la famille des Fabacées était autrefois très commune en àŽle-de-France. Bien qu’elle soit encore présente dans la région, on constate une diminution de ses stations. La cause principale de cette diminution est l’intensification de l’agriculture.

Trifolium arvense, le trèfle pied-de-lièvre – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les milieux pauvres en eau sont ceux qu’il préfère, ce trèfle est « xérophile ». On le retrouve souvent sur les terrains secs et sablonneux comme les friches, mais également sur les toitures végétalisées.

Tout doux le trèfle !

Trifolium arvense, le trèfle pied-de-lièvre – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Le trèfle fleurit de juin à  septembre en se revêtant de nombreux poils blancs et soyeux. Son inflorescence est d’ailleurs à  l’origine de son nom vernaculaire « Trèfle pied-de-lièvre ». Ses fleurs sont de type « papilionacées », comme la plupart des Fabacées : elles présentent un étendard, deux ailes et un carène.

Fleur papilionacée de Lathyrus sylvestris, une autre Fabacée © CACP – Gilles Carcassès

Attention à  son autre nom commun

Trifolium arvense est aussi appelé « trèfle des champs », un nom vernaculaire qu’il partage avec Trifolium campestre, une autre espèce de trèfle. Ils se différencient aisément une fois en fleur : Trifolium campestre est jaune !

Trifolium campestre, le trèfle des champs – Carrières-sous-Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Philippe Jauzein & Olivier Nawrot, Flore d’àŽle-de-France, Editions Quae

Trifolium arvense, par Identification assistée par ordinateur

Trifolium arvense, par Florif

Trifolium arvense, par Tela Botanica

Retrouvez d’autres portraits de trèfles dans nos articles :

Trifolium fragiferum, le trèfle porte-fraise

Trifolium pratense, le trèfle des prés

L'actualité des jardins

Sur le toit de l’école, un îlot de biodiversité

Toiture végétalisée de l’école Gustave Loiseau à  Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

La toiture végétalisée de l’école Gustave Loiseau à  Pontoise a été conçue pour héberger une biodiversité intéressante malgré l’absence d’arrosage. Par endroits, des surépaisseurs de substrat ont permis d’enrichir avec des plantes variées l’habituel cortège de sédums des classiques végétalisations extensives. Presque cinq ans après son inauguration, qu’est devenu cet aménagement ?

La ville de Pontoise m’a permis d’y faire une petite visite, histoire de vérifier la pertinence de mes conseils donnés à  l’époque sur le choix de la palette végétale.

Parmi les arbustes qui avaient été essayés, seule une santoline grise a bien résisté. Les bergenias, les euphorbes petit-cyprès, les iris des jardins, les origans ont prospéré. On trouve aussi de belles touffes d’œillets des Chartreux, de sauges, d’armérias, de népétas, de ciboulette… Et le mélange de sédums apporte une bonne couverture générale du sol.

La nature s’est invitée sur le toit

Des végétaux indigènes ont été apportés par le vent ou les oiseaux. Au premier plan sur la photo ci-dessus, on reconnaît la carotte sauvage et plus loin les petites fleurs blanches de la vergerette annuelle.

Ci-dessous, les inflorescences velues du trèfle pied-de-lièvre se mêlent au feuillage des iris. Cette petite bisannuelle des sols sableux très secs est sans doute arrivée là  portée par le vent.

Trifolium arvense – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

L’entretien d’une telle toiture est réduit mais néanmoins indispensable. Les jardiniers de la ville sont intervenus au début de l’été pour arracher les plantes indésirables et couper des tiges sèches.

Caché sous un tas de brindilles oublié par les jardiniers, j’ai découvert un joli petit carabe aux reflets verts, sans doute un Harpalus.

Harpalus sp. – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Les Harpalus sont majoritairement granivores, mais ils ne dédaignent pas les petites proies, comme des larves d’insectes qu’ils trouvent au sol. Les pattes rousses aux tibias épineux de cet insecte m’orientent vers l’espèce Harpalus affinis, une des plus communes dans les champs et les prairies. Ces carabes sont considérés comme des auxiliaires de culture car ils consomment les graines des adventices.

La fiche de Harpalus affinis dans le guide des carabes de Haute-Marne

Chorthippus sp. sur une feuille de bergénia – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Des dizaines de criquets se régalent de toute cette végétation sèche.

Les sédums, vaillants et beaux !

Les marges de la toiture © CACP – Gilles Carcassès
En juin, la floraison de Sedum album est spectaculaire © CACP – Service Opérations de construction

Remarquons au passage la forte capacité de colonisation de Sedum album, aux feuilles rougeâtres, qui manifestement se plaît aussi très bien dans les cailloux des allées d’entretien de la toiture.

Cet orpin blanc est l’une des trois espèces communes de sédums d’Ile-de-France. Les deux autres, Sedum acris et Sedum rupestre, indigènes également, arborent des fleurs jaunes. Sedum album, comme son nom l’indique, fleurit en blanc.

Convaincus ?

Les spécialistes du bâtiment qui m’accompagnaient ont paru séduits par le résultat, reconnaissant les atouts multiples d’une telle végétalisation : biodiversité, rétention des eaux pluviales, isolation thermique. Peut-être verrons-nous fleurir d’autres toitures sur les prochaines constructions de l’agglomération ?