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Enquête Chauves-souris et bâti

Chauve-souris © CACP – Emilie Périé

Vous partagez votre habitation avec des chauves-souris (cave, grenier, stores, volets…)? Faites-le nous savoir grâce à GeoNat-Citizen !

Enquête Chauve-souris de GeoNat-Citizen.

« Peu connues et parfois mal-aimées, les chauves-souris sont pourtant indispensables à l’équilibre de nos écosystèmes. Aujourd’hui, on recense 34 espèces de chauves-souris en France, dont 20 se trouvent en Île-de-France et 16 à Cergy-Pontoise ! Quand vient l’été, elles se rassemblent en colonies pour mettre bas, ce qui les rend plus facilement détectables.

Les chauves-souris, élisent domicile dans une variété de lieux. Elles se nichent dans les cavités naturelles des arbres, sous les ponts et dans les cavités souterraines, mais aussi au cœur des villes, dans les églises et les châteaux. Parfois, elles se faufilent même dans nos maisons, se retrouvant dans les greniers, les caves, se dissimulant derrière les volets ou dans les fermes.

La recherche de chauves-souris dans les environnements urbains et ruraux pendant l’été contribue à enrichir nos connaissances sur le statut et la répartition des différentes espèces présentes en Île-de-France. De plus, cette recherche permet d’identifier les zones importantes où se trouvent les populations reproductrices. Ces informations sont précieuses car elles facilitent une meilleure préservation des populations et prise en compte dans l’aménagement du territoire.

Si vous avez une colonie chez vous, renseignez la localisation, l’effectif approximatif et n’hésitez pas à laisser vos coordonnées afin qu’un expert puisse vous recontacter le cas échéant.

Pour toutes questions en lien avec les chauves-souris, rendez-vous sur le site d’Azimut230 ! »

Petit rhinolophe © EGIS – Guillaume Wetzel

Et pour en découvrir plus sur les chauves-souris :

Une saison un taxon © ARB-idf

Le webinaire Une saison, un taxon, épisode 3 : les chauves-souris. Une saison, un taxon – ARB (arb-idf.fr)

Découvrez dans ce webinaire comment les chauves-souris évoluent et se comportent, mais surtout, quelles actions peuvent être mises en place pour les protéger.

Retrouvez dans ces articles d’autres histoires de chauves-souris :

A Osny on protège les chauves-souris !

Des chauves-souris à  Cergy-Pontoise

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Le Clytre à grandes taches

Dans ma lisière il y a… un Clytra laeviuscula ! Petites pattes noires, grandes élytres orangés et quatre taches noires pour compléter le look.
Ce clytre est une espèce d’insectes coléoptères de la famille des chrysomélidés (elle regroupe plus de 37 000 espèces de coléoptères herbivores !). Ces petites bêtes sont assez paisibles à regarder, peu farouches. Quelques modèles m’ont laissés les photographier sans peine 🙂

Clytra laeviuscula, Le Clytre à grandes taches – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Athénaïs Phocas

Nous avons croisé ces Clytres à grandes taches lors d’un inventaire autour de Saint-Ouen l’Aumône, il était assez facile de les repérer et de les différencier des coccinelles environnantes par leur forme plus allongée. Observables de mai à août, les formes adultes se rencontrent dans les lisières et boisements clairs, notamment sur des feuilles d’arbres et d’arbustes.

Clytra laeviuscula, Le Clytre à grandes taches – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Athénaïs Phocas

Lors des jours de pontes, les femelles enveloppent leur œufs dans une sorte de petite mixture. Elles prennent soin de les déposer vers les fourmilières car il existe une relation myrmécophile (littéralement fourmi-amour, est le terme appliqué aux inter-associations positives entre les fourmis et aussi pour une variété d’autres organismes). Les fourmis vont utiliser cette mixture pour fabriquer leur fourmilière, laissant ainsi les larves se développer et de se nourrir. Il leur faudra attendre deux bonnes années avant de devenir adultes.

Clytra laeviuscula, Le Clytre à grandes taches – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Athénaïs Phocas

Sources

Clytra laeviuscula Ratzeburg, 1837 – Clytre à grandes taches-Description, fiches détaillées (mnhn.fr)

Myrmécophilie : définition et explications (aquaportail.com)

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Les hannetons

Leur taille peut surprendre, ils volent d’une façon relativement bruyante et sont peu agiles mais surtout, leur grosses larves blanches terrifient les jardiniers ! On vous présente les hannetons.

Ces belles bêtes sont des coléoptères assez communs dans nos jardins et aussi dans les parcs. De la famille des Scarabaeidae, il en existe en plusieurs espèces : le hanneton commun, le hanneton des jardins, le hanneton forestier, le hanneton de la Saint-Jean, et le hanneton des pins, pour n’en nommer que quelques-unes.

C’est un groupe d’espèces dont l’activité est surtout crépusculaire. Il est attiré par la lumière, il n’est pas rare des les entendre voler en début de soirée et venir vous passez le bonjour si vous êtes entourés d’éclairage artificiel.

Melolontha hippocastani – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Physiquement, vous pouvez facilement repérer les hannetons grâce à leur taille impressionnante. Le Hanneton commun, ou Melolontha melolontha, est un grand coléoptère mesurant entre 20 et 30 mm de longueur, avec des élytres brun-rougeâtre. On peut l’observer sporadiquement dans nos jardins, de mai à début juillet. Il est possible de distinguer le mâle de la femelle en observant leurs antennes : le mâle possède 7 lamelles, tandis que la femelle n’en a que 6.

Melolontha melolontha © CACP – Gilles Carcassès

Au printemps, les adultes sortent de terre, prêts à se reproduire. Les femelles pondent leurs œufs dans le sol, et les larves, appelées vers blancs, en émergent pour passer plusieurs années à se nourrir de racines de plantes (entre 3 et 4 ans!).

N’avez-vous pas déjà entendu parler de ces fameuses « années à hannetons » ? Elles s’expliquent par le fait que les larves, lorsqu’elles sont nombreuses, se livrent au cannibalisme. Les plus âgées dévorent celles des années suivantes, et une année de forte émergence est suivie par deux années d’effectifs moindres.

Melolontha melolontha © CACP – Gilles Carcassès

Les hannetons adultes consomment les feuilles de nombreux arbres feuillus, tels que les chênes, les hêtres, les châtaigniers, et les marronniers, ainsi que celles des arbres fruitiers. Quant aux larves, elles s’attaquent aux racines des plantes herbacées, mais aussi des cultures de céréales, de pommes de terre et de betteraves. On leur a mené une lutte acharnée avec l’utilisation massive de pesticides durant le siècle dernier, ce qui a presque conduit à leur disparition !

Sources

Albouy et Richard, 2017. Coléoptères d’Europe. Delachaux et Niestlé

Melolontha melolontha (Linnaeus, 1758) – Grand hanneton commun, Hanneton commun (le)-Présentation (mnhn.fr)

Le hanneton commun – Coléoptères – Quel est cet animal ?

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La Digitaire sanguine

Bravo à celles et ceux qui on trouvé notre effrontée des jardins, la digitaire sanguine.

Elle se retrouve souvent sur le banc des accusés, condamnée d’être une mauvaise herbe ruinant l’esthétique et la densité des pelouses de nos jardins. « Mauvaise herbe », voilà une appellation qui désigne bien souvent des végétaux qui poussent sans être volontairement semés là où on ne les voulait pas. Pourtant, nombreux sont ceux qui apportent une touche de merveilleux, voire des bénéfices au jardin : une couleur, un usage, une histoire, la biodiversité qui leur est liée ou encore leurs adaptations remarquables pour survire !

Notre petite digitaire sanguine est une plante herbacée annuelle aux chaumes pouvant atteindre de 10 à 30 cm de long.

Digitaire sanguine, Digitaria sanguinalis – Cergy © CACP – Emilie Périé

Cette digitaire est une herbe vivace aux épis rappelant vaguement les doigts d’une main d’où son nom Digitaria qui dérive du latin digitus « doigt ».

La plante est principalement cultivée comme fourrage. Dans le passé, elle était cultivée pour ses graines en Europe de l’Est. On la retrouve aujourd’hui dans les champs, chemins, milieux sablonneux et jardins.

Sa période de floraison s’étend de juillet à septembre. On observe qu’elle possède entre 2 et 8 épis, souvent décalés sur la tige, les épillets ont une longueur de 3mm et ne possèdent qu’une seule fleur. Les feuilles quand à elles sont courtes et velues avec parfois des taches pourpres.

Digitaire sanguine, Digitaria sanguinalis – Cergy © CACP – Emilie Périé

Cette plante ressemble beaucoup au chiendent pied de poule (Cynondon dactylon), une poacée annuelle.

Sources

Digitaria sanguinalis (L.) Scop., 1771 – Digitaire sanguine, Digitaire commune-Présentation (mnhn.fr)

Digitaria sanguinalis – synthese – eFlore – Tela Botanica (tela-botanica.org)

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Petits poussins de juin

Lors d’une belle matinée, nous avons observé de petites boules noires toutes mignonnes dans le bassin de la Louvière de Courdimanche. Quelques poussins Gallinule poule d’eau étaient de sortie sur les radeaux flottants (bonne nouvelle ! ils ont été spécialement aménagés pour les nichées).

Ils étaient quelques téméraires à sortir leur tête du nid et aller se promener le long de l’eau.

Poussins gallinules poule d’eau, Gallinula chloropus – Courdimanche © CACP – Athénaïs Phocas

Les Gallinules construisent leurs nids dans les roselières, plutôt bien cachées parmi la végétation et autres plantes aquatiques. Les nids sont des structures composées de tiges et de feuilles qui offrent une base stable pour les œufs et les poussins.

Poussins gallinules poule d’eau, Gallinula chloropus – Courdimanche © CACP – Athénaïs Phocas

Comparés aux adultes, les poussins ont un plumage entièrement noir ainsi que leur pattes. Leur calotte est dépourvue de duvet ce qu’il leur donne un physique assez intriguant… Ils ont de grands pieds par rapport à leur taille, cela les aide à se déplacer habilement sur la végétation flottante, même si ça n’en empêche pas certains de se rater quelques fois !

Poussins gallinules poule d’eau, Gallinula chloropus – Courdimanche © CACP – Emilie Périé
Juvénile Gallinules poule d’eau, Gallinula chloropus – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

L’apparence des juvéniles diffère des poussins et des adultes, ils présentent des parties inférieures grises, une gorge plus claire et un bec sombre à pointe jaune.

Une mère et son petit gallinules poule d’eau, Gallinula chloropus – Courdimanche © CACP – Athénaïs Phocas

Les parents sont très protecteurs et veillent constamment sur leurs nids pour éviter les prédateurs tels que les rats, les hérons et les rapaces.

Retrouvez nos précédents articles sur les poules d’eau

Foulque ou poule ? – Nature en ville à Cergy-Pontoise

Comptage WetLands 2024 – Nature en ville à Cergy-Pontoise

Poule acrobate – Nature en ville à Cergy-Pontoise

Sources

Gallinule poule-d’eau – LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux)

Gallinula chloropus (Linnaeus, 1758) – Gallinule poule-d’eau, Poule-d’eau

Gallinule poule-d’eau – Gallinula chloropus

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Dans mon arboretum il y a … le hêtre pleureur

Pour ce premier numéro présentant les arbres présents dans l’arboretum nous vous proposons une essence que l’on rencontre dans nos jardins et parcs, j’ai nommé le hêtre pleureur !

Certaines et certains d’entre vous aviez deviné l’essence en question depuis notre précédent article sur l’herbier de l’arboretum.

Echantillon de hêtre pleureur dans l’herbier de l’arboretum © CACP

Tout d’abord, petit rappel. Qui n’a jamais confondu un hêtre et un charme ? Ces deux espèces ont des feuilles similaires pourtant voici une charade bien connue des naturalistes : « Le charme d’Adam c’est d’être à poils ! » Voilà une définition sexy qui se décortique de la manière suivante : « le Charme à dents c’est d’Hêtre à poils ».
Vous l’aurez compris, le charme possède des feuilles bien dentelées dépourvues de poils comparées aux feuilles de hêtre qui possèdent des poils fins à leurs extrémités.

Nous voilà avec la vedette de l’article j’ai nommé le hêtre pleureur, Fagus sylvatica pendula. Vous pouvez ranger vos mouchoirs, nous avons pu le retrouver en forme au sein de l’arboretum (photo ci-dessous).

Hêtre pleureur, Fagus sylvatica pendula – Arboretum axe majeur © CACP – Emilie Périé

C’est une espèce de hêtre ornemental souvent présent dans les grands jardins et parcs car il est apprécié pour sa forme originale et son côté imposant. Il est reconnaissable par son écorce lisse et grise, ainsi que par ses feuilles ovales, dentelées et surtout poilues ! Comme le saule pleureur, ses branches latérales sont flexibles et tombent verticalement, parfois jusqu’à toucher le sol. Cet arbre peut atteindre une hauteur de 30 mètres, avec un tronc souvent droit et retombant à sa cime.
Comme le hêtre commun, le hêtre pleureur produit des fruits appelés faînes, qui sont de petites noix triangulaires, appréciées par de nombreuses espèces animales !

Une idée sur le prochain échantillon ?

Echantillon herbier 2008 © CACP

En savoir plus sur l’Arboretum et son herbier :

Connaissez-vous l’arboretum de Cergy-Pontoise ? – Nature en ville à Cergy-Pontoise

Carton mystère – Nature en ville à Cergy-Pontoise

Sources

Fagus sylvatica L., 1753 – Hêtre des forêts, Hêtre, Fayard, Hêtre commun, Fouteau

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La Sésie de l’Oseille

Bien qu’une allusion à une série policière ou à une perquisition puisse sembler divertissante, la Sésie de l’Oseille, Pyropteron chrysidiformis, est un papillon de jour flamboyant !

(D’ailleurs, Pyropteron signifie « aux ailes de feu » et chrysidiformis « qui a l’aspect d’une chrysis ».)

Reconnaissable par son corps massif, son abdomen noir cerclé de deux anneaux blancs, une petite touffe de poils blancs à son extrémité, et ses ailes rouges et noires avec des plages transparentes, l’apparence de la Sésie de l’Oseille est vraiment étonnante.

Ce papillon est largement répandu en Europe et dans le sud de la France. Ses habitats sont variés, mais principalement ouverts et ensoleillés, comme les lisières de forêts, les talus, les champs ou encore les friches.

Nous avons eu la chance d’en observer en phase d’accouplement sur une picride, juste à côté d’un pied d’oseille !

Sésie de l’Oseille, Pyropteron chrysidiformis – Maurecourt © CACP – Athénaïs Phocas

Pendant la journée, notre Sésie vole en bourdonnant durant les heures les plus chaudes et se pose avec les ailes déployées. Pour maximiser les chances de l’apercevoir, il est utile de chercher autour des oseilles (Rumex) et d’autres plantes hôtes, telles que l’armoise (Artemisia vulgaris).

Après l’accouplement, la femelle dépose ses œufs sur les tiges de l’oseille commune. La chenille, blanche avec une tête noire, se nourrit des feuilles de cette plante et fore aussi les tiges jusqu’aux racines !

Découvrez d’avantage les Sésies avec nos articles

Plaie d’argent n’est pas mortelle – Nature en ville à Cergy-Pontoise

Les beaux papillons de l’année 2019 – Nature en ville à Cergy-Pontoise

Sources

Martiré, D., Merlier, F., & Turlin, B. (2016). Guide des plus beaux papillons et leurs fleurs favorites. Belin.

La sésie de l’oseille – Lépidoptères – Quel est cet animal ?

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Les corneilles noires

La corneille noire, Corvus corone © CACP – Emilie Périé

J’ai récemment lu un livre que j’aimerai vous conseiller, il s’intitule Vivent les corneilles, un plaidoyer pour une cohabitation raisonnable et il est écrit par Frédéric Jiguet, chercheur au Museum national d’Histoire Naturelle.

Le titre est assez transparent, il s’agit de parler de corneilles et de détricoter un peu les raisons qui poussent à les considérer comme des ESOD (des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts) et qui entrainent des actions de destruction volontaire de ces oiseaux.

La corneille noire, Corvus corone © CACP – Emilie Périé

Mal-aimés, ces « oiseaux de malheur » n’ont pas bonne réputation. Mais que leur reproche-t-on au juste ? Au delà de la simple superstition, il semblerait que quatre griefs leur soient attribués : elles fouillent et répandent les poubelles sur l’espace public, elles mangent les semences agricoles, elles arrachent les pelouses et elles attaquent les passants. Coupables ou innocentes ? Et si les accusations sont fondées, comment cohabiter avec ces oiseaux si communs autour de nous ? Ce sont les questions auxquelles Frédéric Jiguet apportent des premières réponses dans son ouvrage sorti en début d’année.

Corneille noire baguée « blanc 003 » © CACP – Gilles Carcassès

Pour cela il a commencé à étudier de près les corneilles parisiennes en 2015. Et qui dit étude du comportement des oiseaux dit bague d’identification. Ainsi plusieurs centaines de corneilles ont été baguées depuis le début de l’étude. En visite au jardin des plantes de Paris cette même année 2015 Gilles avait d’ailleurs croisé « blanc 003 » aussitôt rebaptisée Agent 003. En bon observateur il avait de suite averti le chercheur de sa découverte. Pour information, 9 ans plus tard « blanc 003 » est toujours vivant et observé ce mois-ci au jardin des plantes de Paris, il détient le record de longévité des corneilles baguées dans ce étude !

Or les corneilles baguées à Paris sont mobiles (jusqu’aux Pays Bas nous dit-on !). Vous pouvez les rencontrer un peu partout en Île-de-France et même au-delà. Ouvrez l’œil, vous pourriez croiser des corneilles avec de jolies bagues aux pieds. Si c’est le cas indiquez le sur le site dédié au suivi de ces corneilles, vous produirez ainsi de précieuses informations !

Corneille noire, Corvus corone © CACP – Gilles Carcassès

Près de 10 ans d’étude, environ 1000 oiseaux bagués et suivis et quelques centaines de pages de publication plus tard ce travail a apporté des réponses aux questions posées plus haut. Sans avoir la prétention de résumer les propos des chercheurs ici, voici quelques-uns des apprentissages que l’on trouve dans leurs conclusions.

Oui, les corneilles se nourrissent dans les poubelles. Equarisseurs naturels au régime omnivore ces oiseaux ingénieux se nourrissent de tout et surtout de ce qui est facile à récupérer (comment les en blâmer ?). Alors un morceau de fritte apparent dans un sac en plastique transparent est un appât à forte attraction. S’il existe des design de corbeilles évitant que les corneilles éventrent les sacs en plastique pour récupérer le précieux butin et répandent le contenu de la poubelle au sol, rappelons tout de même qu’en ce début d’année 2024 le tri des biodéchets est devenu obligatoire. Ainsi ce fameux morceau de fritte n’a rien à faire dans la corbeille de rue mais doit rejoindre le tas de compost. Problème résolu ?

Concernant les questions agricole et des espaces verts je vous laisse découvrir le détail des expérimentations et conclusions dans les publications du Muséum. Sachez toutefois que oui, les corneilles mangent les graines de maïs fraichement semées et les larves de hanneton cachées sous la pelouse mais qu’il existe des techniques de gestion des espaces qui réduisent fortement leur impact et évitent d’avoir à replanter la pelouse toutes les semaines ou de perdre la moitié de la production du champs de maïs. A noter : le tir, le piégeage et la destruction des corneilles ne font pas partie des techniques efficaces … A méditer.

Corneillon © CACP – Matthieu Delagnes

Enfin, concernant les « attaques » de corneilles l’étude attentive des faits montrent qu’il s’agit dans des cas très rares d’individus élevés par des humains et ayant pris de mauvaises habitudes ; dans les principaux cas ce sont des tentatives d’effarouchement faites par des adultes protégeant des petits. Comme tout bon parent responsable, les corneilles n’aiment pas voir des grosses bêtes roder autour de leur progéniture.

Un rappel : ces fameux corneillons ne sont que très rarement à l’abandon. Ils sont en général en attente du retour de leurs parents partis en quête de nourriture. A moins qu’ils ne soient dans une situation visiblement dangereuse (sur le trottoir ou la chaussée par exemple) évitez d’intervenir. L’étude aura également montré que les corneillons élevés en centres de sauvetage ne survivent pas à leur première année dans le monde sauvage. Mieux vaut les laisser s’instruire auprès de leurs parents.

Corneille noire, Corvus corone © CACP – Emilie Périé

A nous aussi les corneilles ont encore beaucoup à enseigner…

Sources :

Vivent les corneilles, un plaidoyer pour une cohabitation responsable par Frédéric Jiguet aux éditions Actes Sud

Site de l’étude : suivi des corneilles parisiennes

Retrouvez d’autres histoires de corneilles dans ces articles :

Maître corbeau

Agent 003

Elevée à  la baguette

Les corneilles du château de Versailles

Bébé corneille

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Martin du matin

En début de saison nous observions le chevalier guignette sur les bords du bassin sous le pont rouge, que nous avions d’abord pris pour une bergeronnette grise. Cette fois, pour le deuxième passage de notre protocole du suivi des oiseaux, c’est bien la bergeronnette grise qui s’agite sur la margelle.

Bergeronnette grise © CACP – Gilles Carcassès

Mais elle n’est pas toute seule. Elle sautille autour d’une tache bleue…vite les jumelles !

Martin pêcheur d’Europe © CACP – Emilie Périé

C’est bien monsieur Martin pêcheur d’Europe qui est posé dans le soleil matinal. On peut différencier mâle et femelle grâce à la couleur de la commissure du bec. Elle est rouge orangé chez la femelle et noire chez le mâle.

Martin pêcheur d’Europe mâle © CACP – Emilie Périé

Habituellement, le Martin pêcheur est perché sur une branche de saule au-dessus de l’eau et guette le passage des poissons. Cette fois il a choisi la margelle du bassin, qui a l’air de lui offrir un bon point de vue et me laisse tout le loisir d’observer ses brillantes couleurs.

Je l’aperçois tenter plusieurs plongeons pour pêcher un poisson pour son petit déjeuner. Il a du finir par y arriver car il a filé tout droit sous le pont, une véritable flèche bleue, impossible à tracer. C’est d’ailleurs comme ça qu’on le voit le plus souvent : un trait bleu filant au-dessus de l’eau. En effet, le martin pêcheur n’est pas si rare dans ce secteur, nous l’observons régulièrement. Mais c’est la première fois qu’il reste posé aussi longtemps à découvert !

Sources :

Le guide ornitho, Editions Delachaux et Niestlé

Retrouvez d’autres histoires de Martin pêcheur :

La flèche bleue

Arrête de trembler

Je suis tombé sur une arête