L'actualité de la Nature

La véronique de Perse

Veronica persica à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Au pied de la préfecture du Val d’Oise elle forme un gros tapis dans un massif d’arbustes. Ses grandes fleurs bleues attirent l’attention. C’est la plus commune des véroniques, et pourtant elle n’est pas indigène. La véronique de Perse est originaire du sud-ouest de l’Asie ; elle est arrivée en Europe au XIXème siècle. Elle aime les terres riches des jardins et des potagers. C’est pourquoi les jardiniers la côtoient souvent. Elle pousse vite et tôt, dès les premiers beaux jours, et se ressème abondamment. C’est une adventice des jardins omniprésente mais pas trop problématique. On s’en débarrasse d’un coup de binette… jusqu’aux nouvelles levées de ses graines.

Fleurs de la véronique de Perse © CACP – Gilles Carcassès

Je l’avoue, je suis sensible au charme de la véronique. Et souvent je lui épargne la binette, quand elle me fait ses yeux doux.

Retrouvez notre article sur ces herbes qu’on dit mauvaises

L'actualité de la Nature

Une épipactis sans chlorophylle

Une touffe d’épipactis helléborine dépourvue de chlorophylle, vue à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Béatrice Fromentin

C’est une plante mutante comme on en croise parfois, totalement dépourvue de chlorophylle. Seul un pigment violet, présent normalement sur la plante lui donne un peu de couleur. Sans chlorophylle, elle ne devrait pas survivre, ainsi privée de sa capacité à  tirer profit de l’énergie solaire. Cette orchidée sauvage, une Epipactis helleborine, partage peut-être le même secret que la néottie nid d’oiseau ?  Cette orchidée non chlorophyllienne de nos sous-bois tire profit d’une relation symbiotique complexe faisant intervenir un champignon mycorhizien et un arbre.

Epipactis helleborine © CACP – Gilles Carcassès

Bravo à  Annie, Laurent et Gaà«tan qui ont su identifier la plante mystère. Trop forts, mes lecteurs !

Le mystère des orchidées « albinos », par Le saule causeur

L'actualité de la Nature

Méloé

Meloe sp. © CACP – Gilles Carcassès

Quel est donc ce lourd coléoptère, incapable de voler, qui traverse mollement l’allée forestière ? Il est mal fagoté, avec ses élytres qui couvrent à  peine la moitié de son abdomen. C’est un méloé, et à  son embonpoint je suppose que c’est une femelle prête à  pondre. Après l’accouplement, elle dépose ses œufs par milliers dans le sol, puis les petites larves grimpent dans les fleurs de plantes basses comme les pissenlits. On rencontre aussi souvent des larves de cette famille dans les fleurs de ficaire ou d’anémone.

Larves de Meloidae © François Calame

Là  se joue le mystère de la vie : avec leurs pattes terminées par des griffes en trident, ces larves, que l’on nomme triongulins, s’agitent à  l’arrivée d’un butineur et s’agrippent aux poils des abeilles sauvages de passage. Elles voyagent sur le dos de leur hôte, parfois en groupe serré, jusqu’au fond du terrier de l’hyménoptère. Là , le triongulin mange l’oeuf de son hôte et entame une série de mues, se transformant en une larve dodue qui va dévorer les réserves de miel. Etonnant, non ?

Mais il y a plus fort encore : il paraît que les triongulins d’un méloé américain savent attirer par une phéromone spécifique les mâles d’une espèce d’anthophore. Les triongulins grimpent sur ces visiteurs et ainsi véhiculés profitent des accouplements pour changer de monture et finalement contaminent le terrier des femelles.

Inquiété, le méloé fait sourdre par ses articulations un liquide malodorant, vésicatoire et toxique, à  base de cantharidine. Sa toxicité lui vaudrait son surnom d’enfle-boeuf et une réputation sulfureuse d’aphrodisiaque. Sa consommation serait très dangereuse pour les reins, aussi je déconseille vivement de croquer l’animal !

L’attaque du Ceratopogonidae © CACP – Gilles Carcassès

Ironie du sort, ce méloé est attaqué par un diptère parasite (sans doute un Ceratopogonidae) qui s’est posé sur son dos et vient pomper ses humeurs.

Une bonne page des Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre sur les méloés

L'actualité de la Nature

Oiseau rare

L’échasse blanche, (Himantopus himantopus) – Cergy © Sylvain Daguenet

Un animateur nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise m’a fait parvenir cette photo d’un échassier élégant qui marchait à  grands pas au bord d’un bassin. C’est bien une échasse blanche, migrateur très rare pour l’Ile-de-France. Les échasses nicheuses régulières les plus proches sont dans le Morbihan. Ces oiseaux prennent leurs quartiers d’hiver en Mauritanie, en Guinée, au Mali…

Echasse blanche dans les marais de Suscinio (Morbihan) © CACP – Gilles Carcassès

Autre bonne nouvelle de l’Ile de loisirs : un vanneau huppé semble avoir décidé de rester pour la belle saison. Est-il seul ? Nous espérons pour lui la présence d’une compagne… Cette espèce a déjà  niché à  la base il y a quelques années.

Vanneaux huppés et mouettes rieuses en hiver à  l’étang du Corra © CACP – Gilles Carcassès

L’échasse blanche par Oiseaux.net

Agenda, L'actualité de la Nature

Fête de la nature 2017 à  Cergy-Pontoise

Comme chaque année, plusieurs de nos partenaires participent à  la Fête de la nature et proposent des animations gratuites sur Cergy-Pontoise à  cette occasion. Pour en savoir plus et participer, cliquez sur les liens dans cet article.

Le mercredi 17 mai 2017 à  13h 30, une sortie nature au parc de Grouchy à  Osny est proposée par la ville de Vauréal. La cellule biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise en assurera l’animation.

Le vendredi 19 mai 2017 à  19 h30, venez découvrir le monde fascinant des chauves-souris au parc du château de Menucourt. L’animation sera assurée par un écologue de la Ferme d’Ecancourt.

Le samedi 20 mai 2017 matin, l’abeille et les pollinisateurs sauvages n’auront plus de secrets pour vous, grâce à  l’animation préparée par les animateurs nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. Profitez de cette occasion rare de découvrir les installations dédiées à  la pédagogie nature dans un secteur préservé de la base de loisirs. Réservation obligatoire auprès de nature@cergy-pontoise.iledeloisirs.fr.

Le samedi 20 mai 2017 après-midi, le conseil département du Val d’Oise vous convie à  une chasse aux trésors de la nature en forêt de l’Hautil : un parcours de 6 km à  partir de la ferme d’Ecancourt à  Jouy-le-Moutier. Réservation obligatoire auprès de sortiesnature.valdoise.fr

Le samedi 20 mai 2017 de 14 h à  18 h, la ville de Vauréal vous invite à  la fête de la nature au parc des sports, 36 avenue Auguste Blanqui où vous pourrez participer à  différents ateliers autour de trois thématiques : « se nourrir autrement », « mieux comprendre la biodiversité », « et si on fabriquait malin ? ».

Parc du château de Menucourt : Florian explique la vie des chauves-souris © CACP – Gilles Carcassès
La « carte géographique » – parc du château de Grouchy © CACP – Gilles Carcassès
Apis mellifera, l’abeille domestique © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez notre article Retour sur la fête de la nature 2016.

L'actualité de la Nature

Rossignol du Japon

Bravo à  Thierry, Patrick et Florent qui ont les premiers identifié l’oiseau mystère.

Leiothrix lutea, le rossignol du Japon – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Le rossignol du Japon, échappé de captivité, est capable en quelques endroits de se reproduire dans la nature. Il affectionne les boisements humides et niche dans les ronciers ou les touffes d’herbes des sous-bois. Il inspecte avec vivacité le feuillage et les branchages, à  la recherche d’insectes, comme le font le rouge-gorge et la fauvette à  tête noire. Mais il est capable aussi de sauter pour attraper ses proies en vol, ce qui lui confère, semble-t-il, un avantage lui permettant de coloniser les sites qui lui sont favorables. Il s’est ainsi installé dans le Sud-Ouest de la France, en Picardie, en Alsace, sur la Côte d’Azur, dans le Val d’Oise (essentiellement dans le Vexin et en forêt de Montmorency). Il y en aurait une quarantaine de couples en Ile-de-France, et peut-être 5000 individus en France. La première observation francilienne remonte à  1993.

Leiothrix lutea © François Lelièvre

Cette espèce est envahissante à  La Réunion.

Source :

Connaissez-vous le Léiotrhix jaune ? par Alain Dutartre (2018) , Centre de ressources Espèces exotiques envahissantes

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Où trouver les morilles ?

Morilles © CACP – Gilles Carcassès

Les morilles aiment bien la proximité des frênes, comme les morillons. Parfois on peut les rencontrer sous les pommiers ou dans les jardins. J’en ai déjà  trouvé dans une haie de troènes bordant une cour de récréation !

En forêt, elles semblent apprécier les anciennes charbonnières, là  où le sol a été transformé par le brà»lage de bois. Reste à  trouver les charbonnières : pas toujours facile de voir le sol chargé de charbon de bois sous la litière de feuilles mortes, sauf si une bestiole, écureuil, chevreuil ou sanglier a gratté un peu. Sinon, c’est là  où poussent les morilles.

Oh, des jumelles ! © CACP – Gilles Carcasses

Sur le même sujet, retrouvez nos articles :

Premières morilles

La belle blonde

Morilles, ou pas morilles ?

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La buglosse toujours verte

Fleurs de la buglosse toujours verte (Pentaglottis sempervirens) - Courdimanche © CACP - Gilles Carcassès
Floraison de la buglosse toujours verte (Pentaglottis sempervirens) – Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

De grandes feuilles allongées aux poils raides et des fleurs bleues semblables à  celles d’un myosotis, c’est la buglosse toujours verte. J’ai rencontré ce pied dans une haie sur l’ancien site de Mirapolis à  Courdimanche. Cette plante originaire du sud de l’Europe est naturalisée en quelques endroits en Ile-de-France notamment dans le Vexin et la région de Versailles. Elle a longtemps été cultivée pour l’ornement des jardins et sans doute aussi pour ses propriétés médicinales.

géraniumms, buglosses et digitales dans un cimetière anglais © CACP - Gilles Carcassès
Géraniums, buglosses et digitales dans un cimetière anglais © CACP – Gilles Carcassès

Les anglais, grands amateurs de plantes vivaces, savent employer cette plante généreuse et facile dans de jolies compositions au caractère champêtre.

On peut voir cette plante fleurir en avril à  l’entrée du jardin naturel du CAUE 95, au moulin de la couleuvre à  Pontoise.

Pentaglossis sempervirens est l’une des plantes préférées des bourdons, si l’on en croit une étude anglaise évoquée dans cet article du blog VigieNature : « Fleurs au potager : le mélange gagnant pour les bourdons »