Certaines années, on peut observer en hiver de grands rassemblements sur les troncs des tilleuls. Ces pullulations sont spectaculaires mais ne sont pas dangereuses, elles ne nécessitent aucune mesure de lutte. A la belle saison, ces petites punaises se disperseront et iront sucer la sève des mauves, des roses trémières et aussi des tilleuls, tous membres de la même famille botanique.
Il ne faut pas confondre Oxycarenus avec une autre punaise, plus grande, appelée communément « gendarme », qui fréquente aussi en troupes les troncs des tilleuls.
Cette grande coquille de moule trouvée au bord de l’étang du Corra (Saint-Germain-en-Laye) mesure 12 cm !
Il existe en France une petite dizaine d’espèces de grandes moules d’eau douce, différenciables selon les caractéristiques générales de leur coquille, ainsi que la forme des dents d’articulation des valves. Celle-ci est commune, c’est une anodonte. Fréquente dans les étangs, cette moule habite dans la vase, elle peut vivre cinq à dix ans et mesurer jusqu’à 20 cm.
Il existe des anodontes mâles, des anodontes femelles et parfois des individus hermaphrodites. Notons que malgré les efforts de scientifiques, il n’est pas possible de différencier, à partir de la coquille, le sexe de la moule.
Sa reproduction est originale : les œufs fécondés atteignent leur maturité dans les branchies marsupiales de la femelle, puis les petites larves crochues sont expulsées. Au terme de leur voyage dans l’étang, elles iront s’enkyster pendant quelques mois sur les branchies des poissons avant de se laisser tomber au fond et de vivre leur vie de moule.
Certaines espèces de moules d’eau douce américaines présentent de véritables leurres aux poissons qui, lorsqu’ils s’approchent, sont aspergés de ces larves parasites, nommées glochidies :
Une autre espèce de moule d’eau douce, la mulette perlière, parasite exclusivement dans sa vie larvaire la truite fario ou le saumon. C’est peu dire que cette espèce autrefois très répandue dans nos rivières est en grand danger…
Une grosse moule asiatique invasive est arrivée en France en 1982, dans les branchies de carpes chinoises, elle apprécie les eaux chaudes et colonise le bassin Rhône-Méditerranée.
Les prédateurs des anodontes sont les carpes qui cherchent les jeunes moules dans la vase. Les rats musqués et les ragondins pêchent les grosses moules et s’en régalent. Celle de la photo présente un trou : peut-être le coup de bec d’un héron ?
Il est déconseillé de consommer les anodontes : leur chair, au demeurant fade et coriace, concentre les polluants.
Au fond du parc du château de Grouchy, sous les grands peupliers, la friche n’a pas été fauchée. C’est une aubaine pour les chardonnerets qui se régalent des graines de ces hautes herbes. Avec leurs ailes zébrées de jaune vif, on les repère de loin. De plus près, on remarque leur incroyable masque rouge qui brille au soleil.
Si les chardons et les cardères ont leur préférence, les chardonnerets consomment aussi des graines d’arbres : aulnes, platanes, bouleaux… Ils fréquentent aussi l’hiver les mangeoires et semblent apprécier les graines de tournesol.
Les chardonnerets sont des migrateurs partiels : l’hiver, de grandes troupes d’oiseaux originaires d’Europe de l’Est hivernent dans notre région ou la traversent, comme l’illustre ce graphique tiré du site www.faune-iledefrance.org.
Ces oiseaux élégants et bons chanteurs sont parfois victimes de trafics. Plusieurs réseaux de braconniers ont été récemment démantelés par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCSF). N’hésitez pas à prévenir leurs services en cas de suspicion de braconnage.
Janvier n’est pas que le mois des soldes. C’est aussi le meilleur moment pour l’observation des canards hivernants. Un petit tour à l’étang du Corra (Saint-Germain-en-Laye) et à la base de loisirs de Cergy-Pontoise me permet de vous présenter quelques espèces.
Le tadorne de Belon fréquente l’été les rivages côtiers. Il piétine et fouille la vase à la recherche de vers, de crustacés ou de petits mollusques. Les couples sont unis pour la vie et nichent dans des terriers de lapins (non occupés !). Cette espèce protégée est un hivernant rare en Ile-de-France. Quatre à six couples se reproduisent chaque année dans notre région. L’étang du Corra est un des huit sites franciliens de reproduction avérée pour cette espèce.
Le canard chipeau est majoritairement végétarien. On reconnaît cette espèce au miroir blanc sur l’aile. Ses effectifs sont passés pour l’Ile-de-France de 20 individus hivernants à plus de 1000 en dix ans. Encore un effet du changement climatique ?
Le canard chipeau mâle a le bec noir, celui de la femelle a une bordure orange. Les deux photographies ci-dessus ont été prises à l’étang du Corra, mais on peut voir aussi tout l’hiver des canards chipeaux à la base de loisirs de Cergy-Pontoise.
Le canard souchet mâle est vivement coloré, et sa femelle est beaucoup plus terne. Mais tous les deux se reconnaissent aisément à la forme étonnante du bec taillé pour filtrer les particules comestibles à la surface de l’eau. A l’étang du Corra, il y en avait trois ces jours-ci, mais ils ne se sont pas approchés. Cette photo du mois d’avril 2013 a été prise au même endroit.
Le mâle du canard siffleur émet un son flà»té caractéristique « ou i ou… ». Il se déplace en troupes parfois importantes. A la base de loisirs de Cergy-Pontoise, il y en avait quatre le 2 janvier 2015, et ils sont restés timidement au milieu de l’étang, d’où la faible définition de ma photo prise de très loin. La tête marron (avec une bande jaune au sommet pour le mâle), la bande alaire blanche, le bec gris à pointe noire sont de bons critères de détermination. C’est un hivernant rare en Ile-de-France.
La jeune génération va prendre la relève. Lorsque la graine de gui a germé sur une branche, ses racines s’enfoncent dans le bois pour y puiser la sève brute et provoquent cette déformation en massue.
Les mésanges bleues sont expertes pour trouver les embryons de gui sur les branches : elles en raffolent.
Les grives draines, quant à elles, consomment les baies. En laissant leurs fientes sur des branches, elles participent activement à la dissémination du gui. Je me mets en chasse, je trouverai bien une grive draine photogénique. En voici une bien grosse, on dirait, là -bas :
Une exploration atentive d’une touffe de renouée du Japon dans le parc du château de Menucourt a permis de découvrir trois espèces de champignons sur cette plante invasive.
Ce genre se reconnaît à l’examen microscopique par « ses cheilocystides couvertes au sommet d’un gliosphex ». Traduction : les lames présentent sur leur marge une multitude de gouttelettes de mucus qui sont autant de pièges défensifs contre les nématodes.
Il faut se rendre à l’évidence, ces champignons ne consomment que des tiges déjà mortes. Pour la lutte biologique contre la renouée du Japon, il faudra trouver autre chose. Encore un effort, les champignons !
Notons au passage que cette renouée réputée très néfaste pour la biodiversité héberge tout de même plusieurs espèces de champignons, dont certains sont peu communs.
Les réponses au quizz du 28 novembre sur le mode de dissémination des graines se trouvent dans le tableau en fin d’article.
Merci aux participants, car les réponses étaient loin d’être évidentes et sont sujettes à débat : l’efficacité de la dispersion résulte des milliers d’années de co évolution des plantes et de leurs partenaires disséminateurs mais aussi de la capacité de celles-ci à utiliser plusieurs agents de propagation.
90 % des espèces végétales utilisent le vent comme moyen de dispersion. Les graines sont généralement de petites tailles pour pouvoir être transportées plus facilement. Pour faire voler les graines, le monde végétal a développé différents procédés. Et force est de constater une nouvelle fois que l’homme n’a rien inventé !
Pour le coquelicot ou le compagnon blanc, les minuscules graines tombent au sol, au pied de la plante, sous l’effet de la pesanteur. Mais, elles sont si petites et si légères qu’elles sont fréquemment emportées par le vent qui secouent les capsules.
De nombreuses plantes aquatiques et plantes de berges (rivières, étangs) utilisent l’eau comme moyen de locomotion, en complément d’autres techniques. Leurs graines sont donc capables de flotter.
Certains fruits, armés de crochets ou de harpons s’agrippent aussi bien aux poils et plumes qu’aux chaussettes et bas de pantalon. Carotte sauvage, benoîte, bardane, gaillet, aigremoine peuvent ainsi parcourir une grande distance.
La sortie du dimanche 14 décembre n’a pas attiré la foule. Il faut reconnaître que l’épais brouillard persistant n’invitait pas à la promenade. Les champignons pourtant étaient au rendez-vous, et les mordus du Club Mycologique Conflanais n’ont pas boudé leur plaisir, tout à la joie de découvrir ce parc du château de Menucourt, si riche en espèces peu communes. Une belle diversité qui est la conséquence de l’ancienneté du boisement, de la diversité des essences forestières et d’ornement, et du mode de gestion qui permet le maintien d’arbres sénescents et de gros bois morts.
L’exploration naturaliste des bassins de la base de loisirs de Cergy-Pontoise par le groupe de plongeurs de la Fédération française d’études et de sports sous-marins se poursuit. Dimanche 7 décembre 2014, bravant le froid, les courageux participants ont enfilé leur combinaison à la découverte de la faune et de la flore du bassin où se pratique le ski nautique. Alicia m’a rapporté cette image d’hydres qui ont élu domicile sur une plante aquatique (cliquez sur l’image pour la grossir).
L’hydre est un petit animal sans squelette qui capture de minuscules proies grâce à ses tentacules. Elle est bien connue pour être capable de se régénérer entièrement à partir d’un fragment. Elle peut aussi bourgeonner et se multiplier par clonage. Cet animal a donc le secret de l’immortalité, mais son sort est-il enviable : tous les jours manger du plancton, sans jamais rien connaître de la musique de Mozart ni du lapin chasseur ?
L’hiver est propice à l’observation des nombreuses espèces de champignons qui poussent sur les souches et le bois mort.
Le Club Mycologique Conflanais organise une sortie pour ses adhérents au parc du château de Menucourt dimanche 14 décembre 2014 à 9 h 30 : http://myco-conflans.org/index.php?option=com_kunena&func=view&catid=4&id=5181&Itemid=172
Si vous êtes curieux de découvrir la richesse mycologique de ce lieu, vous pourrez vous joindre au groupe. Attention, cette sortie ne s’adresse pas aux amateurs d’omelettes et de fricassées. Voici, en avant-première, quelques jolis spécimens observés sur des bois tombés lors d’une exploration préparatoire dans ce parc la semaine dernière.
Un autre curieux champignon, qui affectionne le bois tombé des frênes, est aussi présent au parc du château de Menucourt : https://natureenville.cergypontoise.fr/2014/03/27/les-gateaux-dalfred/