Avec le redoux, les petites chenilles de la pyrale du buis qui hivernent entre deux feuilles pourraient bientôt se réveiller. Profitez de la sortie de l’hiver pour éliminer à la main un maximum de ces hivernantes cachées dans leur cocon de protection.
Et révisez les techniques de lutte pour la suite des événements :
Un gracieux hyménoptère rouge et noir aux longues antennes est venu se poser sur ma main au bureau. Le temps de sortir l’appareil pour le photographier, il avait disparu !
Ce n’est que trois jours plus tard que j’ai fait le rapprochement avec ce cocon dans un bocal d’élevage que j’avais un peu oublié sur le dessus de l’armoire.
C’est bien ce que je craignais, quelqu’un a fait un trou dans le voile de fermeture du bocal pour s’échapper ! A l’intérieur, il reste un cocon troué et quatre hyménoptères moins futés qui n’ont pas trouvé la sortie. Mais même morts, ils vont me permettre de tenter une identification.
La femelle a un aiguillon au bout de l’abdomen, c’est l’ovipositeur qui lui sert à insérer ses œufs dans sa victime, en l’occurrence une chenille. C’est bien d’avoir une femelle pour la détermination parce que la taille de l’ovipositeur est un critère important. Pour un Ichneumon, son ovipositeur est assez court. J’ai regardé dans le site Taxapad, la référence mondiale des hyménoptères parasitoà¯des de chenilles, qui m’avait déjà servi dans une autre enquête à démasquer le coupable d’une scène de crime dans ma véranda.
Dans Taxapad, pas moins de 31 espèces d’Ichneumonidae sont référencées comme parasites du bombyx du chêne. Je prends le temps de comparer les photos des femelles de chacune de ces espèces avec ma femelle. Il y en a des jaunes, des rousses, des noires, des maigrichonnes, d’autres avec de très longs ovipositeurs. Agrothereutes leucorhaeus, vraiment ressemblant, semble le coupable désigné. L’espèce est bien présente en France, mais rarement observée. Peut-être s’agit-il d’une espèce proche ? L’Inventaire National du Patrimoine Naturel répertorie 6 espèces d’Agrothereutes pour lesquelles quelques rares données existent en France métropolitaine, et dont on sait fort peu de choses, alors qu’il s’agit d’auxiliaires qui régulent efficacement les ravageurs des arbres forestiers.
A l’intérieur du cocon parasité, aucune trace de chrysalide, on ne distingue qu’un amas aggloméré de petits cocons blonds fabriqués par les larves des ichneumons qui ont mangé toute la chenille. Je compte une bonne dizaine de petits cocons vides. Faisons les comptes : 4 morts au fond du bocal, un visiteur sur ma main, une femelle près de la fenêtre. Il en manque… Je décide de ne pas en parler aux collègues de l’étage.
Le programme de sciences participatives Florilèges – prairies urbaines, dédié aux gestionnaires d’espaces verts, permet de caractériser la flore des prairies, de faire le lien avec les pratiques de gestion et de s’inscrire dans une démarche scientifique à l’échelle nationale. Il est déjà appliqué sur plus de 280 prairies dans toute la France dont 135 en àŽle-de-France.
L’une de ces formations sera accueillie au Verger le 31 mai 2018 après-midi, la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise mettant à disposition une salle et une prairie pour les exercices de terrain.
L’inscription, dans la limite des places disponibles, est gratuite mais obligatoire à cette adresse : info.arb@iau-idf.fr
Quelques genêts à balais poussent sur les berges de la mare de L’Hautil à Triel. Certaines branches portent des excroissances que je prends tout d’abord pour des lichens.
Un examen de près me détrompe, il s’agit de bourgeons transformés, crépus et recouverts d’un fine pilosité. Bref, une galle poilue. Cela pourrait être l’oeuvre de cécidomyies (comme pour la galle poilue du hêtre), de micro hyménoptères, ou encore d’acariens.
Comme je n’ai pas d’idée, je consulte la clé d’identification des mines et des galles d’Europe sur le site hollandais Plantparasieten van Europa. Je recommande ce site très bien documenté qui fait référence. Pour ceux qui ne maîtriseraient pas parfaitement la langue hollandaise, certaines pages peuvent être consultées en allemand ou en anglais.
Voilà , j’ai trouvé, c’est un acarien ! Aceria genistae, qui fréquente les genêts, provoque ces déformations pour se protéger des prédateurs et se nourrir des tissus de la galle. Cet acarien est présent dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN), mais aucune observation n’y est répertoriée. Cela ne signifie pas forcément que l’animal est rare, mais qu’aucun naturaliste n’a vu l’intérêt de saisir une observation dans l’une des bases de données qui alimentent l’INPN.
J’ai déjà déterminé une autre espèce dans ce genre en 2014 : Aceria nervisequa qui provoque des galles à l’aspect de velours au revers des feuilles de hêtre.
Comme chaque année, l’Office pour les Insectes et leur Environnement (OPIE) organise des formations professionnelles en entomologie. Vous pouvez dans cette page télécharger la liste des formations 2018, prendre connaissance des contenus et des tarifs des formations et vous préinscrire.
Pour qui ?
Ces formations s’adressent aux professionnels de la nature mais aussi aux amateurs motivés. D’une durée de 3 à 5 jours, elles abordent tous les domaines de l’entomologie et comprennent des ateliers pratiques en salle et sur le terrain, parfois la nuit comme pour le module d’initiation consacré aux papillons nocturnes.
Où ?
Pour l’essentiel, ces formations sont basées à la Maison des Insectes du parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy (78), à Guyancourt (78), ou à la Bergerie de Villarceaux (95).
Tous renseignements à cette adresse : formation@insectes.org
Merci à ceux qui ont joué et tenté de résoudre l’énigme de la photo mystère ! Bravo à Patrick, Eric, Jean-Louis, Carole, Béatrice, Germain, Marie-France et Thierry qui ont vu juste ! Ce n’était pas trop difficile, car c’est un fruit que je vous ai déjà montré.
L’arbre est américain. Un gros fruit comme ça, produit en grand nombre, qui ne semble intéresser à peu près aucun animal, n’est-ce pas étrange ? Et si l’animal en question, qui cueillait peut-être ces fruits dans l’arbre, avait disparu ? Il aurait alors laissé l’oranger des Osages orphelin de son consommateur spécialisé qui facilitait sa dissémination naturelle… Certains évoquent le mégathérium, sorte de paresseux américain de 6 mètres de long et de 4 tonnes, éteint il y a 11 000 ans. Il n’est pas interdit de rêver.
Les polypodes sont capables de s’installer dans des endroits dépourvus de terre : le dessus d’un mur, une vieille gouttière, un tronc d’arbre moussu, un talus rocailleux…
Les frondes fertiles présentent sous leur face inférieures des doubles rangées de sores bruns. Ces sores sont des groupes de sporanges, sortes de sacs qui contiennent les spores, intervenant dans la reproduction des fougères.
Trois espèces de Polypodium existent en Ile-de-France, elles sont considérées indigènes. Le polypode austral, Polypodium cambricum, est très rare, on ne le trouverait dans notre région que dans la vallée du Loing. Polypodium vulgare est beaucoup plus fréquent, il se serait très anciennement formé par l’association de deux espèces exotiques Polypodium sibiricum et Polypodium glyccirhiza. La zone géographique actuelle de ces espèces est le nord-ouest américain et le nord-est asiatique. Le plus répandu, Polypodium interjectum, se serait formé par l’association des génomes de Polypodium vulgare et Polypodium cambricum. En outre, ces trois espèces s’hybrident joyeusement entre elles !
Différencier ces trois espèces, et leurs trois hybrides, est extrêmement délicat sans l’examen au microscope des spores et des structures cellulaires des sporanges. Je laisse cela aux spécialistes (dit-on des polypodologues ?).
La Ferme d’Ecancourt propose pour 2018 de nouvelles activités. Des ateliers pour enfants construits autour des sciences participatives auront certainement beaucoup de succès. Ne tardez pas à vous renseigner et vous inscrire !
« Les apprentis nature » sont des stages d’une semaine destinés à des enfants de 8 à 15 ans. Ce programme a pour ambition d’aider les enfants à retrouver le goà»t d’apprendre.
Retrouvez nos articles sur les sciences participatives :
Mieux que ça, un superbe cocon de 2 cm de long. Je vais le mettre en élevage dans un bocal et attendre que le papillon émerge. à‡a me rappelle vaguement un cocon de ver à soie, l’exotique bombyx du mà»rier… Je regarde du côté des papillons indigènes communément nommés « bombyx ». Il y en a beaucoup, on les trouve chez les Lymantriidae (maintenant rassemblées dans la famille des Erebidae) et surtout chez les Lasiocampidae. Dans cette famille, Lasiocampa quercus, le bombyx du chêne est très commun par ici. La taille et la forme du cocon correspondent assez bien pour cette espèce.
J’ai déjà trouvé une chenille de bombyx du chêne dans le secteur, c’était dans les bois de Vauréal.
La chenille du bombyx du chêne n’est pas difficile quant à sa nourriture, elle consomme les feuilles de nombreux arbres et arbustes. On la voit sur les ronces, les bruyères, les prunelliers, les aubépines, les troènes, les saules, les aulnes, les myrtilliers, les genêts, les bouleaux… Sur les chênes ? Oui, aussi, ça arrive.
Le papillon mâle, aux larges antennes pectinées, arbore une livrée contrastée vanille chocolat caramel ; la femelle, tout caramel et fines antennes, n’est pas mal non plus.
Qui va émerger dans mon bocal : un mâle ou une femelle ? Suspense !…
Retrouvez le portrait d’un autre beau bombyx de nos bois :