L'actualité de la Nature

La mouche des picrides

Sur une feuille de picride – bois de Cergy © CACP – Gilles Carcassès
Tephritidae – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

En repérage sur la butte à  Juju pour préparer une visite scolaire, je remarque ce couple de petites mouches sur une feuille de Picris hieracioides, la picride fausse épervière. Il s’agit de diptères Tephritidae, aux ailes joliment ornées. La femelle ira probablement pondre dans les boutons floraux de cette plante et ses larves consommeront les graines en formation.

Tephritis sp. © CACP – Gilles Carcassès

En comparant les photos de la galerie de Diptera.info, l’espèce Tephritis separata me paraît la plus ressemblante. Sur d’autres sources, il est indiquée qu’elle fréquente les picrides. Elle me paraît donc très probable. Je l’ajoute à  ma collection !

Retrouvez notre article :

Tephritidae, mes mouches préférées

D’autres portraits de Tephritidae :

La mouche des bardanes

La mouche des onopordons

La mouche des laiterons

L'actualité de la Nature

La parade des Malachius

Malachius bipustulatus – Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Un couple de Malachius bipustulatus se livre à  un étrange tête-à -tête. Un autre mâle regarde la scène.

Parade nuptiale de Malachius bipustulatus © CACP – Gilles Carcassès

Contrairement aux apparences ce n’est pas une lutte, mais une parade nuptiale. Le mâle, plus petit, est en haut. Il applique les premiers articles de ses antennes sur le front de sa partenaire. Une substance sécrétée par la base de ses antennes est censée mettre la femelle en bonne disposition pour l’accouplement.

Malachius bipustulatus © CACP – Gilles Carcassès

Chez cette espèce, le mâle se reconnaît aux excroissances jaunes qui ornent les premiers articles antennaires.

Couple de Malachius bipustulatus © CACP – Gilles Carcassès

Le couple interrompt de temps en temps les frottements de têtes pour échanger des baisers.

Malachius bipustulatus © CACP – Gilles Carcassès

Ah oui, ça fait de l’effet !

Source :

Thèse de doctorat de Dieter Matthes (1962) : Excitatoren und Paarungsverhalten mitteleuropäischer Malachiiden

Retrouvez une autre spécificité étonnante des Malachius :

Les airbags de Malachius

L'actualité de la Nature

Pourquoi les saules font-ils tant de bourre ?

Saule blanc – Port Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Au bord de l’Oise, les fruits des grands saules blancs commencent à  murir et libèrent leurs paquets de ouate.

Fructification du saule blanc © CACP – Gilles Carcassès

Les fines graines de cet arbre seront ainsi emportées au loin au moindre souffle de vent.

Chardonneret – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette manne intéresse beaucoup ce chardonneret. Il a trouvé là  le matériau parfait pour rendre son nid bien douillet.

Chardonneret © CACP – Gilles Carcassès

Il faut s’en mettre plein le bec pour rentabiliser le voyage !

Retrouvez nos articles sur le chardonneret :

Les princes de la friche

Deux beaux oiseaux

L'actualité de la Nature

Coeur de véronique

Fruit de la véronique de Perse © CACP – Gilles Carcassès
Fleurs de la véronique de Perse © CACP – Gilles Carcassès

Trop forts, Benjamin, Annick et Laurent ! Ils ont les premiers résolu l’énigme de la photo mystère.

Il s’agit bien du fruit de Veronica persica, la véronique de Perse, adventice très commune dans nos jardins publics et nos potagers.

Pour en savoir plus sur cette plante, retrouvez notre article :

La véronique de Perse

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Changement de locataires

Peupliers – bord de l’Oise à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Arrêt sur le pont d’accès à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise pour compter les oiseaux : c’est l’un de nos 40 points d’écoute du protocole STOC. Comme d’habitude, les grands peupliers des berges de l’Oise sont toujours très habités : pigeons, mésanges, corneilles à  tous les étages ! Nous remarquons un nid de pic creusé dans la blessure d’un arbre.

Jeune pic épeiche au nid © CACP – Gilles Carcassès

Un jeune pic épeiche pointe sa tête hors du trou et quémande à  l’approche d’un parent. Sa grande calotte rouge de juvénile le fait un peu ressembler au pic mar. Mes collègues m’attendent pour la poursuite du protocole. La séance photo attendra.

Etourneaux © CACP – Gilles Carcassès

Bien sà»r, j’y retourne quelques jours plus tard, un matin de bonne heure. Et là  surprise, plus de pics ! Les jeunes ont dà» prendre leur envol. Un couple d’étourneaux semble avoir déjà  pris possession de la cavité désertée.

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La buglosse des champs

Lycopsis arvensis, la buglosse des champs (synonyme Anchusa arvensis) – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

La buglosse des champs, de la famille des Boraginaceae, est une plante messicole. On peut donc la rencontrer dans les champs de céréales, mais aussi dans les jachères, les vignes et parfois les friches ferroviaires.

Lycopsis arvensis – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

La plante est ingrate : hirsute, râpeuse, presque piquante, mais quelles jolies fleurs bleues ! Ses corolles profondes sont visitées par les pollinisateurs à  longue trompe, essentiellement les bourdons.

L’écorce des racines de plusieurs espèces de buglosses donne un colorant rouge qui était autrefois utilisé pour la fabrication du fard, un fond de teint rose, et aussi pour teindre le bois, les tissus, les pommades, et même pour contrefaire du beurre d’écrevisse !

Retrouvez une autre buglosse :

La buglosse toujours verte

Source :

Dictionnaire raisonné universel d’Histoire naturelle, de M. Valmont de Bomare (1775)

 

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Actina chalybea, belle mouche de mon jardin

Actina chalybea © CACP – Gilles Carcassès (cliquez sur l’image pour distinguer les épines du scutellum)

Une mouche s’est posée sur mon actinidia et le vert foncé brillant de son thorax forme un joli contraste avec le vert jaune de la jeune feuille. Cette fine mouche-là , je ne l’ai encore jamais vue dans mon jardin.

Qui es-tu, jolie mouche ?

Les antennes en plumes d’Indien me renseignent sur la famille : celle des Stratiomyidae. L’arrière du scutellum, cette partie bombée située juste derrière le thorax, est agrémenté d’épines. Cette particularité me permet d’avancer de façon décisive dans la clé de détermination hollandaise que j’ai trouvée sur internet, en répondant à  cette première question : « Schildje zonder tandjes, of schilde met twee tandjes, of schildje met vier of meer tandjes ? » (combien d’épines sur le scutellum, zéro, deux, ou quatre au moins ?). J’en compte quatre : cela élimine 40 des 49 espèces décrites dans la clé !

Actina chalybea (de profil) © CACP – Gilles Carcassès

Je prends une photo de profil pour apprécier la couleur de l’abdomen, car c’est un critère de détermination important chez les mouches.

Les longs palpes visibles à  l’avant de la tête sous les yeux me donnent le genre et l’espèce : il s’agit d’Actina chalybea.

Que sait-on de sa biologie ?

Peu de choses, comme d’habitude chez les Stratiomyidae.

On rencontre l’adulte essentiellement en mai. Les larves vivent probablement dans la litière ou le compost. L’une d’entre elles aura donc échappé à  la vigilance de mes poules !

Source :

Clé des Stratiomyidae (en hollandais mais très bien illustrée), par Menno Reemer

Retrouvez d’autres mouches de cette famille dans cet article :

Deux plumes d’Indien

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La capselle bourse-à -pasteur

Capsella bursa-pastoris, la capselle bourse-à -pasteur – Plaine maraîchère à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Petit sac, ou petite boîte ?

Bourse à  pasteur ? Ce sont ses fruits, des silicules, qui ressemblent à  des sacs de bergers, paraît-il. Et l’origine du nom capselle est également en rapport avec la forme des fruits : elle vient de capsa, la boîte en latin. La capselle bourse à  pasteur est une des plantes annuelles les plus communes dans les jardins de ville, les potagers, les champs, les bords de route. Elle produit de très nombreuses petites graines, jusqu’à  60 000 par pied. Et la plante peut produire deux ou trois générations par an. Mais ces graines ne sont ni ailées, ni crochues.

Comment font-elles donc pour conquérir le Monde ? (ça, c’est une colle !)

Graines de capselles © CACP – Gilles Carcassès

Je vous propose une petite expérience : laissons ces graines quelques jours dans un peu d’eau.

Graines de capselles humectées © CACP – Gilles Carcassès

Les graines sont alors enrobées d’un mucilage abondant. On voit sur cette photo qu’elles s’agglutinent en paquets collants. J’ai eu beaucoup de mal à  enlever celles que j’ai maladroitement renversées sur la manche de mon pull ! Le secret de la plante est là  : les graines tombées au sol et humectées par la pluie se collent sur tout ce qui passe : semelles de chaussures, roues des engins, et sans doute aussi pattes des lapins, des renards et des oiseaux.

Une carnivore ?

Mais la capselle aurait un autre secret, souterrain celui-ci. Les composés chimiques dégagés par les graines, auraient un effet attractif sur les nématodes, petits vers du sol, et toxique aussi parce qu’ils meurent en quelques jours de cette fatale attirance. Et il semble bien que les jeunes plantules de capselles profitent bien des produits de la dégradation des nématodes !

Source :

La bourse à  pasteur et ses super graines, par Zoom Nature

Retrouvez d’autres plantes des bords de champs :

La matricaire odorante

Le souci des champs

La tanaisie

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L’hespérie des sanguisorbes

Spialia sertorius – réserve naturelle de la boucle de Moisson © CACP – Emilie Périé

Les hespéries sont de petits papillons de jour difficiles à  déterminer, sauf cette espèce repérable à  la coloration rousse du bout de l’abdomen et au bel alignement des quatre taches blanches submarginales de l’aile antérieure (chez les Pyrgus, la quatrième tache est décalée, voir ci-dessous).

Spialia sertorius – réserve naturelle de la boucle de Moisson © CACP – Gilles carcassès
Pyrgus malvae – réserve naturelle de la boucle de Moisson © CACP – Emilie Périé

L’hespérie des sanguisorbes est une espèce très peu observée en Ile-de-France en dehors de la région de Fontainebleau. Cettia Ile-de-France indique depuis 2012 deux observations dans les Yvelines et une dans le Val d’Oise. Spialia sertorius est classé « vulnérable » dans la liste rouge régionale des papillons de jour. Sa plante hôte préférée est la petite pimprenelle, Poterium sanguisorba (synonyme Sanguisorba minor).

Inflorescence de Poterium sanguisorba, la petite pimprenelle – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Spialia sertorius, par Bourgogne Nature

Spialia sertorius, dans l’Atlas des papillons de jour et des zygènes d’Ile-de-France

Retrouvez nos articles :

Papillons de prairies : les tendances 2018

Le déclin des papillons de jour