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Nouvelles Zygina

On vous présentait en début d’année cette jolie petite cicadelle : Zygina eburnea.

Malgré leurs motifs délicats et colorés, les insectes de cette famille, les Thyphlocibinae (pas facile à prononcer!), ne sont que très peu étudiés (on compte approximativement 3 spécialistes dans toute l’Europe). Aussi, Gilles a décidé d’en faire sa nouvelle cible d’attention.

Ces toutes petites bêtes (maximum 3 mm !) ont apparemment l’habitude de passer l’hiver sur la surface inférieure des feuilles persistantes, et souvent à proximité des plantes qui leur servent de garde manger pendant la période estivale. Gilles est retourné prospecter à Maurecourt et a donc battu les ronces (feuilles persistantes) à proximité de saules (plantes hôtes des adultes pendant l’été) à la recherche des cicadelles adultes en mode ralenti.

Zygina flammigera – Maurecourt © CACP – Gilles Carcassès

Ils nous a déniché deux nouvelles espèces aux beaux yeux verts et aux peintures rouges : Zygina flammigera et Zygina lunaris.

Ces données sont les seules du territoire et les seules à proximité du Val d’Oise.

Zygina lunaris – Maurecourt © CACP – Gilles Carcassès

Fort d’une bonne année à la recherche de ces jolis insectes Gilles nous a offert une très belle conférence (30 min) sur ces p’tites bêtes qu’on vous conseille chaleureusement ! (lien vers la vidéo à venir).

Pour aller plus loin :

La conférence de Gilles sur les Zygina, aux Rencontres naturalistes d’Île-de-France 2023 (à venir)

Trois Zygina – Nature Yvelines (wordpress.com)

Deux autres Zygina – Nature Yvelines (wordpress.com)

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Quand les oies auront des dents !

Bec de l’oie cendrée © CACP – Emilie Périé

Utiliser l’expression « quand les poules auront des dents » est-il bien raisonnable ? Si l’on regarde de plus près le bec de cette oie on y voit distinctement des excroissance qui ressemblent à des dents.

Mais qui y ressemblent seulement. Ces petits organes s’appellent des tomies et se retrouvent sur les marges des becs de plusieurs oiseaux comme les oies. Elles servent à améliorer la découpe des aliments. Pour autant, n’étant pas constituées de dentine, d’émail et de pulpe innervée ces excroissances ne peuvent pas être qualifiées de dents.

Vous pouvez donc continuer à utiliser cette expression si vous espérez ne jamais réaliser une action donnée, elle ne devrait pas se retourner contre vous.

En revanche, évitez de vous faire mordre par une oie, cela peut laisser des marques.

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Le plongeon de la mouette

Toujours point de bague parmi la soixantaine de pattes de mouettes présentes sur le parc, mais une mouette hyperactive. Avez-vous déjà assisté à un concours de plongée de mouette ? Voici la routine que cette jolie mouette a longuement répété pendant notre période d’observation.

Etape 1 : repérer sa proie

Mouette rieuse – Cergy © CACP – Emilie Périé

Etape 2 : prendre de la hauteur

Mouette rieuse – Cergy © CACP – Emilie Périé

Etape 3 : plonger en piquet

Mouette rieuse – Cergy © CACP – Emilie Périé

Etape 4 : livrer une bataille subaquatique

Mouette rieuse – Cergy © CACP – Emilie Périé

Etape 5 : déguster ! (Quoi, en revanche, cela reste un mystère)

Mouette rieuse – Cergy © CACP – Emilie Périé

De l’autre côté du bassin un groupe de mouettes se dispute ce qui ressemble à un morceau d’algue verte…

Mouettes rieuses – Cergy © CACP – Emilie Périé

Etonnant, car la mouette rieuse consomme plus préférentiellement des invertébrés (larves aquatiques ou insectes volants). On voit d’ailleurs des mouettes effectuer de véritables prouesses aériennes pour pourchasser et attraper les rares insectes passant au-dessus du bassin en cette période (pirouettes trop rapides pour l’appareil photo malheureusement). Les algues ne sont pas connues pour faire partie de leur régime alimentaire ; ni le pain et les frites d’ailleurs, il est toujours bon de le rappeler.

Retrouvez dans ces articles d’autres histoires de mouettes :

Cergy-Pontoise, halte migratoire

Première bague de l’hiver

Nuances de mouettes

Ceci n’est pas une mouette !

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Le Caloptène italien

Bravo à ceux qui ont reconnu un criquet à l’envol, et plus particulièrement un caloptène italien.

Calliptamus italicus, le caloptène italien © CACP – Emilie Périé

La scène se déroule durant l’été. Lors de nos inventaires dans le cimetière de Saint-Ouen l’Aumône, à l’heure de rentrer, un éclat rouge nous passe sous le nez. Tiens, nous avons l’habitude de voir les trainées bleues de l’œdipode turquoise mais rouge ? Serait-ce son cousin l’œdipode germanique ? Ce serait une sacrée trouvaille… (l’espèce est considérée disparue en Île-de-France).

Nous voilà donc accroupis à la recherche de notre criquet couleur sable et herbe grillée, dans la pelouse déjà bien sèche du cimetière. N’ayant ni le matériel adéquat ni l’adresse nécessaire pour le capturer sans le blesser il nous faut ruser et faire confiance à nos appareils photo pour conserver les critères nécessaires à son identification. L’astuce : faire une vidéo et en extraire une image. La qualité n’est pas extraordinaire, mais on peut y voir l’essentiel : ce sont les pattes du criquet qui sont rouge vif !

Caloptène italien © CACP – Emilie Périé

Les pattes de l’œdipode germanique sont couleur sable, comme le reste de son corps. Ce n’est donc pas lui. En revanche, dans la clé de détermination Calliptamus italicus, le caloptène italien avec ses pattes rouges, ses ailes tendant sur le rouge ou l’orange et sa couleur camouflage de rocaille et herbe grillée, correspond plutôt bien à notre individu (et confirmé par des entomologues avertis).

Ce criquet est assez rare dans la région mais il affectionne particulièrement les milieux secs. Ce n’est pas la première fois qu’il est rencontré dans un cimetière. Aussi, rien d’étonnant à ce nous l’ayons aperçu ici.

Sources :

Le caloptène italien, INPN

Clé d’identification illustrée des Orthoptères du Grand Est

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Pas un pissenlit : la porcelle enracinée

Porcelle enracinée, butinée par un syrphe © CACP – Emilie Périé

Voici une nouvelle fleur jaune à l’aspect de pissenlit mais qui n’en est pas un : la porcelle enracinée. Cette fleur est extrêmement commune dans les pelouses, les gazons, les prairies ou les pâtures, où elle côtoie les « vrais » pissenlits.

Fleurs de porcelle butinées par un papillon © CACP – Emilie Périé

A la différence du pissenlit Taraxacum, la porcelle a des feuilles disposées en rosette à plat au sol et fortement couvertes de poils. La porcelle fait en générale une tige simple, faiblement ramifiée [pour rappel, le pissenlit fait une hampe florale creuse toujours simple] et peu poilue. Ses fleurs jaunes sont très semblables à celles du pissenlit et ses fruits, des akènes à pappus blancs également. Toutefois ceux de la porcelle paraissent plus denses et moins faciles à souffler.

Feuilles poilues de la porcelle enracinée © CACP – Emilie Périé

La porcelle enracinée s’appelle, en nomenclature scientifique, Hypochaeris radicata. « Radicata » vient du fait qu’elle a de grosses racines. « Hypochaeris » se décompose en « hypo » pour « en-dessous » toujours en référence à ses racines souterraines et « choiros » le porc. Il semblerait que les cochons avaient l’habitude de manger les racines de cette plante et que le sort leur était moins funeste que s’ils avaient tenté de manger les pissenlits par la racine !

Porcelles enracinées vues de dessus, feuilles en rosette © CACP – Emilie Périé

Il existe deux autres espèces de porcelles, la porcelle à feuilles tachetées et la porcelle glabre, mais celles-ci sont très rares dans la Région.

Sources :

Le dictionnaire étymologique de la flore française, par JP Ferrari

Hypochaeris radicata, par TelaBotanica

Hypochaeris radicata, par le CBNBP

Hypochaeris radicata, par l’INPN

Retrouvez l’épisode précédent de la série :

Pas un pissenlit : les deux picris

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L’Oie cendrée

Le froid et la grisaille s’installent petit à petit sur Cergy-Pontoise et ils signent le début d’un de nos jeux préférés : écourter la pause déjeuner pour aller observer les mouettes sur les bassins du parc de la préfecture. L’objectif ? Trouver une mouette baguée et déterminer ainsi la provenance de ces jolis oiseaux blancs. Pologne, Belgique, République Tchèque, Lituanie, … leurs origines sont variées. Les premières sorties de l’année nous ont laissés bredouilles, les quelques mouettes présentes sur les bassins ne sont pas baguées. Mais nous espérons bien vous présenter un nouveau matricule d’ici la fin de la saison.

Mouettes rieuses non baguées – Cergy © CACP – Emilie Périé

En revanche, nous avons été surpris par la présence d’une oie sur les bords du bassin. Et celle-ci est bien baguée !

Oie baguée – Cergy © CACP – Emilie Périé

Légère déception néanmoins : la bague rouge à la patte de cette oie est une bague d’éleveur en captivité. Elle ne nous renseignera pas sur le trajet migratoire d’un groupe d’oies sauvages, mais sur le fait que cet individu s’est échappé d’un élevage.

Il est difficile de déterminer avec précision l’espèce de cet oiseau car les animaux domestiques sont largement transformés par rapport au type sauvage, toutefois le rose des pattes, le orange du bec et les couleurs brun-gris du plumage laisse penser qu’il s’agit d’une oie cendrée.

Oie cendrée en plein toilettage – Cergy © CACP – Emilie Périé

Pour autant elle garde une allure relativement élégante et bien plus élancée que les oies domestiques en générale plus trapues et ventrues.

Oie domestique – Osny © CACP – Corentin Pinheiro

A cette période de l’année les oies cendrées sauvages cherchent la douceur des littoraux occidentaux et méridionaux de l’Europe. On peut d’ailleurs les observer en migration, former un V dans le ciel et pousser des cris assez sonores et nasillards. Certaines apprécient également les étangs artificiels. L’une d’entre elle avait été observée sur les étangs de l’île de loisirs il y a quelques années.

Oie cendrée – Cergy © CACP – Emilie Périé

L’oie cendrée, Anser anser, est une végétarienne exclusive qui se nourrit d’algues, de graines et d’herbes broutées.

Notre individu cergyssois a l’air de trouver ce qu’il lui faut dans le parc de la préfecture car il ne donne pas l’impression de vouloir décoller de sa sieste et de sa séance de toilette. Et apparemment on l’agace avec notre objectif.

Oie, interrompue dans sa séance de toilettage © CACP – Emilie Périé

Ok, on s’en va…

Oie cendrée – Cergy © CACP – Emilie Périé

Sources :

Le guide ornitho, Editions Delachaux

Anser anser, par Oiseaux.net

Retrouvez d’autres oiseaux bagués ici :

Cergy-Pontoise, halte migratoire

Première bague de l’hiver

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Galerie de coprins

Il existe une centaine de coprins en Europe. La plupart sont des espèces relativement communes. Toutefois nous ne vous présenterons aujourd’hui que 4 spécimens observés sur le territoire de Cergy-Pontoise ou ses environs.

Coprinus picaceus, le coprin pie © CACP – Matthieu Delagnes

Le coprin pie est la plus grande espèce de coprin. Les résidus du voile blanc qui entoure le champignon lors de son éclosion laissent de grosses marques blanches sur le chapeau brun ou noir, ce qui donne l’aspect « pie » de ce coprin.

Coprinus micaceus, le coprin micacé © CACP – Emilie Périé

Le coprin micacé se développe en groupe sur le bois mort. Son chapeau est de couleur variable (du sable au gris) et recouvert de tout petits résidus de voile qui forment comme des paillettes à la surface, d’où son nom de « micacé » (qui a l’aspect du micas, un minéral en paillettes).

Coprinus comatus, le coprin chevelu © CACP – Gilles Carcassès

Le coprin chevelu est assez commun sur les sols riches (prés, pâtures, bords de route, …). Ce coprin est chevelu dans le début de la vie du carpophore (la partie visible du champignon), il a alors cette forme cylindrique, claire à « mèches » en épi. Par la suite le champignon noircit et il s’en écoule une substance qui servait autrefois d’encre pour l’écriture.

Coprinus lagopus, le coprin pied de lièvre © CACP – Gilles Carcassès

Ce champignon doit son nom à son aspect jeune. En effet, le chapeau du jeune coprin pied de lièvre est brun et recouvert de filaments blancs provenant de son enveloppe initiale. Il a alors l’aspect doux et pelucheux d’une patte de lièvre. En vieillissant, le chapeau se retourne et devient translucide comme sur l’image ci-dessus.

Sources :

450 champignons, Les indispensables Delachaux

La base de données MycoDB

Retrouvez dans ces articles d’autres histoires de champignons :

Les deux oreilles

Champignons bioluminescents

Mini-champis

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In(se)ktober 2023 : Vos réalisations

© CACP

Un grand bravo et merci pour votre participation à Anaïs, Athénaïs, Aurélien, Benjamin, Bibop82 pour ses magnifiques aquarelles, Emilie, Mathilde, Mayline, Roxanne et Solal.

Nous espérons que ce défi vous aura donné l’occasion de découvrir la fascinante diversité des insectes (et de leur nom!) d’un autre point de vue. D’après les publications sur les réseaux de l’OPIE vous avez été très nombreux à vous prêter au jeu et vous avez fait preuve de beaucoup de talent !

Félicitations, et rendez-vous l’année prochaine !

Retrouvez ici :

La liste des noms de toutes les petites bêtes

Les réalisations 2022

Les réalisations 2021

Le site internet de l’OPIE

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Galerie d’amanites

La saison des champignons est déjà bien avancée, voire même terminée pour certaines espèces, notamment les amanites que l’on observe en général jusqu’en octobre. Vous ne devriez donc pas tomber sur des amanites avant l’année prochaine, toutefois, avec les champignons la prudence est de rigueur ! Les amanites sont pour la plupart extrêmement toxiques (certaines sont inoffensives mais il parait qu’elles ont un goût de terre pourrie… on déconseille). Pour autant, les carpophores (la partie émergée et visible du champignon) de ces espèces sont plutôt jolis, avec leur débris de voile blanc comme des petits amas de neige, de coton ou de guimauve (on répète : ne pas manger!). Voici quelques spécimens du genre Amanita rencontrés sur le territoire.

Amanita muscaria, l’amanite tue-mouche © CACP – Gilles Carcassès

Sans doute la plus connue : l’amanite tue-mouche avec son chapeau rouge à pois blancs. Utilisée pour ses effets psychédéliques elle est néanmoins extrêmement toxique. On l’utilisait d’ailleurs comme piège à mouches coupée en petits morceaux dans du lait ; d’où son nom.

Amanita phalloides, l’amanite phalloïde © CACP – Gilles Carcassès

Toute aussi connue et toxique, l’amanite phalloïde a un chapeau et un pied jaune-brun. Celle-ci était plutôt utilisée comme arme par empoisonnement.

Amanita citrina, l’amanite citrine © CACP – Gilles Carcassès

L’amanite citrine a un chapeau jaune pâle avec de gros morceaux de voile persistant sur le sommet. On voit nettement sur son pied un anneau blanc jaune retombant. On lui prête une forte odeur de pomme de terre.

Amanita fulva, l’amanite fauve © CACP – Gilles Carcassès

L’amanite fauve a un chapeau couleur fauve, un pied taché de rouille et ne présente pas d’anneau. Celle-ci est comestible.

Amanita rubescens, l’amanite rougissante © CACP – Gilles Carcassès

L’amanite rougissante, ou golmotte, est commune dans toute l’Europe. Elle a des couleurs roses à la coupe. Son anneau strié permet de la différencier d’autres espèces un peu similaires.

Amanita spissa, l’amanite épaisse © CACP – Gilles Carcassès

L’amanite épaisse est comestible, bien que son aspect ne soit pas très engageant. Pour ne pas la confondre avec d’autres il faut notamment regarder la base du pied (en la retirant de terre) qui doit avoir une forme de navet.

Amanita pantherina, l’amanite panthère © CACP – Gilles Carcassès

Celle-ci ressemble aux deux précédentes. Mais l’amanite panthère est extrêmement toxique. Pour bien la reconnaitre, en plus de la couleur brune du chapeau, il faut vérifier la forme du pied (bulbeux avec un rebord bien marqué) et l’anneau non strié.

Amanita virosa, l’amanite vireuse © CACP – Matthieu Delagnes

Moins fréquente, l’amanite vireuse est toute blanche avec un chapeau lisse et visqueux.

Il existe encore bien d’autres espèces d’amanites en France et en Europe que nous n’avons pas encore eu l’occasion de photographier sur le territoire. Et ces amanites ne représentent qu’une toute petite fraction des champignons, dont on estime à plus de 25 000 le nombre d’espèces en France ! Méfiance pour les omelettes, mais ouvrons l’œil, la diversité des champignons est fascinante.

Sources :

450 champignons, Les indispensables Delachaux

100 chiffres expliqués sur les espèces, INPN

Retrouvez d’autres histoires de champignons :

Champignons bleus !

Trois champignons violets

Ne vous trompez pas de cèpes