On vous présentait en début d’année cette jolie petite cicadelle : Zygina eburnea.
Malgré leurs motifs délicats et colorés, les insectes de cette famille, les Thyphlocibinae (pas facile à prononcer!), ne sont que très peu étudiés (on compte approximativement 3 spécialistes dans toute l’Europe). Aussi, Gilles a décidé d’en faire sa nouvelle cible d’attention.
Ces toutes petites bêtes (maximum 3 mm !) ont apparemment l’habitude de passer l’hiver sur la surface inférieure des feuilles persistantes, et souvent à proximité des plantes qui leur servent de garde manger pendant la période estivale. Gilles est retourné prospecter à Maurecourt et a donc battu les ronces (feuilles persistantes) à proximité de saules (plantes hôtes des adultes pendant l’été) à la recherche des cicadelles adultes en mode ralenti.
Ils nous a déniché deux nouvelles espèces aux beaux yeux verts et aux peintures rouges : Zygina flammigera et Zygina lunaris.
Ces données sont les seules du territoire et les seules à proximité du Val d’Oise.
Fort d’une bonne année à la recherche de ces jolis insectes Gilles nous a offert une très belle conférence (30 min) sur ces p’tites bêtes qu’on vous conseille chaleureusement ! (lien vers la vidéo à venir).
Utiliser l’expression « quand les poules auront des dents » est-il bien raisonnable ? Si l’on regarde de plus près le bec de cette oie on y voit distinctement des excroissance qui ressemblent à des dents.
Mais qui y ressemblent seulement. Ces petits organes s’appellent des tomies et se retrouvent sur les marges des becs de plusieurs oiseaux comme les oies. Elles servent à améliorer la découpe des aliments. Pour autant, n’étant pas constituées de dentine, d’émail et de pulpe innervée ces excroissances ne peuvent pas être qualifiées de dents.
Vous pouvez donc continuer à utiliser cette expression si vous espérez ne jamais réaliser une action donnée, elle ne devrait pas se retourner contre vous.
En revanche, évitez de vous faire mordre par une oie, cela peut laisser des marques.
Toujours point de bague parmi la soixantaine de pattes de mouettes présentes sur le parc, mais une mouette hyperactive. Avez-vous déjà assisté à un concours de plongée de mouette ? Voici la routine que cette jolie mouette a longuement répété pendant notre période d’observation.
Etape 1 : repérer sa proie
Etape 2 : prendre de la hauteur
Etape 3 : plonger en piquet
Etape 4 : livrer une bataille subaquatique
Etape 5 : déguster ! (Quoi, en revanche, cela reste un mystère)
De l’autre côté du bassin un groupe de mouettes se dispute ce qui ressemble à un morceau d’algue verte…
Etonnant, car la mouette rieuse consomme plus préférentiellement des invertébrés (larves aquatiques ou insectes volants). On voit d’ailleurs des mouettes effectuer de véritables prouesses aériennes pour pourchasser et attraper les rares insectes passant au-dessus du bassin en cette période (pirouettes trop rapides pour l’appareil photo malheureusement). Les algues ne sont pas connues pour faire partie de leur régime alimentaire ; ni le pain et les frites d’ailleurs, il est toujours bon de le rappeler.
Retrouvez dans ces articles d’autres histoires de mouettes :
Bravo à ceux qui ont reconnu un criquet à l’envol, et plus particulièrement un caloptène italien.
La scène se déroule durant l’été. Lors de nos inventaires dans le cimetière de Saint-Ouen l’Aumône, à l’heure de rentrer, un éclat rouge nous passe sous le nez. Tiens, nous avons l’habitude de voir les trainées bleues de l’œdipode turquoise mais rouge ? Serait-ce son cousin l’œdipode germanique ? Ce serait une sacrée trouvaille… (l’espèce est considérée disparue en Île-de-France).
Nous voilà donc accroupis à la recherche de notre criquet couleur sable et herbe grillée, dans la pelouse déjà bien sèche du cimetière. N’ayant ni le matériel adéquat ni l’adresse nécessaire pour le capturer sans le blesser il nous faut ruser et faire confiance à nos appareils photo pour conserver les critères nécessaires à son identification. L’astuce : faire une vidéo et en extraire une image. La qualité n’est pas extraordinaire, mais on peut y voir l’essentiel : ce sont les pattes du criquet qui sont rouge vif !
Les pattes de l’œdipode germanique sont couleur sable, comme le reste de son corps. Ce n’est donc pas lui. En revanche, dans la clé de détermination Calliptamus italicus, le caloptène italien avec ses pattes rouges, ses ailes tendant sur le rouge ou l’orange et sa couleur camouflage de rocaille et herbe grillée, correspond plutôt bien à notre individu (et confirmé par des entomologues avertis).
Ce criquet est assez rare dans la région mais il affectionne particulièrement les milieux secs. Ce n’est pas la première fois qu’il est rencontré dans un cimetière. Aussi, rien d’étonnant à ce nous l’ayons aperçu ici.
Voici une nouvelle fleur jaune à l’aspect de pissenlit mais qui n’en est pas un : la porcelle enracinée. Cette fleur est extrêmement commune dans les pelouses, les gazons, les prairies ou les pâtures, où elle côtoie les « vrais » pissenlits.
A la différence du pissenlit Taraxacum, la porcelle a des feuilles disposées en rosette à plat au sol et fortement couvertes de poils. La porcelle fait en générale une tige simple, faiblement ramifiée [pour rappel, le pissenlit fait une hampe florale creuse toujours simple] et peu poilue. Ses fleurs jaunes sont très semblables à celles du pissenlit et ses fruits, des akènes à pappus blancs également. Toutefois ceux de la porcelle paraissent plus denses et moins faciles à souffler.
La porcelle enracinée s’appelle, en nomenclature scientifique, Hypochaeris radicata. « Radicata » vient du fait qu’elle a de grosses racines. « Hypochaeris » se décompose en « hypo » pour « en-dessous » toujours en référence à ses racines souterraines et « choiros » le porc. Il semblerait que les cochons avaient l’habitude de manger les racines de cette plante et que le sort leur était moins funeste que s’ils avaient tenté de manger les pissenlits par la racine !
Il existe deux autres espèces de porcelles, la porcelle à feuilles tachetées et la porcelle glabre, mais celles-ci sont très rares dans la Région.
Sources :
Le dictionnaire étymologique de la flore française, par JP Ferrari
Le froid et la grisaille s’installent petit à petit sur Cergy-Pontoise et ils signent le début d’un de nos jeux préférés : écourter la pause déjeuner pour aller observer les mouettes sur les bassins du parc de la préfecture. L’objectif ? Trouver une mouette baguée et déterminer ainsi la provenance de ces jolis oiseaux blancs. Pologne, Belgique, République Tchèque, Lituanie, … leurs origines sont variées. Les premières sorties de l’année nous ont laissés bredouilles, les quelques mouettes présentes sur les bassins ne sont pas baguées. Mais nous espérons bien vous présenter un nouveau matricule d’ici la fin de la saison.
En revanche, nous avons été surpris par la présence d’une oie sur les bords du bassin. Et celle-ci est bien baguée !
Légère déception néanmoins : la bague rouge à la patte de cette oie est une bague d’éleveur en captivité. Elle ne nous renseignera pas sur le trajet migratoire d’un groupe d’oies sauvages, mais sur le fait que cet individu s’est échappé d’un élevage.
Il est difficile de déterminer avec précision l’espèce de cet oiseau car les animaux domestiques sont largement transformés par rapport au type sauvage, toutefois le rose des pattes, le orange du bec et les couleurs brun-gris du plumage laisse penser qu’il s’agit d’une oie cendrée.
Pour autant elle garde une allure relativement élégante et bien plus élancée que les oies domestiques en générale plus trapues et ventrues.
A cette période de l’année les oies cendrées sauvages cherchent la douceur des littoraux occidentaux et méridionaux de l’Europe. On peut d’ailleurs les observer en migration, former un V dans le ciel et pousser des cris assez sonores et nasillards. Certaines apprécient également les étangs artificiels. L’une d’entre elle avait été observée sur les étangs de l’île de loisirs il y a quelques années.
L’oie cendrée, Anser anser, est une végétarienne exclusive qui se nourrit d’algues, de graines et d’herbes broutées.
Notre individu cergyssois a l’air de trouver ce qu’il lui faut dans le parc de la préfecture car il ne donne pas l’impression de vouloir décoller de sa sieste et de sa séance de toilette. Et apparemment on l’agace avec notre objectif.
Il existe une centaine de coprins en Europe. La plupart sont des espèces relativement communes. Toutefois nous ne vous présenterons aujourd’hui que 4 spécimens observés sur le territoire de Cergy-Pontoise ou ses environs.
Le coprin pie est la plus grande espèce de coprin. Les résidus du voile blanc qui entoure le champignon lors de son éclosion laissent de grosses marques blanches sur le chapeau brun ou noir, ce qui donne l’aspect « pie » de ce coprin.
Le coprin micacé se développe en groupe sur le bois mort. Son chapeau est de couleur variable (du sable au gris) et recouvert de tout petits résidus de voile qui forment comme des paillettes à la surface, d’où son nom de « micacé » (qui a l’aspect du micas, un minéral en paillettes).
Le coprin chevelu est assez commun sur les sols riches (prés, pâtures, bords de route, …). Ce coprin est chevelu dans le début de la vie du carpophore (la partie visible du champignon), il a alors cette forme cylindrique, claire à « mèches » en épi. Par la suite le champignon noircit et il s’en écoule une substance qui servait autrefois d’encre pour l’écriture.
Ce champignon doit son nom à son aspect jeune. En effet, le chapeau du jeune coprin pied de lièvre est brun et recouvert de filaments blancs provenant de son enveloppe initiale. Il a alors l’aspect doux et pelucheux d’une patte de lièvre. En vieillissant, le chapeau se retourne et devient translucide comme sur l’image ci-dessus.
Un grand bravo et merci pour votre participation à Anaïs, Athénaïs, Aurélien, Benjamin, Bibop82 pour ses magnifiques aquarelles, Emilie, Mathilde, Mayline, Roxanne et Solal.
Nous espérons que ce défi vous aura donné l’occasion de découvrir la fascinante diversité des insectes (et de leur nom!) d’un autre point de vue. D’après les publications sur les réseaux de l’OPIE vous avez été très nombreux à vous prêter au jeu et vous avez fait preuve de beaucoup de talent !
La saison des champignons est déjà bien avancée, voire même terminée pour certaines espèces, notamment les amanites que l’on observe en général jusqu’en octobre. Vous ne devriez donc pas tomber sur des amanites avant l’année prochaine, toutefois, avec les champignons la prudence est de rigueur ! Les amanites sont pour la plupart extrêmement toxiques (certaines sont inoffensives mais il parait qu’elles ont un goût de terre pourrie… on déconseille). Pour autant, les carpophores (la partie émergée et visible du champignon) de ces espèces sont plutôt jolis, avec leur débris de voile blanc comme des petits amas de neige, de coton ou de guimauve (on répète : ne pas manger!). Voici quelques spécimens du genre Amanita rencontrés sur le territoire.
Sans doute la plus connue : l’amanite tue-mouche avec son chapeau rouge à pois blancs. Utilisée pour ses effets psychédéliques elle est néanmoins extrêmement toxique. On l’utilisait d’ailleurs comme piège à mouches coupée en petits morceaux dans du lait ; d’où son nom.
Toute aussi connue et toxique, l’amanite phalloïde a un chapeau et un pied jaune-brun. Celle-ci était plutôt utilisée comme arme par empoisonnement.
L’amanite citrine a un chapeau jaune pâle avec de gros morceaux de voile persistant sur le sommet. On voit nettement sur son pied un anneau blanc jaune retombant. On lui prête une forte odeur de pomme de terre.
L’amanite fauve a un chapeau couleur fauve, un pied taché de rouille et ne présente pas d’anneau. Celle-ci est comestible.
L’amanite rougissante, ou golmotte, est commune dans toute l’Europe. Elle a des couleurs roses à la coupe. Son anneau strié permet de la différencier d’autres espèces un peu similaires.
L’amanite épaisse est comestible, bien que son aspect ne soit pas très engageant. Pour ne pas la confondre avec d’autres il faut notamment regarder la base du pied (en la retirant de terre) qui doit avoir une forme de navet.
Celle-ci ressemble aux deux précédentes. Mais l’amanite panthère est extrêmement toxique. Pour bien la reconnaitre, en plus de la couleur brune du chapeau, il faut vérifier la forme du pied (bulbeux avec un rebord bien marqué) et l’anneau non strié.
Moins fréquente, l’amanite vireuse est toute blanche avec un chapeau lisse et visqueux.
Il existe encore bien d’autres espèces d’amanites en France et en Europe que nous n’avons pas encore eu l’occasion de photographier sur le territoire. Et ces amanites ne représentent qu’une toute petite fraction des champignons, dont on estime à plus de 25 000 le nombre d’espèces en France ! Méfiance pour les omelettes, mais ouvrons l’œil, la diversité des champignons est fascinante.