Bravo à Thierry qui a trouvé la bonne réponse à la photo mystère de septembre 2018. C’était bien un œuf de papillon ! La plante-hôte donne une bonne indication sur l’espèce : quelle chenille consomme le cerisier de Sainte-Lucie (et aussi le prunellier et l’aubépine) ? C’est celle du Flambé !
Le Flambé butine les fleurs de la prairie : cirses, trèfles, luzernes, lotiers, origan, scabieuses… Au jardin, il vient souvent sur les lavandes et les buddleias.
J’ai trouvé un autre œuf de Flambé sur le même arbre, mais, trop tard, il est vide (cliquez sur l’image ci-dessous pour l’agrandir) ! Peut-être que la chenille est déjà sortie ? Ou bien faut-il voir là la trace du passage d’un parasitoà¯de ou d’un prédateur ?
L’an dernier, j’avais observé au potager fruitier de La Roche-Guyon un papillon rare en Ile-de-France, l’azuré porte-queue. Qu’allions-nous découvrir cette fois-ci ?
Au bord de cette allée, trône un fenouil gigantesque. Si j’étais un machaon, il me tenterait.
Effectivement, un femelle machaon a pondu sur ce fenouil et sa chenille est déjà bien développée ! Les plantes hôtes de cette belle espèce sont des Apiacées, essentiellement la carotte et le fenouil (sauvages ou cultivés).
Sur un pied d’asperge, quelques criocères à douze points, timides, se cachent à mon approche. Leurs larves consomment les baies des pieds femelles de l’asperge.
Un peu plus loin, au bord de la Seine, une chenille de Robert-le-Diable, reconnaissable à la grande tache blanche sur son dos, consommait tranquillement une feuille d’ortie dioà¯que, sa plante hôte préférée.
Des inventaires de biodiversité, indicateurs de gestion d’une prairie
Le 5 juillet 2018, nous sommes allés au parc du château de Grouchy à Osny. La communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise y gère en fauche tardive une prairie humide dont la biodiversité est évaluée depuis plusieurs années par l’application de deux protocoles de sciences participatives pour gestionnaires d’espaces verts : Florilèges prairies urbaines (plantes) et Propage (papillons de jour).
Une belle rencontre avec une espèce protégée
Lors d’un transect, méthode d’inventaire de Propage, nous avons rencontré ce Flambé, Iphiclides podalirius. Cette espèce protégée en Ile-de-France doit son nom vernaculaire à ses belles lignes noires.
Ses chenilles consomment des feuilles de prunellier ou de cerisier.
Tout comme les plumes des oiseaux, les écailles, qui couvrent ses ailes et forment les motifs caractéristiques de l’espèce, permettent au papillon de trouver son ou sa partenaire pour se reproduire. Elles sont aussi probablement impliquées dans la conduite du vol, ainsi que dans l’émission et sans doute la perception d’odeurs. Elles sont accrochées, telles des tuiles d’un toit, à la membrane transparente qui constitue la structure de l’aile.
Ces écailles ne sont pas plus grosses qu’un grain de pollen. Retrouvées au fond des lacs ou dans les sols anciens elles pourraient permettre, comme le pollen, de raconter l’histoire d’un site et peut être même de dater certaines couches de sédiments.
Abîmer les écailles d’un papillon ne l’empêchera pas de vivre, mais il ne sera pas reconnu par ses congénères et ne pourra pas se reproduire.
Retrouvez nos articles sur le Flambé et une espèce proche, le Machaon :
Vous rappelez-vous les papillons qui se chauffent au soleil de l’été ? Les jours rallongent maintenant, courage, ce sera bientôt là !
Le Flambé est un papillon assez commun en Ile-de-France mais son habitat dispersé lui vaut son statut de « quasi menacé » sur la liste rouge régionale des papillons de jours. Il fréquente les landes, les friches buissonnantes, les haies et les lisières forestières car sa plante hôte préférée est Prunus mahaleb, une sorte de prunellier qui pousse dans ces milieux.
En Val d’Oise, c’est dans la Réserve naturelle nationale des coteaux de la Seine (La Roche-Guyon) que l’on aura le plus de chance de le rencontrer, en mai, puis en aoà»t pour la deuxième génération. Au jardin, on observe ce papillon sur les fleurs des buddleias qui semblent l’attirer particulièrement, et sur la lavande.