L'actualité de la Nature

Cochevis, es-tu là  ?

Le cri du cochevis huppé m’accompagnait autrefois le matin dans les friches de la SNCF quand, étudiant, j’allais prendre mon train au Val d’Argenteuil.

De ce bel oiseau proche des alouettes il ne reste que quelques couples en Ile-de-France, et les populations relictuelles, trop isolées, sont bien menacées de disparaître.

cochevis huppé à  Osny © François Lelièvre
Cochevis huppé à  Osny © François Lelièvre

A Osny, dans le quartier Sainte-Marie, un ou deux couples sédentaires hantent encore les parkings du centre commercial et les abords de la clinique, à  la recherche de quelques graines ou de miettes.

Nous sommes allés les voir. Las, un épais brouillard givrant rendait les observations bien difficiles.

Deux ornithologues femelles en perdition dans la brume © Gilles Carcassès
Deux ornithologues femelles en perdition dans la brume © Gilles Carcassès
Les cochevis franciliens - faune ile-de-France
La carte des cochevis franciliens – Faune Ile-de-France

Le cochevis huppé a toujours apprécié la proximité des hommes et des chevaux. Cet oiseau campagnard qui pâtit de l’agriculture intensive se réfugie dans les friches urbaines et les chantiers. Coincé entre une campagne devenue inhospitalière et l’avancée de l’urbanisation, ses territoires se réduisent comme peau de chagrin. Le cochevis huppé est classé « en danger » dans la liste rouge régionale des oiseaux nicheurs d’Ile-de-France.

http://www.oiseaux.net/oiseaux/cochevis.huppe.html

http://www.ornithomedia.com/breves/cochevis-huppe-survit-plus-que-dans-zones-commerciales-boheme-tchequie-02084.html

 

Agenda, L'actualité de la Nature

Cœur de … carotte

© Marion Poiret
Le givre, étincelant, sur une inflorescence  fanée. La brume, au loin, persistante en fin de matinée. Osny  © Marion Poiret

Ombelle recroquevillée,  pour protéger ses graines, symbole d’immortalité. A qui appartient donc ce joli cœur glacé ?

A Daucus carota : la carotte sauvage, l’ancêtre de notre carotte potagère !

Il existe une dizaine de sous-espèces de carotte, dont la carotte cultivée (ssp. sativus) qui possède une racine plus charnue que le type sauvage.

Les petites fleurs blanches regroupées de la carotte sauvage forment une inflorescence caractéristique de la famille des Apiacées : des ombelles, plus ou moins incurvées vers le sommet et souvent visitées par les insectes. Carotte, cumin et aneth sont ainsi les plantes hôtes du Machaon (Papilio machaon, Linné). Les Apiacées sont aussi appréciées de nombreuses punaises.

La fleur de la carotte sauvage en cours d’épanouissement est la plupart du temps de couleur rosée notamment sur sa périphérie. Lorsque la fleur est épanouie, on distingue clairement en son centre, une fleur stérile d’un rouge foncé presque noir. Sous l’ombelle, de nombreuses petites feuilles fines et allongées forment une collerette. A maturité, l’ombelle se replie sur elle-même.

Cette plante très répandue prospère dans différents types d’habitats : prairies sèches, haies, bord des chemins et des champs, talus, terrains vagues, lieux incultes, coteaux…

 la fiche d’identité des jardins de Noé

L'actualité de la Nature

Lichens

Un lichen est constitué d’une association symbiotique entre un champignon et une algue unicellulaire ou filamenteuse. Parfois, l’association du champignon s’établit avec une cyanobactérie. On dénombre environ 3000 espèces de lichens en France. Leur étude est affaire de spécialistes, car les critères de détermination s’appuient largement sur l’emploi de réactifs chimiques (chlore, iode, potasse notamment) qui peuvent colorer diversement certaines parties de ces organismes. Les lichens revêtent des formes très variées. Un grand nombre d’espèces croissent sur le sol ou les rochers, d’autres se développent sur les troncs ou les branches des arbres.

Certains genres aux formes ou aux couleurs singulières sont assez faciles à  reconnaitre.

Cladonia  © Gilles Carcassès
Cladonia sur le menhir La Grande Pierre de Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès

Les Cladonia, avec leurs podétions en forme de trompette, sont fréquents sur les souches. Mais on peut aussi les rencontrer sur les pierres parmi les mousses.

Peltigera  © Gilles Carcassès
Peltigera sur un talus sableux à  Osny © Gilles Carcassès

La face inférieure des Peltigera présente de nombreuses rhyzines. Les parties fertiles du thalle, portant les spores, sont brunes. Ces lichens poussent sur le sol.

Xanthoria  © Gilles Carcassès
Xanthoria parietina sur une branche de prunellier à  Cergy © Gilles Carcassès

Parmi les lichens les plus fréquents sur les troncs et aussi sur les pierres et les tuiles, les espèces du genre Xanthoria sont reconnaissables à  leur couleur jaune plus ou moins orangée. Les Xanthoria peuvent être utilisés pour teindre les lainages en jaune. ou en brun. Xanthoria parietina, très commun, est utilisé, avec d’autres espèces de sensibilité différente, comme indicateur de la pollution athmosphérique. Cette espèce supporte une pollution moyenne.

Comment mesurer la pollution des villes en observant les lichens sur les troncs des arbres

Usnea Florida  © Gilles Carcassès
Usnea florida © Gilles Carcassès

Elle ne pousse pas dans nos villes : cette belle usnée ne supporte pas l’air pollué. On la rencontre principalement en montagne sur les branches des feuillus. Sa présence est utilisée pour caractériser les continuités écologiques en milieu forestier.

Le site de l’Association française de Lichénologie

 

 

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

L’hiver au chaud

A l’approche de la saison froide, nos constructions les intéressent. On les voit dans les encadrures de fenêtres, les cabanes de jardin, les greniers. Les plus audacieux rentrent dans les appartements. Ces insectes veulent juste passer l’hiver au chaud.

© Gilles Carcassès
La chrysope (Chrysoperla sp) observée au moulin de la Couleuvre à  Pontoise © Gilles Carcassès

Cette demoiselle aux yeux d’or est un auxiliaire précieux pour le jardin : elle peut pondre par temps chaud 20 œufs par jour qui donneront des larves très actives dévorant chacune jusqu’à  500 pucerons ! On peut lui fabriquer des abris hivernaux en bois garnis de paille. Verte en été, elle prend cette teinte brune à  la fin de l’automne.

https://www6.inra.fr/encyclopedie-pucerons/Especes/Predateurs-insectes/Neuroptera-Chrysopidae/Chrysoperla-carnea

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i150albouy.pdf

La coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) © Gilles Carcassès
La coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) photographiée sous un pont à  Osny © Gilles Carcassès

Apparue en France en 2004, suite à  des lâchers volontaires dans le cadre d’opérations de lutte biologique en Belgique et en Amérique du Nord, cette espèce invasive, maintenant définitivement implantée dans notre pays, a un comportement grégaire hivernal plus marqué que nos coccinelles indigènes.

http://www.inra.fr/Grand-public/Ressources-et-milieux-naturels/Tous-les-dossiers/Invasion-par-les-coccinelles-asiatiques

La punaise américaine des pins (Leptoglossum occidentalis) © Gilles Carcassès
La punaise américaine du pin (Leptoglossus occidentalis) vue dans mon bureau à  Cergy © Gilles Carcassès

C’est en 2006 qu’ on la voit apparaître en France probablement introduite par voie maritime avec des chargements de bois américains. Frileuse, elle rentre aussi dans les maisons. Elle n’a rien à  voir avec la punaise des lits, et ne vous piquera pas. Mais attention, elle ne sent pas bon si on la dérange.

Une belle américaine au château de Boisemont

L'actualité de la Nature

Escargots au menu

Limnia unguicornis comme tous les membres de sa famille, les Sciomyzides, a la face concave et de bien jolies antennes © Gilles Carcassès
Limnia unguicornis comme tous les membres de sa famille, les Sciomyzides, a la face concave et de bien jolies antennes © Gilles Carcasses
La femelle du drile (Drilus flavescens) est vermiforme : elle rampe au sol. Ce petit mâle, vu à  Osny sur une luzerne au bord d'un chemin, la repèrera à  l'odeur grâce à  ses antennes pectinées. © Gilles Carcasses
La femelle du drile (Drilus flavescens) est vermiforme : elle rampe au sol. Ce petit mâle, vu à  Osny sur une luzerne au bord d’un chemin, la repèrera à  l’odeur grâce à  ses antennes pectinées. © Gilles Carcasses

Quel est le point commun entre ce charmant coléoptère poilu et cette petite mouche aux ailes sombres ? C’est le régime alimentaire de leurs larves : elles se nourrissent d’escargots !

Découvrez dans cet article la vie étonnante du drile.

Voir aussi cet article sur les Sciomyzides

L'actualité de la Nature

Libellules

Une libellule déprimée au parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès
Une libellule déprimée (Libellula depressa) vue le 16 mai 2014 au parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès

La libellule déprimée n’est pas triste. Elle doit son nom à  son abdomen applati. Ici, c’est une femelle, le mâle ayant un abdomen bleu-gris. Cette espèce précoce, reconnaissable aux grandes taches sombres à  la base des ailes, aime beaucoup se percher en haut d’un bâton. Quand on a repéré son bâton, on peut se mettre à  l’affà»t et attendre : elle y reviendra peut-être.

On voit sur son abdomen semi-transparent des étoiles de couleur claire. Ce sont les cloisons des sacs aériens qui participent à  son mode de respiration et lui confèrent la légèreté indispensable au vol.

Dans quelques jours, une autre espèce très voisine doit apparaître sur notre territoire : la libellule fauve.

la libellule fauve rencontrée au marais de Missipipi (si, si !) à  Osny © Gilles Carcassès
La libellule fauve (Libellula fulva) rencontrée au marais de Missipipi (si, si !) à  Osny © Gilles Carcassès

La libellule fauve a moins de noir à  la base des ailes, l’extrême pointe des ailes est discrètement assombrie, et elle a de beaux yeux bleus. On voit ici un couple en « cœur copulatoire ». Le mâle a saisi la femelle derrière la tête grâce aux appendices en forme de crochet situés à  l’extrémité de l’abdomen. La femelle, s’agrippant par les pattes à  son partenaire, s’est recourbée pour aller chercher le sperme que le mâle a placé dans une poche située sous le deuxième segment abdominal. Les œufs ainsi fécondés seront déposés par la femelle un à  un à  la surface de l’eau au-dessus de plantes aquatiques.

On comprend mieux l’acrobatie sur cette photo d’un couple d’agrions élégants :

Accouplement d'agrions élégants. Cergy, parc François Mitterand © Gilles Carcassès
Accouplement d’agrions élégants (Ischnura elegans). Cergy, parc François-Mitterand © Gilles Carcassès

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i157jourde.pdf

Les libellules et les demoiselles par les Jardins de Noé

L'actualité des jardins

Plantes sauvages d’Ile-de-France

Sans jeter l’opprobre sur les plantes horticoles qui ont toute leur place dans nos jardins, reconnaissons aux plantes indigènes leur parfaite adaptation à  notre terroir et l’extraordinaire richesse de leurs relations avec la faune sauvage. Certaines de ces plantes ont de réelles qualités ornementales et mériteraient d’être plus employées. Dans le but d’inspirer ses jardiniers, la ville de Paris a, en interne, édité un guide pour faire connaître ces végétaux. Il contient de précieuses informations écologiques et pratiques sur chacune des 145 plantes décrites. Ce document peut être téléchargé.

http://blogs.paris.fr/casepasseaujardin/2013/11/20/planter-des-vegetaux-indigenes-dile-de-france/

La cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise a participé à  l’iconographie de ce livret. Retrouvez cette image dans le guide :

La gesse des pré, photographiée à  Osny, sur les berges de la Viosne.
La gesse des prés, photographiée à  Osny, sur les berges de la Viosne.

Pour mieux connaître les plantes sauvages d’Ile-de-France et les identifier, le deuxième tome de la Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot vient de paraître. Ces deux volumes constituent une référence remarquable, et l’outil indispensable de tous les botanistes franciliens.

http://www.quae.com/fr/r3081-flore-d-ile-de-france-.html